Archives de catégorie : Désinformation bourgeoise

[Poitiers] Delanoë et les « valeurs de la république »

On a bien ri ce matin en découvrant cette dépêche :

86 –  Delanoë à Poitiers : « Les valeurs de la République ne supportent aucune compromission »

25/04/2012 18:32

En préambule au meeting qu’il tient en ce moment aux Salons de Blossac, à Poitiers, le maire PS de Paris a déclaré : « On sent déjà qu’une partie de la droite dite républicaine est prête à se vautrer dans des compromissions qui ne sont pas bonnes pour nous tous. Les valeurs de la République ne supportent aucune compromission avec l’idéologie de l’extrême droite. »

Mais de quelles « compromissions avec l’idéologie de l’extrême-droite » parle-t-il ?

Du sort réservé par le pouvoir aux étrangers indésirables, parqués dans des centres de rétention administrative créés en 1981 par le parti socialiste au pouvoir ? Des charters créés en 1991 par le pouvoir socialiste ? Du refus en 1991 du droit au travail des demandeurs d’asile, toujours par le pouvoir socialiste ?

A moins que Delanoë ne parle de la stigmatisation à l’encontre des personnes de confession musulmane, avec cette fameuse loi votée cette année contre les nounous voilées exerçant à leur domicile, soutenue par les socialistes au Sénat ?

A moins que Delanoë nous parle des expulsions régulières de squats à Paris à sa demande, comme cette expulsion suivie d’interpellations, contre 138 réfugiés tunisiens occupant un immeuble de la rue Bolivar l’année dernière ?

De quoi parle Delanoë, au juste, quand il parle de compromissions dans lesquelles le pouvoir « se vautre » ?

En tout cas, on aura remarqué qu’au cours de ce meeting, le soutien au capitaliste Hollande est sans ambiguïté de la part des rabatteurs du Front de gauche et des Verts :

Yves Jamain voit ainsi dans l’élection de François Hollande une « nouvelle étape indispensable de la révolution citoyenne » engagée par le Front de gauche. Véronique Massoneau assure le candidat socialiste du « soutien sans faille » des écologistes.

Les personnes qui ont cru un temps à ces formations en leur donnant leur vote le 22 avril dernier apprécieront sans doute que leurs ex-candidats chéris invitent à voter pour la candidature libérale, pro-austérité, anti-immigration et pro-nucléaire de François Hollande.

Pour notre part, la « république » que nous défendons, c’est celle des Communards parisiens massacrés par la gauche et la droite « républicaines » en 1871. Celle des révolutionnaires espagnols, abandonnés puis parqués par la gauche française « républicaine » lors de leur exil, dans des camps de concentration. Celle des maquisards, résistant au régime de Pétain dont les pleins pouvoirs ont été votés par la gauche « républicaine »… la liste est si longue. Que veut donc dire la « République » aujourd’hui ? Quelle « liberté » peut défendre un parti prétendant exercer un pouvoir sur toute une population ? Quelle « égalité » peut défendre un parti ne remettant pas en cause le capitalisme ? Quelle « fraternité » peut défendre un parti qui s’attaque à toute forme d’entraide autogérée et se déclare pour l’expulsion des « étrangers » ?

Honte à la droite, honte à la gauche, honte à tous les gouvernements et à tous ceux qui prétendent nous représenter !

[Poitiers] Contre-attaque médiatique contre le squat Le Dédale

NdPN : la contre-attaque médiatique de la mairie continue contre les militant.e.s pour le droit au logement, et désormais contre le squat ouvert il y a bientôt trois semaines.

On a aujourd’hui droit dans la presse quotidienne régionale, une fois de plus, au seul avis de la mairie de Poitiers, aux bidonnages de laquelle le collectif des sans-logis et mal logé.e.s de Poitiers, soutenu par le DAL 86, avait répondu. Cerise sur le gâteau, on a aussi la position de la gestionnaire de biens, « propriétaire » du lieu.

Mais malgré les communiqués envoyés à la presse, une fois de plus la position des occupant.e.s militant pour le droit au logement est le grand absent des colonnes de ce journal…

Après hésitation, nous relayons ici cet article aussi pourri que révélateur de l’attitude des autorités… voir les passages soulignés en gras. Non sans l’assortir de commentaires [entre crochets].

Squat Jean-Jaurès : une demeure en panne de rénovation

Une toiture en mauvais état, des intérieurs à restaurer. Avant d’être squatté, l’immeuble du 11, rue Jean-Jaurès, attendait une hypothétique réhabilitation [ndPN : tellement hypothétique que ce beau et grand logement est vide depuis des années, abandonné à la dégradation naturelle au lieu d’être habité] .

A l’angle de la rue Jean-Jaurès et de la rue Arsène-Orillard, un immeuble noirci par la pollution et une toiture qui prend l’eau.

J‘avais des projets que j’ai mis en sommeil depuis 2008 pour des raisons financières liées à la crise, indique Annie Vignes, agent immobilier, propriétaire de l’immeuble du 11, rue Jean-Jaurès. Depuis la semaine dernière son bâtiment est squatté. Une action qui l’a totalement prise de court. « Il y a quelques heures encore, j’ignorais tout des méthodes conduites par certains pour investir des locaux inoccupés et s’y installer comme s’ils étaient chez eux. » [ndPN : oui, ils y habitent, eux, contrairement à cette gestionnaire de biens dont le métier consiste notamment à spéculer sur des besoins vitaux !]

«  Des moyens difficiles à réunir  »

Inoccupé, le 11, rue Jean-Jaurès, à l’angle de la rue Arsène-Orillard, l’est depuis de longues années. Ses façades restent noircies par la pollution à la différence de l’immeuble voisin qui a bénéficié il y a bientôt dix ans d’une totale remise à neuf. Plus sérieux : sa toiture laisse passer des infiltrations d’eau et l’intérieur se dégrade [ndPN : la faute à qui ? remarquons aussi le coup de « l’insalubrité », classique pour justifier les expulsions de squats, pour des réhabilitations prétendues mais qui ne se fait jamais. Manque de bol, le logement demeure en bon état général]. Le bâtiment de deux niveaux (sans compter l’étage sous les toits) ne bénéficie d’aucun classement, mais comporte des éléments remarquables : rampes d’escaliers, cheminées, stucs, moulures… identifiés dans le cadre de l’extension du secteur sauvegardé [ndPN : « sauvegardé«  pour qui ?] appelé à recouvrir tout le Plateau. Mme Vignes : « C’est un très bel immeuble, sain et entièrement exploitable. Mais sa remise en état nécessiterait une somme de travaux et des moyens financiers actuellement difficiles à réunir. » [ndPN : alors quel était le but réel de l’acquisition de ce bien ?La propriétaire indique avoir rencontré les services d’urbanisme de Grand Poitiers avec lesquels elle travaille « en parfaite entente. » Mais sans qu’aucun projet n’aboutisse. C’était jusqu’à ce qu’un groupe de squatters se revendiquant de l’association Droit au Logement investisse les lieux. La propriétaire : « J’espère qu’ils sauront respecter les lieux. En tout cas, s’ils veulent être entendus, je leur demande de ne pas dégrader le bien qu’ils occupent [ndPN : alors là c’est le ponpon ! Qui a laissé ce bien de « dégrader » ? Et qui essaie justement d’en faire un lieu vivable ??]. Ils sont entrés illégalement [ndPN : l’occupation est légale, tant qu’une décision de justice n’aura pas prononcé l’expulsion] Je n’ai rien contre eux, mais ils doivent partir. Avant d’engager une action en justice, je veux bien essayer de discuter. Sans pour autant entrer dans leurs revendications [ndPN : pourquoi ? Parce que ces revendications sont justes et qu’elles gênent la bonne conscience des spéculateurs immobiliers et des autorités ?]. » En cas d’échec des discussions, la propriétaire de l’immeuble se résoudra à saisir la justice pour demander le départ des squatters. « S’ils recherchent des logements, je ne suis pas la personne compétente. »

à suivre

 » Il y a des logements pour accueillir les personnes en difficulté « 

« Je ne comprends pas cette attitude qui vise à nous mettre en difficulté sur les questions de logement, indique Michel Berthier, adjoint au maire en charge de la cohésion sociale [ndPN : comme si c’était Michel Berthier et les autorités municipales qui étaient « en difficulté » sur les questions du logement !]. Contrairement à ce que dit le DAL (Droit au Logement), nous avons à Poitiers suffisamment de logements pour accueillir les personnes en difficulté [ndPN : il faudrait alors répondre aux arguments du DAL et ses solides preuves à l’appui, notamment les appels téléphoniques répétés au 115 démontrant qu’il n’y a pas de place]. Je ne veux pas dresser un tableau idyllique car la période que nous connaissons n’est pas facile [ndPN : ben voyons, et les 4122 logements vacants en 2008 selon l’INSEE ? Il y a bien assez de logements pour tout le monde, mais non, mieux vaut expulser les gens n’ayant pas les moyens matériels de payer le loyer exigé !]. Mais Poitiers n’est pas la région parisienne. Avec les éducateurs de rues, le Relais Georges-Charbonnier, l’Entraide sociale poitevine, la Croix Rouge… nous sommes à même de répondre à la demande. Et nous avons mis en place des parcours résidentiels de manière à accompagner ceux qui ont besoin d’un logement. Ils ne sont pas livrés à eux-mêmes, mais véritablement aidés dans toutes les démarches de la vie quotidienne [ndPN : voici là résumée toute la condescendance des autorités, comme si les gens étaient des mômes qu’il faudrait guider ! Rappelons qu’alors que le logement est un droit, cet « accompagnement » est assorti de tout un tas de contraintes infantilisantes et insupportables pour bon nombre de sans-logis]. L’Entraide sociale poitevine, par exemple, octroie 60 % de son budget à l’accompagnement des personnes suivies dans un parcours résidentiel. » L’adjoint au maire regrette que le DAL milite pour des logements autonomes [ndPN : enfin le mot est lâché ! ET bien oui le DAL 86 milite pour le droit au logement individuel et autonome !]. « Il pourrait finir par convaincre certaines personnes que nous accompagnons [ndPN : Comme si les sans-logis et mal-logés avaient besoin qu’on leur dise ce qu’ils doivent faire ! Le DAL 86 est en soutien à leurs revendications. En revanche on voit bien que la mairie ne souhaite pas que ces personnes l’ouvrent un peu trop fort, non il faut les « accompagner »…]. Cela nous met en difficulté [ ndPN : on avait bien compris que cela LES mettait en difficulté politique, et face à LEURS contradictions]» L’adjoint au maire a, par ailleurs, rencontré des voisins du squat, inquiets pour leur tranquillité [ndPN : quel argument pitoyable, et dont les motivations n’auront échappé à personne… le squat a au contraire reçu, depuis le début, un soutien chaleureux de la part des voisins, d’ailleurs une fête des voisins est organisée bientôt au squat !]

Nouvelle République, Jean-Jacques Boissonneau, 26 avril 2012

Gérard Filoche – Le « vrai » travail ?

Le « vrai » travail ?

Le “vrai” travail ? celui des 650 accidents mortels, des 4500 mutilés du travail ? Celui des droits violés et des heures supp’ impayées ?

Le « vrai travail » ?  Celui des maladies professionnelles, amiante, TMS, surdité, cancers, qui augmentent, sont sous-déclarées, sous réparées.

Le “vrai” travail ? 150 000 accidents cardiaques et 100 000 accidents vasculaires par an dont entre 1/3 et 50 % liés au travail…

Le “vrai” travail ? Ce jeune ascensoriste de 26 ans écrasé par l’engin qu’il réparait, à cause de la compétition sauvage entre OTIS et KONE

Le “vrai” travail ? Et les milliers d’ouvriers désamianteurs qu’il laisse en ce moment mourir sans protection par refus d’un moratoire ?

Le “vrai” travail ? Celui des mini-jobs, des stages, des emplois saisonniers atypiques, des 3 X 8, des 4 X 8, des intérims et CDD répétés ?

Le « vrai » travail ? Celui des millions de travailleurs pauvres qui n’arrivent pas à vivre avec leurs salaires ?

Le « vrai » travail ? Celui du milliard d’heures supplémentaires non déclarées, non majorées, non payées attribuées à ceux qui ont un boulot au détriment de ceux qui n’en ont pas ?

Le « vrai » travail ? Celui des femmes qui gagnent 27 % de moins que les hommes ?

Le « vrai » travail ? Celui des jeunes à 25 % au chômage et à 80 % en CDD ?

Le « vrai » travail ? Celui des immigrés, forcés à bosser sans droits et sans papiers par des esclavagistes et marchands de sommeil franchouillards ?

Le « vrai » travail  ? Celui des seniors licenciés, 2 sur 3 a partir de 55 ans et qui ne peuvent cotiser que 35 annuités alors que 42 sont exigés dorénavant pour une retraite décente ?

Le « vrai travail » ? Celui des restaurateurs dont 1 sur 4 utilisent des clandestins, non déclarés dans le fond de leur cuisine ?

Le “vrai” travail ?  Celui des exploitants agricoles qui tuent des inspecteurs du travail pour pouvoir abuser d’immigrés clandestins ?

Le “vrai” travail ? Celui des beaufs de la CG-PME, des cadres casques oranges de chez Bouygues, des marchands de manœuvre appelés « viande » ?

Le “vrai” travail ? « La vie, la santé, l’amour sont précaires pourquoi le travail ne le serait-il pas? » (Parisot/Sarkozy)

Le “vrai” travail contre le droit du travail ?  Le pauvre exploité qui sue et se tait, la dinde qui vote pour Noël !

Le “vrai” travail « sans statut » ? « La liberté de penser s’arrête là où commence le Code du travail » selon Mme Parisot et… M Sarkozy

Le “vrai” travail sans syndicat ? Sans syndicat pas de Smic, pas de durée légale, pas de congés payés, pas de sécurité sociale, pas de droit

Le “vrai” travail ? Celui qui ne fait jamais grève, qu’on ne voit jamais manifester, qui n’est pas syndiqué, qui piétine son collègue ?

Le « vrai » travail ? Celui sans délégué du personnel, sans comité d’entreprise, sans CHSCT, sans institution représentative du personnel ?

Le “vrai” travail ? à France Télécoms, des dizaines de suicides, faute inexcusable du patron de combat qui licencie, stresse, vole, tue

Le “vrai” travail ? Parlons en ! Stress, risques psychosociaux, harcèlement, suicides, chantage à l’emploi, heures supp’ impayées ?

Le “vrai” travail ? Les travaux les plus durs sont les plus mal payés, bâtiment, restauration, nettoyage, transports, entretien, industries

Le “vrai” travail ? Qu’est ce qu’il y connaît ? Dans le bâtiment, 1,1 million bossent surexploités, maltraités, mal payés, accidentés, meurent sans retraite

Le « vrai » travail ? Celui des 900 000 foutus dehors par « rupture conventionnelle » de gré à gré sans motif et sans mesure sociale ?

Le « vrai » travail ? Celui des auto-entrepreneurs, un million en théorie, la moitié en réalité, qui se font exploiter comme faux salariés, à bas prix et sans protection sociale ?

Le “vrai” travail ? celui qui bosse dur pour survivre misérablement ou celui qui exploite dur les autres pour vivre dans des palais dorés ?

Le “vrai” travail ? celui des actionnaires, des rentiers, des riches, des banksters du Fouquet’s qui gagnent 600 SMIC par an en dormant ?

Le « vrai » travail, celui de Maurice Levy patron qui se ramasse 16 millions d’euros d’argent de stocks option de poche pillés sur les richesses produites par les salariés.

Le « vrai » travail ? celui de Molex, de Sea France, de Gandrange et Florange, de Continental, de Lejaby, de Pétroplus, des Fonderies du Poitou, de toutes celles et ceux qui ont du se battre pour le garder ?

Le “vrai” travail ? Qu’est ce qu’il y connaît ce cul doré de Sarkozy ? N’a jamais passé la serpillière dans une cantine ni poussé un chariot.

Gérard Filoche, inspecteur du travail

« Moins pire » le Hollande ?

Certain-e-s ont cru en Mélenchon, d’autres en Joly, d’autres en Poutou… qui appellent maintenant à voter sans ambiguïté « contre Sarkozy » et donc pour Hollande, remplissant ainsi le vieux rôle de la « gauche » électorale quelle qu’elle soit, celle consistant à rabattre la révolte populaire qui gronde dans les urnes du système capitaliste, tout en grignotant quelles places confortables aux frais du contribuable.

Alors, Hollande moins pire que Sarkozy ?

Comme Sarkozy, Hollande met « la priorité sur le soutien à la croissance » (qui est celle du capital, soit celle de la plus-value extorquée au monde du travail) et sa conception de l’Europe est celle d’un instrument de cette « croissance ». Comme Sarkozy, Hollande est pour la « rigueur budgétaire », synonyme d’austérité, suivant en cela les gouvernements « socialistes » qui ont installé des pays comme la Grèce dans la spirale de la destruction sociale. Comme Sarkozy, Hollande ne reviendra pas sur les réformes de son concurrent (retraites, suppression de la taxe professionnelle…). Comme Sarkozy, Hollande est pour le « dialogue social », soit les accords honteux passés entre les bureaucraties syndicales et le patronat, ainsi que le salue Laurence Parisot : « L’approche de François Hollande sur le paritarisme, sur la place et l’autonomie du dialogue social est une approche que nous trouvons tout à fait intéressante ». Comme Sarkozy, Hollande est pour le maintien des centres de rétention, pour l’expulsion d’étrangers « au cas par cas » et sur « critères » « économiques » et « d’intégration ». Draguant d’ailleurs l’un et l’autre l’électorat du Front National, offrant ainsi le triste spectacle d’un plateau offert aux idées fascisantes, en disant « comprendre » ce vote. Hollande déclare « Quand un territoire ne se sent plus défendu, alors oui, il peut y avoir une désespérance »… Comme Sarkozy, Hollande affirme que « l’industrie nucléaire doit continuer à produire » et faisant les louanges du nucléaire « nouvelle génération », notamment de l’EPR de Flamanville. Comme Sarkozy, il est pour la LGV, pour le projet de deuxième aéroport à Nantes… Comme Sarkozy, Hollande est le chantre de l’Etat et du capitalisme, ce système d’exploitation de populations, réduites à un pseudo-choix, dépossédées de leur capacité décisionnelle. Comme l’UMP, des mairies PS expulsent des squats, refusent leur soutien à des étrangers menacés d’expulsion.

Alors, moins pire le Hollande ? La gauche sociale-démocrate a toujours joué son rôle d’illusionniste pour mieux étouffer les révoltes populaires. Le pire serait de faire confiance à l’un de ces deux aspirants à la mégalomanie représentativiste, de lui donner carte blanche pour continuer le sale boulot de destruction des droits sociaux, sur fond d’un prétendu consentement national conféré par des isoloirs et des urnes !

Comme à chaque élection, des gens voteront ? Nous, on continuera à se battre !

Pavillon Noir, FA 86

[Poitiers] Mises au point du DAL 86

NdPN : Après les déclarations de la mairie et du président de l’Entraide sociale poitevine, largement relayées dans la presse, le DAL 86 remet les pendules à l’heure !

Respect des lois. Halte aux intimidations et au flicage dans les centres d’hébergement

Le DAL86 est plutôt satisfait de la tournure des derniers événements. En effet après les déclarations biaisées voire mensongères de la municipalité et du président de l’ESP (Entraide Sociale Poitevine) et leurs attaques du DAL86 dans la presse, après la prise de rendez-vous jeudi avec le président de l’ESP, rendez-vous auquel, puisque nous n’avons rien à cacher et surtout besoin de dire certaines choses, nous avions invité Michel Berthier adjoint municipal à la cohésion sociale et la presse, la municipalité et l’ESP ont fait un communiqué dans lequel la première décline l’invitation et la seconde revient sur le rendez-vous accordé. Tout cela, bien sûr et comme à l’accoutumée, sans prévenir directement le DAL86, principal intéressé.

Ce n’est donc que lundi à 11h30 lors de notre rendez-vous, sans la presse et sans Michel Berthier, que le président et le directeur de l’ESP nous ont averti qu’ils refusaient de nous rencontrer. Prenant le prétexte d’une intrusion « agressive » jeudi dans le lieu privé qu’est le Foyer Carrefour – intrusion qui est pour nous aussi imaginaire que l’investissement de la mairie mardi 3 avril et en tous cas beaucoup moins violente que de raconter des salades en collaboration avec la municipalité pour contrer les prises de position du DAL86 -, les responsables de l’ESP ont cherché à se dérober à leur obligations et surtout à nos questions. Après une discussion d’une demie heure (quand même!), ils nous ont proposé une autre réunion, celle-ci sans Michel Berthier et surtout sans la presse, lundi prochain à 16h15 durant 3 petits quarts d’heures et cherchant à nous limiter en nombre, afin d’avoir, disent-ils, des relations « normales » entre associations.

Pour qui prennent-ils donc le DAL86 ? Ce dernier refuse catégoriquement d’avoir des relations « normales » avec des gens, préfecture, mairie, associations de complaisance, flics et socio-flics…, qui, non seulement vivent du malheur des autres, mais mentent, éludent les problèmes, travestissent la réalité, méprisent de cette façon ceux dont ils sont censés s’occuper, les fliquent, les humilient, contrôlent leurs vies, les répriment, les expulsent de leurs logements, et violent allègrement les lois.

Le DAL86 est plutôt satisfait car, malgré le peu d’entrain manifesté par ces chefs et petits chefs pour répondre à ses questions, il obtient progressivement des réponses. Plusieurs sont actées :

1) la municipalité est hors de son domaine de compétence lorsqu’elle nous répond concernant l‘hébergement puisque c’est de la compétence de l’Etat. Article L345-2 Code de l’action sociale et des familles « Dans chaque département est mis en place, sous l’autorité du représentant de l’Etat, un dispositif de veille sociale chargé d’accueillir les personnes sans abri ou en détresse, de procéder à une première évaluation de leur situation médicale, psychique et sociale et de les orienter vers les structures ou services qu’appelle leur état. »

Question subsidiaire : pourquoi la municipalité (PS, EELV, Front de Gauche) a-t-elle pris ce gros risque politique de couvrir la politique délétère de l’Etat UMP (représenté ici par la préfecture) concernant l’hébergement et le logement y compris en faisant expulser brutalement plusieurs fois le campement place du marché et en laissant la police harceler depuis les personnes qui avaient osé relever la tête et exiger le respect de leurs droits ? Une question qui se posera selon nous même après les élections.

Remarque : nous pouvons faire le lien ici avec ce les analyses de Démocratie réelle maintenant – Poitiers concernant la purification sociale du centre ville de Poitiers

2) le président de l’Entraide Sociale Poitevine, à part chercher à embrouiller les lecteurs de Centre presse, n’a aucune légitimité pour parler de logement social. (même s’il serait à ce qu’il nous a dit administrateur d’un bailleur social…) L’ESP gère des CHRS (Centres d’Hébergement et de Réinsertion Sociale) ce qui est de la compétence de l’Etat. Le logement social est de la compétence des bailleurs sociaux et c’est, par exemple, Jean-François Macaire, président des deux plus gros bailleurs sociaux de Poitiers, Logiparc et Sipéa, qui serait légitime pour en parler.

3) le président de l’Entraide Sociale Poitevine est beaucoup moins bavard sur l’hébergement, ce n’est pas vraiment étonnant et c’est le troisième point qui est acté : contrairement aux déclarations du maire de Poitiers sur France 3 suite à l’expulsion brutale et sans préavis du campement de sans logis et mal logés devant Notre Dame « ce matin restaient des sans-domicile fixe, la police les a délogés de cet emplacement, voilà. Je crois que c’était normal, il n’y a pas de manque de logement pour ces personnes à Poitiers » (VOIR) il y a de réels problèmes d’hébergement sur Poitiers. Au cours de nos différentes « actions » nous avons pu collecter les précieux renseignements que les autorités et leurs sbires refusent à nous donner. Le 115 est complet tous les soirs et refuse jusqu’à 15 personnes. Les CHRS sont complets et ont une liste d’attente (8 jours d’attente pour accéder au foyer Carrefour). Carol, l’éducatrice de rue officielle de la mairie, estime qu’il y a dix personnes vivant dans la rue en ce moment à Poitiers.

4) Il y a beaucoup plus de personnes qui ont des problèmes d’hébergement à Poitiers que les autorités veulent bien le reconnaître. Car le fait que le 115 soit complet et qu’il y ait une liste d’attente pour les CHRS, à quoi nous pouvons rajouter le fait que, ni au 115 ni dans les CHRS, les chiens ne soient admis dans les chambres ou avec leurs maîtres et que l’accompagnement social soit utilisé à des fins de contrôle social, tout cela a un effet dissuasif sur ceux qui pourraient en bénéficier. Ils n’appellent plus, ne font plus les démarches ou partent sous d’autres cieux. Cette pénurie artificielle en matière d’hébergement et de logement constitue aussi de fait un moyen de pression contre les mal-logés et sans-logis et renforce le pouvoir arbitraire exercé contre eux. En bref, c’est :  “Si vous êtes pas contents, il y en a d’autres à la rue pour prendre vos places!”. C’est inadmissible et cela bafoue les droits des sans-logis et mal-logés.”

5) l’hébergement est nécessaire mais pas suffisant. Vu le nombre de logements vacants (plus de 4000 et ce en 2008…) et la possibilité légale qu’a le maire de demander au préfet de réquisitionner, le but est clairement pour nous que chacun ait un vrai toit, c’est-à-dire un LOGEMENT et non pas seulement un HEBERGEMENT. C’est d’ailleurs inscrit dans la loi : Code de l’action sociale et des familles – Article L345-1 « Bénéficient, sur leur demande, de l’aide sociale pour être accueillies dans des centres d’hébergement et de réinsertion sociale publics ou privés les personnes et les familles qui connaissent de graves difficultés, notamment économiques, familiales, de logement, de santé ou d’insertion, en vue de les aider à accéder ou à recouvrer leur autonomie personnelle et sociale. » Donc l’hébergement est seulement un moyen en vue d’une fin : l’émancipation et le logement y participe.

Le DAL86 exige donc :

1) l’application stricte de l’article L345-2-2 du Code de l’action sociale et des familles : « Toute personne sans abri en situation de détresse médicale, psychique et sociale a accès, à tout moment, à un dispositif d’hébergement d’urgence. » Que les autorités arrêtent d’utiliser l’engorgement des dispositifs d’hébergement d’urgence, les chiens, l’accompagnement social, le flicage et le contrôle des vies comme moyens de dissuasion. Particulièrement concernant l’accompagnement social, que là aussi la loi soit strictement appliquée : Article L345-2-3 Code de l’action sociale et des familles « Toute personne accueillie dans une structure d’hébergement d’urgence doit pouvoir y bénéficier d’un accompagnement personnalisé et y demeurer, dès lors qu’elle le souhaite. » C’est à dire que l’accompagnement social soit un DROIT et non pas un DEVOIR et donc qu’il soit proposé à la demande et selon les besoins des personnes et non pas imposé systématiquement.

2) l’application stricte de l’article L345-1 du Code de l’action sociale et des familles : « Bénéficient, sur leur demande, de l’aide sociale pour être accueillies dans des centres d’hébergement et de réinsertion sociale publics ou privés les personnes et les familles qui connaissent de graves difficultés, notamment économiques, familiales, de logement, de santé ou d’insertion, en vue de les aider à accéder ou à recouvrer leur autonomie personnelle et sociale.. » C’est à dire que l’objectif soit le LOGEMENT et non l’hEBERGEMENT. Ceci en appliquant la Loi de réquisition des logements vacants : Article L641-1 (code de la construction) : « Sur proposition du service municipal du logement et après avis du maire, le représentant de l’Etat dans le département peut procéder, par voie de réquisition, pour une durée maximum d’un an renouvelable, à la prise de possession partielle ou totale des locaux à usage d’habitation vacants, inoccupés ou insuffisamment occupés, en vue de les attribuer aux personnes mentionnées à l’article L. 641-2.

DAL86, 19 avril 2012

Lettre au président de l’Entraide Sociale Poitevine

Poitiers le 19 avril 2012 DAL86 Maison de la solidarité 31 rue du Pigeon Blanc 86000 Poitiers dal86@free.fr

A

Monsieur le président Entraide Sociale Poitevine 6 place Sainte Croix 86000 Poitiers siege@esp.ass.fr

Monsieur le président,

vous écrivez dans votre communiqué qui refuse la rencontre avec le DAL86, que vous aviez dans un premier temps acceptée (Centre presse samedi 14 avril) : « les échanges entre associations sur le territoire de Poitiers sont depuis toujours menés dans un esprit constructif et en bonne intelligence ». Préalablement, si nous pouvons nous permettre, nous pensons que vous vous avancez beaucoup en parlant pour TOUTES les « associations de Poitiers ». Un seul contre exemple pour vous montrer que vous n’auriez dû parler que pour vous : les relations entre les associations SANZA et VIMA.

Mais ce n’est pas notre propos aujourd’hui. Comment pensez-vous donc que l’association DAL86 ait reçu vos précédentes déclarations dans Centre Presse du 5 avril : « Les dortoirs de 50 personnes, ça n’existe plus à Poitiers », explique Jean-Claude Servouze, le président de l’Entraide sociale poitevine. Et d’ajouter fermement : « Le logement social n’est pas en tension sur la ville. Il y a des solutions pour chacun ». Une mise au point en écho au DAL86 (Droit au logement) qui depuis le week-end dernier fait beaucoup parler de lui avec son campement sauvage devant Notre-Dame et son intrusion dans la mairie (lire nos précédentes éditions) » ? Tout cela bien sûr sous titré : Pour répondre aux critiques du DAL (Droit au logement), les acteurs du logement social ont voulu (re) montrer ce qui se fait à Poitiers. Le DAL86 peut il vraiment prendre ces attaques comme « un échange mené dans un esprit constructif et en bonne intelligence » ?

Rappelons que nous n’étions pas présents lors de cette visite, la municipalité, contrairement à ses déclarations, ne nous y a pas invités. Rappelons que l’ESP et le DAL86 n’ont pas eu d’autres « échanges » avant. Pas même un coup de téléphone, ni un mail… Alors comment avez vous pu vous prêter à cette mascarade ? Comment avez-vous pu, sans préalablement nous contacter pour savoir de quoi il en retournait et ce qu’on en pensait « répondre aux critiques du DAL » ? Comment avez-vous pu, sans préalablement nous contacter pour savoir de quoi il en retournait et ce qu’on en pensait, laisser entendre que le DAL86 ne savait pas de quoi il parlait puisque « Les dortoirs de 50 personnes, ça n’existe plus à Poitiers » ? (En fait ça n’a jamais existé dans le logement social, ou alors il y a bien longtemps… et ça existe encore dans l’hébergement d’urgence 115…) Comment avez-vous pu, sans préalablement nous contacter pour savoir de quoi il en retournait et ce qu’on en pensait, déclarer en tant que président d’un CHRS, nous le rappelons : « Le logement social n’est pas en tension sur la ville. Il y a des solutions pour chacun » ? Mais de quoi vous êtes-vous mêlé  vous qui n’êtes pas président d’un bailleur social mais de centre d’hébergement ? Vous nous avez affirmé lundi que c’était parce que vous étiez administrateur d’un bailleur social que vous aviez dit cela. Soit mais là dans cet article vous représentiez le bailleur social Logiparc ou le gérant de CHRS l’Entraide Sociale Poitevine ? Quelle confusion que vous avez même tentée d’entretenir lundi dernier ! Alors « esprit constructif » ? « Bonne intelligence ? Permettez-nous d’en douter.

Franchement, nous venions à la rencontre de lundi dernier pour parler de cela de vive voix. Et qu’avons-nous trouvé ? Un président et un directeur d’association qui se sont sentis « agressés » par une « intrusion du Dal », ont refusé de nous recevoir, nous prennent de haut et essaient de nous faire la leçon. Essayons de raison garder et de remettre les choses à leur juste place. Suite à votre participation à la mascarade relatée dans Centre Presse du 5 avril, quelques militants du DAL86 et du Collectif des sans logis et mal logés sont venus pour vérifier certains dires au Foyer Carrefour. Il sont tranquillement entrés et ont demandé à parler à un responsable. En attendant et sentant que cela pourrait durer longtemps, ils se sont assis sur les fauteuils et ont déployé une banderole. Après une petite discussion de moins de 10 minutes avec la directrice, et voyant que nous avions fait le tour de la question avec elle et qu’elle nous disait qu’il fallait voir avec vous. Nous avons voulu vous appeler au téléphone et la directrice a proposé de le faire. Après avoir eu un rendez-vous nous sommes repartis aussi tranquillement que nous sommes venus. Quelle « agression », vraiment ! Et pour cela vous avez voulu nous punir en refusant de nous rencontrer !

Mais pour qui vous prenez vous ? Pour qui prenez vous le DAL86 ? Nous refusons catégoriquement d’avoir des relations dans un « esprit constructif et en bonne intelligence » avec des gens, préfecture, mairie, associations de complaisance, flics et socio-flics…, qui, non seulement vivent du malheur des autres, mais mentent, éludent les problèmes, travestissent la réalité, méprisent de cette façon ceux dont ils sont censés s’occuper, les fliquent, les humilient, contrôlent leurs vies, les répriment, les expulsent de leurs logements et violent allègrement les lois.

Ce sera donc à notre tour de refuser la rencontre que vous nous avez proposée, bien sûr en limitant le temps à 3 petits quart d’heure, notre nombre et sans les élus et la presse, lundi 23 avril à16h15.

Vous trouverez le communiqué envoyé à la presse et qui sera distribué sous forme de tract dans les prochains jours.

DAL86

Copie de cette lettre envoyée aux élus et à la presse.

DAL 86, 19 avril 2012

www.dal86.fr / dal86@free.fr / 06 52 93 54 44