Archives de catégorie : Désinformation bourgeoise

Renou, Védrine et l’ADN…

Renou, Védrine et l’ADN…

 

Xavier Renou, un militant membre du collectif des désobéissants, passe en procès ce lundi pour refus de prélèvement ADN. Rien que de très banal hélas, mais qui trouve un écho dans l’actualité locale poitevine.

En 2007, Xavier Renou avait balourdé de la peinture rouge sur Hubert Védrine (publiquement qualifié par Xavier Renou de « complice du génocide rwandais » – il était alors secrétaire général de l’Elysée)… qui conférençait justement hier soir à Poitiers, en toute impunité, aux salons de Blossac.

Les analyses pénétrantes de Védrine, relatées par notre chère presse locale, parlent d’elles-mêmes :

« Nous, les Occidentaux, nous avons conduit longtemps la marche du monde. Aujourd’hui, on a perdu le monopole de la puissance mais on n’a pas perdu la puissance. Mais l’atterrissage est difficile. Il y a cent ans, on faisait la quête dans les églises pour aider les petits Chinois. »

Ces mots terribles nous rappellent amèrement cette affaire rwandaise, que Xavier Renou s’est quant à lui refusé d’oublier.

Védrine parade dans les salons, Renou passe en procès pour refus de prélèvement de son ADN… il est beau, « l’Occident ».

Nous n’oublions pas.

Pavillon Noir – FA86, le 4 novembre 2011

 

Communiqué des désobéissants :

Xavier Renou, des Désobéissants, jugé pour refus du fichage biologique (ADN)

Les faits en bref. Le procès de Xavier Renou, des Désobéissants, pour refus de prélèvement ADN, se déroule ce lundi 7 novembre près de Paris, à Senlis. Il apportera pour la première fois en France la preuve par la science du caractère raciste et gravement liberticide du prélèvement génétique (ADN) effectué chaque jour par les forces de l’ordre sur un millier de personnes.

Tribunal correctionnel de Senlis (60). Au procès de la désobéissance civile contre les prélèvements d’ADN, à Senlis, près de Paris, la généticienne Catherine Bourgain (INSERM) apportera la preuve du caractère « codant » des segments d’ADN prélevés par la police. Des travaux de recherche récents montrent en effet que le Fichier des Empreintes Génétiques (FNAEG) permet ainsi de connaître les origines géographiques (raciales) et diverses caractéristiques intimes (comme les prédispositions à certaines maladies) de 30 000 nouveaux Français par mois [Source : Désobéir à Big Brother, disponible dans la boutique des désobéissants]. Le gouvernement avait pourtant prétendu le contraire, pour rendre plus acceptable la mise en place du fichage biologique de la population. En novembre 2007, Xavier Renou mène une action spectaculaire et non violente contre Hubert Védrine, accusé par le Rwanda et de nombreux chercheurs de complicité dans le génocide des Tutsi du Rwanda de 1994, et qui poursuit pourtant sa carrière en toute impunité.

Voir la vidéo :
http://www.dailymotion.com/video/x731u3_rwanda-un-genocide-made-in-france_news

Hubert Védrine retire sa plainte en diffamation (Xavier Renou l’accusait publiquement de complicité de génocide), pour éviter une confrontation embarrassante, mais poursuit Xavier Renou pour agression. Le fondateur des désobéissants est condamné en juin 2010 à 3 mois de prison avec sursis et une lourde amende destinée à rembourser le manteau de cachemire de l’ancien Secrétaire Général de l’Élysée. Les gendarmes convoquent ensuite le militant pour un prélèvement ADN. Il refuse. Il est jugé au Tribunal correctionnel de Senlis ce lundi 7 novembre, à 9h00 du matin. Il risque une peine de prison et une lourde amende.

Depuis 2003, plus de 700 000 Français ont fait l’objet d’un prélèvement ADN, en garde-à-vue (donc alors qu’elles étaient encore présumées innocentes) ou après une condamnation, même bénigne ou strictement politique (de désobéissance civile). Le Ministère de l’Intérieur impose des objectifs chiffrés aux forces de l’ordre. Christian Estrosi se déclarait d’ailleurs favorable au fichage de l’ensemble de la population, à partir des nouveaux nés [Le Monde 17 janvier 2007]… Le gouvernement a-t-il en outre des  arrière-pensées discriminatoires ? Sans doute, puisqu’il développe par ailleurs le fichage systématique des élèves, avec Base-élèves, et souhaitait y inclure, au milieu de considérations scolaires, le lieu de naissance et la langue parlée à la maison. Fichier appelé à suivre les individus pendant toute leur vie active, en s’intégrant au Livret National des Compétences.

Après François Vaillant, déboulonneur de publicité, Xavier Mathieu, syndicaliste des ouvriers de Continental, des Faucheurs Volontaires d’OGM et bien d’autres, Xavier Renou a refusé de donner son ADN aux gendarmes qui le lui demandaient.

D’accord avec le philosophe Giorgio Agamben, qui parle d’une politique qui revient à  »pré-mâcher le travail d’une dictature », il explique : « Je considère que le fichage biologique est beaucoup trop dangereux pour être ainsi banalisé. Je n’oublie pas que c’est la République qui a commencé, dans les années Trente, à ficher ses étrangers et ses opposants, et que lorsque Pétain est arrivé au pouvoir, tout était prêt pour la machine totalitaire. Parce que l’on n’est jamais sûr de l’avenir, et que je suis inquiet de l’évolution actuelle de notre société, je refuse de donner mon ADN et encourage tous les militants de la liberté à faire de même, afin de rendre inapplicable cette loi scélérate. »

Xavier Renou, prévenu : 06 64 18 34 21.
Les désobéissants : www.desobeir.net

Catherine Bourgain, chercheuse à l’INSERM : 06.79.60.53.42.

Faire un don pour aider à payer les frais du procès : voir l’onglet « don » à
gauche de votre page.

Merci de faire circuler cette information dans vos réseaux !
www.desobeir.net

Père Patrice, la mascotte « indignée » des médias

Père Patrice, la mascotte « indignée » des médias

 

Un nouveau communiqué promotionnel dans la presse quotidienne régionale sur père Patrice, et une interview sur France 3… et une nouvelle réaction de Juanito, du groupe Pavillon Noir (FA86).

A lire l’article qui suit (où nous avons souligné certains passages croustillants) on peut se demander à juste titre quelles sont les intentions des médias PQR-France3, avec leur feuilleton comique du Père Patrice, « l’engagé » de derrière l’autel.

Est-ce que son indignation intéresse nos journalistes locaux parce qu’on ne le voit jamais dans les assemblées d’indigné-e-s de Poitiers (que les journalistes taisent ou minimisent) ? Qu’il prétend qu’il suffit de ne pas dormir pour être « indigné » (indigne-toi, bois du café) ? Qu’il diffuse son inculture grotesque en parlant de « violence » pour le signe de la solidarité et de l’émancipation qu’est le « poing levé » (mais alors que penser de la main tendue des fachos, soutenus par les curés sous Franco, entre autres soutiens de l’Eglise catholique à des violences bien réelles) ? Qu’il fait la promotion de l’homophobe-sexiste-antiIVG Benoît XVI, alors que les plannings familiaux et les droits conquis par les femmes et les transpédégouines sont tous les jours plus menacés ? Qu’il parle comme son gourou de « mieux redistribuer les richesses » au lieu de nous les réapproprier ? Qu’il bafoue toute l’histoire des luttes sociales contre l’obscurantisme religieux en affirmant que la religion DOIT s’exprimer sur la place publique ?

Pour les gens qui veulent se « réveiller » ailleurs qu’à genoux devant l’autel ou en mode statue coite des « cercles de silence » cathos, signalons qu’il y a toujours moyen de retrouver les indigné-e-s de Poitiers, tous les vendredis à 19h sous l’arbre à palabres (devant le parvis de Notre-Dame, amen !). On y discute à égalité, avec un ordre du jour libre, on y propose des actions concrètes (partage d’infos, antipub, antinucléaire, soutien aux sans-papiers, aux militant-e-s réprimé-e-s, aux grévistes du Printemps ou des Fonderies…) et des mises en place d’alternatives (bouffe, logement, atelier bricolage…)

Ni cureton ni maître, autogestion de nos luttes !

Juanito – groupe Pavillon Noir – Fédération Anarchiste 86 – le 24/10/2011

 

Patrice Gourrier, le curé  » indigné depuis toujours  »

24/10/2011 05:42

Il ne rejoindra pas la manif des indignés qui se réunit chaque semaine à Poitiers. Mais le curé de Saint-Porchaire n’en appelle pas moins au  » réveil  ».

 Patrice Gourrier devant l’église Notre-Dame où il venait de célébrer la messe, jeudi dernier. – (dr)

Je suis étonné que l’on s’étonne. Le père Patrice Gourrier, curé de Saint-Porchaire sourit. En se déclarant « indigné » dimanche dernier lors de la messe dominicale qu’il célébrait à l’église Saint-Porchaire, il était quasi-certain de son effet. Cela n’a pas manqué : sa prise de position a circulé au-delà l’assemblée des chrétiens réunie pour l’office.
Mais les indignés auxquels il se réfère, ce ne sont pas ceux qui se retrouvent chaque vendredi soir à deux pas de l’église Notre-Dame. « Sur leurs affiches, ils ont le poing levé. C’est un signe de violence. Je n’aime pas. »

 » S’indigner, c’est le signe qu’on ne dort pas  »

Indigné, le père Patrice Gourrier l’est. Mais de manière pacifique, comme l’abbé Pierre ou soeur Emmanuelle. Le premier s’est indigné lors de l’hiver 54. « Cet hiver 2011-2012, en France, ce sont encore 600.000 enfants qui vont souffrir du froid. » La seconde « s’est révoltée contre le sort réservé aux coptes Égyptiens. Cette semaine, je n’ai pas entendu beaucoup d’indignation après que les chars de l’armée égyptienne ont écrasé vingt-quatre chrétiens. »
Un autre indigné : le père Guy Gilbert, le « curé des loubards », que Patrice Gourrier a invité il y a peu à Saint-Porchaire. L’indignation que le prêtre met en avant est aussi celle de la révolte contre la civilisation de l’argent. « Ces rémunérations que les dirigeants des banques s’octroient quand leurs salariés n’en ont que les miettes. » Patrice Gourrier se réfère aux pères de l’Église : « Il y a 1.600 ans, ils annonçaient que notre monde deviendrait fou quand les hommes prendraient un mal pour un bien et un bien pour un mal. Est-ce que ce n’est pas ce qui se passe aujourd’hui ? On trouve fabuleux le développement de l’agriculture intensive et on oublie de dire que les pesticides rendent les agriculteurs malades. »
Il ajoute : « A ce propos, personne n’a rapporté cette semaine l’intervention du pape Benoît XVI à la FAO (NDLR : l’organisation des Nations Unies qui lutte contre la faim). Il a plaidé pour une meilleure redistribution des richesses. Et qu’on ne vienne pas me dire que les catholiques doivent rester dans leurs églises. Benoît XVI vient de rappeler que la religion ne relève pas du seul domaine du privé, mais doit s’exprimer sur la place publique. Les catholiques sont invités à s’engager. S’indigner, c’est le signe qu’on ne dort pas. »

Jean-Jacques Boissonneau, Nouvelle République, 24/10/2011

Père Patrice, vedette « indignée » de la presse locale

Père Patrice, vedette « indignée » de la presse locale

On parle enfin des « indignés » locaux dans un article de Centre-Presse, enfin, du « parti des indignés » (dont j’aimerais bien avoir les coordonnées, je savais pas que ça existait).

Oh certes, aucun lien vers notre site démocratie réelle 86, ni vers nos actions : on a beau avoir un blog quotidiennement mis à jour, la presse ne doit pas être au courant de ce qui se passe réellement, c’est pas comme si elle savait, ne lui en demandons pas trop : http://www.democratiereelle86.fr/

Mais un « soutien » respectable, une vedette rebelle en chair et en âme… le curé de la paroisse de Saint-Porchaire.

J’ai souligné une phrase, en gras, dans l’article…

en espérant que père Patrice viendra réellement nous voir pour participer aux assemblées…

Qui sait, peut-être me convaincra-t-il, en bon curé qu’il est, que le père Noël existe ? Et-ou que je le convaincrai, en mécréant « anarchiste » et « politisé » que je suis, que les humains ne peuvent compter que sur eux-mêmes pour atteindre le bonheur, sans rien attendre des « autorités » de tout poil ?

Juanito, nanar participant à l’assemblée populaire d’indigné-e-s « Démocratie réelle 86 », tous les vendredis 18h devant le parvis de Notre-Dame, sous la protection de Dieu l’arbre à palabres.

 

 
 
Le père Patrice Gourrier a annoncé à ses paroissiens de Saint-Porchaire qu’il rejoignait le mouvement mondial des Indignés et appelle « à se réveiller ».
 
Patrice Gourrier: « On est pris dans des filets ».
 La décision a été annoncée dimanche matin, lors des deux messes dominicales, aux paroissiens de Saint-Porchaire, en centre-ville. Puis réaffirmée au micro de RMC-Info, lundi. Le prêtre Patrice Gourrier a décidé de rejoindre le parti des Indignés, un mouvement mondial qui réclame une société « éthique » et « plus démocratique ».
« Le terme « curé rouge »est ridicule »
Pourquoi un tel choix pour un homme d’Église? « Le 17 octobre était la journée du refus de la misère. J’ai pensé au cri du père Wresinski (Pologne) le 17 octobre 1987. A la colère de l’abbé Pierre en hiver 54. Être chrétien, c’est être indigné de ce qui blesse l’Homme. Les médicaments ont augmenté de 125% en France en 2010. Dans notre pays, 9 millions de personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté. Dans le monde, toutes les 4 secondes, un être humain meurt de la faim. »
Le prêtre rejette toute appartenance à un parti politique. « On m’a dit « de gauche », baptisé « le curé rouge », c’est ridicule. Je ne suis ni de gauche, ni de droite. Etre chrétien, c’est être au-dessus des partis. » Reprenant les paroles de Jean-Paul II: « Si parler des droits de l’Homme, c’est faire de la politique, alors je fais de la politique ».
Une adhésion, un cri du coeur sous forme d’un appel à l’action: « Être indigné est la première étape. C’est la prise de conscience qu’on est pris dans des filets. Je regrette parfois que l’Église passe plus de temps à s’occuper de son organisation, du latin ou du rituel, et oublie les choses essentielles. Benoît XVI, un pape actif, a décrété que 2012 sera l’année de la Foi, j’adhère, il est temps de se réveiller (*).
 Je lance un appel à se retrousser les manches. Le milliard de chrétiens peut être un levier pour changer les choses. »Il se dit prêt à descendre dans la rue si « la cause est juste, non politisée, pas anarchiste ».
Une prise de position qui n’est pas passée inaperçue: « A la radio, les auditeurs m’ont incendié, dans la rue les gens m’ont soutenu, mes paroissiens ont dit: « ça ne m’étonne pas » ».
(*) Le père Gourrier va organiser un colloque en janvier autour du thème « Faut-il avoir peur de 2012? ».
Centre-Presse, 19-10-2011

[Poitiers] Festival du Journalisme Servile : la Laisse d’Or est attribuée à…

Octobre 2009 : de la rancoeur

Deux ans après le saccage de Poitiers, des commerçants pensent que le gouvernement n’a pas tenu ses promesses.

C’est l’un des événements les plus graves qu’ait connus la ville de Poitiers depuis la Libération: le 10 octobre 2009, 2 à 300 casseurs, manipulés par un groupuscule extrémiste, profitaient du festival des Expressifs pour saccager plusieurs vitrines et monuments du centre-ville.

A l’époque, les forces de police, mal renseignées par les services spécialisés sur ce qui se préparait depuis plusieurs jours à Poitiers, avaient été prises de court. Seuls quelques jeunes Poitevins, qui s’étaient sottement laissés entraîner dans cette aventure, avaient été interpellés et avaient découvert quelques jours durant les murs de la nouvelle prison de Vivonne contre laquelle ils étaient censés manifester.

« Bravo la mairie, bravo la police! »

Les organisateurs de l’émeute, des extrémistes du mouvement Black Bloc, n’ont semble-t-il jamais été identifiés ni a fortiori arrêtés. Depuis la fin de 2009, il est vrai, aucune émeute de cette nature n’a plus été signalée en France.
Deux ans après ces faits extrêmement traumatisants, les commerçants ont eu le temps de panser leurs plaies morales mais certains gardent un soupçon de rancoeur contre le ministre de l’Intérieur de l’époque. Brice Hortefeux était venu en hâte à Poitiers manifester la solidarité de l’État aux victimes et les assurer, face aux caméras, qu’en aucun cas les frais de remise en état de leurs boutiques ne resteraient à leur charge.
Dans les faits, confirme la Fédération des acteurs économiques de Poitiers, ceux des commerçants à qui leurs assureurs ont opposé une franchise de quelques centaines de francs, en ont été de leur poche. A la préfecture, on leur a expliqué qu’il n’y avait pas de ligne de crédit pour les indemniser.
Philippe de Bony, installé rue du Marché-Notre-Dame, est doublement concerné par ces événements. D’abord parce que sa propre vitrine a été défoncée par les casseurs; ensuite parce qu’il est agent général de la Mutuelle de Poitiers et qu’il n’a d’ailleurs lui-même pas imposé de franchise à ses clients et voisins.
C’est Philippe de Bony qui avait reçu Brice Hortefeux dans sa boutique. Il n’en est pas moins critique vis-à-vis de l’ancien ministre: « Je suis déçu, en tant que seul assureur de la rue, de savoir que les promesses à mes collègues commerçants n’ont pas été tenues ».
Philippe de Bony – qui espère que si des événements semblables devaient se reproduire des précautions seraient prises – n’en est pas moins très indulgent pour les acteurs locaux de la sécurité. « On a eu une équipe municipale qui s’est réellement mobilisée pour nous protéger aussitôt après les faits. Et je constate que, depuis deux ans, des choses ont été faites pour gérer le problème des marginaux de Poitiers. Je dis: bravo la mairie, bravo la police! »

Vincent Buche, Centre Presse, 10/10/2011

L’État indigné par les prix P.A.P.O.N.

L’attribution des « prix P.A.P.O.N » à des préfets et des fonctionnaires qui se seraient signalés par le nombre d’expulsions d’étrangers a provoqué aujourd’hui l’indignation des services de l’Etat. Ceux-ci ont très mal pris qu’on associe le nom de l’ancien haut fonctionnaire condamné pour son rôle dans la déportation des Juifs sous l’Occupation et celui de préfets actuels, et le ministère de l’Intérieur a prévenu qu’il soutiendrait toute action pénale qu’intenteraient des fonctionnaires ainsi défavorablement distingués.

Des « prix P.A.P.O.N » (pour « prix attribués pour obéissance notoire ») ont été décernés jeudi à Toulouse par diverses associations à trois préfets et à une fonctionnaire de la préfecture de Toulouse, responsable du bureau de l’asile et du contentieux des étrangers, pour leur « zèle » dans la lutte contre l’immigration irrégulière.

La place Beauvau « condamne avec la plus grande vigueur la comparaison ainsi faite entre l’action menée aujourd’hui par des préfets représentants de l’Etat et des actions commises pendant la Seconde Guerre mondiale qui ont valu à leur auteur une condamnation pour complicité de crimes contre l’humanité ». « Cette assimilation grossière et injurieuse et le recours à certains mots ainsi qu’à certains sous-entendus sont particulièrement choquants et le ministère soutiendra les actions pénales qui seront engagées par les préfets et les agents de l’Etat concernés », dit l’Intérieur.

Pour sa part, le préfet de la Haute-Garonne, Henri-Michel Comet, « s’indigne des propos tenus. Ils portent atteinte tant aux personnes qui travaillent à la préfecture qu’à la mémoire des victimes de la déportation ». En 2010, la préfecture a délivré 40.000 titres de séjour, dont près de la moitié (19.000) pour une première demande, a-t-il souligné dans un communiqué.

Sur 1.875 mesures de refus d’un titre de séjour, 700 seulement ont abouti à une décision d’éloignement, et la moitié des personnes concernées ont quitté la France « volontairement », a-t-il dit. Par ailleurs, 1.400 des refus ont été soumis au juge (soit 16,5% de plus qu’en 2009), qui a confirmé la décision du préfet dans 80% des cas, a-t-il dit.

« Les fonctionnaires de la préfecture assument leur tâche avec humanité et dans le respect de la dignité des personnes », a-t-il assuré. Les « prix P.A.P.O.N » ont été créés par l’Association pour l’art et l’expression libres (AAEL), avec le soutien d’un collectif réunissant entre autres la Cimade ou le Réseau Education sans frontières 31.

Maurice Papon, ex-secrétaire général de la préfecture de Gironde sous l’Occupation, a été condamné pour complicité de crimes contre l’humanité en 1998. Il a également été mis en cause dans la répression de la manifestation pro-FLN du 17 octobre 1961 à Paris qui, selon les estimations d’historiens, a fait plusieurs dizaines de morts alors qu’il était préfet de police.

lefigaro.fr (avec la complicité bienveillante de l’AFP) – 09/09/2011