Archives de catégorie : Le travail tue

[Chasseneuil-du-Poitou] Les pistonniers toujours mobilisés !

NdPN : Une entreprise capitaliste qui se porte bien (voir rapport sur les résultats Q1 2014 ici), une usine qui dégage des bénéfices… mais pas assez. Car ce qui compte pour des actionnaires, c’est le taux de croissance du capital investi. Virer des gens permet de faire grimper l’action, et c’est effectivement ce qui se passe depuis peu. Ce n’est pas une affaire de « mauvais » ou de « bon » capitalisme. En régime capitaliste, peu importe de faire vivre des gens, peu importe de satisfaire leurs besoins. Ce qui compte, c’est d’augmenter le taux de profit, sans quoi les investissements se tournent ailleurs et l’on peut plier boutique.

Plusieurs solutions s’offrent donc aux salariés, dont de nombreux bossent là depuis une bonne partie de leur vie, et qui seront bientôt jetés comme des déchets : supplier les capitalistes de renoncer à maximiser leur taux de profit, mais autant pisser dans un violon.

Exiger de l’Etat qu’il cède une part de son butin de guerre sociale aux capitalistes en échange du maintien de l’emploi (ce qui est ici d’autant plus possible que l’Etat peut économiquement peser sur les commandes de pistons, via Renault) : cela nécessiterait de foutre le bordel en se battant à la dure, ce qui menacerait l’entreprise et le gouvernement d’une mauvaise publicité et cela, les actionnaires et les politicards n’aiment pas trop. Ca peut marcher… pour quelque temps ; mais cela règle-t-il le problème à terme ?

Il y a une dernière solution, bien que la tâche soit immense : le blocage et la grève illimités, avec en ligne d’horizon la réappropriation de l’outil de travail. Pour décider pourquoi, quoi et comment produire, et en finir avec le profit et la destruction sociale… et écologique (au passage, est-il pertinent pour les humains et le monde de fabriquer toujours plus de pistons ?). Mais cela nécessite une coordination avec toutes les autres luttes sociales, de façon à déborder la répression et les dispositifs d’étouffement de la révolte.

On en revient alors aux fondamentaux du syndicalisme révolutionnaire : les victoires partielles servent à construire l’abolition du capitalisme. Et pour (re)construire ce syndicalisme révolutionnaire, quoi de mieux que la solidarité ouvrière en actes ?

Solidarité avec les salarié.e.s en lutte !

Federal Mogul : le barbecue de la colère

Les ouvriers du site de fabrication de pistons se sont réunis autour d’un barbecue. Entre grillades et revendications, l’inquiétude sur leur avenir persiste.

Un fumet de merguez grillée a flotté, hier, dans l’air de Chasseneuil-du-Poitou. Moins d’une centaine d’ouvriers de l’entreprise de pistons, Federal Mogul, ont occupé l’entrée de leur site avec un barbecue géant. À l’initiative des représentants syndicaux, l’évènement s’est voulu représentatif de l’inquiétude qui lie les 241 salariés menacés de perdre leur emploi à la fin de l’année.

Un projet alternatif pour sauver Federal Mogul

Cette fois-ci, les ouvriers n’ont pas manifesté seuls. La coordination nationale CGT de Renault et de la métallurgie sont venues renforcer leur action sous l’œil de la direction, « fermée au dialogue ».
Pour Joël Rocher, secrétaire du comité d’entreprise, un projet alternatif pour sauver l’entreprise est envisageable. « Renault veut une production de pistons en acier pour ses moteurs diesel afin d’alléger le poids des véhicules de 10 %. Federal Mogul peut les faire, et cela créerait d’autres emplois », explique-t-il.
La direction serait restée sourde à cette proposition.

Développer l’industrie automobile

Alain Delaveau, représentant CGT de la Charte automobile régionale, insiste sur le développement de l’industrie du moteur thermique : « Grâce à ce projet alternatif, cela accroîtrait la filière automobile en Poitou-Charentes, mais aussi en France ».
Selon la CGT, la direction de Federal Mogul aurait évoqué un problème économique pour justifier la fermeture du site de Chasseneuil. « C’est faux. Les résultats ont été stables en 2012 et 2013. Au premier trimestre, il y a eu un bond de 8 % », résume Joël Rocher.
Jean-François Macaire, président de la région Poitou-Charentes, s’est rendu sur place hier après-midi. Ce dernier a annoncé aux salariés qu’il ferait le nécessaire auprès du ministère de l’Économie pour trouver des repreneurs. En attendant, la situation n’évolue pas derrière les vitres du bureau de la direction.

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Federal Mogul s’invite au marathon

La CGT du site de Chasseneuil-du-Poitou ne compte pas rester les bras croisés. Dimanche, les délégués syndicaux vont profiter de la présence d’ouvriers de Federal Mogul au marathon du Futuroscope pour s’y incruster.
Stéphane Moreau insiste : « Nous n’allons pas perturber la manifestation. Nous voulons informer les gens sur la situation et ce pacifiquement ».
Ils réitéreront leur action le 26 juin lors du championnat de France de cyclisme dont le départ se fera à Saint-Georges-lès-Baillargeaux.

Aurore Ymonnet, Nouvelle République, 24 mai 2014

[Poitiers] Le flic se serait bien suicidé à cause des méthodes de son supérieur

NdPN : pour rappel, voir cet article d’Emmanuel Coupaye, paru dans la Nouvelle République le 11 décembre 2010. Il aura fallu dix ans pour que le dossier commence à bouger… il en faudra sans doute plus encore pour que les victimes de certaines méthodes de la police soient aussi reconnues !

Poitiers: un policier poussé au suicide à cause du service

Le rapporteur public du tribunal administratif de Poitiers vient de conclure qu’il existait bel et bien un lien entre le service et le suicide d’un brigadier de police à son domicile en juillet 2004. Il se plaignait des méthodes de management de son chef d’alors, un commissaire parti depuis de Poitiers. La reconnaissance de ce lien entre le service et le suicide est rarissime. C’est un expert médical qui l’a établi. Le tribunal rendra sa décision dans quinze jours.

Dépêche Nouvelle République, 7 mai 2014

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Mise à jour 8 mai 2014 :

Policier poussé au suicide : la voie de la reconnaissance

Poitiers. La décision est très attendue : le tribunal administratif doit dire si un policier a bien été poussé au suicide à cause de ses conditions de travail.

Un premier pas. C’est comme ça que les policiers le vivent. « Cette histoire avait chamboulé du monde. C’est bien que la justice puisse reconnaître ce que nous vivons », confie un fonctionnaire poitevin.

Le tribunal administratif de Poitiers se penchait hier sur le suicide d’un policier à son domicile en juillet 2004. Faut-il l’imputer aux conditions de travail comme la veuve du brigadier Philippe Berthod le répète depuis dix ans ?

 «  Dix ans pour en arriver à une évidence !  »

Oui, selon le rapporteur public du tribunal administratif. Qui s’appuie pour sa démonstration sur l’avis rendu par un expert qui avait enfin pu accéder à des documents médicaux réclamés depuis si longtemps (voir par ailleurs).
L’expert est formel : il y a bien un lien entre le service et le suicide. Le policier n’était pas dépressif avant sa mutation non désirée dans un service qui ne lui convenait pas. Il vivait mal les propos de son chef d’alors, le commissaire Gaillard, sur son efficacité et sur ses arrêts maladie répétés. L’expert note qu’ils sont « réactionnels » à la situation vécue et que la dégradation de l’état de santé psychologique du policier est apparue après sa mutation. Et, surtout, qu’il n’avait aucun autre problème : ni financier, ni personnel.
Cet avis médical, le préfet bordelais en charge de la commission de réforme s’était assis dessus en octobre 2012. Il notait, une fois de plus, que le lien devait être exclusif entre le suicide et le service pour qu’il soit reconnu.
Le rapporteur public estime que c’est faux. Il suffit qu’il soit déterminant. C’est le cas, et, pour lui, l’Administration a commis une erreur d’appréciation en ne reconnaissant pas la souffrance au travail du policier.
Dès lors, il demande l’annulation de la décision prise en octobre 2012 et la revalorisation de la rente accordée à la veuve de Philippe Berthot.
« Il aura fallu dix années de procédure pour en arriver à cette évidence qui sautait aux yeux », réagit Me François Gaborit. « Le rapporteur dit ce que je dis depuis le début », enchaîne Christine Berthod. « Maintenant, je suis sur la défensive. J’attends de connaître la décision. Mais, aujourd’hui, c’est une nouvelle étape. »
Le tribunal rendra sa décision dans quinze jours. Une décision rarissime scrutée de toutes parts tant elle est chargée de symboles et d’évolutions potentielles.
Mais, ce ne sera qu’une étape de plus. Car, si la responsabilité du service était reconnue dans le suicide du policier, il y a fort à parier que le Conseil d’État en serait saisi.

 Le ministère de l’Intérieur n’était pas représenté à l’audience dont il avait demandé le report par fax, mardi soir, à 19 h 52.

repères

Les syndicats policiers :  » Enfin ! « 

Le climat détestable qui régnait en 2004 au commissariat de Poitiers avait suscité la rédaction de tracts au vitriol. Dix ans après, les représentants syndicaux n’ont pas oublié. Ils saluent tous le courage et la volonté de la veuve de Philippe Berthod. « La procédure actuelle, si elle aboutit », relève Christelle Touchet d’Alliance Police Nationale, « elle revient au combat engagé par la famille et les organisations syndicale [NdPN : sic]. Ce qu’à [NdPN : sic] fait sa veuve est énorme. Nous sommes satisfaits de l’avis rendu par le rapporteur public et que la situation des policiers soit enfin reconnu [NdPN : sic] comme chez France Télécom ou Renault. »
« C’est dommage qu’il ait fallu tant de temps et d’énergie dépensée pour en arriver là. Il y a toujours une protection de la hiérarchie dans ces cas-là. On ne veut pas reconnaître les vraies raisons du suicide », ajoute Alain Pissard d’Unité SGP Police FO. « On se réjouit pour la mémoire de Philippe et pour sa famille. »
Trois policiers se sont suicidés dans la Vienne depuis deux ans.

Emmanuel Coupaye, Nouvelle République, 8 mai 2014

[86] Federal Mogul : « On est soi-disant les meilleurs fabricants et derrière ça, ils ferment le site. »

Luttant contre la fermeture du site, les salariés de Federal Mogul ont pendu un ouvrier factice. – (Photo Patrick Lavaud)

Peur sur l’automobile dans la Vienne

La fermeture annoncée de Federal Mogul, fin 2014, fait craindre aux salariés du secteur automobile de la Vienne le démantèlement de toute la filière.

Un salarié factice pendu à l’entrée du site de Federal Mogul, à Chasseneuil-du-Poitou, symbole d’une industrie automobile en pleine crise. « On ressent de la colère après tous les efforts faits. On est soi-disant les meilleurs fabricants et derrière ça, ils ferment le site. » Patrick Guernier, secrétaire du comité d’entreprise de Federal Mogul, ne décolère pas. La dernière usine de production de pistons de moteurs diesel en France, où il travaille, va fermer à la fin de l’année, laissant sur le carreau 241 salariés et leurs familles.
La direction justifie cette décision « par la baisse de prix imposée par les donneurs d’ordre, PSA et Renault, ce qui implique d’envoyer la fabrication dans les pays à bas coût », affirment les salariés dans un courrier adressé aux présidents de PSA et Renault. En ligne de mire, une délocalisation de l’usine « en Pologne et en Allemagne ».

 «  Les pouvoirs publics ne bougent pas. A un moment, ça va péter  »

Lundi 28 avril, les représentants de l’intersyndicale de Federal Mogul, reçus au ministère de l’Économie et du Redressement productif d’Arnaud Montebourg, ont obtenu de l’État la tenue d’une table ronde entre « les pouvoirs publics et la direction de l’entreprise pour connaître leur stratégie ».
Une annonce qui n’a pas apaisé les esprits : « Les pouvoirs publics ne se bougent pas. A un moment, ça va péter », glisse Patrick Guernier.
Catherine Giraud, secrétaire de l’Union départementale CGT, redoute l’engrenage : « J’ai peur que cette fermeture soit le démarrage d’une chaîne. » Et pour cause : Delphi Diesel, fabricant de pompes à injection qui compte 350 salariés – et qui en a déjà perdu 60 – est menacé par un nouveau plan social.
Elle cite également la Fonderie du Poitou Fonte à Ingrandes-sur-Vienne – 439 employés – et qui doit bientôt changer de propriétaire passant des mains de l’Italien Teksid à celles de Franco Zaccomer et Jérome Rubinstein, « sans plus de garanties ». Catherine Giraud rappelle alors que le secteur de l’automobile emploie « 3.500 salariés dans la Vienne et fait vivre trois fois plus de personnes de façon indirecte ».
Une fuite de l’industrie vers les pays à faible coût de production qui inquiète Claude Eidelstein, maire de Chasseneuil : « Les retombées économiques de l’usine sont importantes pour tous les secteurs. » Le maire dit « surveiller les propositions de reclassement ».
Franck Renard, de l’USTM-CGT, interpelle alors, de la colère dans la voix : « Mais reconversion dans quoi ? Dans l’aéronautique ? L’aéronautique ne sauvera pas le monde. Un pays sans industrie est un pays mort. »

bon à savoir

Le poids du secteur automobile

La crise grave que traverse le secteur en France frappe de plein fouet la Vienne où de nombreuses entreprises ne vivent que de la sous-traitance automobile. Un secteur qui emploie 3.500 salariés.
Le plus important de ces sous-traitants est le Suédois Autoliv-Isodelta, à Chiré-en-Montreuil, spécialisé dans la construction de volants. Le plus gros employeur privé du département emploie 650 personnes environ.
Il y a le groupe Federal Mogul (44.000 salariés dans le monde) et son site à Chasseneuil-du-Poitou, qui fabrique des pistons mais aussi Valéo (essuie-glaces, 550 salariés environ) et Magnetti-Marelli (tableaux de bord, plus de 500 personnes) à Châtellerault.
Tout au nord du département on trouve, à Ingrandes-sur-Vienne, les deux Fonderies du Poitou : Saint-Jean Industrie (390 personnes) qui fabrique des culasses et les Fonderies Fonte (440) des carters.

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Raffarin invite l’État à venir sur place

Installé à Chasseneuil-du-Poitou, le sénateur UMP de la Vienne, Jean-Pierre Raffarin, a rencontré à plusieurs reprises les salariés de Federal Mogul et leurs représentants.
Il y a quelques jours, il déclarait : « Quand on est actionnaire comme l’est l’État maintenant de PSA et déjà de Renault, il y a une solution à trouver… ». L’ancien Premier ministre attend surtout qu’un représentant de l’État puisse venir sur place « et engager ce que nous avons fait déjà dans le passé ».
Il évoquait ainsi l’action menée il y a maintenant plus de trois ans avec le gouvernement de François Fillon à propos de la crise aux Fonderies du Poitou : « Ce que nous avons engagé pour les Fonderies, je voudrais que cela soit engagé pour Federal Mogul », insistait-il. De nombreux autres élus de la Vienne sont également intervenus pour soutenir les salariés du site menacé.

Adrien Planchon, Nouvelle République, 4 mai 2014

[Chasseneuil-du-Poitou – 86] Du piston au pot d’échappement

NdPN : encore 240 salarié.e.s jeté.e.s ! Leur réaction ne s’est pas faite attendre.

Mise à jour 4 avril : nouvel article dans la NR ce 4 avril.

Federal Mogul fermera son site poitevin fin 2014

Chasseneuil-du-Poitou.   Le groupe américain d’équipement automobile  a annoncé hier son intention de cesser l’activité. 241 emplois sont en jeu.

Depuis plusieurs mois, la CGT tirait la sonnette d’alarme autour de l’avenir du site de Chasseneuil-du-Poitou du géant américain de l’équipement automobile Federal Mogul. La nouvelle tant redoutée est tombée hier au cours d’un comité d’entreprise qui se tenait au siège français du groupe, à Saint-Jean-de-la-Ruelle (Loiret) : l’usine poitevine, l’une des dix du groupe en France, cessera son activité au cours du dernier trimestre de cette année. Cette fermeture entraînera la suppression de 241 emplois.

La direction du site a informé ses salariés de son projet vers 16 heures hier, sans attendre le retour des délégués syndicaux du CCE.

Le basculement du diesel vers l’essence fatal au site ?

L’usine de Chasseneuil-du-Poitou se consacre presque exclusivement à la production de pistons en aluminium destinés aux moteurs diesel. La direction met en avant la stagnation du marché automobile pour justifier le projet de fermeture du plus petit site européen du groupe dont le siège se trouve à Southfield dans le Michigan. Elle souligne également l’érosion de la demande de pistons, notamment celle des constructeurs français, liée à la diminution du nombre de cylindres dans les moteurs et au basculement des moteurs diesel vers les moteurs essence. Dans un communiqué publié en fin d’après-midi, la direction de Federal Mogul Operations France SAS affirme avoir réalisé « de nombreux investissements significatifs et la mobilisation des équipes et du management a permis d’améliorer la productivité, mais le site reste déficitaire depuis 2009. » De son côté, la CGT, principal syndicat de l’entreprise, dénonce une mesure « qui ne se justifie pas économiquement parlant », estime Catherine Giraud, secrétaire de l’Union départementale CGT. « C’est une entreprise sur la sellette depuis un moment. C’est pour ça qu’on avait déclenché un droit d’alerte il y a un an. Ils ont bien eu une nouvelle chaîne de production. Mais elle n’a jamais fonctionné et elle est repartie. Rien ne justifie ce projet. Les donneurs d’ordre, les pièces, ils en ont besoin. Ça fait un an qu’on attend une réponse à la question que nous avons posée : «  Quel avenir pour le site ?  » La réponse, nous l’avons aujourd’hui. Mais on ne va pas baisser les bras. On voit trop de prud’hommes qui, après une fermeture, donnent raison aux salariés, après coup. Il ne faut pas oublier qu’il y a trois fois plus d’emplois induits sur la zone. »

Vincent Buche, Nouvelle République, 3 avril 2014

Les incertitudes qui pesaient sur l’avenir du site poitevin du groupe américain d’équipements automobiles se confirment. La fermeture.

Dans un communiqué tombé hier en fin d’après-midi, la direction française du groupe américain de pièces automobiles Federal Mogul, a annoncé en comité central d’entreprise la fermeture de son site de Chasseneuil-du-Poitou, à la fin de l’année. Cette usine, spécialisée dans la fabrication de pistons, est la plus petite du groupe en Europe, indique la CGT, qui dénonce une décision « qui ne se justifie pas économiquement parlant ». Depuis plusieurs mois, le syndicat tirait la sonnette d’alarme autour de l’avenir du site qui a compté jusqu’à 450 salariés. Cette fermeture entraînera la suppression de 241 emplois.

Un droit d’alerte lancé il y a un an

La direction du site a informé ses salariés de son projet vers 16 heures, sans attendre le retour des délégués syndicaux du CCE. Dans un communiqué, la direction nationale met en avant la stagnation du marché automobile pour justifier le projet de fermeture. Elle souligne également l’érosion de la demande de pistons, notamment celle des constructeurs français, liée à la diminution du nombre de cylindres dans les moteurs et au basculement de la consommation des moteurs diesel vers les moteurs essence. La CGT, principal syndicat de l’entreprise, avait déclenché un droit d’alerte en mars 2013 sur la situation du site poitevin. Elle dénonce aujourd’hui l’absence d’investissements en dépit d’accords signés en 2011 avec les salariés, prévoyant d’importants changements d’horaires de travail.

Nouvelle République, 3 avril 2014

Chasseneuil-du-Poitou : grève chez Federal Mogul

L’accès au site de Federal Mogul de Chasseneuil-du-Poitou dont la fermeture en fin d’année a été annoncée hier est bloqué depuis ce matin par les salariés en grève qui ne prévoient pas de reprendre le travail avant demain matin. Une réunion avec la direction est prévue aujourd’hui. L’usine poitevine de Federal Mogul emploie 241 personnes.

Nouvelle République, 3 avril 2014

[Mauléon – 79] Le travail au cimetière

NdPN : tandis que le train du désastre social et écologique s’emballe, des salarié.e.s de Micheletti ont manifesté leur colère d’être sans doute bientôt jeté.e.s comme des déchets en érigeant un cimetière dans une zone économique du bocage bressuirais… les salarié.e.s de CEIT Loudun (dont Micheletti est une filiale) les soutiennent. Voir les photos sur le lien ci-dessous vers le site de la NR.

CEIT : croix tombales et drapeaux en berne

Dans le bocage bressuirais et le Loudunais, des salariés du groupe CEIT ont manifesté à nouveau hier leurs inquiétudes sur l’avenir de l’entreprise.

Une cinquantaine de croix tombales ont été plantées hier midi à l’entrée du parc de la zone économique de Rorthais, prés de Mauléon dans le Nord Deux-Sèvres. Elles portent le nom de chacun des cinquante salariés de la société Micheletti, sise à deux pas de là. Un panneau indique également « 1987- ? ». Ils ont été suivis par d’autres salariés à Thouars. En réponse et pour les soutenir, les salariés de CEIT Loudun ont mis les drapeaux du siège en berne.

Le fabricant de pièces en polyester Micheletti est en effet une filiale du groupe loudunais CEIT, de qui son activité dépend à 70 %. Or, ce dernier (qui emploie 200 personnes à Loudun et une quinzaine à Thouars), pourtant leader en matière d’aménagement des trains, a déposé le bilan la semaine dernière. Le tribunal de commerce de Poitiers statuera sur son sort vendredi prochain.

Un paradoxe

Si elle devait être négative, la décision du tribunal aura forcément des incidences sur le sort de Micheletti car ses autres clients à eux seuls ne peuvent pas faire vivre le site de Rorthais. La situation de CEIT est un paradoxe. En effet, son carnet de commandes est plein, mais ses caisses sont vides, notoirement depuis son rachat par le groupe d’investisseurs américains Stockdale en avril 2013.

Nouvelle République, 2 avril 2014