Archives de catégorie : Le travail tue

[Poitiers] Grève de la territoriale et négociations avec la mairie

ndPN : Belle mobilisation hier après-midi des employé-e-s de la territoriale. Des nombreux services étaient en grève (y compris la médiathèque) et l’ambiance était sympa dans l’arrière-cour de l’hôtel de ville. Un article ce matin dans la NR :

Territoriaux : la CGT fait ses comptes

Quelque 150 agents territoriaux ont répondu hier après-midi à l’appel de la CGT pour une après-midi d’action (rassemblement dans la cour de la mairie et grève) Il s’agissait pour le syndicat de porter les revendications suivantes : participation de l’employeur à la protection sociale des agents et revalorisation du régime indemnitaire. « Sur le sujet de la mutuelle, les négociations ont commencé à l’envers, déplorait Thierry Benaïssa, élu cgt, on ne sait pas vraiment qui a une mutuelle. On n’a pas d’état des lieux. Et sur le régime indemnitaire, cela fait onze ans qu’il n’a pas été augmenté. Le maire lorsqu’il était encore candidat, s’était engagé à ouvrir des négociations sur le sujet ». Pendant que les agents se rassemblaient dans la cour de l’hôtel de ville, une délégation rencontrait les élus, dont Francis Chalard, l’adjoint aux finances, pour faire avancer ces dossiers.

«  Une petite avancée  »

Sur le régime indemnitaire, une enveloppe de 360.000 euros pourrait être redistribuée entre les 3.000 agents des collectivités, apprenait-t-on en fin d’après-midi. (*) « Une petite avancée », résumaient toutefois les syndicalistes au terme de plus de quatre heures de réunion. La situation reste en revanche inchangée sur le dossier de la mutuelle. « Là on n’est pas d’accord sur le montant de l’enveloppe, ajoute le syndicat, mais au lieu d’une somme égale pour tous, on partirait sur un calcul en fonction des salaires des agents. » En toute fin de journée, la ville publiait par l’intermédiaire de son service de presse un communiqué dans lequel elle affirmait être à l’écoute des revendications: « Au delà du travail réalisé depuis trois ans notamment sur la précarité avec plus de 190 emplois pérennisés, le régime indemnitaire des agents en horaires décalés, la collectivité entend poursuivre la démarche de dialogue social avec les syndicats». Employeur et syndicat doivent se revoir le 14 mars prochain.

(*) Les trois collectivités comptent 2.600 équivalents temps plein.

Nouvelle République, J.-M.G., 23 février 2012

[Poitiers] Au lycée, deviens a-dap-table et po-ly-va-lent !

Consternant…

Les lycéens mettent le pied dans une entreprise fictive

Le lycée de Poitiers, Saint-Jacques-de-Compostelle organisait, mardi 21 février son premier salon commercial après la création de son Entreprise d’entraînement pédagogique.

La petite entreprise du lycée professionnel Saint-Jacques-de-Compostelle, a remporté un grand succès auprès des élèves clients : elle vend des chocolats.

La petite entreprise du lycée professionnel Saint-Jacques-de-Compostelle, a remporté un grand succès auprès des élèves clients : elle vend des chocolats.

Arthur et Mathieu se frottaient les mains, en fin de matinée, hier, dans le vaste hall du lycée Saint-Jacques-de-Compostelle : les affaires avaient été bonnes. Ils avaient vendu un grand nombre de boîtes de chocolat. L’établissement organisait son premier salon commercial de l’Entreprise d’entraînement pédagogique.

En septembre dernier, a été créée, au sein du lycée, une sarl baptisée « Aux délices de Compostelle ». Une société aux statuts fictifs « qui fonctionne comme une véritable entreprise », précise Martine Massé, chef de travaux. Un réseau avec d’autres EEP a été constitué.

«  Un changement d’attitude impressionnant  »

La SARL dispose de locaux où des lycéens en classe de première « commerce, secrétariat ou comptabilité » viennent « travailler », les mardi et jeudi. Après une réunion au cours de laquelle les tâches sont réparties, des élèves s’installent dans les bureaux des commerciaux, des achats et vente, de la comptabilité et des ressources humaines. Chacun s’investit dans son futur cœur de métier mais est aussi amené à changer de casquette. « On les amène à l’adaptabilité et à la polyvalence. Celle-ci est nécessaire pour les titulaires d’un baccalauréat professionnel. C’est ce qui fera qu’ils seront recrutés ou pas », commente le directeur du lycée, Jacky Aubineau. C’est en ce lieu qu’ils ont construit leur premier salon commercial. Les « premières » de Saint-Jacques-de-Compostelle devaient vendre les produits de leur entreprise, « Les chocolats de Neuville ». Une table plus loin, une autre Entreprise d’entraînement pédagogique, celle du lycée professionnel Le Dolmen. Ici, les lycéens font commerce d’articles de jardinage, d’aliments pour animaux et de décoration. La troisième EEP, « Rêves d’Egypte » du lycée Saint-Gabriel, de Chatellerault propose des voyages. Leurs clients sont des secondes de Compostelle, munis de faux chèques. Mais, au service comptabilité, les additions sur les bons de commende ne sont pas fictives. « C’est amusant. Ca nous sort des cours qui ne sont pas assez pratiques », remarquent Arthur et Mathieu, enthousiastes. « C’est impressionnant de constater le changement d’attitude des jeunes, leur implication, l’intérêt qu’ils trouvent à leur formation grâce à ce dispositif », applaudit le directeur.

Nouvelle République, Marie-Catherine Bernard, 22 février 2012

Désobéir à son patron : illustration !

Comment dire merde à son boss ? voici un petit document qui met du baume au coeur.  Même si ça n’empêche pas le boss de faire sa petite menace de non-reconduction du contrat. Pour dire merde, c’est comme pour tout : c’est encore plus rigolo à plusieurs ! plus on est de folles, plus on roue.

Rien à Foutre (vidéo)

En janvier 2010, Jeff, gérant d’une résidence étudiante privée toulousaine, aimait beaucoup son travail. Il avait 15 ans d’ancienneté, un salaire et des avantages en conséquence. Il était pourtant en dépression. Laure, la nouvelle chef du secteur, y voyait une perte de rentabilité de la résidence et cherchait à le faire démissionner pour le remplacer par une petite étudiante payée deux fois moins. Jeff enchaînait les arrêts maladie et tentait de résister entre deux dépressions.
De mon côté je sortais des études et ne trouvais que des contrats précaires comme beaucoup de mes camarades. Avec un colocataire en formation d’inspection du travail, on s’amusait à relever les clauses illégales de mes contrats. ça me permettait d’avoir des arguments face aux employeurs qui profitaient de l’état du marché de l’emploi pour bafouer le droit du travail.
C’est de la combinaison de ces deux histoires qu’est sorti ce court-métrage.

La vidéo

Alsace Libertaire, Georges, 21 février 2012

[Saint-Benoît – 86] Propagande pour le meurtre technologique à la sauce Sagem

Trois articles dans la Nouvelle République de ce mardi 21 février 2012, faisant la promotion du meurtre militaire ultratechnologique à la sauce Sagem. Des militaires exposent leur nouveau joujou nécrotechnologique avec un discours véritablement glaçant.

Il ne s’agit pas d’un équipement « du futur », puisque le bidasse sur la vidéo s’enorgueillit de le dire déjà opérationnel en Kapissa (Afghanistan), où s’accomplit la philanthropique besogne de l’Etat français. On goûtera la phrase suivante dudit bidasse : « [le Felin] améliore l’agressivité, avec les capacités de tir de jour et de nuit, de tir à toutes les armes… » Un autre de ses petits copains : « Ce système (…) nous permet véritablement d’augmenter à la fois nos capacités de détection ennemie, notre agressivité, puisque nous sommes en mesure de détecter l’ennemi à 800 mètres et de le traiter à 400 mètres avec beaucoup plus de facilité qu’avant ».

On apprendra aussi qu’une version de jumelles militaires, Vigilens, est développée pour équiper la police et la gendarmerie.

Et c’est dans une usine Sagem de Saint-Benoît, tout près de Poitiers, recrutant des prolos salarié-e-s et intérimaires, que se fabrique la partie optronique de cette horreur, destinée à être manipulée par d’autres prolos pour éliminer d’autres prolos, pour le plus grand profit de leurs maîtres communs.

En temps de crise, le capitalisme spécule sur le sang des hommes et des femmes.

Sabotage.

Pavillon Noir

Une compagnie de  » Félin  » dans la lande écossaise

Première sortie du 8 e RPIMa de Castres avec du matériel Félin de la Sagem, hors du territoire français, dont une partie est fabriquée à Saint-Benoît.

Une des jumelles Sword (infrarouges ou à intensité lumineuse) qui équipe un Famas. Une des jumelles Sword (infrarouges ou à intensité lumineuse) qui équipe un Famas. – (Photo Patrick Lavaud)

Qu’est-ce qui relie Saint-Benoît, Castres et Newcastle ? Le matériel de vision de la Sagem fabriqué à proximité de Poitiers et qui équipe le 8e Régiment de parachutistes d’infanterie de marine (8e RPIMa) basé à Castres, en exercice la semaine dernière sur le camp d’Otterburn à la frontière de l’Écosse et de l’Angleterre. Équipés du système Félin (Fantassin à équipements et liaison intégrés) développé par la Sagem Défense Sécurité, les 140 parachutistes ont manœuvré à tir réel de jour comme de nuit.

 C’est dans l’optronique qu’intervient le site de Saint-Benoît

Commandé à 22.600 exemplaires par l’armée française, l’équipement est entré en service en 2010. Car communication, observation, protection et mobilité sont les atouts du fantassin du XXIe siècle. Fusil d’assaut Famas équipé d’une lunette jour nuit, gilet pare-balles et pare-éclats, radio individuelle, GPS, équipement optronique (électronique et optique réunies) : c’est dans ce domaine qu’intervient le site de Saint-Benoît où est fabriquée la gamme couvrant tous les besoins du combattant (lunettes de tir infrarouge et à intensification lumineuse, lunette pour des tirs de précision), les jumelles infrarouges multifonctions JIM et la caméra du casque OVD (optique à vision déportée). Tout ce matériel doit résister à l’environnement extrêmement sévère du combattant. Sagem Sécurité tient compte des retours d’expérience des soldats pour apporter des modifications à l’équipement (augmentation de l’autonomie des batteries et passage à la wifi). L’export reste un enjeu important, la Suisse vient d’ailleurs de sélectionner l’entreprise française. La concurrence israélienne, chinoise, américaine, coréenne, allemande et italienne, oblige l’entreprise à travailler la qualité des produits, à assurer la continuité du programme et à répondre à la demande précise de chaque pays. « On ne peut plus qualifier cet équipement du futur puisqu’il équipe actuellement en Kapissa (Afghanistan) le 1er régiment d’infanterie », faisait remarquer le général Hervé Charpentier commandant des Forces Terrestres, présent durant ces exercices.

La vidéo ici

> Le site de Sagem est implanté sur la commune de Saint-Benoit et appartient à la branche Défense Sécurité du groupe Safran.

> L’usine est spécialisée dans la fabrication de matériel optronique mélange d’optique et d’électronique et pilote l’approvisionnement de tout l’équipement Félin.

> 650 salariés dont une centaine d’intérimaires travaillent dans la Vienne. Saint-Benoit sous-traite une partie de l’activité pour d’autres usines du groupe (Dijon, Montluçon).

Les jumelles infrarouges JIM LR made in Saint-Benoît

La JIM LR en action de nuit dans le Nord de l'Angleterre. La JIM LR en action de nuit dans le Nord de l’Angleterre. – (Photo Patrick Lavaud)

Fabriquée à Saint-Benoît, la jumelle JIM LR a été vendue à 2.000 exemplaires et équipe aussi l’armée des États-Unis, le Royaume-Uni, l’OTAN et plusieurs autres pays européens. L’appareil ergonomique et compact est bourré de technologie : vision de jour, vision thermique, télémètre, pointeur laser, GPS, compas magnétiques… des applications qui donnent à l’opérateur une localisation précise d’objectifs de jour comme de nuit. Elle est régulièrement utilisée en opérations extérieures. Il existe une seconde version qui s’appelle la JIM MR vendue à 4.500 unités. Une dernière version, Vigilens, existe pour équiper la police et la gendarmerie.

Nouvelle République, 21 février 2012

 » La vie du soldat est facilitée « 

« On n’a reçu Félin que depuis quelques mois mais déjà on commence à l’avoir en main. Ce n’est plus la même chose qu’avec notre ancien équipement. Nous y avons gagné en efficacité. On est tous équipé d’une radio-osthéophonie qui amplifie les vibrations osseuses du crâne, ce qui permet de communiquer tous ensemble. Le tout est parfaitement silencieux en émission et en écoute, inutile de parler fort pour se faire entendre : une plus grande sécurité sur le terrain. Le GPS intégré évite de se perdre et de retrouver facilement son chef d’équipe. Nous pouvons envoyer régulièrement l’état des munitions à notre chef de groupe. Grâce aux jumelles, la portée avec laquelle on peut traiter l’objectif, a augmenté. A partir du clavier du Famas, on a la possibilité d’utiliser la radio sans lâcher des mains le fusil. On peut aussi piloter la lunette pour faire des photos. Tout cet équipement nous facilite le travail, on s’habitue au poids (24 kg). En cas de panne, je peux continuer à utiliser mon arme et de travailler à l’ancienne. La vie du soldat est facilitée. »

Nouvelle République, 21 février 2012

Cancérogènes : dans l’éolien aussi

Cancérogènes : dans l’éolien aussi

Le leader mondial de la production de pales d’éoliennes, l’entreprise danoise LM Wind Power (730 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2010), est pointée du doigt par ses ouvriers. Plusieurs témoignages dénoncent des problèmes respiratoires ou des maux de tête qui seraient liés à une exposition au styrène, un « cancérogène possible », selon l’OMS, présent dans les résines de polyester utilisées pour la production de pales.

L’inspection du travail danoise a ainsi recueilli en dix ans 786 plaintes relatives à des maladies professionnelles ou à des accidents du travail liés à des expositions aux substances chimiques au sein des usines de LM Wind Power. En ces temps de transition énergétique, développer les énergies renouvelables c’est bien, se préoccuper de la santé de ceux qui y travaillent, c’est mieux !

Source : European Trade Union Institute (Etui)

Ivan Du Roy, Basta Mag, 20 février 2012