Archives de catégorie : Construction du désert

[LGV Poitiers-Limoges] Début de l’enquête publique annoncé pour le 30 mai

NdPN : avec cette annonce de lancement de l’enquête publique pour ce projet socialement et écologiquement nuisible, l’Etat PS n’aura pas perdu de temps pour faire passer aux forceps cette gabegie de près de 2 milliards d’euros, en pleine « crise » des finances. Les bureaucrates nous présentent la LGV comme un fait accompli, malgré les nombreuses oppositions. Et un rapport très défavorable de la commission Duron mandatée par le ministre des transports, dont les conclusions ont finalement été royalement ignorées. La lutte continue. Le train-train de la métropolisation ne passera pas !

LGV Poitiers-Limoges : l’enquête publique débutera le 30 mai

Les préfets de Poitou-Charentes et du Limousin ont signé aujourd’hui l’arrêté qui officialise le lancement de l’enquête publique dans les deux régions pour la réalisation du barreau ferroviaire à grande vitesse.

Tout semble aller très vite pour le projet de LGV Poitiers-Limoges depuis que les services de l’Elysée ont confirmé le lancement de l’enquête publique avant la fin du premier semestre 2013, « conformément au souhait du Président de la République « .

Après plusieurs mois de retard sur le calendrier initialement prévu, elle devrait finalement être lancée dès le 30 mai prochain, selon Le Populaire du Centre qui a rencontré le nouveau préfet du Limousin, hier, à l’occasion de sa prise de fonction à Limoges. Le représentant de l’Etat, Michel Jau, a confié à nos confrères que cet acte administratif était pour lui une  » étape essentielle  » du projet en estimant que la signature de l’arrêté de mise en enquête publique intervenue ce mardi 30 avril était un acte «  irréversible  » dans la réalisation du barreau ferroviaire entre Poitiers et Limoges.

Associée à la coordination du dossier, Elisabeth Borne, préfète de la région Poitou-Charentes et spécialiste des questions de transports, aurait elle aussi signé ce document ce mardi matin. Sollicitée cet après-midi par téléphone, la préfecture de la Vienne et de Poitou-Charentes n’a toutefois pas confirmé l’information.

Observateurs sceptiques

Aussi important soit-il, le lancement de cette enquête publique laisse de nombreux observateurs sceptiques. Dans nos colonnes, le mois dernier, le député UDI Bertrand Pancher, membre de la commission Mobilité 21 chargée par le gouvernement de hiérarchiser les projets d’infrastructures de transports confirmait que le projet de LGV Poitiers-Limoges était « très mal classé » en exprimant ses doutes :  » Il est déjà arrivé que l’on fasse des enquêtes publiques pour rien… En l’état des finances publiques, je ne vois pas comment un projet comme celui-là qui n’est pas prioritaire pourrait sérieusement être lancé dans les dix ans.  »

Baptiste Bize, Nouvelle République, 30 avril 2013

[Poitou] Victimes collatérales de la LGV

Fontaine-le-Comte, Ligugé

Ils avaient évité la prison mais ils ont eu le tracé de la ligne à grande vitesse. Les habitants du lieu-dit « Les Barberies », à la limite des communes de Fontaine-le-Comte et Ligugé pensaient en rester là. Pourtant, un autre ennui leur est tombé dessus sous la forme d’une future aire d’accueil des Gens du Voyage.

Certes, les Tziganes qui circulent à travers la France à bord de leurs immenses caravanes sont loin d’être systématiquement de mauvais voisins. Il n’empêche : on préfère généralement les voir s’installer chez les autres plutôt que sous ses fenêtres. C’est pourquoi une poignée d’habitants ou de propriétaires du hameau, tous situés du côté Ligugé, ont décidé de saisir le tribunal administratif pour tenter de faire suspendre le permis de construire délivré par la mairie de Fontaine-le-Comte, alors que les travaux d’aménagement ont déjà commencé.

Quatorze emplacements

Le « bénéficiaire » de ce permis n’est autre que Cosea, la société chargée de construire la future ligne à grande vitesse. Pourquoi ? Parce que le tracé de la LGV passe précisément sur l’actuelle aire d’accueil de Larnay et qu’il fallait obligatoirement reloger les voyageurs.
Cosea étant propriétaire d’un vaste terrain qui ne lui servira à rien, le long de la voie ferrée Poitiers – La Rochelle, côté Fontaine-le-Comte, a proposé à Grand-Poitiers d’y recaser l’aire d’accueil. Le permis de construire a été délivré le 23 mars. L’aire sera installée sur un peu plus d’un hectare et comportera 14 emplacements.
En privé, les riverains, dont certains habitent à 200 mètres du camp, ne cachent pas les craintes directes que leur inspire ce voisinage : du côté de Larnay, on leur a dit que la cohabitation avec les Gens du voyage était parfois tendue.

Traversée dangereuse

Ils ont tenté de rencontrer les élus de Fontaine-le-Comte pour leur proposer de choisir un autre terrain, route de Béruges ou tout au moins d’écarter un peu plus l’aire d’accueil des maisons, en installant un bois entre les deux. Ils disent n’avoir reçu aucune réponse. Devant le juge des référés, hier, Me Jessy Renner, qui défend les riverains et l’association qu’ils ont créée, s’est essentiellement appuyée sur l’unique point de règlement qui pourrait contrecarrer le projet : pour accéder à la future aire d’accueil, les caravanes arrivant de Poitiers devront couper la départementale 911 (ex-RN 11), ce qui représentera un certain danger. Ce que conteste Me Lætitia Lelong, avocate de Cosea et de la commune. Décision sans doute mercredi.

Vincent Buche, La Nouvelle République
23/04/2013

[Poitiers] 145 hectares et 3.000 emplois à l’horizon 2030

Une exposition est présentée à l’hôtel de ville de Poitiers et à la mairie de Migné-Auxances. On y découvre la future zone d’activités République IV.

Après République I, II et III, voici République IV. Il ne s’agit point des régimes présidentiels, mais des zones d’activités économiques de la communauté d’agglomération de Poitiers. Les premières zones – on parle aujourd’hui de pôles – se sont développées sur le territoire de la commune de Poitiers. La quatrième verra le jour à cheval sur Poitiers et Migné-Auxances.

Des équipements mutualisés

Le projet a été initié à la fin des années 2000, quand les emplacements susceptibles de recevoir des entreprises se faisaient rares. Avec la crise, la demande s’est ralentie. Elle existe néanmoins toujours et Grand Poitiers ne veut pas manquer une occasion de voir s’établir un investisseur sur son territoire.
Le futur pôle économique s’étendra sur 145 hectares au nord-ouest de l’autoroute A 10 et de la ligne à grande vitesse actuellement en chantier. Côté route de Parthenay (RD 30), elle se raccordera à Actiparc (Vouneuil-sous-Biard) et aux zones d’activités de Larnay et de la Tardiverie (Biard). A l’opposé, République IV rejoindra Chardonchamp, tout près de l’échangeur autoroutier de Poitiers-Nord. Au passage, la future zone englobera la zone commerciale de La Loge (Migné-Auxances).
Il est prévu d’accueillir les entreprises les plus gourmandes en espaces (plus de 10.000 m2) aux deux extrémités. Les PME qui auront besoin de 3.000 à 10.000 m2 s’implanteraient au-delà la LGV. Les entreprises artisanales (moins de 3.000 m2) pourront s’installer à l’arrière de la zone de La Loge.
Pour accompagner ces implantations, il est d’ores et déjà prévu des équipements mutualisés : une pépinière d’entreprises, un pôle de restauration, une crèche d’entreprises, des salles de réunions et un pôle d’accueil. Tout cela, bien évidemment restant à préciser. A la fois quant au mode de gestion et au dimensionnement de ces équipements.
A l’ambition économique : réaliser un ensemble où travailleraient de 3.000 à 4.000 salariés à l’horizon 2030, Grand Poitiers veut ajouter une ambition esthétique et paysagère. D’ores et déjà des espaces naturels sont annoncés : vergers et vignes seront conservés, des liaisons paysagères seront aménagées et un système de gestion des eaux pluviales mis en place.

à suivre

Concertation

> L’exposition à l’hôtel de ville de Poitiers et à la mairie de Migné-Auxances est la première étape d’une concertation préalable à l’aménagement de la future zone économique.
> Un regret: dans l’hôtel de ville de Poitiers, la dimension de l’exposition est inversement proportionnelle à l’ambition affichée. Les quatre panneaux qui présentent le projet sont présentés dans un couloir au 1er étage d’une des ailes de la mairie. Pour trouver, il est prudent de demander à l’accueil.
> L’exposition est visible jusqu’au 17 mai et il est possible de formuler ses remarques sur un registre.

Jean-Jacques Boissonneau, La Nouvelle République
22/04/2013

[Notre-Dame-des-Landes] Violences policières du 15 avril

Affrontements à la ZAD 15 avril

La veille de la manifestation « Sème Ta ZAD », le carrefour de Fosses Noires / Chemin de Suez, est liberé de la présence des gendarmes mobiles…

Pendant 2 jours, ce carrefour, nombril de la zad, est spontanément redevenu ce qu’il était : un endroit de passage, où l’on se croise, s’echangent des nouvelles, un point de rencontre. Ces jours-ci, la ZAD fut parcouru par des centaines de personnes outils en main.

Le dimanche, nous avons fêté la fin de l’occupation militaire. Rêve éphémère ou réalité des jours à venir ?

Depuis plus de 141 jours nous sommes, habitant-e-s du centre ZAD, pris au piège par les deux barrages de flics. Notre quotidien, c’est du bleu. Pas un matin, midi au soir sans être confronté.e.s à leur présence. Sans être contrôlé.e.s, fouillé.e.s, humilié.e.s. Nous n’avons pas le choix de les éviter. Nos enfants vont à l’école, nous avons pour certain-e-s des activités professionnelles. Fini les balades à vélo, fini les marches tranquilles, les rencontres avec les voisin.e.s et les ami-e-s qui n’osent plus venir. L’endroit où nous et nos enfants vivons, est devenu une zone d’enfermement, dans le silence, depuis le weekend du 15 décembre 2012.

Doit on continuer à subir sans réagir alors qu’il n’y a aucune légitimité et utilité à leur présence ? Nous ne le pensons pas ! Alors il faut relever la tête, s’unir et refuser cette mascarade !

Le prétexte officiel de bloquer le carrefour n’a jamais empêché d’apporter des denrées sur la ZAD, du gaz, des matériaux inflammables ou de construction. Le réel objectif est plutôt de donner l’illusion qu’ils contrôlent la zone, de faire pourrir la situation tout en tentant de contenir la lutte aux frontières de la ZAD, d’établir une pression psychologique et de créer une répression constante qui provoque un climat de tension permanente. Enfin, lors d’un contrôle, quand on craque et qu’on exprime notre ras le bol, la réponse des flics est systématique : « vous n’avez qu’à partir ». Ce qui représente une autre forme d’expulsion, plus insidieuse, à l’heure où la commission du dialogue avait demandé la fin des interventions pendant la durée de son mandat…

Leur petite comédie de « commission du dialogue » a pris fin, maintenant la conclusion doit être claire : soit ils nous virent, soit ils se cassent !

Il est évident que nous ne nous laisserons plus occupé.e.s de la sorte : s’ils reviennent chez nous, nous irons chez eux !

Il y a quelques mois, un appel à occuper les lieux de pouvoir avait été lancé en cas d’attaque sur la ZAD. Or, la ZAD est habitée sur toute sa surface et on n’habite pas un endroit sans ses routes, ses champs et les liens qu’ils génèrent. Nous considérons donc que la réoccupation militaire du carrefour serait une attaque directe de notre lieu de vie. Nous appelons en conséquence à des actions décentralisées, que ce soit par des occupations de lieux de pouvoirs et de carrefours de circulation stratégiques, ou par toute autre type d’actions jugées pertinentes !

Des habitant.e.s qui résistent

Communiqué de l’équipe médic 15.04.2013

lundi 15 avril 2013, par zadist

Dans la presse vous entendrez beaucoup parler des trois gendarmes blessés mais, peu des personnes subissants les violences physiques et psychologiques de cette opération militaire.

En tant qu’équipe medic on voulait transmettre ce que l’on a vu aujourd’hui. Alors qu’hier on celebrait la libération du carrefour de la Saulce deux jours plus tôt par un pique-nique festif sans autres blessures que des coups de soleil, ce matin les gendarmes sont révenus en nombre reprendre le carrefour, réinstaurer leur occupation militaire. Dans ce cadre là, on a vu de nombreux tirs tendus de flashball et grenades assourdissantes a courte distance, qui ont infligé de nombreuses blessures dont certaines pris en charge par l’équipe médic :

– impacts par flashball :

    oedèmes et hématomes : – trois personnes dans les jambes – une personne dans le bras – une personne dans les épaules – trois personnes dans le thorax – une personne dans le dos     un impact dans la tête entrainant une plaie ouverte du crâne nécéssitant cinq points de suture     un impact dans le visage provocant un arrachement important de l’arcade et un enfoncement des sinus accompagné par une hémoragie importante nécéssitant une prise en charge par les pompiers

– impacts par des grenades assourdissantes :

    plaies, brulures et corps étrangers faits par les éclats de grenade : – trois personnes dans les jambes – une personne dans une fesse     blaste : – multiples personnes choquées (désorientations, acouphènes) – une personne plus gravement atteinte malgré la présence d’une palette la protégant des impacts des éclats

– des nombreuses intoxicationes liées à l’emploi massif de gaz lacrimogène et poivré

Les pompiers ayant evacué la personne ont eté bloqué par les gendarmes qui leur ont refusé l’accès et ne les ont laissé passer qu’après l’insistance d’occupants présents. Ils ont de nouveau empeché leur départ afin de contrôler la personne blessée, retardant en tout plus de vingt minutes la pris en charge des secours.

Une occupation militaire ne s’installe jamais sans violence. Cette liste non-exhaustive ne voudrait pas oublier toute la violence psychologique d’un tel déployement policier ainsi que celles subies au quotidien dues à leur présence permanente et leurs agissements.

Vu sur Sous la cendre, 17 avril 2013

Pendant ce temps, en Antarctique…

NdPN : « Contrairement à la fonte de la banquise, la fonte des glaces d’eau douce, c’est-à-dire des calottes glaciaires et des glaciers, contribue à la montée du niveau de la mer. Sur le continent antarctique, ce sont 30 millions de km3 de glace qui sont stockés, soit 2 % de l’eau terrestre, mais 75 % de l’eau douce et 90 % des glaces. La fonte totale de l’Antarctique équivaudrait à une hausse du niveau de la mer de l’ordre de 60 mètres auxquels il faudrait ajouter la fonte du Groenland, de l’ordre de 7 mètres de plus, l’incertitude étant de plusieurs mètres. » (vu sur une page du CNRS).

En Antarctique, la fonte des glaces dix fois plus rapide

Les glaces de l’Antarctique fondent dix fois plus vite qu’il y a 600 ans pendant l’été, la perte de banquise ayant été la plus rapide au cours des 50 dernières années, révèle une étude internationale à laquelle ont participé des laboratoires de Grenoble et Montpellier.

Les chercheurs ont foré à 364 mètres de profondeur sur l’île de James Ross dans le nord de la calotte antarctique afin de mesurer les températures il y a plusieurs centaines d’années.

Les couches successives dans les échantillons carottés révèlent le mouvement de fonte et de regel des glaces.

« Nous avons établi que les conditions les plus froides sur la péninsule antarctique et la plus petite quantité de glace fondue ont prévalu il y a 600 ans », a expliqué Nerilie Abram, de la British Antarctic Survey de Cambridge (Grande-Bretagne).

« A cette époque, les températures se situaient autour de 1,6 degré Celsius au-dessous des températures enregistrées à la fin du 20ème siècle et la quantité de neige tombée chaque année ayant fondu puis regelé était de 0,5%. Aujourd’hui, la quantité de neige tombée fondant chaque année est dix fois plus importante », selon elle.

Les températures ont régulièrement augmenté depuis des centaines d’années mais la fonte ne s’est intensifiée que vers la moitié du 20ème siècle, affirme cette étude parue dans la revue Nature Geoscience.

Cela signifie que le réchauffement dans l’Antarctique a atteint un tel niveau que même de légères augmentations de température peuvent causer une forte accélération de la fonte.

Jack Triest, du Laboratoire de Glaciologie et Géophysique de l’Environnement du CNRS de Grenoble et Françoise Vimeux, de l’Institut de Recherche pour le Développement, Laboratoire HydroSciences Montpellier et Laboratoire des Sciences du Climat et de l’Environment de Gif-sur-Yvette ont participé à cette étude.

AFP, 15 avril 2013