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Sur le TSCG (traité de sauvetage du capitalisme glouton) et ses faux détracteurs

Sur le TSCG (traité de sauvetage du capitalisme glouton) et ses faux détracteurs

Le traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance, aussi appelé « pacte budgétaire », entériné lors d’un sixième sommet européen pour le sauvetage du capitalisme, a donc l’aval du politicard multicarte député-maire-président de la communauté d’agglomération Claeys – qui suit ainsi la position très majoritaire du PS (son parti), du centre et de l’UMP (parti qui est à l’origine de ce traité). C’est aujourd’hui que s’ouvrent les débats à l’assemblée, pour une adoption prévue avant la fin octobre.

Ce pacte confie la surveillance des budgets des pays de la zone euro à la commission européenne, cette instance qui ne donne même pas l’illusion de la démocratie puisqu’elle n’est même pas élue. Ces Etats de la zone euro devront respecter dans leur budget la « règle d’or » d’un non-dépassement de 0,5% du PIB, sous peine de « mécanismes de corrections », voire de « sanctions » en cas de dépassement du seuil de 3% – ce fameux chiffre bidon né au coin d’une table (1). Corrections et sanctions inévitables, puisque les structures actuelles du capitalisme sont fondés sur l’endettement généralisé.

La Commission proposera en quoi ces touchantes attentions consisteront. On se doute bien qu’elles ne concerneront pas trop les dividendes des actionnaires du CAC 40 (caca-rente), qui ont augmenté fortement en 2011 et augmenteront aussi en 2012, et ce malgré la baisse des bénéfices nets. On pense plutôt qu’il s’agira de racler les poches trouées des prolos. Comme en Grèce, nouveau modèle rayonnant d’austère bonheur. Plans « sociaux » et chômage de masse, aggravé par des licenciements par dizaines de milliers des salarié-e-s du public ; réductions de salaires déjà bien en souffrance ; démolition de services publics déjà en grande partie démantibulés ; impossibilité pour un grand nombre de gens de se soigner, avec le déremboursement des médicaments ; racket du salaire indirect avec pilonnage des retraites, du chômage et de la santé ; dérégulation de tous ces droits du travail chèrement acquis par les luttes sociales, pour réclamer toujours plus de productivité aux travailleurs-euses… que du bonheur on vous dit. Bref, un bon tour de vis, au service de la restructuration du capitalisme, avec le soutien actif des Etats, de leurs bureaucrates encravatés, et de leurs guignols « élus » – pour ne pas changer une formule qui gagne.

Allons bon, la sacro-sainte « croissance » (qui n’est jamais que la valorisation du capital au détriment des salaires) est une fois de plus menacée par le fait que la logique intrinsèque du profit capitaliste (plus-value extorquée sur les salaires) est contradictoire avec la capacité de demande des marchés, parce qu’elle entraîne l’appauvrissement des populations ? Il y a manifestement une impasse de la restructuration capitaliste précédente, à la mode néolibérale de la financiarisation de l’économie (fuite en avant de l’option spéculative des produits financiers, qui ne sont jamais gagés que sur la production future) ? L’endettement généralisé qui en découle provoque des bubulles spéculatives capables de provoquer un tsunami économique ? Pas grave ! Le capital, avec le sempiternel soutien de ces vieux appareils bureaucratiques et policiers de racket que sont les Etats, prendra encore plus dans la poche des populations. On inscrira dans le marbre que ce sont elles qui devront assurer les risques de perte de profit des capitalistes qui les exploitent.

Bien conscient que peu de gens sont dupes, Hollande argue comiquement de sa taxe dérisoire sur les transactions financières, mais pour ajouter que de toute façon, puisqu’il a été élu « représentant », c’est que tout le monde est d’accord, et qu’il est légitime à imposer le TSCG sans référendum. Et tant pis pour les électeurs-trices, braves moutons qui en créditant ce gugusse d’un droit à faire tout ce qu’il veut, ont encore oublié que le vote représentatif n’est qu’un instrument de dépossession des populations, de leur droit à débattre et élaborer elles-mêmes leurs décisions. Et ce, depuis que le capitalisme a compris que l’esclavage archaïque était moins efficace que de répandre la servitude volontaire du salariat, et de son corollaire d’atomisation sociale, la démocratie représentative (soit le droit de légitimer, par un pseudo-choix, le gouvernant le plus apte à nous tondre). Derrière les « règles communes » sensées favoriser le retour à la « croissance », ce pacte pour la pérennisation de la « dette » cache vraiment mal la volonté commune des capitalistes européens de soumettre toujours plus les populations à leur dictature cynique, par le truchement de leurs VIP de gauche ou de droite.

C’était prévisible, la clarté n’est pas franchement de mise non plus chez les opposants officiels. Les écologistes en peau de lapin d’EELV sont contre le traité, mais pour l’adoption d’une loi organique de réduction des déficits… cherchez l’erreur. Au passage, EELV propose que soient exclus du comptage des déficits budgétaires les investissements dans la « croissance verte »… ce nouveau champ de profit juteux promu par le capitalisme, qui a toujours su faire du beurre sur la dévastation sociale et écologique qu’il laisse derrière lui. Hier le marché de la reconstruction sur fond de ruines causées par la guerre (elle-même conséquence d’une relance économique par l’industrie de l’armement), aujourd’hui le marché des énergies vertes sur fond de désastre de pollution de l’environnement (elle-même conséquence d’un productivisme toxique, à coups d’industrie des armes chimiques reconverties en pesticides, de la bagnole, du nucléaire…). La seule chose qui se recycle dans le capitalisme vert, c’est le visage hideux du capitalisme lui-même, avec sa cohorte de bateleurs écolos pour lui confectionner des petits colliers de fleurs.

Le front de gauche tempête quant à lui contre un traité qui plomberait la « relance économique » (vive la croissance, vive le profit et la plus-value !), et remettrait en cause la « souveraineté populaire » de l’Etat (vive les « représentants » du peuple !). Il faudrait nationaliser (bref concentrer le capital pour le rendre plus solide), y compris les banques (avec retour du droit aux banques centrales nationales de prêter aux Etats). Le même argument moisi que les capitalistes keynésiens déployaient à partir des années 1930, avec le piètre succès qu’on connaît, pour lutter contre l’option… communiste, de l’aveu même de Keynes. En gros, le capitalisme d’aujourd’hui ne fonctionne pas, revenons au capitalisme d’hier qui ne marchait pas non plus. Super. Comme si depuis, cette conception du capitalisme keynésien, qui ne fut qu’une solution provisoire pour remédier à la crise de 1929, n’avait pas depuis montré ses limites, liées aux contradictions classiques du capitalisme (baisse tendancielle du taux de profit, contradiction entre production et demande) : essoufflé, devenu trop peu rentable, il n’avait débouché dans les années 1970 que sur une nouvelle restructuration capitaliste et sur la financiarisation, conditions de survie du capitalisme. Ah, la nostalgie du bon patron… et oui, chez les « communistes » du PCF, on en est là de la réflexion.

Cette argumentation indigente d’une critique partielle du capitalisme, ne s’attaquant à l’une de ses formes historiques que pour en promouvoir une autre, version recours à l’Etat, est grosso-merdo reprise en cœur, version nationaliste chauvine, par le pôle « opposé » du spectacle politicien. Le Dupont-gnan-gnan de Debout la République ou la Le Pen du Front National souhaitent aussi revenir à un capitalisme productif et non financier, et revenir à une souveraineté nationale. Avec la praline sur le chocolat : en faisant payer aux « Français » toutes « leurs » dettes (car les bons français sont de bons payeurs, payons pour les riches), tout en les faisant sortir de l’euro, car les bons français ne doivent pas payer pour assister d’autres peuples. Sans parler de leurs odes lyriques à la relance des budgets de l’armée.

Sans surprise donc, dans cette grande soupe confusionniste des partis qui prétendent lutter contre le TSCG tout en reprenant une partie de l’argumentaire productiviste et national-étatiste classique du capitalisme en temps de crise, aucun d’entre eux ne propose de sortir du capitalisme, dont les mécanismes destructeurs ont pourtant conduit à la situation actuelle. Quant aux moyens développés pour lutter contre ce TSCG, ils sont à l’image de la pauvreté argumentaire de ces pseudos-détracteurs. Le spectacle d’une manif citoyenne, plus symbolique qu’autre chose, a eu lieu dimanche 30 septembre à Paris à l’initiative du Front de gauche (avec de jolis drapeaux rouges, pour montrer qu’on est pas content). Dans quel but ? Pour faire « réfléchir » François Hollande et lui « faire « prendre conscience », selon les mots de Mélenchon. Une grande manif pour faire en sorte que Hollande soit pris de remords. Ca pourrait être drôle, si les conséquences d’une telle « stratégie » ne conduisaient pas à désespérer encore un peu plus les militant-e-s sincères du FdG de s’engager dans les luttes sociales.

Nous n’avons quant à nous aucune illusion sur les voies parlementaires, aucune illusion sur tel ou tel aménagement du capitalisme, et ne comptons pour notre part que sur notre investissement dans les luttes, dans la construction d’une solidarité de classe, en actes. Hier, aujourd’hui et demain, nous n’aurons que ce que nous obtiendrons, par la généralisation des actions directes, sans médiation politicienne et sans bureaucrates syndicaux pour négocier à notre place. Nous luttons partout contre la dépossession, matérielle et politique. Sur nos lieux de travail aliéné, dans nos quartiers, dans nos rues, dans toutes les dimensions de nos vies. Contre la gauche et la droite, contre le capitalisme et tous ses défenseurs aspirants au pouvoir étatiste. Qu’ils soient poujadistes, néo-libéraux, keynésiens, ou commerce équitable, ils ont tous la prétention de nous gouverner.

Nos vies ne se négocient pas, ni dans un traité, ni dans un référendum.

(1) consulter à ce sujet l’article du journal Le Parisien, 28 septembre 2012 – http://www.leparisien.fr/economie/3-de-deficit-le-chiffre-est-ne-sur-un-coin-de-table-28-09-2012-2186743.php

Pavillon Noir (FA 86), 2 octobre 2012

[Poitiers] Les petits capitalos contre les « marginaux »

On apprend dans un article de la Nouvelle République du 28 septembre 2012 que la Fédération des agents économiques (FAE), une association de commerçants de l’hypercentre poitevin, demande depuis plusieurs mois une réunion tripartite avec le maire et le préfet, pour discuter du « « problème » posé par la présence de marginaux en centre-ville« . Claude Lafond, président de l’association (et patron d’une boutique traiteur/cave/vente à emporter nommé « La Petite France », ça ne s’invente pas), se déclare ainsi « agacé » du nouveau report de cette réunion qu’il sollicite.

Quelques mots résument bien la problématique de la colonisation marchande du centre-ville : « présence » de « marginaux » en « centre« -ville. Bref, si tu es à la « MARGE », tu es EXCLU de l’activité économique et de son CENTRE ; si tu n’as rien à vendre, pas même TOI pour un salaire de misère, parce que tu es au chômage par exemple : tu es INDESIRABLE.

Exclus de fait par le cynisme inégalitaire d’une société de marchands qui se targuent de « sourire, disponibilité, conseil, convivialité, écoute… », les pauvres devraient ainsi être privés du dernier espace commun, la rue. Voilà donc l’avis de ces philanthropes commerçants, et de leurs partenaires financiers (ville de Poitiers, communauté d’agglomération de Poitiers, entre autres). Leurs propos immondes sont relayés par la presse locale depuis des années, qui fait une véritable campagne anti-« marginaux » depuis que les pauvres s’organisent, qu’ils occupent le parvis de notre-dame pour revendiquer leur droit à un toit, avant de se faire virer par les flics (et de passer en procès le 9 novembre).

Si tu possèdes un chien, si tu achètes aux commerçants du centre-ville un peu d’alcool, si tu parles un peu trop fort : tu n’as rien à faire en centre-ville, reste chez toi, ici on n’aime pas les témoignages de misère, on n’aime pas les pauvres qu’on a fabriqués. Ah, tu n’as pas de chez-toi ? Apelle le 115, comme dit la mairie, « il n’y a pas de problèmes de logement sur Poitiers ».  C’est toujours plein ? Va te faire voir ailleurs qu’en centre-ville, va zoner dans la « marge », ou tu finiras la nuit au poste.

Le centre-ville est réservé aux citoyens, aux gens décents. Dans « coeur d’agglo », on file droit à l’ombre des monuments restaurés du pouvoir municipal, des caméras de surveillance des Cordeliers, à l’ombre des enseignes et des sucettes publicitaires. On obéit, on consomme, on vend et on se vend. Et quand on fait la fête, c’est lors des temps culturels organisés par la mairie, avec des spectacles prémâchés. Toujours sous la bienveillante protection des flics, qui contrôlent, arrêtent, harcèlent tous ceux qui ne correspondent pas aux canons de l’intégration, de la soumission.

Les marchands et les politicards ne veulent pas seulement nous soumettre au travail, dans les urnes, ou chez nous devant la télé. Non, nous devons être leurs moutons aussi dans le peu d’espace commun de liberté qui nous reste, la rue, lieu de toutes les rencontres et de tous les possibles. Nous ne devons pas nous rassembler pour porter un message politique de solidarité, sous peine d’être filmés par la police. Ne pas diffuser de journaux ou de tracts alternatifs, sous peine d’être contrôlés. Ne pas revendiquer nos droits à un toit, sous peine d’être embarqués et jugés.

Pour notre part, nous n’attendons pas une réunion officielle avec les chefs de la police nationale ou municipale pour évoquer le problème posé par la présence d’exploiteurs dans l’espace commun. Nous tissons des liens de solidarité entre exploité-e-s, et nous nous organisons. Solidarité, voilà bien un mot étranger au raisonnement des marchands, qui ne conçoivent le « dialogue social » qu’avec des bureaucrates et des flics.

Et en matière de solidarité, nous avons déjà des pistes : le prolétariat sait lui aussi être inventif. Les bourges derrière leur vitrine, prétendant faire la loi sur l’espace commun, le doigt prompt à taper 17 sur le clavier de leur téléphone, devraient faire attention lorsqu’ils affichent publiquement leur haine de classe. Il se pourrait bien que parmi les prolétaires, des méthodes éprouvées depuis longtemps reviennent à la mode. Occupations, piquets de grève, réappropriations, sabotage (refus de produire des produits de qualité), boycott (refus d’acheter certains produits)… Avis aux colonisateurs de nos vies individuelles, de nos solidarités sociales : la rue ne vous appartient pas, nous l’occupons. Et les mauvais coups se rendent, parce qu’on est peut-être pauvres, mais contrairement à vous, on a encore une fierté et une dignité.

Pavillon Noir, 1er octobre 2012

NdPN : nous joignons à cet article un communiqué du DAL 86 :

Communiqué du DAL 86

A l’heure où Matignon a décidé, en collaboration avec la ministre du Logement EELV, Cécile Duflot, de mettre en œuvre sans tarder un plan d’urgence pour les sans-abri, à l’heure où les députés, sous l’impulsion du Front de gauche, durcissent la loi sur la réquisition des logements vacants, à Poitiers il est programmé le procès en appel des sans logis et mal logés qui avaient établi un campement place du marché Notre Dame à partir du 30 mars dernier et qui ont été évacués brutalement par la police du gouvernement sarkoziste sur la demande de la mairie socialiste.

La justice n’a pas été en reste concernant cette criminalisation de la misère. C’est une première nationale concernant les luttes soutenues par le DAL : deux personnes ont été condamnées à deux mois de prison ferme.

Rendu du procès du campement des sans logis et mal logés de Poitiers
Criminaliser la misère !
Communiqué Fédération DAL : Prison ferme pour 2 militants de DAL Poitiers !

 L’appel de cette décision indigne aura lieu le 9 novembre 2012 à 9h au palais de Justice de Poitiers.

Un tract de la fédération du Parti socialiste de la Vienne qui circule actuellement prétend que « l’ère Sarkozy est bien finie » et que « le changement voulu par les Français commence à prendre forme ». Cela sera-t-il vérifié à l’issue du procès ?

Réservez dès à présent cette date pour exiger la relaxe des militants. Jean-Baptiste Eyraud, porte parole de la Fédération Droit au logement a déjà répondu présent.

Nous appelons tous ceux qui veulent défendre le droit au logement et en particulier le droit à un logement pour tous à apporter leur soutien.

DAL86dal86@free.fr – 06 52 93 54 44 / 05 49 88 94 56
Permanences : tous les samedis matin de 11h à 12h Maison de la Solidarité 22 rue du Pigeon Blanc Poitiers

Mail du DAL 86, 30 septembre 2012

Salariat : une re/découverte douloureuse

Salariat : une re/découverte douloureuse

En presque environ deux siècles d’existence, ce rapport social, le salariat, est « devenu », perçu, comme une véritable nature de nos sociétés… surtout dans les pays industriels développés. Le salariat apparaissait, et apparaît encore pour beaucoup, comme le top du topde l’organisation sociale.

Pourtant, depuis presque deux décennies, le doute s’installe. La mondialisation marchande a jeté un doute sérieux sur la stabilité et l’efficacité d’un tel lien social.

A y regarder de près, il n’y a pourtant rien de surprenant et rien de nouveau.

LA MONDIALISATION COMME REVELATEUR

Tant que le monde a été dominé, aux 19e et 20e siècles, par des pays industriels qui détenaient l’essentiel des facteurs de production : capitaux, technologies, force de travail, marchés de consommation et sources d’énergie,… le lien social salarial qui les constituait, quoique contradictoire et conflictuel, représentait une forme de stabilité certaine au point qu’il n’a jamais été remis véritablement en question dans ces pays.

La valorisation du capital et son corollaire, le salariat, s’étaient fondés dans, et par, une identité géopolitique , l’état-nation, qui garantissait une relative stabilité. C’est sur ce modèle, avec quelques variantes que se sont constitués les grands états industriels.

La mondialisation, c’est-à-dire l’expansion des activités de production au-delà des frontières de ces pays, les facilités de communications et de transports, l’accession de nouveaux états à une relative indépendance par rapports aux anciennes métropoles coloniales, a rompu cet état de relative stabilité économique, sociale et politique.

Le délabrement politique et social de nos sociétés n’est donc pas surprenant, on peut même dire qu’il était inscrit dans l’existence et la dynamique même de la valorisation du capital, du capitalisme.

RAPPEL DE QUELQUES FONDAMENTAUX

1- Une entreprise est faite avant tout pour valoriser le capital que l’on y investit…pas pour créer des emplois. La production n’est qu’accessoire… la preuve, on l’arrête quand ce n’est plus rentable de produire.

2- Le salarié n’est qu’un facteur de production. Il crée la valeur, par son travail, mais est rémunéré à la valeur de sa force de travail (ce dont il a besoin pour vivre). Son salaire est un coût de production.

3- Le capital technique, les machines, permet au salarié d’être efficace dans son acte de production. Le progrès technique en augmentant la productivité du travail humain, relativise, quantitativement, sa présence dans la production. Plus la machine est performante, moins on a besoin du salarié.

4- Le profit, la part de la valeur produite par le salarié, mais qui ne lui est pas restituée, appartient exclusivement aux propriétaires du capital (les actionnaires). Notons que les salariés n’ont aucun droit sur lui puisqu’ils ont été rémunérés à la valeur de leur force de travail (marché dit « du travail », en fait « de la force de travail »).

5- La gouvernance de l’entreprise est constituée par l’assemblée générale des actionnaires (les propriétaires du capital). Notons que les salariés n’ont aucun droit dans ce domaine.

6- Le droit – social – des salariés n’est que le produit de leurs luttes. Rien n’a été accordé par le capital, tout a été conquis soit par la force soit par la peur.

Ces quelques fondamentaux, on les a oubliés, ils se rappellent aujourd’hui à nous. 

Les luttes sociales ont permis aux salariés d’obtenir des avantages substantiels au travers d’une législation du travail : conditions de travail, garantie contre les licenciements, conventions collectives, salaire minimum, hygiène et sécurité, retraites, protection sociale… Tous ces acquis ont transformé la condition salariée grâce au rapport de force instauré,… et ils ont été garantis et maintenus grâce au même rapport de forces… on les a cru éternels ! Erreur !

L’effondrement actuel de ce rapport de force remet en question tous ces acquis.

UNE REMISE EN QUESTION GENERALE

Ces acquis – certainement pas définitifs contrairement à ce que beaucoup de salariés croyaient et croient – ne tenaient que parce que le rapport de forces salariés/capital était en faveur des premiers… le capital ayant alors, encore, peu de marges de manœuvre. Mais le capital ne connaît pas les frontières.

Une des caractéristiques de la mondialisation marchande est évidemment la mondialisation des marchés, aussi bien ceux des matières premières, que celui des capitaux, de la consommation et même ceux de la force de travail.

Cette mondialisation, et en particulier, celle de la force de travail a des conséquences prévisibles sur le rapport des forces entre salariés et entrepreneurs/actionnaires. Le chef d’entreprise et les actionnaires ne sont plus limités au territoire national (l’Etat-nation berceau du capitalisme) pour produire et donc valoriser leur capital. Les salaires plus bas à l’étranger les incitent logiquement à délocaliser. De même que l’ouverture des frontières à la circulation de la force de travail leur permet d’embaucher à des salaires plus bas que ceux habituellement versés.

Cette nouvelle situation se double d’une caractéristique déterminante : l’Etat, dans son désir de libéraliser et de déréglementer, se tient en retrait et n’est plus le garant des conditions d’existence des salariés.

Dés lors, on assiste à une remise en question totale des acquis :

– les salariés en concurrence sur le marché international de la force de travail ne peuvent plus exiger le maintien, et à fortiori, l’augmentation de leurs salaires,

– l’entreprise, lieu essentiel pour les salariés (pas pour les actionnaires) peut quitter le territoire national, voire disparaître,

– tous les acquis sociaux sont remis en question et les syndicats n’y peuvent rien,

– l’exclusion remplace l’exploitation dans la conscience des salariés et le « couteau sous la gorge », ceux-ci sont prêts à tous les sacrifices pour défendre leur emploi.

UNE PRISE DE CONSCIENCE  BIEN TARDIVE

Sont totalement incongrues au regard des principes de fonctionnement de la gestion du capital, ces idées et déclarations que l’on entend couramment dans les médias :

L’idée qu’il serait scandaleux que l’entreprise (les actionnaires) imposent une rentabilité fondée sur la maîtrise du coût de la main d’œuvre (les salaires), 

L’idée qu’il serait scandaleux que l’entreprise (les actionnaires), licencie pour accroître sa rentabilité ( la force de travail variable d’ajustement), 

L’idée qu’il serait scandaleux et inhumain, de liquider une entreprise, et de licencier son personnel, pour des questions de rentabilité financière (liquidation pour spéculer sur les marchés financiers), 

L’idée qu’il serait scandaleux que l’entreprise privilégie les actionnaires au détriment des salariés.

Ces idées, émises, véhiculées, proclamées par les salariés licenciés, ou en voie de licenciements, montrent à quel degrés d’incompréhension, ceux-ci sont en matière de connaissance de ce qu’est véritablement ce système.

Les salariés, la classe ouvrière (comme on disait), l’ensemble des citoyens ont eu cent cinquante ans pour se rendre compte de ce qu’était le capitalisme. Des millions d’articles, des tonnes d’ouvrages, des années de discussions ont dénoncé ce système… pour rien,… ou encore pas grand-chose.

L’immense majorité a cru, et croie encore, qu’il était/est réformable, que les acquis chèrement arrachés à la rapacité du capital, seraient définitifs… elle s’est trompée.

L’immense majorité a cru en la parole des bonimenteurs politiciens qui promettaient, et promettent toujours d’humaniser le capitalisme, de faire des réformes, de défendre l’intérêt du peuple,… et vote pour eux.

Aujourd’hui il est trop tard, l’édifice s’écroule sur nous. Il va falloir faire preuve d’une grande imagination et d’une pratique efficace pour ne pas y laisser notre peau. 

Patrick Mignard, septembre 2012

Vu sur l’En-dehors, 29 septembre 2012, Patrick MIGNARD

NdPN : à ce sujet, on rira (jaune) avec la dernière parodie d’appel syndical, livrée par Pièces et Main-d’oeuvre et relayée par Indymedia Paris.

[Poitiers] LGV : elle a belle gueule « l’insertion » !

NdPN : encore une fois, les promoteurs de la ligne à grande vitesse (LGV) Tours-Bordeaux, ruineuse financièrement, socialement, écologiquement, lui cherchent de pauvres justifications : elle créerait des « emplois », et de « l’insertion » (sic). Encore merci au député-maire « socialiste » Claeys, qui se « bat » pour la LGV. Et à toutes les centrales syndicales invitées par Vinci à collaborer, à se jeter sur ce chantier comme des mouches pondant sur une belle merde, pour se faire une place au soleil dans les instances de construction du désert. Course répugnante de bureaucrates opportunistes, briguant le droit à « représenter » les forçats qui vont trimer sur ce chantier.

Fin du débat ?

D’une part, si l’on veut bien faire l’exercice écoeurant consistant à rentrer dans l’obscure logique capitaliste de ses promoteurs, la création effective d’emplois à long terme n’est pas une évidence, loin de là : les subventions bloquées pour ce projet sont autant d’argent qui n’est pas investi dans d’autres types de projets, qui pourraient créer d’autres emplois. De plus, le fait même qu’une LGV existe implique fatalement une baisse d’activités dans toutes les vastes zones rurales traversées, et d’autant moins desservies.

D’autre part, faut-il créer des « emplois » à tout prix ? Nous ne le pensons pas. Les capitalistes ont recours au salariat parce que c’est le moyen d’accroître leurs profits et leur emprise sur les classes sociales qui ne peuvent survivre qu’en se vendant, en abdiquant leur force de travail. Celle-ci ne servira qu’à accroître la part du capital, et donc mécaniquement, à baisser à terme celle des salaires, suivant cette bonne vieille logique de « crise » inhérente au capitalisme. La seule « insertion » que développe cette propagande de l’emploi, c’est d’intégrer les populations à l’idéologie du travail salarié, de la soumission généralisée. La seule « insertion » que propose la LGV, comme dans tous les grands chantiers inutiles imposés aux forceps de la répression brutale des opposants (ligne THT dans la Manche, aéroport de Notre-Dame-des Landes, autoroutes..), c’est l’insertion du capitalisme dans nos vies, dans une logique de colonisation de l’espace écologique et social. Le fait qu’une ligne LGV Poitiers-Limoges soit encore soutenue, alors que les budgets manquent, démontre que le projet de LGV correspond bien à cette logique de colonisation.

Car le travail suscité par ces emplois, à savoir une ligne TGV, pose lui-même question : comme presque toutes les productions industrielles de notre triste époque, le fruit de ce travail est socialement et écologiquement nuisible. Est-ce un progrès social que de produire un dispositif de plus dans le réseau marchand qui enserre toujours plus nos vies ? Qui isolera un peu plus les zones rurales, détruira davantage notre environnement en le tronçonnant, en le mutilant d’une barrière de plus, en massacrant la biodiversité, en transformant nos campagnes en désert ? Qui sollicitera toujours plus d’énergie électrique, c’est-à-dire d’énergie nucléaire, avec son lot d’irradiations, de risques majeurs croissants, de déchets dangereux et ingérables, à gérer par un nombre de générations qui nous succèderont équivalent au nombre de celles qui nous sépare de l’australopithèque Lucy ?

Pour rire jaune, on consultera l’article de la presse locale… avec une photo d’illustration qui montre (sans doute bien involontairement) le vrai visage de « l’insertion » : un paysage dévasté par des machines, pour rien, pour du néant. Elle a belle gueule, « l’insertion » !

Plus le mensonge est énorme, plus il est grotesque.

Grand Poitiers s’engage pour l’insertion

Sur le chantier de la LGV, comme ici à Migné-Auxances, des entreprises d’insertion vont pouvoir intervenir.

La collectivité veut favoriser l’emploi par l’insertion en direction des personnes en grande difficulté. Elle va dans ce sens signer un accord avec la SNCF.

En cette période de gros temps sur le front du chômage, toute initiative en faveur de l’emploi est la bienvenue. Hier soir, lors du conseil communautaire de Grand Poitiers, on a parlé insertion. Autrement dit de la prise en charge des personnes éloignées du marché du travail, de la manière dont on peut aider les entreprises qui les emploient, enfin de la façon dont les collectivités locales, à travers leurs marchés publics, s’engagent dans cette voie.

On a ainsi appris que Grand Poitiers allait signer un accord de confidentialité avec la SNCF sur ces clauses d’insertion. Ceci concerne le grand chantier de la LGV qui représente à lui seul actuellement quelque 2.000 emplois. De nombreux autres chantiers sont ainsi mis en place à travers le Plan local pour l’insertion et l’emploi (PLIE) Celui-ci travaille avec un réseau d’entreprises, une trentaine, qui sollicitent régulièrement ses services. Ce fut par exemple le cas dernièrement sur le chantier de réhabilitation de la Ganterie. Quelque 27 personnes y ont travaillé, majoritairement sur des postes de manœuvre. Entre le 1er juin et le 30 juin 2012, plus de 25.000 heures d’insertion ont été réalisées et ce sont 113 personnes qui ont bénéficié d’un contrat de travail.

 Le chantier de la LGV et de La Ganterie

En 2011, le Plie avait accompagné 723 personnes. Parmi elles, 280 avaient décroché un CDD, 80 un CDI, 310 des contrats d’intérim. Enfin, 49 autres étaient sorties du dispositif pour un contrat de plus de six mois.

à chaud

Le projet de ligne LGV Poitiers-Limoges s’invite au débat et Alain Claeys donne de la voix

> LGV Poitiers-Limoges. En ouverture des débats, le collectif « non à la LGV Poitiers-Limoges » est venu manifester et prévenir les élus communautaires. « Cette ligne ne sera jamais réalisée, la situation économique ne le permettra pas, a prophétisé Nicolas Bourmeyster, le président du collectif, à la tribune. Ne soutenez pas l’insoutenable, refusez ce projet ! »
Quand la délibération portant sur l’approbation de la participation de l’agglo au dispositif foncier à hauteur de 25.000 € (l’engagement total de la collectivité restant limité à 375.000 €) fut présentée, le débat prit corps. Transporté par le sujet les voies à grande vitesse, le président Alain Claeys donna de la voix. « J’y crois profondément. Ce combat, je le mènerai jusqu’au bout. Aujourd’hui où la croissance est au plus bas, on doit être capable de développer des grands projets. » S’enflammant, l’élu se lança dans une petite leçon d’histoire contemporaine. « Prenez les débats municipaux du XIXe siècle, combien de communes ont-elles laissé passer le train à cause de tels arguments ? On disait aussi que la LGV SEA ne se ferait pas… Il faut se battre, bon sang. L’opposition du rural contre l’urbain, c’est dépassé. Si Poitiers crève, le département crèvera. Et vice-versa. »
Maryse Desbourdes (NPA Poitiers) répliqua : « Je suis d’accord avec vous M. Claeys, il faut se battre. Mais, cette ligne… ne doit pas se faire ! Elle est inutile, onéreuse, socialement et écologiquement désastreuse. »
Stéphane Braconnier (UMP Poitiers) s’aiguilla dans les mêmes rails que le président. « C’est un projet qui doit être soutenu pour de multiples raisons dont beaucoup sont celles que vous avez développées M. Claeys. » « Je ne suis pas convaincu de la pertinence de cette LGV, argumenta Patrick Coronas (PCF, Poitiers) […] Le ministre du Budget a prévenu : «  Il faudra élaguer, le gouvernement n’aura pas d’autre choix que d’abandonner certains prochains projets  » […] Il serait donc peut-être prudent de ne pas trop investir en attendant d’être éclairé sur les décisions réelles de financement… » Philippe Brottier (PS, Fontaine-le-comte) conclut : « Si notre territoire ne veut pas de ce projet, d’autres saisiront cette chance. »
> Subvention à Brian Joubert. Revenant savoureusement sur la prise de bec avec la secrétaire de son groupe, Odile Chauvet lors du dernier conseil municipal :
« Je me risque à une intervention sur le sport, si nécessaire je demande la protection des agents de la Ville. » – Stéphane Braconnier a expliqué ainsi son vote contre la subvention accordée à Brian Joubert.
« Je comprends les motifs mais je suis très réservé dans lesquelles on verse 15.000 €
Pas de contrôle, pas de justificatifs demandés. Je trouve cela très léger. » Florence Jardin (Migné-Auxances) s’est abstenue.

Nouvelle République, J.-M.G., 29 septembre 2012

[Taiyuan – Chine] Dans l’enfer de l’aïe-phone 5

« La fabrique chinoise de l’iPhone 5 est inhumaine »

Un journaliste est parvenu à s’introduire dans l’usine de montage de l’iPhone 5. Il révèle des conditions de travail inhumaines.

Si une grande partie de la planète avait les yeux tournés mercredi soir vers San Francisco, où se déroulait la présentation de l’iPhone 5, beaucoup tentent de détourner leur regard de Taiyuan, capitale de la province du Shanxi en Chine, où se trouve la Foxconn Factory, véritable sanctuaire où sont assemblés quelques 57 millions d’iPhone. Ce qu’il s’y passe mérite pourtant toute l’attention après qu’un journaliste de l’agence de presse Shanghai Evening Post s’est immergé dans cette fabrique où règne des conditions de travail inhumaines.

Pendant dix jours, ce journaliste, qui préfère garder son identité secrète, s’est introduit dans la Foxconn Factory et a travaillé trois jours à l’assemblage du boîtier noir de l’iPhone 5. Une durée pendant laquelle il a tenu un journal de bord dans lequel il décrit, dans le détail, son expérience que le Daily Mail a retranscrit ligne par ligne.

De nombreuses manifestations ont par le passé dénoncé les conditions de travail qui règnent à Foxconn et qui ont déjà mené plusieurs travailleurs au suicide.© afp.

Dortoirs nauséabonds et grillagés

Visiblement, il est facile de se faire engager en tant qu’ouvrier à Foxonn où seuls une carte de citoyen chinois et un bon carnet de santé sont réclamés. Après un test d’aptitude mentale et un entretien destiné à s’assure qu’il dispose d’une santé mentale conforme, il fut engagé. À Foxonn, comme pratiquement partout en Chine, les travailleurs dorment sur leur lieu de travail. « Un cauchemar », écrit-il. « Il s’échappait du dortoir un mélange d’odeurs de sueur et d’immondices », provenant notamment des ordures qui s’ammoncelaient à l’extérieur de ce bâtiment aux fenêtres grillagées. « L’armoire censée accueillir mes vêtements était remplie des cafards tandis que j’avais pour seule couverture des draps sales et remplis de cendres ».

Une fois débarrassés de leurs effets personnels et après une séance d’entraînement et une brève formation, les travailleurs sont invités à rejoindre leur poste. À la nuit tombée. « Nous étions autorisés à nous reposer en journée ». Pris de fièvre et de maux de tête terrible -il en ignore les raisons-, l’infiltré a été confronté à la carence des services sanitaires et des équipes médicales. « J’ai tenté d’obtenir d’urgence une visite médicale, mais il n’y avait qu’un médecin qui s’occupait de cinq patients en même temps ».

Surveillance maximale

Foxconn est en outre un quartier sous haute surveillance. Le panneau à l’entrée de la ligne de production (« Espace sous haute-sécurité ») indique les règles strictes auxquelles sont soumis les travailleurs, obligés de passer au détecteur de métal à chaque entrée ou sortie. « Tout objet métallique, quel qu’il soit -boucle de ceinture, boucle d’oreille, appareil photo, téléphone portable, lecteur mp3- y est formellement interdit, sous peine de licenciement immédiat ». Un simple câble USB aurait justifié le renvoi d’un ouvrier. Après avoir pénétré dans cet atelier de production d’où s’échappent un bruit assourdissant et une forte odeur de plastique, le journaliste prend ses quartiers qu’il ne pourra quitter, sauf ordre contraire du contre-maître. « Une fois que vous vous asseyez, vous faites ce qu’on vous dit ». Enfin, la tâche qui l’attend lui est présentée. « Il s’agit de la nouvelle plaque arrière de l’iPhone 5, vous devez être honorés d’avoir la chance de la produire ».

Comme pour faire amende honorable, Tim Cook, le big boss d’Apple, s’est déplacé en personne à Foxconn pour s’assurer des conditions de travail. L’envers du décor semble bien différent de celui qu’il a pu observer.© reuters.

Cadence infernale

Assigné à un travail minutieux qui consiste notamment à placer les  protections en caoutchouc des écouteurs et à marquer les plaques arrières du nouveau téléphone Apple, le jeune apprenti suscite la colère du contre-maître à la fois pour avoir gaspillé la colle et pour un manque d’efficacité. « Notre superviseur a reconnu que notre tâche était normalement dévolue aux femmes, plus agiles, mais en raison d’un nombre trop élevé de démission, il n’avait d’autre choix que de la confier aux travailleurs masculins ». Le rythme de travail est effréné. Les gestes se repètent à une cadence infernale, presque toutes les trois secondes. Sans qu’aucune erreur ne soit tolérée. Les douleurs physiques, liées à la répétition des mouvements et à une position identique, sont insupportables.

Dix minutes au coin!

Pas question pour autant de relâcher la pression. « Un travailleur assis face à moi s’est reposé un court instant. Surpris par le superviseur, il a été envoyé au coin (sic) pendant dix minutes. Initialement prévu de minuit à six heures du matin, le temps de travail sera allongé. « La ligne de production ne s’arrête que lorsqu’une sonnerie retentit. Nous avons été sommés de poursuivre le travail, malgré l’épuisement ». Après dix heures de travail, près de 3000 plaques arrières de l’iPhone 5 sont passées entre les mains de l’infiltré. Quatre lignes de production se chargent d’effectuer les mêmes tâches. Sur chacune d’elles, douze travailleurs jouent les automates et atteignent des résultats astronomiques en une demi-journée de travail: jusqu’à 36.000 pièces.

Pourtant, le contre-maître encourage les travailleurs à produire plus. « Nous sommes ici pour gagner de l’argent! Nous devons redoubler de travail! ». Pourtant, le salaire ne favorise pas le dépassement de soi. Pour deux heures supplémentaires, un travailleur empoche 27 Yuan (3,3 euros). Et ce, pour permettre à Apple de livrer en temps et en heure, les millions de smartphone dans le monde.

Pour deux heures supplémentaires, un travailleur empoche 3,3 euros. Et ce, pour permettre à Apple de livrer en temps et en heure, les millions de smartphone dans le monde.© reuters.

Vu sur 7sur7.be, 13 septembre 2012

NdPN : pour une critique plus large du téléphone portable, se reporter par exemple au site de Pièces et main d’oeuvre.

Mise à jour 24/09/2012 : une émeute contre la direction cette nuit dans l’usine !