Travail de nuit : Monoprix condamné
Le tribunal de grande instance (TGI) de Nanterre a invalidé un accord sur le travail de nuit au sein de l’enseigne Monoprix selon la CGT. Les syndicats préviennent qu’ils vont « s’attaquer à des enseignes emblématiques qui violent systématiquement ou de façon importante » la législation sur le travail de nuit.
« La loi considère que le travail de nuit doit être exceptionnel parce qu’il porte atteinte à la santé et à la sécurité des salariés », a rappelé Karl Ghazi (CGT). Dans un jugement rendu le 3 février, le TGI estime au sujet de Monoprix que « c’est à bon droit que la CGT soutient que l’accord est réputé non écrit ». Cet accord collectif, signé en 2006 par deux syndicats, auquel la CGT s’était aussitôt opposée, permettait aux magasins de l’enseigne de rester ouverts jusqu’à 22 heures.
Dans son jugement, le tribunal indique qu’il interdit aux enseignes concernées « de mettre en oeuvre les accords dont il s’agit, à peine d’une astreinte de 5.000 euros par infraction constatée », accordant un délai de quatre mois à Monoprix pour négocier un nouvel accord. Il condamne également le groupe à verser 10.000 euros à la CGT à titre de dommages et intérêts.
Après la bataille contre le travail dominicale, l’intersyndicale Clic-P (Comité de liaison intersyndical du commerce de Paris, regroupant la CFDT, FO, SUD, la CGT, la CFTC et la CGE-CGC) se lance à l’assaut du travail de nuit. Les syndicats comptaient « s’attaquer à des enseignes emblématiques qui violent systématiquement ou de façon importante » la législation sur le travail de nuit. Les procédures, visant une série d’enseignes dont la liste n’est pas encore arrêtée, mais parmi lesquelles devrait figurer Monoprix, devraient être engagées fin mars, a-t-il précisé.
Le travail de nuit est effectué entre 21 heures et 6 heures du matin. Il doit en principe être « exceptionnel » et « être justifié par la nécessité d’assurer la continuité de l’activité économique ou des services d’utilité sociale ». Les salariés concernés doivent bénéficier de droits et garanties spécifiques.
L’Humanité, 14 février 2012