Archives de catégorie : La rue grogne

Grève générale en Belgique pour le sommet européen de Bruxelles

Grève générale en Belgique pour le sommet européen de Bruxelles

La Belgique connaîtra ce lundi sa première grève générale en presque vingt ans, les syndicats ayant appelé à contester les mesures d’austérité du gouvernement le jour d’un sommet européen à Bruxelles. La totalité du réseau ferroviaire sera fermé, et la plupart des bus et tramways ne devraient pas rouler. De nombreuses écoles seront fermées.

L’aéroport de Charleroi, plate-forme de plusieurs compagnies low-cost, dont Ryanair, a dû annuler l’ensemble des vols, en raison du blocage annoncé des routes menant aux terminaux. On ignore encore quelle sera la situation à l’aéroport de Bruxelles. Dès dimanche soir, les trains européens à grande vitesse, le Thalys vers Paris et l’Eurostar vers Londres, ne roulaient plus.

Cette grève générale, la première depuis 1993, vise à contester les mesures d’économies du gouvernement, comme le relèvement de l’âge de la retraite.  La Belgique prévoit au total de réduire ses dépenses de 11,3 milliards d’euros, dans le but de ramener son déficit public sous les 3% du produit intérieur brut, ainsi que le demande l’Union européenne.

Le gouvernement belge n’ignore toutefois pas que la croissance 2012 sera inférieure au niveau de 0,8% sur lequel a été bâti le budget en décembre. Une stagnation, voire une contraction, forceront les pouvoirs publics à chercher d’autres sources d’économies lors de la révision du budget en février. Selon les estimations des économistes, ce sont ainsi 1,5 à 2 milliards d’euros qui pourraient devenir nécessaires.

Les syndicats redoutent aussi que le gouvernement ne suspende le système par lequel les salaires sont indexés sur l’inflation. Ce dispositif a été critiqué par la Commission européenne et les organisations économiques internationales, qui estiment qu’il contribue à augmenter les prix. Nous soutenons donc nos amis belges dans cette grève contre le système qui nous étrangle un peu plus chaque jour.

Blog du Groupe de béthune (Fédération Anarchiste), 30 janvier 2012

[Grenoble] Rassemblement contre l’inauguration de Clinatec

Rassemblement contre l’inauguration de Clinatec, mardi 31 janvier 2012 [tract]

Vous trouverez ici le tract contre l’inauguration de Clinatec le 31 janvier 2012.

Le tract

Fermez Clinatec, le laboratoire de la contrainte

Rassemblement contre l’inauguration de Clinatec, mardi 31 janvier 2012 à 17h30, parvis Louis Néel (Minatec)

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« Avec les électrodes et les implants cérébraux, on peut changer la personnalité de quelqu’un qui était anormal, pour le remettre dans la normalité. On peut faire passer les gens d’un état suicidaire à un état jovial. Faut-il en conclure qu’on peut manipuler les gens et les faire marcher au pas cadencé ? Certes, mais on les fait tellement marcher au pas cadencé par d’autres moyens. » Professeur Benabid, neurochirurgien, promoteur de Clinatec, présentation à Saint-Ismier (38) le 17 janvier 2012.

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- Faut-il implanter des électrodes dans le crâne des malades de Parkinson pour calmer leurs symptômes (dans certains cas) par du courant électrique, ou stopper le déversement des pesticides qui fabriquent des malades en quantités industrielles ?

- Faut-il stimuler électriquement le cerveau des fumeurs pour les dégoûter du tabac, ou se demander à quels besoins physiques et psychiques répond l’addiction à la nicotine ?

- Faut-il envoyer du courant dans le cerveau des anorexiques pour modifier leur comportement alimentaire, ou offrir aux jeunes filles d’autres modèles de silhouettes que celui de squelettes publicitaires ?

- Faut-il mettre des implants neuro-électroniques dans le crâne des dépressifs et des suicidaires ou changer les conditions de travail chez France Telecom/Orange et Renault ou à l’hôpital de Lille ?

À Clinatec, on a tranché. Les maladies neurodégénératives et les souffrances psychiques explosent sous l’effet d’un environnement chimique, économique, technologique, social, délétère ? Les neurotechnologues choisissent de gommer les effets du monde-machine pour rétablir l’illusion de la normalité. L’homme-machine, nous y voici. Et c’est à Grenoble, au centre Clinatec, issu du Commissariat à l’énergie atomique/ Minatec, que nos chercheurs et nos industriels l’élaborent, en font la promotion et le mettent en service. Etes-vous fiers ? honteux ? révoltés ? indifférents ? des millions des subventions que vous financez aux laboratoires de la technopole pour aboutir à ce résultat ?

Clinatec est une « clinique expérimentale » destinée entre autres à tester sur des cobayes volontaires des dispositifs électroniques implantables dans le cerveau. Ceci d’une part afin d’agir sur certaines zones neuronales pour corriger des symptômes de maladies (électrodes miniaturisées) ; d’autre part de développer des interfaces cerveau-machine pour piloter « par la pensée » des objets ou des prothèses électroniques (œil, oreille, bras artificiels, exosquelette, etc). Bref, il s’agit d’appliquer les propriétés des nanotechnologies aux neurosciences.

C’est le 31 janvier 2012 que sera inauguré Clinatec, peut-être avec Nicolas Sarkozy, mais de toutes façons en catimini. Ont-ils quelque chose à se reprocher ? Nous avons des choses à leur reprocher.

- Comme d’habitude dans la technopole, la liaison recherche-industrie est le moteur du développement de Clinatec. Il est moins question ici de prévenir et de soigner que de chercher des applications rentables à une technologie. Les « kits de stimulation » sont commercialisés par des industriels tels que Medtronic (partenaire du professeur Benabid), toujours en quête de nouveaux débouchés. Comme dit Benabid : « Donnez-moi une maladie, je traite ». En quoi le promoteur de Clinatec est conforme aux préconisations de son collègue Feuerstein, directeur de Grenoble Institut des Neurosciences : « Il est ainsi de la responsabilité de la Région de soutenir les développements futurs de cette thérapeutique fonctionnelle efficace [qui] contribue au rayonnement des équipes régionales remarquables qui la font progresser pour l’optimiser et étendre ses applications, en vue de permettre à Rhône-Alpes de maintenir son rôle pionnier mondial. (…) une collaboration avec le CEA et le LETI devrait être à même de développer de nouvelles innovations technologiques très pointues (…) conduisant vraisemblablement à des retombées industrielles non négligeables. » [1]

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- Les nouveaux débouchés des implants cérébraux, c’est l’homme-machine. Ce qui soulage des malades sert aussi à « augmenter » des bien-portants (vision nocturne, super ouïe, « cognition augmentée », supermémoire). Déjà, l’armée américaine contraint ses soldats à accepter toute technologie d’augmentation de leurs performances. Ceux qui pourront se payer les prothèses neuroélectroniques gagneront la course à la compétitivité économique et à la rentabilité individuelle. Comme le proclament les hérauts américains des nano-bio-neurotechnologies : « Tout moyen d’améliorer la santé mentale pour augmenter les marges de profit sera recherché. La diffusion des neurotechnologies dans l’industrie créera un nouveau « terrain de jeu » économique sur lequel les individus qui les utilisent auront la capacité d’atteindre un plus haut niveau de productivité que ceux qui ne les utilisent pas. » [2]

- Mais la fabrique de quelques hommes « augmentés » produira plus encore des hommes diminués, contrôlés – des robots marchant au « pas cadencé » selon Benabid. Au point que le Parlement européen même s’inquiète de l’usage de cette technologie « par des acteurs puissants pour contrôler les gens. » [3] On peut déjà effacer des souvenirs, en créer de nouveaux, télécommander des rats, des singes et des humains.

- En traitant des problèmes de santé publique du point de vue le plus étroit – les symptômes plutôt que les causes – et le plus réductionniste – les neurones plutôt que la personne – les promoteurs de Clinatec se comportent en techniciens et non en médecins. Leur conception mécaniste de l’homme, conforme à l’idéologie technicienne au pouvoir, irrigue le projet de monde-machine, rationalisé, optimisé, machinisé, bref, anti-humain. Écoutez plutôt ces deux neurobiologistes en vue : « L’avènement des cerveaux machines pourrait modifier de façon radicale la manière dont nous pourrons interagir avec notre entourage. Quelle défaite pour les fanatiques de l’âme et de ses mystères ! À moins qu’il ne s’agisse simplement d’une défaite de l’humain, s’il faut en croire le chœur des lamentations des humanistes transis. » [4]

- Dévoyer la recherche dans les neurotechnologies est un choix politique, et non technique. Les décideurs suivent les chercheurs qui promettent de « révolutionner nos vies », construisent à leur demande Clinatec avenue Félix Esclangon, le financent (2,2 millions d’euros pour la Ville de Grenoble) et en assurent la promotion. Rien à voir avec un quelconque processus naturel – ce progrès qu’on n’arrête pas : il s’agit d’un projet porté, programmé, calculé. Avons-nous voulu cette révolution sociale et anthropologique ? L’homme-machine est-il votre rêve pour vos enfants ? Qu’importe, il faudra obéir.

Avec les neurotechnologies, nous franchissons un seuil dans l’histoire de l’Homme. Nous vous parlons du techno-totalitarisme, de l’incarcération de l’homme-machine dans le monde-machine. Tout ce qui est possible sera réalisé. Nous vous parlons de la société de contrainte par possession technologique. Par possession, on entend l’état de ceux que gouverne une puissance technologique, qui les prive de la libre disposition de leur pensée ou de leurs actes et en fait l’instrument de sa volonté. En termes de gouvernance pour le pouvoir, une population de cyborgs, d’organismes pilotés, d’hommes bioniques, bio-électroniques, d’hommesmachines enfin, est insurpassable. Nous vous parlons de la cyber-police, de la neuro-police, de la police totale, d’un dispositif permettant au pouvoir de contraindre les sans-pouvoir à exécuter ses volontés tels des marionnettes, un robot, un individu sous hypnose. On voit que la technologie est la continuation de la police, du pouvoir politique par d’autres moyens, et que cybernétique et neuro-technologie couronnent ce rationalisme policier qui prétend faire de nous des insectes sociaux et de l’humanité une fourmilière machine.

C’est maintenant que nous pouvons encore décider. Et vous, que voulez-vous ?

Pièces et main d’œuvre & les Humains Associés

Pour en savoir plus : L’Industrie de la contrainte, par Pièces et main d’œuvre et Frédéric Gaillard (Editions L’Echappée, 2011), ou www.piecesetmaindoeuvre.com.

[1] www.grenoble-universites.fr/1163429…

[2] M. Roco, W. Bainbridge : « Managing Nano-Bio-Info-Cogno innovations – Converging technologies in society », 2005

[3] Etude « Human enhancement », parlement européen, mai 2009. Traduit par nos soins.

[4] Jean-Didier Vincent, Pierre-Marie Lledo, Cerveau sur mesure (éditions Odile Jacob, 2012)

dimanche 29 janvier 2012 par PMO & les Humains Associés

Vu sur Indymedia Grenoble

[Poitiers] Tractage contre la LGV : « Grand Poitiers et la mairie sont les derniers bastions du soutien au projet  »

Les anti-LGV toujours mobilisés

Poitiers-Limoges : un projet « d'une absurdité totale » pour Nicolas Bourmeyster. 

Poitiers-Limoges : un projet « d’une absurdité totale » pour Nicolas Bourmeyster. 

Une dizaine de membres du collectif « Non à la LGV Poitiers-Limoges » ont procédé, samedi matin sur le parvis de l’église Notre-Dame-la-Grande de Poitiers, à une distribution de tracts pour dénoncer un projet qu’ils estiment « absurde » et « trop cher ». Président du collectif, Nicolas Bourmeyster revenait notamment sur les dernières déclarations de la ministre des Transports, Nathalie Kosciusko-Morizet : « C’est une véritable volte-face de la ministre qui avait parlé d’un moratoire sur les projets de LGV : là, pour calmer les lobbies, elle a indiqué au contraire que le calendrier serait respecté comme prévu. » Et d’ajouter : « Mais ça ne l’engage à rien, puisque personne ne sait ce qui se passera après la présidentielle. » Le président du collectif reste finalement confiant : « Ce projet d’une absurdité totale, et qui implique des dépenses pharaoniques et sous-évaluées, ne se fera sans doute pas, les perspectives économiques restant très favorables ». Mais les opposants veulent continuer plus que jamais leur combat, tout particulièrement à Poitiers : « Grand Poitiers et la mairie sont les derniers bastions du soutien au projet : il s’agit de faire pression pour qu’ils changent enfin de position… »

Nouvelle République, 29 janvier 2012

[Châtellerault] Licencié-e-s d’Isoroy : dommages et intérêts arrachés à la cour d’appel

Isoroy : les licenciements étaient bien abusifs

 La cour d'appel de Poitiers le confirme : les salariés d'Isoroy Châtellerault ont été licenciés sans « cause réelle et sérieuse ».
 La cour d’appel de Poitiers le confirme : les salariés d’Isoroy Châtellerault ont été licenciés sans « cause réelle et sérieuse ».
 

Alors que l’entreprise Arco envisage de s’installer sur leur ancien lieu de travail (voir notre précédente édition), les 38 anciens salariés d’Isoroy-Châtellerault qui avaient saisi les Prud’hommes pour contester leurs licenciements (l’entreprise comptait 83 salariés) ont reçu une bonne nouvelle vendredi dans leurs boîtes aux lettres : la confirmation que leur licenciement en 2009 était « dépourvu de cause réelle et sérieuse ».

Ils avaient gagné le 16 février dernier au conseil des Prud’hommes de Poitiers. Mais l’entreprise avait fait appel. Au cours de l’audience à la cour d’appel de Poitiers, la société, filiale du groupe portugais Sonae Industria spécialisée dans la fabrication de panneaux à base de bois, a de nouveau soutenu « que ses difficultés comme celles du groupe Sonae Industria justifiaient une réorganisation de ses sites de production et la fermeture des sites les moins rentables » et que « la fermeture du site de Châtellerault a été décidée parce qu’il présentait des problèmes structurels, qu’il était dédié à la fabrication de panneaux de type OSB qu’elle souhaitait arrêter et que ses besoins d’investissement étaient trop importants ». Mais, si le tribunal a reconnu le « motif économique » des licenciements, il a considéré que « la SAS Isoroy n’a pas satisfait à son obligation de reclassement » (la quasi-totalité des postes qu’elle avait proposés étaient à l’étranger…). Comme le conseil des Prud’hommes, il a notamment condamné la société à payer des dommages et intérêts aux salariés (de quatre mois à un an de salaire selon leur ancienneté) et à rembourser Pôle Emploi des indemnités qui leur ont été versées. « C’est très bien, se félicitait hier Manuel-Filipe Almeida, ancien délégué CGT de l’entreprise. Ils n’ont que ce qu’ils méritent ! » La société peut cependant encore se pourvoir en cassation.

Nouvelle République, Alain Grimperelle, 29 janvier 2012

[Poitiers] Manif d’Anonymous contre ACTA

Ils sont contre  » le flicage d’Internet « 

Une quinzaine (au moment où nous les avons rencontrés) de jeunes gens se revendiquant des idées du collectif Anonymous se sont rassemblés, hier à Poitiers, sur la place Charles-de-Gaulle. 

Une quinzaine (au moment où nous les avons rencontrés) de jeunes gens se revendiquant des idées du collectif Anonymous se sont rassemblés, hier à Poitiers, sur la place Charles-de-Gaulle.

Un groupe de jeunes gens sur la place Charles-de-Gaulle, un samedi à Poitiers. Rien d’étonnant. Jusqu’à ce que trois d’entre eux sortent un masque blanc de leur poche. En un tournemain, ils ne sont plus des anonymes, ils sont des Anonymous (1). Et ça change tout.

Hier, à Poitiers, ils étaient donc une quinzaine à avoir répondu à un appel du collectif Anonymous à se rassembler pour protester contre « le contexte répressif qui prend possession d’Internet », que ce soit au travers de lois ou de traités (Hadopi en France, Acta à l’international (2), ou d’actions ciblées comme la fermeture du site Megaupload (3) survenu le 19 janvier dernier.

Le gendarme du monde

« On dénonce le flicage qui se met en place contre la liberté d’expression sur Internet, expliquent-ils. Le FBI a fermé le site Megaupload sans qu’aucune décision de justice ne l’y autorise. Il s’agit d’une décision américaine unilatérale, un choix du gendarme du monde qui prive l’accès des internautes de toute la planète. » Les Anonymous poitevins, étudiants pour la plupart, expliquent que Megaupload n’est pas seulement un site de téléchargement, « il héberge également des fichiers personnels, des documents importants qui n’ont rien d’illégal ». Selon eux, la législation en cours et future est essentiellement motivée par des raisons commerciales : « On vote des lois et on signe des traités qui ne vont pas dans l’intérêt de la population, mais seulement dans ceux de certains groupes. » Interdire l’accès à l’Internet parce qu’on pourrait en faire un usage illégal n’est pas une motivation valable, estiment-ils : « Un couteau de cuisine, ça peut être utilisé de manière pénalement répréhensible, mais on n’interdit pas la vente des couteaux de cuisine pour autant. » Ils pensent qu’Internet doit rester un espace de liberté, « où c’est à l’utilisateur de trier lui-même des informations qu’on lui propose et de faire sa propre police ».

(1) Anonymous est un collectif d’activistes défenseurs du droit à la liberté d’expression sur Internet et en dehors. (2) L’Accord commercial anti-contrefaçon (Acta) est un traité international multilatéral concernant les droits de propriété intellectuelle. (3) Megaupload est un site web qui permettait à un internaute de mettre en ligne n’importe quel type de fichier à la disposition libre des utilisateurs.

Nouvelle République, Ph. B., 29 janvier 2012

ndPN : si le journaliste était resté, il aurait vu les flics arrêter la manif dès le départ, en imposant aux personnes de retirer leur masque (rappelons que l’Etat interdit désormais aux gens de se dissimuler sur la voie publique – le prétexte ayant été la burka). A noter que certaines personnes ont ensuite participé à l’assemblée populaire Démocratie réelle 86, où des échanges intéressants ont eu lieu.