Archives de catégorie : La rue grogne

[Rochefort, 17] Manif contre le projet d’incinérateur

Partout sur le territoire, de grands projets se dessinent. Aéroports, incinérateurs, autoroutes, Lignes à Grande Vitesse, stades, rocades, etc. On nous les présente toujours comme “le progrès”. Ils sont généralement défendus par la même bande de professionnels (Vinci, Bouygues, Véolia) et de politiciens (PS, UMP, FN, PCF et consorts). Bien entendu, ces projets sont tous liés. Si l’incinérateur d’Echillais se construit, on fera l’aéroport de Saint-Agnant pour “permettre une meilleure revalorisation” de l’énergie produite, puis une voie de coutournement Est pour désengorger la ville et, bien sûr, l’autoroute Fontenay-le-Comte – Rochefort pour la désenclaver. Si on laisse faire tout ça, Rochefort deviendra une métropole sans âme et sans vie comme la plupart des villes occidentales. Car quand ils disent apporter le progrès, c’est en fait des déserts qu’ils créent.

Partout sur le territoire, bien heureusement, des luttes apparaissent contre ces projets. Des associations se montent, des collectifs se créent, des terrains et des maisons sont occupées, des chantiers sont sabotés ou bloqués, des actions et des manifestations s’organisent et des liens se tissent. Ces liens sont importants, car, en plus de nous donner la force nécessaire pour combattre nos ennemis, ils mettent à mal, par leur simple existence, l’idée du monde que ces ennemis voudraient nous imposer. Alors ne les brisons pas ces liens, retrouvons-nous pour les solidifier jusqu’au jour où ils seront assez forts pour faire trébucher l’immonde machine capitaliste qui nous fait face.

SAMEDI 15 MARS : MANIFESTATION CONTRE L’INCINÉRATEUR À 14 HEURES 30 PLACE COLBERT À ROCHEFORT (17)

Animations, stands, soupe et vin chaud dès 11 heures. La manif sera suivie d’un goûter, d’un déversement publicitaire (apportez vos prospectus) et de concerts, sur la Place Colbert. Nous nous retrouverons également le soir, pour fêter la fin du projet, au bar “La Bigaille” à Marennes, avec un concert de Prince Ringard et des Bayrouriers Noirs (PAF 4€).

Comité de Lutte Contre l’Incinérateur – clci [arrobase] riseup [point] net
http://clciechillais.overblog.com

Mise à jour 12 mars : une petite chanson sympathique !

[Poitiers] Rassemblement pour Radu et contre toutes les expulsions

Soutien à Radu menacé d’expulsion

Une cinquantaine de membres actifs du collectif poitevin « D’ailleurs nous sommes d’ici » étaient réunis, hier en fin d’après-midi, devant le Palais de justice. Comme tous les premiers mercredis de chaque mois, ils se rassemblent pour dénoncer « une politique répressive qui vise aussi des personnes insérées », explique Yvon Plaçais, porte-parole du collectif. Hier, c’est surtout le cas de Radu, père de famille Rom de deux enfants scolarisés, qui a provoquée la mobilisation. « Il risque d’être expulsé à la fin de la semaine ». Sous le coup d’une OQTF, Radu est placé dans le centre de rétention de Bordeaux depuis vendredi dernier. Son épouse Radazina est enceinte de 6 mois. « C’est une situation qui ne se règle pas, c’est la 4e fois en 22 mois que Radu est expulsé ». Le collectif rappelle également la situation de Mamadou Camara, qui après mobilisation, a obtenu un titre de séjour. Plus récemment, Karen Abgaryan « régularisable selon la circulaire de Valls », est également retenu au centre de rétention de Bordeaux.Une cinquantaine de membres actifs du collectif poitevin « D’ailleurs nous sommes d’ici » étaient réunis, hier en fin d’après-midi, devant le Palais de justice. Comme tous les premiers mercredis de chaque mois, ils se rassemblent pour dénoncer « une politique répressive qui vise aussi des personnes insérées », explique Yvon Plaçais, porte-parole du collectif. Hier, c’est surtout le cas de Radu, père de famille Rom de deux enfants scolarisés, qui a provoquée la mobilisation. « Il risque d’être expulsé à la fin de la semaine ». Sous le coup d’une OQTF, Radu est placé dans le centre de rétention de Bordeaux depuis vendredi dernier. Son épouse Radazina est enceinte de 6 mois. « C’est une situation qui ne se règle pas, c’est la 4e fois en 22 mois que Radu est expulsé ». Le collectif rappelle également la situation de Mamadou Camara, qui après mobilisation, a obtenu un titre de séjour. Plus récemment, Karen Abgaryan « régularisable selon la circulaire de Valls », est également retenu au centre de rétention de Bordeaux.

Nouvelle République, 6 mars 2013

[Poitiers] Les intermittents du spectacle manifestent

Ségolène Royal veut « demander des tâches » aux intermittents du spectacle

Ségolène Royal, présidente (PS) de Poitou-Charentes, a suggéré jeudi de « demander des tâches » aux intermittents du spectacle, en contrepartie de leur indemnisation chômage. Réponse des intermittents en manifestation ce matin à Poitiers. « Nous faisons déjà les tâches qu’elle propose, et sommes rémunérés pour cela ».

Interrogée par i>Télé sur le régime spécial de ces travailleurs intermittents que le Medef veut fondre dans le régime général, l’ex-candidate à la présidentielle a répondu ce matin : « La culture n’est pas déficitaire, elle rapporte énormément à un pays comme la France. » Donc « on sauve les intermittents, mais peut-être qu’on peut leur demander des tâches. »

« Faisons du gagnant-gagnant », a proposé Mme Royal. « Il y a une soif de culture dans les écoles, les collèges, les lycées. Pourquoi est-ce que les intermittents, en contrepartie de leur indemnisation, n’interviendraient pas dans le système scolaire » ou « dans les maisons de retraite », pour répondre à la « démocratisation d’accès à la culture ? ».

Réponse des intermittents du spectacle qui manifestaient ce matin à Poitiers, depuis la Place Leclerc jusqu’à la direction régionale du travail et de l’emploi : « Nous faisons déjà ces interventions et sommes rémunérés pour cela. »

Le patronat a adressé ce mercredi aux syndicats un projet réitérant sa proposition visant à supprimer le régime spécial des intermittents du spectacle. Une manifestation des intermittents opposés à ce projet se déroulait ce jeudi matin à Poitiers et a rassemblé 150 personnes. Ils ont envoyé un mail au ministre du travail pour lui demander d’écarter cette proposition des négociations en cours sur l’assurance chômage, avant de s’installer pour un pique-nique dans la cour du bâtiment de la direction régionale du travail.

>>> A lire aussi : Jérôme Lecardeur du TAP à Poitiers : « pas de spectacle sans intermittents

La rédaction, Nouvelle République, 27 février 2014

[Nantes] Prison ferme pour des manifestants + un communiqué et un témoignage

NdPN : Suite aux comparutions immédiates, peines de 5 à 6 mois fermes et 6 de sursis pour un autre. Soutien inconditionnel aux condamnés.

Voici par ailleurs deux avis divergents des médias de masse sur la manif du 22 février à Nantes :

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Lettre ouverte du mouvement armé au préfet de Loire atlantique, M. Christian de Lavernée. Sur la zad, le lundi 24 février 2014

Cher Christian,

Vous avez déclaré hier, « L’opposition institutionnelle à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes doit cesser d’être la vitrine légale d’un mouvement armé ».  Il nous serait facile de vous reprocher, M. Le Préfet, de vouloir à votre tour briser des vitrines. Mais après la manifestation de samedi, autant l’avouer tout net et cesser enfin de nous cacher : nous sommes bel et bien un mouvement armé.

Nous sommes un mouvement armé de bon sens remuant et d’idées explosives, de palettes et de vis, de pierres parfois – même s’il y a ici plus de boue et de prairies, de carottes et de poireaux, d’humour et de tracteurs, d’objets hétéroclites prêts à former spontanément des barricades et d’un peu d’essence au cas où, d’aiguilles à coudre et de pieds de biche, de courage et de tendresse, de vélos et caravanes, de fermes et cabanes, de masques à gaz ou pas, de pansements pour nos blessés, de cantines collectives et chansons endiablées, de livres, tracts et journaux, d’éoliennes et de radios pirates, de radeaux et rateaux, de binettes, marteaux, pelles et pioches, de liens indestructibles et d’amitiés féroces, de ruses et de boucliers, d’arcs et de flêches pour faire plaisir à Monsieur Auxiette, de salamandres et tritons géants, de bottes et impers, de bombes de peinture et de lances à purin,  de baudriers et de cordes, de grappins et de gratins, et d’un nombre toujours plus important de personnes qui ne vous laisseront pas détruire la zad.
Vous ne nous ferez pas rendre ces armes.

Et vous, M. Le préfet, quand cesserez vous d’être la vitrine légale d’un mouvement armé ?

Sincèrement,

Les Black Ploucs

Vu sur zad.nadir.org, 25 février 2014

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Compte-rendu très personnel de la manifestation du 22 février à Nantes et témoignage de Quentin qui a perdu un oeil‏

La manifestation était une des plus belles que j’ai faites. Des vrais gens  vivants, avec beaucoup d’énergie et de joie d’être là. De la musique, des banderoles et pancartes très « personnelles », des danses, chansons, déguisements (les masques de tritons étaient superbes) et même une cabane dans les arbres ! Nous sommes arrivés fatigués après un voyage dans un autocar pas vraiment ordinaire depuis Toulouse. Après avoir pris un petit déjeuner on est allé visiter le marché du centre-ville, avec nos pancartes qui indiquaient d’où nous venions. Un accueil très sympathique de beaucoup de gens, ce qui nous a tout de suite confirmés dans notre conviction que ce voyage en valait la peine. Puis dans la rue on tombe sur l’arrivée de plusieurs dizaines de tracteurs, remplis d’individus souriants et plus ou moins déguisés. On s’est mis sur le trottoir en brandissant nos pancartes et là-aussi, nous avons senti que c’était important d’être-là. D’ailleurs, cela n’a pas cessé tout au long de notre périple : des « mercis » chaleureux de dizaines de personnes touchées que nous soyons venus de si loin. Beaucoup nous ont dit qu’ils nous rendraient la pareille, au cas où… Et nous en avons profité bien sûr pour leur parler de ce qui nous inquiète le plus : la menace toujours présente de l’exploitation des gaz de schiste  l’hallucinant projet du « Las Vegas » gardois, les « Golfs » de Saint Hilaire… Nous avons fait une grande partie de la manif derrière la banderole des Montpelliérains « Gardarem la Terra ».  Tout au long du cortège, nous avons eu des contacts avec des gens qui ont eux-mêmes des problèmes dans leur région, on en reparlera.

Concernant les « incidents » , ils étaient déjà prévisibles  vue la gigantesque ampleur du déploiement policier, la disproportion des moyens utilisés par les forces dites de « l’ordre » et l’interdiction arbitraire d’emprunter un lieu qui avait été jusque-là un passage habituel des manifestations à Nantes. Le plus impressionnant fut sans doute l’incendie d’appareils de forage situés sur une place.  Mais il faut noter surtout la tentative de plomber l’ambiance par le déploiement de gendarmes mobiles, puissamment harnachés, et qui interdisaient l’accès au centre. Dans le ciel, un hélicoptère de la police qui survolait le cortège en permanence, tel une menace latente, ajoutait à un sentiment d’insécurité. A la fin, le bruit de ce bourdon métallique se fit encore plus gênant, au point de rendre très difficile l’audition des « prises de parole », là où stationnaient les 500 tracteurs, au terme du trajet. Au cours de celui-ci nous avons pu voir la devanture d’un siège de Vinci totalement dévastée, ce qui,  je crains de devoir le reconnaître, m’a plutôt mis en joie. Mais nous n’avons pas assisté aux incidents ultérieurs. Il faut dire que la fatigue de la nuit sans sommeil et de la marche commençaient à devenir pesante. A la fin de la manifestation, on s’est réfugiés dans un café, histoire de récupérer. Et c’est en sortant que l’on a vu l’ampleur des dégâts, si l’on peut dire. Car loin d’être « dévasté », comme on l’a entendu dire ensuite sur France Inter, une partie du centre avait en effet subi quelques modifications dont on ne peut pas vraiment dire, à mon sens, qu’elles le desservaient. Ces modifications apportées au décor urbain étaient d’ailleurs très ciblées. Ainsi d’affreuses baraques de métal avaient été transformées en braseros et laissaient échapper flammes et fumée, évoquant irrésistiblement les tableaux de Turner. Quelques façades de banques et d’agence de voyages étaient détruites, ce qui, nonobstant les analyses politiques que l’on pourra faire des conséquences plus ou moins fâcheuses de ce genre d’action, n’est pas non plus un spectacle spécialement désagréable à regarder. Parfois un trait d’humour taggé sur ce qui restait de vitrine venait souligner que cette réponse sinon véritablement citoyenne, du moins raisonnablement humaine, à l’agression à la fois morale et esthétique que nous subissons sans broncher de façon quotidienne dans les centres de nos villes n’était qu’une manière de prendre au mot l’incitation à venir fréquenter ce genre d’endroit. Ainsi, sur la vitrine d’une agence de voyage se côtoyaient ces deux inscriptions :  l’officielle prétendant de façon faussement amicale et pompeuse :  « Bienvenue chez nous ! », et celle, sobre et plus sincère, des visiteurs d’un soir, se contentant d’un laconique « Nous sommes passés ». Mais enfin, lorsque tant de façades affichent avec autant de vulgarité une passion si violente pour l’argent et la frime, leurs propriétaires ne prennent-ils pas le risque que l’on vienne en effet, un beau jour, ayant perdu toute patience, leur dire notre irritation ? Bref, nous avons déduit de toutes ces observations qu’il y avait eu des « casseurs ». Mais que celles et ceux qui n’ont jamais eu envie de lancer dans ces fallacieuses façades vitrées le moindre pavé leur jettent la première grenade assourdissante… Enfin, parcourant les rues de la ville pour regagner notre surprenant moyen de locomotion, nous avons dû respirer, avec les habitants de cette cité livrée aux caprices des escadrons de gendarmes, un air totalement pollué par les gaz lacrymogènes, lesquels furent répandus avec une absence irresponsable de sens de la mesure. Manifestement, tout avait été fait pour créer des conditions propres à exciter la juste colère des manifestants et, en soumettant tout le centre à une occupation policière digne de Kiev,  à susciter dans la population des sentiments d’exaspération vis-à-vis de ceux-ci. Mais de ce que j’ai vu et ressenti, je ne crois pas que cette dernière stratégie ait eu les résultats escomptés. Certes, les médias aux ordres ont mis en avant les « dégâts » provoqués par les « casseurs », et de ce point de vue, ces actions que l’on pourrait tout aussi bien considérer comme relevant de la salubrité publique pourraient nuire à la popularité du mouvement. Mais il y avait tant d’énergie et de conviction qui rayonnaient de ce défilé que ce qui restera sera la joie d’avoir été réunis pour une si belle cause, et cette joie est communicative…

[suite le témoignage de Quentin, ayant perdu son œil gauche]

Jyhel, du collectif NDDL de Nîmes

vu sur lesilencequiparle, 24 février 2014

[Nantes] Communiqué des organisateurs-trices de la manifestation anti-aéroport du 22 février.

Communiqué des organisateurs-trices de la manifestation anti-aéroport du 22 février.

La manifestation d’aujourd’hui a connu une mobilisation inégalée.

520 tracteurs, venus de tous les départements limitrophes ont été comptés, deux fois plus que le 24 mars 2012 à Nantes. Cela marque une implication massive du monde paysan. Les tracteurs vigilants sont prêts à intervenir sur la zad.

Il y avait 63 bus venus de toutes les régions de France, deux fois plus encore que lors de la chaîne humaine. C’est le signe d’une mobilisation nationale et de la connection entre Notre Dame des Landes et d’autres luttes contre les grands projets inutiles et imposés.

Il y avait entre 50 et 60 000 personnes, plus encore que lors de la manifestation de réoccupation du 17 novembre 2012. Il s’agit de la plus grosse mobilisation du mouvement.

Le défilé a été festif, créatif et déterminé, avec des batukadas, salamandres, tritons géants, masques d’animaux marquant le refus de la destruction des espèces protégées et des mesures dites de compensation. Des prises de paroles et animations ont eu lieu jusqu’à 18h square Daviais.

La préfecture avait choisi de mettre Nantes en état de siège et de nous empêcher d’être visible dans le centre ville. C’est la première fois qu’on interdit à une manifestation d’emprunter le Cours des 50 Otages. Une partie du cortège est passée par l’île Beaulieu. Une autre a essayé de passer par le trajet initialement prévu et a fait face à une répression policière violente avec tir de flashball, gaz lacrymogènes et grenades assourdissantes. Cela n’a pas empêché les manifestant-e-s de rester en masse dans les rues de Nantes jusqu’à la fin.

Il existe différentes manières de s’exprimer dans ce mouvement. Le gouvernement est sourd à la contestation anti-aéroport, il n’est pas étonnant qu’une certaine colère s’exprime. Que pourrait-il se passer en cas de nouvelle intervention sur la zad ?

Cette journée est un succès et les différentes composantes de la lutte restent unies sur le terrain. L’opposition ne fait que croître depuis 30 ans. Le gouvernement n’a pas d’autre choix que d’abandonner le projet d’aéroport !

Contacts presse : COPAIN : Jean-François Guitton : 06 78 90 46 04 Coordination : Julien Durand : 06 33 51 01 35 ZAD : Camille : 06 32 98 78 36

Vu sur zad.nadir.org, 22 février 2014

NdPN : EELV condamne les « violences »…