Archives de catégorie : La rue grogne

Les origines de la gay pride

Hier, des dizaines de milliers de manifestant-e-s défilaient pour la « marche des fiertés », anciennement appelée gay-pride. Elle a réuni comme chaque année des lesbiennes, gays, bis et trans qui ont montré que les manifs homophobes ne les avaient pas renvoyé-e-s au placard. Et de nombreuses personnes soutenant leurs revendications antipatriarcales. Les manifestant-e-s ont appelé à poursuivre la lutte contre les discriminations au quotidien et les violences homophobes, pour la PMA, pour la reconnaissance de la filiation dès la naissance, pour la reconnaissance des droits des trans, pour la facilitation du changement d’identité sexuelle et de genre. Pour ne plus raser les murs ! Une bande d’homophobes « hommen », déployant une banderole pathétique du haut d’un balcon, se sont faits huer et railler par la foule.

Occasion de rappeler les origines de cette marche annuelle : dans la nuit du 28 juin 1969, dans le quartier de Greenwich village à Stonewall Inn (New-York), des homosexuel-le-s, des bis et des trans répondent à un énième raid homophobe de la police, en résistant violemment aux flics. Malgré les arrestations et les tabassages, les LGBT tiennent le quartier, repoussant les assauts de la police anti-émeutes. Cet événement sera suivi de plusieurs jours d’émeutes, permettant aux LGBT d’unir leurs revendications et de s’organiser radicalement ; avec des endroits pour se rencontrer, des journaux et une militance liant les revendications LGBT à une lutte globale contre le patriarcat, le capitalisme et l’Etat. De ce mouvement essaimeront de nombreux autres (on peut citer le FHAR en France). Un an après, des manifs commémoratives de cette affirmation des fiertés avaient lieu aux Etats-Unis. La « gay-pride » était née.

Pavillon Noir, 30 juin 2013

[Clermont] Les salariés de Michelin accueillis par des lacrymos

NdPN : une vidéo de la Nouvelle République ici.

Michelin : les salariés tourangeaux manifestent à Clermont

Dénonçant la suppression de 730 postes sur le site de Joué-lès-Tours, ils se rendent en Auvergne, au siège de Michelin, à l’occasion d’un comité d’entreprise exceptionnel.

Les 400 salariés de l’usine Michelin de Joué-lès-Tours sont arrivés à Clermont-Ferrand en milieu de matinée, ce mercredi. Les huit bus venus de Touraine et celui parti de Poitiers ont rejoint les autres cars venus des quatre coins de France. Toutes les usines du groupe sont représentées (La Roche-sur-Yon, Cholet, Montceau-les-Mines etc.). La production est arrêtée dans plusieurs sites. Les Michelin scandent tous : « non, non, non, à la fermeture de Tours ! « 

Ils manifestent dans Clermont et doivent se rendre au siège de l’entreprise (Place des Carmes Dechaux) où se tiendra le comité central. Le cortège est composé par les près de 400 Tourangeaux et plus de 300 autres « Michelin », venus de toute la France.  « On veut du pognon » peut-on entendre dans le cortège très animé, et suivi par de nombreux journalistes. […]

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Nouvelle République (86), 26 juin 2013

Les Michelin « surpris » d’avoir été reçus par les CRS

Près de 400 salariés de Michelin de Joué-lès-Tours et Poitiers se sont rendus à Clermont-Ferrand ce mercredi. Ils ont manifesté jusqu’au pied du siège de l’entreprise, où quelques heurts ont eu lieu. Réactions.

« On est heureux d’avoir été accueillis par les lacrymo », commentent, non sans ironie, Bruno et Serge, deux salariés Michelin de l’usine de Joué-lès-Tours. Ce mercredi matin, ils ont pris le car pour se rendre à Clermont-Ferrand comme  près de 400 autres travailleurs Tourangeaux.

Ils ont été rejoints par de nombreux salariés des autres sites français. Tous – 750 selon la police, plus de 1.000 voire 2.000 selon les syndicats – ont crié leur opposition à la fermeture du site de Touraine. C’est à l’arrivée du cortège au pied du siège de l’entreprise que quelques heurts ont eu lieu. Aux jets d’œufs et de farine, à la bousculade devant la grille baissée du bâtiment, les forces de l’ordre ont répondu par des pulvérisations de gaz lacrymogènes. La direction avait même fait entrer des fourgons de CRS à l’intérieur des locaux du siège.

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A l’heure du déjeuner, le calme était revenu devant le siège de Michelin. Les salariés ont pique-niqué avant de remonter dans leurs cars. Ils devaient quitter la capitale auvergnate vers 14h30.

Onze salariés de Joué-lès-Tours restaient sur place. Ils ont été reçus par le directeur des ressources humaines France, Stéphane Roy de la Chaise. Le comité central d’établissement se poursuit cet après-midi. La direction n’a pour l’instant pas fait de « déclaration fracassante ».

« On passe de mauvaises nuits »

Michel, 50 ans, de Joué-lès-Tours, a participé à cette manifestation. Il commente  :  « on croyait être dans une usine familiale. On est surpris d’être reçus par les CRS. On était fiers de notre boîte, on a fait des efforts, les trois huit… »

Frédéric, 41 ans, explique : « si je pars travailler ailleurs, je perds ma femme. Je vais rester à Joué, car j’ai plus confiance en ma famille qu’en mon emploi.« 

Parlant d’une même voix, Bruno et Serge la cinquantaine, soulignent  : « On paraît bon vivant comme ça mais on est en colère d’être jetés comme des chiens. » Ils poursuivent : « On passe de mauvaises nuits. On est trop jeunes pour la retraite, trop vieux pour retrouver emploi. De toute manière, on ne déménagera pas. La communication nationale de Michelin insiste sur le fait qu’on sera reclassé, que c’est pas grave. Mais au pied du mur, on voit les vies qu’on a construit en Touraine détruites. À nos âges, c’est très dur. Faudra regarder ce qu’on est devenu dans deux ans. »

René, retraité clermontois de chez Michelin, commente pour sa part :  « je ne comprends pas. Quand j’ai quitté l’entreprise, beaucoup de gens voulaient aller à Tours. Le site était moderne, c’était l’avenir… D’un autre côté, à Clermont, aussi on dégraisse gentiment.  Sans bruit car il n’y a pas de plan, seulement des non remplacements. On était 30.000, ils ne sont plus que 12.000… C’est malheureux. » […]

Nouvelle République (Indre-et-Loire), Cécile Lasceve, 26 juin 2013

[…] Devant les locaux de la Place des Carmes Dechaux, ils ont été accueillis par un cordon de CRS et par une grille baissée.

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Une grille que certains manifestants ont essayé de faire tomber.

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Farine et oeufs ont été jetés. Un affrontement assez violent a alors commencé avec les forces de l’ordre, qui n’ont pas hésité à utiliser leurs gaz lacrymogènes pour disperser les salariés.

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Nouvelle République (Rédaction 37), 26 juin 2013

[Availles-en-Châtellerault – 86] Grève à Johnson : l’égalité contre le mérite

NdPN : une grève illustrant d’une part la solidarité ouvrière, d’autre part l’atomisation salariale voulue par le patronat.

Grève à Johnson pour 60 €

Availles-en-Châtellerault. Des salariés de Johnson squattent depuis lundi le parking de l’usine. Ils demandent 60 € de plus par mois. La direction refuse.

Depuis lundi, c’est piquet de grève non-stop pour une partie des 156 salariés sur le parking de l’entreprise Johnson Screens d’Availles-en-Châtellerault, spécialisée dans la conception et la fabrication de filtres inox pour forages d’eau, traitement des eaux, pétrochimie et raffinage […].

«  On veut l’équité salariale  »

Sur les 156 salariés de l’usine, un tiers, selon les syndicats, est en grève, principalement les ouvriers de la production. « On est 90 % de la production dehors, soit une cinquantaine de personnes », revendiquent Gilles Comesse, délégué syndical FO et Pierre-Yves Grall, son homologue de la CGT. Si depuis deux jours, ils refusent de mettre le bleu de travail, c’est qu’ils sont en conflit ouvert avec la direction au sujet des négociations salariales. « Les NAO (Négociations annuelles obligatoires) sont ouvertes depuis le début du mois mais la direction ne nous écoute pas. Il n’y a pas de négociations. Ce sont des NAO mais sans le N », déplorent les représentants syndicaux. Que propose la direction du site ? « Une hausse de 2,4 % en moyenne sans fixe pour les salaires », d’après les syndicats. Imprécis et insuffisant pour ces derniers. « Autrement dit, on nous propose un minimum pour chacun sans donner de taux. C’est une mauvaise répartition des augmentations des salaires qui se fait à la tête du client. On voudrait un minimum qui correspond à un fixe. On demande au moins 60 € nets par mois et par personne. Ce qu’on réclame, c’est juste l’équité salariale, avec une revalorisation des salaires les plus bas. » Un salarié gréviste s’avance : « Je suis ajusteur-fraiseur et je touche 1.615 € au bout de 35 ans de boîte. »

«  Des augmentations au mérite  »

De son côté, la direction, accusée par les grévistes de rester sourde à leurs demandes et de sécher la table des négociations, estime qu’elle a déjà consenti à des efforts. « On propose une revalorisation de la masse salariale de 2,4 %, ce qui ne me semble pas ridicule, relève Pascal Yvernault, le directeur. On reste dans un contexte international et concurrentiel fort. J’ai déjà accepté un certain nombre de choses comme la revalorisation des tickets restaurants. Je regrette qu’on en arrive à un point de blocage sur ce sujet. J’ai du mal à comprendre cette radicalisation. Chez nous, on fait les augmentations au mérite. C’est la politique historique de l’entreprise. On est une entreprise qui a une bonne charge de travail. On a quelques embauches de prévu au niveau personnel atelier. Tout ne va pas mal. »

Denys Frétier, Nouvelle République, 26 juin 2013

[Poitiers] CHU : grève suspendue…

NdPN : deux mois de suspension de la grève annoncés par l’intersyndicale CFDT-CGT-FO, pour un « débriefing » et une « pétition », alors même que l’action à l’ARS avait relevé d’un cran le rapport de force : c’est à n’y rien comprendre.

CHU : la grève suspendue pendant l’été

Suspendue jusqu’à nouvel ordre… Après cinq jours de grève, les hospitaliers du CHU et du CH Laborit de Poitiers ont décidé d’interrompre leur mouvement pendant les mois de juillet et août. Ils ne vont pas pour autant rester inactifs et comptent bien continuer à faire passer le message sur « la dégradation de [leurs] conditions de travail et le manque de personnel dans les services ». Hier midi, les militants et représentants des syndicats CGT, CFDT et FO ont organisé un pique-nique/bilan sur la pelouse du CHU face à la Gentilhommière. Un temps nécessaire pour envisager des actions possibles pendant l’été – notamment continuer à interpeller les usagers en faisant signer une pétition – mais aussi pour faire un débriefing après la manifestation qui s’est déroulée lundi dans les locaux de l’Agence régionale de santé (*) et la rencontre l’après-midi avec le député maire Alain Claeys.

(*) Dans un communiqué, François-Emmanuel Blanc, directeur général de l’ARS, précise : « Avant les faits, une délégation venait d’être reçue par le conseil de surveillance de l’ARS, conformément à la demande de l’intersyndicale, qui n’a donc pas trouvé porte close. L’ARS a donc été surprise des faits qui se sont ensuivis puisque le conseil de surveillance avait justement accédé à la demande de l’intersyndicale. »

21 % du personnel était en grève lundi (504 personnes assignées).

Nouvelle République, 26 juin 2013

[Joué-lès-Tours – 37] En route pour Clermont !

NdPN : voir articles précédents de la NR ici.

Michelin : 400 salariés de Joué-lès-Tours en route vers Clermont-Ferrand

Dénonçant la suppression de 730 postes sur le site de Joué-lès-Tours, ils se rendent en Auvergne, au siège de Michelin, à l’occasion d’un comité d’entreprise exceptionnel.

Huit bus – 400 salariés, dont l’équipe ayant travaillé dans la nuit d’hier à aujourd’hui –, se rendent aujourd’hui à Clermont-Ferrand, où se tient un Comité central exceptionnel de Michelin. A Joué-lès-Tours, où le géant français du pneu a annoncé, début juin, la suppression de 730 postes, les chaînes de production seront à l’arrêt tout ce mercredi.

Arrivé à Clermont-Ferrand vers 10 h, les « Michelin » manifesteront devant le siège du groupe. Les syndicats s’exprimeront à midi, alors qu’une délégation, dans laquelle seront présents Olivier Coutant (syndicat Sud) et Claude Guillon (CGT)

Suivez le déplacement des salariés Michelin de Joué-lès-Tours, en direct sur lanouvellerepublique.fr

La Nouvelle République, 26 juin 2013