Archives de catégorie : La rue grogne

[Chasseneuil-du-Poitou] Federal Mogul : dix-huit salariés convoqués devant la justice

NdPN : malgré des options de lutte relativement sages vue la gravité de leur situation (tractages et manifs pacifiques, demande répétée d’un dialogue social), les salarié.e.s de Federal Mogul menacés de licenciement avec indemnités ridicules ont vu 18 d’entre eux condamnés par la justice pour l’occupation pacifique (et très temporaire) de l’usine d’Orléans, qui n’a d’ailleurs rien donné… alors qu’il ne s’agit plus pour les salariés que de demander une prime supra-légale. On peut penser ce qu’on veut de l'(in)utilité sociale des pistons et des automobiles, de certains slogans douteux du type « produire français », de certaines réactions plus que limite vis-à-vis de routiers polonais croisés sur le chemin de Paris… reste qu’on ne peut que se sentir solidaire avec la colère de ces salariés, traités ni plus ni moins que comme de la merde. Le mépris de classe qu’ils se prennent en pleine poire de la part des instances privées et publiques finira-t-il par les acculer à d’autres méthodes de lutte ? On voit bien que le blocage de la production est ce qui fait réellement peur à la direction !

Federal Mogul : dix-huit salariés convoqués devant la justice

Les deux journées de jeudi et vendredi derniers passées à Orléans pour les salariés de Federal Mogul se sont soldées par un échec. Dix-huit d’entre eux ont été convoqués par la justice.

La visite n’était pas de courtoisie. Quatre-vingts salariés du site poitevin de Federal Mogul sont allés, jeudi et vendredi derniers, investir les locaux de l’établissement du groupe américain dans le Loiret, à Saint-Jean-de-la-Ruelle, près d’Orléans, où est également implanté le siège de l’entreprise. Motif de ce rendez-vous de la dernière chance : bloquer les coussinets (l’entreprise fabrique des pistons de moteurs diesel) pour empêcher les commandes de partir. Et, surtout, faire pression sur la direction générale afin d’obtenir la prime supra légale de 60.000 € plus 2.000 € par année d’ancienneté.

Le directeur Europe du groupe, alors à Lyon, n’a pas adhéré à cette sortie par le haut : « Il nous a proposé de venir à Orléans et d’entrer en négociation avec les instances représentatives du personnel », raconte un syndicaliste.

«  Pas eu le temps de préparer notre défense  »

Or, selon cet ouvrier, « cette réunion avait lieu en même temps que la convocation en référé devant le tribunal d’instance de dix-huit de nos camarades : ils ont été assignés, vendredi 13 heures, pour l’audience de 14 heures. Nous n’avons pas eu le temps de préparer notre défense ni de choisir un avocat. » Résultat : les dix-huit salariés ont été condamnés à 100 € par injonction et par personne s’ils ne quittaient pas les lieux du site orléanais. « Nous sommes partis officiellement du site à 15 heures », rapporte ce salarié syndiqué à la CGT.
La direction de Federal Mogul propose, elle, quatre mois de salaires aux futurs licenciés. « Nous allons nous battre pour obtenir cette prime supra légale, assure le syndicaliste. Aujourd’hui, les instances représentatives du personnel seront à Chasseneuil-du-Poitou en présence d’experts que nous avons demandés. »

Didier Monteil, Nouvelle République, 22 juillet 2014

[Poitiers] Rassemblement de soutien aux Palestinien.ne.s

Des Poitevins soutiennent les Palestiniens

Hier, le Comité poitevin Palestine, le Front de Gauche, le NPA, la CGT, FSU, se sont mobilisés contre les « horreurs qui se trament à plus de trois mille kilomètres de Poitiers ». Sur la place du Maréchal-Leclerc à Poitiers, environ 150 personnes se sont pressées, curieuses, sceptiques, en colère. Le conflit israélo-palestinien ne laisse personne indifférent.

«  La force l’emporte sur le droit en Palestine  »

Sylvette Rougier, présidente du comité, se bat pour que le « peuple colonisé retrouve ses droits ». Elle s’insurge violemment : « Une fois de plus, la force l’emporte sur le droit. Dans les médias, la vie d’un Palestinien vaut moins que celle d’un Israélien, or, il faut replacer les choses. Les colons n’ont pas leur place en Palestine ».
Une marche revendicative s’est tenue, amassant enfants, étudiants, Palestiniens. Mais sans les représentants de partis politiques traditionnels. « Enfants de Gaza, de Palestine, c’est l’humanité qu’on assassine ! », voilà ce que scandent les militants. Puis ils se sont dispersés dans les rues de Poitiers, drapeaux palestiniens en mains.

A.Y., Nouvelle République, 18 juillet 2014

Les salariéEs de Federal Mogul et le dialogue social

NdPN : des salariéEs de Federal Mogul, vouéEs au licenciement de masse et laisséEs sans informations, ont tenté d’attirer l’attention médiatique en organisant un périple à vélo de Chasseneuil-du-Poitou vers Paris pour discuter avec les donneurs d’ordre, au siège de l’entreprise et chez Renault. RejointEs par d’autres salariéEs venuEs en car, illes ont obtenu… que dalle. Zéro info ! Une fois de plus, « tables rondes » et « dialogue social » sont du foutage de gueule. A force de les traiter comme de la merde, la direction risque de voir les salariéEs changer de braquet dans les méthodes de lutte, toutes les méthodes pacifistes et négociatrices ayant jusque là démontré leur inefficacité.

A Paris, les Federal Mogul n’ont pas eu de réponses

Partis dès l’aube vers la capitale, les “ pistonniers ” de Chasseneuil ont assiégé hier la direction de Renault… en vain. Ils sont ensuite partis à Orléans.

 De notre envoyé spécial à Paris

Interminable. Cette journée du jeudi 10 juillet 2014 restera forcément dans les mémoires de la centaine d’ouvriers de l’usine Federal Mogul de Chasseneuil-du-Poitou.

Partis en bus vers Paris, à 4 h du matin, pour retrouver la trentaine de « Pistonniers de l’espoir » ayant rallié la capitale à pied ou à vélo pour « sensibiliser les Français sur la situation de l’industrie automobile », ils avaient prévu de rentrer à Poitiers hier soir, vers 20 h.

Un protocole d’accord déchiré

Las, un mur d’incompréhension aura transformé cette journée d’action en véritable chemin de croix. A 21 h 30, hier soir, les grévistes n’avaient toujours pas quitté l’usine d’Orléans où, après la capitale, ils sont allés chercher des réponses à leurs légitimes questions.
Car à Billancourt, aucun de leurs interlocuteurs n’a été en mesure de leur dire s’ils pourraient retourner à l’usine la semaine prochaine ou quel serait le montant de leur indemnité de licenciement supralégale. Ni au siège de Federal Mogul After Market – la filiale commerciale de leur employeur – ni à celui de Renault, où une délégation de six manifestants a été reçue…
« Les cadres de Renault qu’on a rencontrés nous ont dit qu’ils essaieraient de plaider notre cause auprès de Federal Mogul, expliquaient les délégués en sortant. Mais ils disent aussi qu’ils n’ont légalement pas le droit d’interférer dans la procédure en cours. »
A 13 h, tout le monde est donc remonté dans les bus, direction Orléans. Mais dans cette autre usine du groupe, les cornes de brumes et sirènes d’alarme des grévistes n’ont pas réussi à percer le mur du silence. Tout juste ont-ils obtenu de la direction la promesse qu’elle allait déchirer le protocole d’accord prévoyant l’arrêt de la production dès mardi prochain, sur le site de Chasseneuil (alors que, jusqu’ici, la date du 3 octobre était évoquée).
Quant au montant d’une hypothétique indemnité, hier soir, ils l’attendaient toujours.

Vidéo à voir sur nos sites internet lanouvellerepublique.fr et centre-presse.fr

Lire également en page 46.

repères

Le film de la journée

4 h 15 : départ d’une centaine de salariés de l’usine Federal Mogul de Chasseneuil-du-Poitou en direction de Paris.
9 h : arrivée dans les bouchons parisiens.
10 h : à Billancourt, les passagers des deux bus retrouvent les seize coureurs et leurs accompagnateurs, partis lundi de la Vienne.
10 h 40 : le cortège, escorté par la police, arrive devant le siège de Federal Mogul After Market, la filiale commerciale de la multinationale.
11 h 30 : devant le siège de Renault, les grévistes donnent de la voix. Une délégation est reçue.
13 h : la délégation ressort ; sans réelle avancée. Tout le monde remonte dans le bus, en direction de l’usine d’Orléans.
21 h 30 : les manifestants attendent toujours une réponse de la direction.

Laurent Favreuille, Nouvelle République, 11 juillet 2014

[Brésil] Suite de la chronologie des luttes contre la FIFA

Brésil: Suite de la chronologie des luttes contre la FIFA

La Coupe du monde de la FIFA se termine dans une dizaine de jours. Depuis le match d’ouverture le 12 juin dernier (et même avant…), pas une journée au Brésil ne se passe sans son lot de contestation et de révolte. Les épisodes passés, et à venir, sont à découvrir ici. Ci-dessous, vous trouverez la chronologie pour la période du 26 juin au 2 juillet 2014.

La suite sur squat.net

[Poitiers] Grève des salariéEs des piscines

poissons

Les piscines fermées hier

Portes closes hier devant les piscines de la Ganterie, Bel-Air et de la Pépinière. La CGT dépose un nouveau préavis de grève pour les week-ends de juillet.

Ils sont nombreux à s’être cassé le nez devant la baie vitrée du centre aquatique de la Pépinière hier ! « J’étais venue me baigner et je trouve porte close », dit une dame. Après avoir lu les explications affichées sur la grande baie vitrée, elle n’accuse personne. Deux feuilles étaient collées. Un mot – bref – de Grand Poitiers pour indiquer que la piscine est fermée en raison d’un « mouvement de grève national ». Juste à côté, le syndicat CGT explique que la grève a été lancée pour obtenir une « revalorisation du travail du dimanche. La gêne occasionnée n’incombe pas au syndicat CGT ni au personnel. Il suffirait aux élus de Grand Poitiers de prendre en compte ces légitimes revendications. »

Le mouvement a débuté le week-end des 7 et 8 juin. Il est reconduit tous les week-ends. Avec succès : samedi deux piscines sur trois étaient fermées ; hier elles l’étaient toutes : la Ganterie, Bel-Air (Tournesol) et le centre aquatique de la Pépinière. Compte tenu des impératifs de sécurité, il suffit qu’il n’y ait qu’un surveillant de baignade, par exemple, quand ils devraient être deux pour que la piscine reste fermée.
La CGT a lancé l’appel à la grève alors que se profilent en décembre des élections professionnelles. Les autres syndicats, FO et CFDT, ne participent pas au mouvement. Ce samedi, le syndicat CGT a déposé un nouveau préavis pour tous les week-ends de juillet dans l’ensemble des équipements sportifs de Grand Poitiers. Outre la revalorisation « immédiate » des conditions de rémunérations les dimanches et les jours fériés, il demande un réexamen des conditions d’obtention de l’agrément de carrière pour les maîtres nageurs sauveteurs, la prise en compte de la pénibilité du travail en piscine du fait de la présence de chlore, du fait du bruit, de la station debout et des horaires décalées… Les élus de Grand Poitiers devraient profiter de la conférence de presse préalable au conseil municipal de ce lundi 18 h pour s’exprimer.

Jean-Jacques Boissonneau, Nouvelle République, 30 juin 2014
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NdPN : Mise à jour 1er juillet 2014 : la mairie contre-attaque, en invoquant les pauvres enfants qui ne partent pas en vacances…

“ Il faut penser aux enfants qui ne partent pas en vacances ”, dit Alain Claeys. Francis Chalard : “ Nous n’ignorons pas les contraintes des maîtres nageurs ”.

Cinq maîtres nageurs sauveteurs ont fait grève dimanche ainsi que quatre personnels techniques. La communauté d’agglomération emploie 27 MNS. Le mouvement a commencé le 7 juin et pourrait se durcir : le syndicat CGT des personnels territoriaux l’a reconduit pour les week-ends de juillet.

Jusqu’à présent (NR d’hier), les élus ne s’étaient pas exprimés. Alain Claeys et Francis Chalard, l’ont fait hier. Le président de Grand Poitiers pour inviter les grévistes « à penser aux enfants qui ne partent pas en vacances et sont doublement pénalisés s’ils trouvent portes closes devant les piscines les week-ends d’été ».

«  Le travail dominical déjà pris en compte  »

Francis Chalard pour rappeler que le mouvement de grève est « national. Tout ce qui concerne le statut et la grille indiciaire dépasse les compétences de Grand Poitiers. »
« Sans vouloir remettre en cause le droit de grève, il faut dire que les MNS de Grand Poitiers sont rémunérés entre 1.850 et 2.800 € bruts par mois pour 200 jours de travail par an, dont un dimanche sur quatre. Ces salaires tiennent compte des contraintes particulières liées à leur métier et des dispositions statutaires de compensation du travail du dimanche. » Il ajoute : « Qu’à Poitiers, nous incluons un temps de préparation physique et pédagogique de 5 à 6 heures par semaine. Nous permettons un déroulement de carrière fluide et nous favorisons la mobilité professionnelle. Et nous renforçons la surveillance et les interventions sur les conditions de travail dans les piscines. »
Pour Francis Chalard, « il n’est pas correct » de revendiquer pour l’indemnité du dimanche, compte tenu du salaire et des conditions de travail des maîtres nageurs sauveteurs. « Ils savent que le travail du week-end fait partie de leur métier. » Un langage de fermeté au moment où les discussions semblent actuellement bloquées.

J.-J. B., Nouvelle République, 1er juillet 2014