Archives de catégorie : La rue grogne

[Poitiers] CIO : de l’information à « l’insertion »

Les CIO se sentent menacés

Trois Centres d’information et d’orientation (CIO) à Poitiers, Châtellerault, Montmorillon et une antenne à Loudun sont actuellement dans le giron de l’Éducation nationale. Avec les propositions de lois sur la décentralisation et la refondation de l’école, ces centres passeraient sous la tutelle des Régions, anéantissant l’actuelle cohérence nationale en terme d’orientation. Selon Béatrice Cossais et Véronique Thaens, représentantes (SNES-FSU) du personnel d’orientation au niveau du rectorat de Poitiers, c’est le contenu même de leur mission qui changerait du tout au tout. Et le mot « insertion » pourrait remplacer celui « d’orientation » et « d’accompagnement ».

Les personnels des CIO craignent également pour leur titre de psychologue (5 années après le bac) puisque leur spécialité ne figure plus dans les projets avancés par le gouvernement. De même qu’ils estiment que le transfert de compétences aux Régions de l’élaboration de la carte des formations professionnelles aurait un impact direct sur le choix des élèves, qui seraient du coup « mal » orientés.

Nouvelle République, 10 février 2013

[Limoges] Cinq cents manifestants pour défendre le TER Poitiers-Limoges

Cinq cents manifestants pour défendre le TER Poitiers-Limoges

Le cortège s’est formé devant la gare de Limoges ce matin. – (Photo NR, Jean-François Rullier)

Environ soixante-dix manifestants venus de la Vienne ont rejoint ce matin un cortège qui défile dans les rues de Limoges pour le TER et contre le TGV.

ACTUALISÉ A 12 H 08

Ils ont pris le train à Poitiers à 8 h 04, à Lussac-les-Châteaux à 8 h 34 et à Montmorillon à 8 h 43. Environ soixante-dix manifestants venus de la Vienne ont rejoint une manifestation qui rassemblait cinq cents personnes en milieu de matinée, aujourd’hui, dans les rues de Limoges. A l’appel, notamment, des associations Non à la LGV Poitiers-Limoges et TER d’Avenir.

« On assiste au sabotage et à la prise en otage des usagers du TER dans le cadre du projet de LGV entre Poitiers et Limoges avec la mise en place de nouveaux horaires qui n’ont aucun sens pour les utilisateurs », dénonce Nicolas Bourmeyster, le président de l’association Non à la LGV Poitiers-Limoges. « La LGV n’est pas un outil de développement économique. »

Emmenés par François Coutant, vice-présidente écologiste du conseil régional de Poitou-Charentes, les manifestants n’ont pas été reçus par le maire de Limoges et ni par le président du conseil régional du Limousin comme ils l’espéraient. « C’est inadmissible en démocratie », estime l’élue charentaise.

Les manifestants doivent donc reprendre le train plus tôt que prévu pour rentrer dans la Vienne.

Nouvelle République, 9 février 2013

NdPN : voir aussi ici.

Mise à jour : nouvel article de la Nouvelle République, ce 10 février 2013 :

 » C’est le TER des champs contre le TGV des villes « 

Hier matin, 500 manifestants contre la LGV Poitiers – Limoges ont battu le pavé dans la capitale de la porcelaine. Ils militent pour la modernisation du TER.

Il neige sur l’hôtel de ville de Limoges. Brandissant un haut-parleur, un porte-parole des manifestants pro-TER et anti-LGV Poitiers-Limoges tonne en haut des marches : « On ne sera pas reçu par Alain Rodet (ndlr : maire PS de Limoges), ni par le président de la Région Limousin. »

«  Il y a deux ans, Ségolène Royal nous avait payé le voyage  »

Au grand dam de l’élue écolo du Poitou-Charentes, Françoise Coutant (1), au premier rang. « Je trouve inadmissible de ne pas recevoir une délégation. On a le droit de ne pas être d’accord mais on doit pouvoir au moins exposer ses arguments pour échanger. Cette façon d’agir peu démocratique n’est pas très surprenante. » « On va continuer à se battre à Paris », promet le porte-parole. Ils sont 500 à tenter de se réchauffer, dont 70 débarqués en TER de Poitiers, dans le sillage de Nicolas Bourmeyster, président du collectif Non à la LGV Poitiers-Limoges, pour protester contre un projet « inutile et coûteux ». « Il y a deux ans, pour la même manif, Ségolène Royal nous avait payé le voyage », sourit-il. Cette fois, rien. Il a été demandé 10 € aux sympathisants, orphelins de Thierry Mesmin (2), cloué au lit par une grippe.

Revirement

C’est que la position de la présidente de Poitou-Charentes a bougé depuis. Bien qu’elle refuse toujours d’engager sa région financièrement, Ségolène Royal affiche désormais son soutien à la LGV. François Coutand a demandé des explications sur ce revirement : « Mme Royal indique qu’elle ne peut pas s’opposer au projet d’un collègue. » « On assiste au sabotage du train du quotidien et de la prise en otage des usagers du TER dans le cadre de la mise en place de la LGV, poursuit Nicolas Bourmeyster, chantre de l’intermodalité (3). Cette sorte de terrorisme régional appuie là où ça fait mal avec la mise en place d’horaires qui n’ont aucun sens pour les utilisateurs. Après, on viendra nous dire que personne ne prend le TER alors que c’est un outil de développement pour le ruralité. On veut dévaloriser la campagne. C’est le TER des champs contre le TGV des villes. »

(1) Vice-présidente du conseil régional en charge des transports. (2) Conseiller général PS du canton de Lussac et président de TER d’Avenir. (3) Utilisation de plusieurs modes de transport au cours d’un même déplacement.

en savoir plus

 » Freiner l’enquête d’utilité publique « 

Secrétaire du collectif non à la LVG Poitiers – Limoges, André Piteau, domicilié à Aslonnes, s’est chargé d’organiser ce déplacement en Haute-Vienne. « Ce voyage a permis de faire la liaison entre toutes les associations. C’est important au moment où Réseau Ferré de France remonte au créneau sans jamais nous fournir les arguments socio-économiques que nous lui demandons. Notre but, c’est de freiner l’enquête d’utilité publique. Des gens vivent en permanence avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête, c’est très difficile. »

Jean-François Rullier

[Poitiers] Rassemblement solidaire pour la famille Adamianov

Un rassemblement sympathique a eu lieu à la sortie de l’école Jean Mermoz, avec des enseignants, des enfants et des parents d’élèves. Gros tintamarre de casseroles (bravo les enfants) ! Quatre banderoles déployées, dont une de RESF 86 et la nôtre : « Notre révolte est sans frontières ».

Une bonne nouvelle ce soir : le papa est sorti du CRA du Mesnil-Amelot suite à la décision du tribunal administratif de casser la décision d’incarcération. Il est donc libre à cette heure et sur le chemin du retour. La lutte paye. Restons vigilant-e-s.

Pavillon Noir

[Châtellerault] Les locataires de la  » T8  » ne veulent pas partir

Les locataires de la  » T8  » ne veulent pas partir !

Martine Pompey (à g.) et Pierrette Reau ont appris la décision dans la presse.

Les habitants de la “ T8 ”, à la Plaine d’Ozon, ne veulent pas qu’on démolisse leur immeuble en bord de Vienne. L’amicale des locataires se mobilise.

Les habitants de la « T8 » à Ozon, ne sont pas, mais alors vraiment pas contents ! C’est par la presse que les 70 familles assurent avoir découvert la démolition de leur immeuble (notre édition du 25 janvier). Pas terrible.

Dans le cadre d’un avenant à la convention de rénovation urbaine, deux nouveaux bâtiments vont être détruits. En l’occurrence, le B10, rue Charles Péguy, et donc la T8, rue Charles-Cros. « Les locataires de la tour ont appris qu’on avait décidé pour eux de démolir leur habitat. Une réunion préalable avait au moins eu lieu avant pour les locataires du B10 », souligne l’amicale des locataires d’Ozon, affiliée à la Confédération nationale du logement (CNL). Ça, c’est pour la forme.

«  Les pauvres n’auraient pas droit à la vue sur la Vienne ?  »

Sur le fond, l’amicale dénonce haut et fort cette décision. « Au départ, Habitat 86 (le propriétaire) n’est pas d’accord pour détruire la T8, affirme la présidente Martine Pompey. C’est le maire et l’Anru qui veulent la raser ! » « Rien ne justifie cette démolition, coûteuse, sauf l’aspect esthétique en entrée de ville, explique de son côté Pierrette Reau, présidente de la CNL 86. La T8 ne connaît pas de vacance et répond parfaitement au rôle d’un bailleur social avec des loyers modérés et un confort correct. » Pierrette Reau met d’ailleurs en doute la réalité des constructions privées annoncées à la place, alors que l’association Foncière Logement vient par exemple d’indiquer la suspension de son projet de 35 logements. Surtout, l’amicale se demande bien où seront relogées les familles ? Martine Pompey : « Dans la T8, on a des appartements de toute beauté à des loyers abordables. Il y a des gens là depuis 30 ans et qui ont investi dedans. Et on va nous dire que notre tour elle gêne ? Alors, les pauvres, ils n’auraient pas droit à la vue sur la Vienne ? ». Selon l’association, un rendez-vous est programmé le 14 février avec le maire. En tout état de cause, l’amicale envisage une pétition comme en 2006 lorsque l’Anru lorgnait sur la T8 et que 240 signatures avaient été envoyées au ministre Borloo !

Franck Bastard, Nouvelle République, 8 février 2013

[Poitiers] Ces horaires qui font grogner les usagers du TER

NdPN : les usager-e-s de la ligne TER Poitiers-Limoges remettent ça, pour protester contre la suppression de rames TER (qui prépare à l’évidence le terrain pour le projet de LGV…)

Ces horaires qui font grogner les usagers du TER

Hier, les usagers du TER Limoges-Poitiers ont manifesté contre les changements d’horaires décidés en décembre et les suppressions de dessertes locales.

Ils ne craignent ni le froid, ni la pluie, surtout lorsqu’il s’agit de défendre leurs intérêts dans une lutte qui semble perdue d’avance. Les usagers poitevins de la ligne TER Limoges-Poitiers ont manifesté leur mécontentement hier sur le quai de la gare de Poitiers. Une grogne qui dénonce les changements d’horaires « subis depuis décembre 2012 ».

«  Pas de train après 18 h 04  »

Certains d’entre eux ont pris symboliquement le train de Mignaloux-Beauvoir à 15 h 09 pour arriver à Poitiers 15 h 20. Thierry Mesmin, maire de Persac, président de la communauté de commune du Lussacois, conseiller général du canton de Lussac et président de l’association TER d’avenir, a été du voyage. « Nous pointons du doigt l’inadéquation complète des nouveaux horaires de train qui n’offrent plus de correspondances satisfaisantes pour les usagers », déplore Thierry Mesmin avant d’ajouter, « on remet des véhicules sur la route alors que l’objectif est de développer les transports collectifs. Or le train en est un auquel on est particulièrement attaché parce qu’il correspond à un véritable besoin de la population qui l’utilise très fortement ». Romain Papuchon du collectif des usagers de la ligne TER Limoges-Poitiers n’en démord pas. « Ces changements d’horaires posent problème à ceux qui ont des enfants, car le seul aller du matin à Mignaloux est à 8 h 00. Et après 18 h 04, il n’y a plus de trains donc les usagers ne peuvent plus rentrer chez eux », dénonce-t-il.

Prévenus une semaine avant

Deux allers le matin et un retour le soir ont été supprimés pour la correspondance de Mignaloux-Beauvoir tandis qu’à Lathus, plus aucun train ne passe. « Nous avons été prévenus de ces nouveaux horaires une semaine avant le changement et encore ! C’était un agent dans le train qui nous l’a dit. Sur le site de TER Poitou-Charentes, il n’y avait rien d’indiqué », révèle Romain Papuchon. Ce qu’ils souhaitent ? La réhabilitation de certaines gares et de meilleurs horaires. Une seconde manifestation est prévue samedi 9 février à 9 h 30, à la gare de Limoges Bénédictins.

Aurore Ymonnet, Nouvelle République, 6 février 2013