Archives de catégorie : La rue grogne

[Châtellerault] Classe menacée, mobilisation

Classe menacée à Littré : les parents se mobilisent

Les parents d’élèves de l’école Littré-Lakanal à Ozon se mobilisent pour garder les trois classes de CP de l’établissement à la rentrée prochaine.

Les parents d’élèves ont fait signer une pétition hier devant l’école, où ils ont accroché des banderoles pour dire non à la fermeture de classe prévue.

Les parents d’élèves de l’école Littré-Lakanal à Ozon n’ont pas attendu longtemps avant de réagir à la fermeture d’une des trois classes de CP de l’établissement prévue à la rentrée prochaine. Hier, dès le lendemain de l’annonce faite par l’Inspection académique, ils ont lancé une pétition pour demander son maintien.

«  On n’a pas envie d’en faire de futurs chômeurs !  »

Selon les parents d’élèves, les élèves de CP sont actuellement une vingtaine par classe. Et la fermeture d’une classe provoquerait une « surcharge » dans les deux classes restantes. « On est en Zep (NDLR : Zone d’éducation prioritaire) et ils peuvent faire un effort par rapport à ça, souligne Naima Chabai, représentante des parents d’élèves. Les quartiers défavorisés ont davantage besoin d’aide. » « Il faut absolument faire quelque chose pour eux, la rejoint Bachir Ibrir, un autre représentant des parents d’élèves. On n’a pas envie d’en faire de futurs chômeurs ! » Les parents d’élèves s’étonnent par ailleurs qu’il n’y ait encore eu aucune réaction de la part des élus. Après avoir eu l’adjointe à l’Éducation Anne-Florence Bourat au téléphone, on comprend pourquoi… « On va passer à un taux moyen sur l’école de vingt par classe après la fermeture. Quand on connaît les critères de l’Éducation nationale, c’est un taux encore acceptable. On regrette toujours la fermeture d’une classe, mais on n’a pas vraiment les moyens de s’y opposer. » Pour obtenir gain de cause, les parents d’élèves ne pourront compter que sur eux-mêmes.

Nouvelle République, Alain Grimperelle, 30 mars 2012

[Poitiers] LIBEREZ KEVIN !

400 pour défendre Kevin

Environ 400 personnes, militants et lycéens mêlés, ont bruyamment manifesté hier en centre-ville pour défendre la cause de Kevin, menacé d’expulsion.

Au Congo, il ne connaît personne. On est venu en France il y a six ans parce que son père a été assassiné là-bas. S’il y repart, ce sera une catastrophe… Chantal Kimpéfé retient difficilement ses larmes. Sur les marches de l’hôtel de ville, la mère de Kevin témoigne brièvement.

« Il a construit sa vie ici »

Ils sont venus nombreux pour défendre la cause de son fils, élève de 19 ans du lycée Kyoto arrêté dimanche sur un terrain de foot de Saint-Eloi et menacé d’expulsion vers le Congo pour de précédentes condamnations (voir Centre Presse d’hier): environ 400 personnes, militants associatifs ou politiques et élèves du lycée Kyoto (1), sont rassemblées dès 17h30 devant la préfecture. « Il a fait des bêtises quand il avait 15 ans, mais la double-peine a été supprimée! » tonne Yves Judde, de la Cimade. Plusieurs élèves du lycée Kyoto, dont certains font partie de la classe de Kevin, témoignent spontanément: « Il est très bien intégré, on n’a pas le droit de l’expulser à deux mois du bac! » lance Chloé. « C’est quelqu’un de gentil, de travailleur, explique Maxime. On l’a vraiment vu évoluer: il a construit sa vie ici et visait maintenant un BTS hôtellerie. » Pauline a eu Kevin au téléphone mardi soir: « Il doit être jugé jeudi matin, il attend au centre de rétention dans des conditions très difficiles. » Sa situation suscite en tout cas une vraie mobilisation chez ses camarades. Hier, la plupart des jeunes de Saint-Eloi ont prolongé la manifestation pendant deux bonnes heures au fil d’un défilé qui aura fait plusieurs haltes, notamment devant le commissariat et face à la gare, dans un climat parfois un peu tendu avec les forces de l’ordre.

Aux cris de « Libérez Kevin », une partie des manifestants a fait une halte devant les grilles fermées du commissariat. fdelage

Aujourd’hui, devrait se jouer le destin de Kevin Kimpéfé. Au terme d’une audience qui décidera s’il retourne au Congo. Ou prépare son baccalauréat en France.

(1) Le conseil d’administration du lycée Kyoto s’est fendu hier d’une motion soulignant le « parcours d’insertion positif » de Kevin.

Centre Presse, Frédéric Delâge, 29 mars 2012

ndPN : dès le début de la manif, flics en nombre ; grosses intimidations policières, menaces et insultes à l’adresse des jeunes manifestants ; à la fin de la manif, alors qu’elle se dispersait dans le calme, deux arrestations. Communiqué à venir du comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux.

Mise à jour : deux articles dans la Nouvelle République :

Deux heures de manif agitée pour soutenir Kevin

Plusieurs centaines de personnes ont manifesté, hier soir, dans la ville pour marquer leur soutien au lycéen de Kyoto menacé d’expulsion.

Après un rassemblement devant la mairie et la préfecture, des jeunes se sont retrouvés devant le commissariat aux cris de « Libérez Kevin ».

Après la stupeur avant-hier au lycée Kyoto à l’annonce de l’arrestation de Kevin Kimpéfé, 19 ans, puis de son transfert au centre de rétention administrative du Mesnil-Amelot en région parisienne, la température est montée d’un cran, hier après-midi, dans le centre-ville. A l’appel de ses amis, d’associations de défense des sans-papiers, de syndicats et de mouvements politiques, quatre à cinq cents personnes se sont retrouvées en soirée devant la préfecture puis, devant la mairie. Avant d’entamer, pour certains, un long périple qui les a menés du commissariat jusqu’à la gare SNCF.

Liberté ! Liberté ! Liberté !

« Kevin, on l’a vu évoluer, maintenant c’est une crème, très travailleur, très impliqué », expliquent à l’envi ses camarades lycéens. « Il a fait des conneries ? Mais il a été condamné à du sursis et du travail d’intérêt général et il a déjà payé. Ne lui infligeons pas la double peine ! » lancent des organisations comme la Cimade. « Ce ne sont pas les sans-papiers qui sont dangereux, ce sont les sans-papiers qui sont en danger », lance le collectif contre les expulsions. « Que ferait Kevin seul là-bas ? Son père a été assassiné par Kabila. Il y a eu 8 millions de morts chez nous », sanglote Chantal, la mère du jeune homme. Les jeunes du quartier de Saint-Eloi, venus en nombre pour défendre un des leurs, veulent montrer leur colère. Bruyamment. Pour eux, il faut libérer Kevin. « Liberté ! Liberté ! Liberté ! », scandent-ils en courant dans les rues, sous les yeux d’une police parfois, elle aussi, au bord de la rupture… Vers 20 h, les jeunes manifestants se retrouvent place d’Armes avant de se séparer et de regagner leur quartier en autobus. Ce matin, Kevin doit être fixé sur son sort, au terme d’une audience qui peut le « rendre » à son pays d’origine ou lui donner le droit de rester sur le territoire national. Dans deux mois peut-être, il passe le baccalauréat.

Nouvelle République, Jean-Michel Gouin, 29 mars 2012

Poitiers: deux mineurs arrêtés après la manifestation de soutien à Kevin

Deux mineurs de 15 et 17 ans ont été arrêtés, hier soir, après la manifestation de soutien à un élève de 19 ans du lycée de Kyoto qui risque l’expulsion. Ils sont soupçonnnés d’avoir commis des dégradations durant la manifestation qui avait été marquée par de brusques montées de tension heri soir. Il n’y a pas eu d’incidents signalés au cours de la nuit dans le quartier de Saint-Eloi fréquenté par les copains de Kevin, contrairement aux craintes exprimées hier au vu du déroulement de la manifestation. La justice devrait statuer aujourd’hui sur un recours présenté par les défenseurs de Kevin qui contestent la légalité de sa rétention administrative au Mesnil-Amelot. La vigilance a été renforcée pour prévenir tout dérapage si une décision défavorable était rendue.

Nouvelle République, 29 mars 2012

ndPN : aucune « dégradation » n’a été commise, toutes les personnes présentes dans la manif pouvant en témoigner ; il ne s’agit là que d’un prétexte de la police pour tenter de justifier ces arrestations arbitraires. Les manifestant-e-s n’ont pas cédé aux provocations policières, faisant preuve à la fois de détermination et de sang-froid. Solidarité avec Kévin et avec les deux manifestants arrêtés !

Mise à jour (2) : Le tribunal a confirmé la validité de l’OQTF, Kevin doit voir le JLD qui statuera sur la validité de la rétention administrative.

[Poitiers] Colère contre les suppressions de classes et de postes de rased

ndPN : Hier à Poitiers a eu lieu une manif de protestation contre les suppressions de classes et de postes de rased, suite à la carte scolaire. Les représentant-e-s des personnels, de parents d’élèves et des élus de communes rurales ont boycotté le CDEN. De nombreux-euses parent-e-s d’élèves étaient venu-e-s des communes rurales du Sud-Vienne impactées par la carte scolaire, avec banderolles et t-shirts colorés.

Manifestation à Poitiers pour défendre les écoles rurales

Plusieurs centaines de personnes ont manifesté, mercredi après-midi, dans les rues de Poitiers, à l’heure même où devait se tenir le conseil départemental de l’Education nationale.

Les représentants des personnels, des parents d’élèves et des élus ont boycotté la réunion du CDEN qui devait se tenir ce mercredi après-midi pour protester contre la carte scolaire annoncée la veille au soi. Elle prévoit la suppression de treize postes d’enseignants dans le premier degré à la rentrée 2012, essentiellement dans les réseaux d’aide spécialisée RASED.

Dans les rangs des manifestants, se trouvaient de nombreux parents venus des communes rurales (Saint-Germain, Adriers, Lussac-lès-Châteaux, La Chapelle-Viviers) où des classes devront fermer en septembre prochain. Une décision qu’ils comprennnent d’autant moins que le directeur d’académie a consenti quelques exceptions au titre de l’aménagement du territoire, notamment à Millac où deux classes sont maintenues pour 20 écoliers.

Une délégation de manfiestants devaient être reçue à 17 h à l’inspection académique de la Vienne. Quoi qu’il arrive à présent, le CDEN se réunira de nouveau la semaine prochaine pour adopter la carte scolaire 2012.

Écoles : consternation à Lussac et Adriers

La carte scolaire arrêtée mardi soir entérine les fermetures redoutées  à Lussac-les-Châteaux et Adriers. Millac est épargnée de justesse.

Le couperet est tombé mardi soir sur deux classes du Montmorillonnais. La mobilisation des parents d’élèves de Lussac-les-Châteaux et Adriers n’a pas suffi à renverser la vapeur.

L’école d’Adriers va perdre une de ses trois classes, avec pour effet de répartir la cinquantaine d’écoliers de maternelle et primaire sur deux classes. « Je suis dégoûtée » disait hier matin une maman croisée dans le village. « Mardi, nous avions espoir d’obtenir gain de cause, avec la médiatisation de notre action », explique Katia Robuchon, présidente des parents d’élèves. Ils avaient installé des moutons dans l’entrée de la cour de récréation. L’inspection d’académie leur répond par la baisse des effectifs constatée depuis quatre ans, qui rend inéluctable le passage à deux classes : « Je suis très inquiète pour la qualité de l’apprentissage, poursuit la présidente, qui voit se profiler le déclin accéléré de l’école : des parents préféreront scolariser leurs enfants à l’Isle-Jourdain, quitte à faire des kilomètres. » « Écœuré, désabusé, j’en aurais pleuré lorsque je l’ai appris, confie le maire, Philippe Rose. Mais les parents d’élèves m’ont appelé pour organiser une réunion ce soir. On a un genou à terre mais on va continuer à combattre. Nous recevons des messages d’encouragement et notre pétition ». A Lussac-les-Châteaux, l’annonce de la fermeture d’une classe à l’école maternelle Jean-Rostand a été accueillie avec la même consternation et la même détermination. « Le combat doit continuer quand même. Lundi, nous organisons un pique-nique géant sur la place de la maternelle, à 18 h 30, pour tout le monde, déclare Véronique Drouot, vice-présidente des parents d’élèves. Symboliquement, nous délimiterons deux espaces, où se tiendront 30 élèves, afin de bien faire visualiser ce qu’est une classe surchargée ».

Une maman de Lussac : «  Je suis effondrée  »

« Je suis effondrée » explique Delphine : sa fille sera en grande section à la rentrée, dans une classe trop chargée. Son plus jeune fils, qui n’aura pas encore trois ans, ne pourra pas intégrer l’établissement. Annie Lagrange, maire de Lussac-les-Châteaux, est très ferme dans ses propos : « je suis désolée, vraiment désolée de cette décision. Trente élèves par classe en maternelle, c’est totalement inadmissible, je regrette cette vision à l’année, et pas sur le long terme ». Le maire garde toutefois un espoir : « le rectorat nous a assuré que l’école sera sous surveillance soutenue : si un effectif croissant est constaté, la classe sera rouverte ». Quant aux soucis de garde pour les enfants dont les parents travaillent, « j’assure tous les parents et enseignants de mon soutien total, mais nous ne pouvons rien faire de plus ».

Aide aux élèves en difficulté : mobilisation

Al’initiative de l’association des parents d’élèves de l’école Jean-Mermoz, une distribution de tracts était organisée, hier, mercredi matin au carrefour de l’avenue de Nantes, de la rue Condorcet et de la rue de Quinçay. « Nous avons contacté les écoles de Poitiers-Ouest, Montmidi, la Grange-Saint-Pierre, Condorcet et Paul-Fort, a indiqué Michaela Horrault, de l’APE Jean-Mermoz. Comme d’autres dans le département, nos écoles sont très impactées par les mesures annoncées par l’inspection d’académie. »

Sur le seul secteur de Poitiers-Ouest, un poste de maître G est menacé. Il fait partie du Réseau d’aide spécialisé aux élèves en difficulté (RASED), dont l’école de rattachement est Jean-Mermoz. Il travaille plus particulièrement sur le comportement des enfants, en complément de l’action du maître E, qui intervient sur les apprentissages, et de la psychologue scolaire. Sylvie Treillon, dont le poste est menacé : « C’est un véritable champ de ruines. Une attaque frontale contre le réseau d’aide aux enfants en difficulté. » Hier matin, les parents et quelques enseignants, ont distribué des tracts aux automobilistes. Sans interrompre la circulation.

Soutien de la majorité du conseil municipal

Lundi soir en conseil municipal, Laurence Vallois-Rouet, adjointe aux affaires scolaires, avait pris, d’entrée, la parole pour dénoncer les six suppressions de postes du RASED à Poitiers, sur les treize de la Vienne. « Ce sont les quartiers où les besoins sont les plus criants qui sont les plus touchés : Trois-Cités et Poitiers-Sud. Pour justifier sa décision, l’inspection académique met en avant que l’aide personnalisée peut suppléer au travail des RASED. C’est totalement hypocrite : les RASED ont des compétences spécialisées que n’ont pas leurs collègues enseignants. » Pour les élus communistes, Anne Joulain a dénoncé la mise à l’encan du « seul dispositif gratuit d’aides spécialisées et psychologiques au sein de l’école ». Claude Thibault, au nom des Verts, a souligné le rôle fondamental des RASED pour lutter contre les inégalités. Stéphane Braconnier, porte-parole du groupe UMP et, Serge Rouquette (Nouveau-Centre) ont quitté la salle du conseil au moment où Michaela Horrault prenait la parole devant les élus. Le maire n’avait pas encore officiellement ouvert la séance.

Nouvelle République, 29 mars 2012

Ce n’est pas une crise, c’est le capitalisme !

« If I can’t dance I don’t want to be in your revolution » – Emma Goldman

Le capitalisme, rapport social de domination, se combat aussi en vivant la contestation par l’amour, la fête et le jeu.

C’est ce que nous rappellent ces femmes et ces hommes, en Espagne, qui entrent dans des supermarchés, des banques et des sièges d’entreprises prédatrices.

Qu’on comprenne ou non l’espagnol, ça fait du bien !

[Poitiers] Mobilisation du lycée de Kyoto pour Kévin, retenu au Mesnil-Amelot

Un lycéen expulsable à cause de son casier

Poitiers.   Un élève de 19 ans du lycée de Kyoto, plombé par son casier judiciaire, est en passe d’être expulsé vers le Congo. Ses camarades se mobilisent.

Dimanche 18 h. Un groupe de jeunes joue au foot sur un terrain du quartier de Saint-Eloi. Une patrouille de police arrive. Elle avise l’un des joueurs, Kévin Kimpéfé, invité à décliner son identité. Il est alors embarqué et placé en garde à vue pour infraction à la législation sur les étrangers.

La préfecture rédige dans la foulée une obligation de quitter le territoire à son encontre (OQTF). Le jeune homme de 19 ans est alors emmené au centre de rétention administrative du Mesnil-Amelot en région parisienne. Il risque l’expulsion vers son pays de naissance, la République démocratique du Congo.

Un bon dossier scolaire plombé par le casier judiciaire

Lundi, sa mère prévient son lycée où la mobilisation a pris de l’ampleur, hier. A 14 h, un rassemblement était organisé dans l’enceinte du lycée pour « informer tous les élèves de ce qui se passait », indique une lycéenne. Et pour relayer l’appel au rassemblement prévu ce soir, à 17 h 30, devant la préfecture. « Normalement, il ne pouvait plus faire l’objet d’une rétention, son OQTF était trop ancienne, explique son avocate, Céline Bonneau. Ils l’ont d’abord placé en garde à vue et, après, ils lui ont fait une OQTF toute neuve. Un recours a été déposé pour contester la mesure. Il devrait être débattu, ce mercredi ou jeudi. » Arrivé en France en août 2006, Kévin est scolarisé au lycée de Kyoto depuis 2008. « Il est inscrit en bac pro hôtellerie. Il suit un parcours tout à fait normal, il est très impliqué dans sa scolarité », relève le proviseur, Alain Zenou. La préfecture, elle regarde du côté pénal et vers le casier judiciaire du jeune homme. Alors qu’il était mineur, le tribunal pour enfant l’avait condamné avec d’autres pour une affaire de violences contre un apprenti boulanger agressé à coups de marteau en mai 2010. Juste après ses 18 ans, en décembre 2010, Kévin dépose une demande de titre de séjour, refusée par la préfecture le 31 décembre 2010 au vu de cette condamnation (1). En plus, trois jours plus tôt, le jeune homme était arrêté avec cinq copains, tous soupçonnés d’avoir fabriqué des cocktails Molotov pour en découdre avec une autre bande. Ils avaient été condamnés en février 2011, une peine confirmée en appel en septembre dernier. « Pour nous, ce n’est pas ce qui s’appelle répondre aux critères d’une bonne intégration. C’est la raison pour laquelle le titre de séjour lui avait été refusé, indique le secrétaire général de la préfecture. On avait donné la priorité à la procédure pénale. C’est pour cela que la première OQTF n’avait pas été exécutée. » Pour l’avocate de Kévin, l’argument ne tient pas au regard de son parcours scolaire : « Il était très jeune quand c’est arrivé. En plus, il avait simplement été condamné à du sursis et à des travaux d’intérêt général. » « Il devait passer son bac dans deux mois. C’est pas normal », relevaient ses camarades, hier, descendus en nombre écouter l’appel à la mobilisation. La présence de nombreux lycéens est attendue aujourd’hui pour le rassemblement de protestation.

(1) Il a fait l’objet de huit procédures judiciaires, dont quatre jugées et deux classées, précise une source judiciaire, pour des faits de destruction de biens menaces et chantage…

Nouvelle République, Emmanuel Coupaye, 28 mars 2012

ndPN : merci à la Nouvelle Répugnante de relayer le discours de la préfecture, mais on n’en a rien à battre de ce « casier » ni de ces « critères d’une bonne intégration » ! Kévin vit en France depuis six ans, c’est là qu’il a ses attaches et c’est là qu’il veut vivre, et la solidarité de ses camarades du lycée en témoigne. Sa rétention est ignoble, elle est injustifiable. Régularisation de Kévin et de toutes les personnes expulsables ! Rassemblement solidaire  aujourd’hui mercredi à 17H30 devant la préfecture, à l’appel de plusieurs collectifs solidaires avec les sans-papiers.