A Poitiers comme ailleurs, non aux OGM et à l’agriculture capitaliste !

NdPN : belles mobilisations un peu partout hier et aujourd’hui, face aux accords de libre échange atlantique actuellement négociés, et face à l’hypocrisie des gouvernements (y compris français). Illustrations à Poitiers et ailleurs.

OGM : Greenpace se mobilise à Poitiers

Ce matin sur la place Notre Dame à Poitiers, Greenpeace, comme dans 16 autres villes en France, a mobilisé ses membres et tous les opposants aux OGM. L’objectif ? « Nous ne voulons des OGM ni dans nos champs, ni dans nos assiettes. Or, d’ici peu, un nouveau maïs OGM [NdPN : le pioneer 1507] pourrait être autorisé partout en Europe. Nous demandons au gouvernement de prendre des mesures immédiates pour interdire les cultures OGM en France », indique Raphaël Melin, coordinateur poitevin de l’association.

Nouvelle République, 18 janvier 2014

Maïs OGM : des militants occupent une usine de Monsanto

Une centaine de faucheurs volontaires occupent depuis 15h30 ce 17 janvier l’usine du groupe Monsanto à Trèbes (Languedoc-Roussillon). Selon les informations recueillies, une partie des militants sont sur les grues, d’autres se sont enchainés sur les toits. « Nous ne sortirons que lorsque le gouvernement nous aura assuré d’un nouveau moratoire sur le maïs OGM Mon810 », a déclaré Pascal Pavie, joint au téléphone par Basta !.

Le Conseil d’Etat a invalidé le 1er août dernier l’interdiction française de ce maïs, estimant que la France « n’avait pas apporté la preuve de l’urgence et d’une situation susceptible de présenter un risque important mettant en péril de façon manifeste la santé humaine, la santé animale ou l’environnement », rappelle l’association Inf’Ogm. Le lendemain de cette décision, les ministres de l’Agriculture et de l’Environnement s’étaient engagés à « maintenir le moratoire sur la mise en culture de semences OGM, afin de prévenir les risques environnementaux et économiques pour les autres cultures et l’apiculture », d’ici aux prochains semis. Mais « la saison des semis de maïs commence dans deux mois et aucun nouveau moratoire n’a été pris, poursuit Pascal Pavie. Nous craignons que les commandes de semences ne soient passées et que l’on nous mette devant le fait accompli. »

Le lieu choisi pour cette action est symbolique : Monsanto est le fabricant du maïs Mon810, et l’usine de Trèbes est l’un des plus grands sites d’Europe de production et de conditionnement des semences de maïs et de colza. Sur place, des faucheurs volontaires, des désobéissants, des militants de la Confédération paysanne et de la fédération Nature et progrès, assurent être prêts à passer la nuit sur place, sans violence, jusqu’à obtenir du gouvernement l’assurance d’un nouveau moratoire.

A lire, notre dossier sur le maïs OGM Mon810.

[Mise à jour] Les occupants ont été délogés par les gendarmes durant la nuit du 17 au 18 janvier.

Sophie, Chapelle, Bastamag, 17 janvier 2014

Allemagne: 30.000 manifestants à Berlin pour une agriculture plus verte

Quelque 30.000 personnes ont manifesté à Berlin samedi pour une agriculture plus respectueuse de l’environnement et contre l’accord de libre-échange en négociation entre les Etats-Unis et l’Union européenne, soupçonné de « nuire aux agriculteurs et aux consommateurs » européens.

Sous le soleil et dans une ambiance bon enfant, les manifestants, flanqués de 70 tracteurs, se sont rendus à la chancellerie pour réclamer la fin d’une « politique clientéliste en faveur de l’industrie agro-alimentaire ». Les organisateurs ont évoqué le chiffre de 30.000 manifestants.

Une centaine d’organisations et d’associations pro-environnementales et caritatives, mais aussi Attac et les labels d’agriculture biologique, avaient invité à manifester sous le slogan « ça nous gave! » en marge du Salon de l’agriculture de Berlin, l’un des plus grands du monde, qui se tient jusqu’au 26 janvier dans la capitale allemande et où se réunissaient samedi 72 ministres de l’Agriculture du monde entier.

« Ceux qui autorisent et subventionnent des élevages géants, qui misent sur l’export et le libre-échange et qui en plus songent à autoriser à la culture en Europe des plantes génétiquement modifiées laissent tomber leurs agriculteurs, et agissent contre les intérêts de consommateurs, animaux et environnement », a résumé dans un communiqué Jochen Fritz, l’un des organisateurs.

Les manifestants ont fustigé pêle-mêle les conditions d’élevage des animaux, les OGM et la concentration des terres agricoles aux mains de gros investisseurs, et réclamé une nourriture de meilleure qualité, un soutien plus actif aux jeunes agriculteurs, à l’agriculture biologique ou encore l’éradication de la faim dans le monde.

« La plus grande majorité des gens ne veulent pas de poulet chloré, de viande aux hormones et d’organismes génétiquement modifiés », a poursuivi M. Fritz. Selon les organisateurs, c’est toutefois exactement ce que les Européens trouveront dans leurs assiettes si l’accord de libre-échange actuellement négocié entre Washington et Bruxelles voit le jour.

AFP, 18 janvier 2014