[Poitiers] Les habitant-e-s contre les antennes-relais

Antennes-relais : Bel-Air veut être entendu

Après les Trois-Cités, les habitants de Bel-Air participaient hier à une réunion publique sur les antennes-relais. Ils veulent connaître les risques encourus.

A Poitiers-Ouest, cet immeuble de la rue des Frères-Morane pourrait être concerné par l'installation d'antennes-relais.

 A Poitiers-Ouest, cet immeuble de la rue des Frères-Morane pourrait être concerné par l’installation d’antennes-relais.

Comme aux Trois-Cités il y a quinze jours, la réunion publique qui s’est tenue hier soir à la Blaiserie, à l’initiative du bailleur social Logiparc, n’a pas permis de lever toutes les inquiétudes (lire NR du 11 janvier). Ces antennes de téléphonie mobile qui fleurissent sur les points hauts de la ville, demain sur la tour 8 de la rue des Frères-Morane, sont-elles dangereuses pour la santé des habitants ? Ici, c’est l’opérateur Free qui souhaiterait y installer ses antennes. « On sait bien que c’est un sujet très sensible et on ne veut pas faire n’importe quoi, précise la représentante de la société, mais on a besoin de s’implanter et on a besoin que ça marche. » Pour le président de Logiparc, Jean-François Macaire, « il faut trouver une solution qui permette à la fois une bonne couverture du réseau et la protection de la santé des gens ». La vingtaine d’habitants présente dans la salle ne l’entend pas tout à fait de cette oreille. Les remarques, plus que les questions, ne manquent pas. « Il n’est pas judicieux de poser une antenne au-dessus des logements », s’emporte un premier. « Pourquoi imposer à toute une population ce qui sera certainement un scandale de santé publique dans quelques années ! » assure un second. Au fond de la salle, des sanglots dans la voix, une mère de famille raconte qu’elle a un enfant souffrant de leucémie, qu’il y en a deux dans le quartier depuis deux ans… « J’ai peur, dit-elle, je sais qu’il faut des antennes mais rassurez-moi ! »

On fera des mesures

C’est Logiparc, le propriétaire de l’immeuble, qui tente une synthèse. Rien ne sera signé avec Free tant que celui-ci n’aura pas pris « un engagement de modération », à savoir le respect d’une norme de 0, 6 volt par mètre. Une autre réunion sera nécessaire pour refaire le point, à laquelle sera conviée l’Agence régionale de santé. Il faudra aussi faire des mesures régulières des champs électromagnétiques que l’on communiquera à tous. On se quitte sur ce dernier point. Rassurés, les habitants de Bel-Air ? Pas si sûr…

Nouvelle République, Jean-Michel Gouin, 25 janvier 2012