[Bâtisseurs de ruines] Vinci ne chercherait pas à s’acheter une virginité

En introduction du 10 e anniversaire de la Fondation Vinci Cité Jean-Michel Dédome a souligné que son groupe paye ses impôts en France.

Huit cent soixante-huit millions d’euros : c’est le montant en impôts que le puissant groupe Vinci aurait versé en France au terme de son dernier exercice comptable. C’est ce que Jean-Michel Dédome, le directeur régional de Vinci Énergie sur la région Ouest a annoncé la semaine dernière à Niort devant une quinzaine d’heureux bénéficiaires de la Fondation éponyme.

«  Notre action à la fondation est empreinte d’humanité  »

« Nous sommes au cœur des cités. Vous avez tous un jour ou l’autre vu un chantier dans votre ville ou votre commune réalisé par une des sociétés de notre groupe », a lancé le cadre dirigeant en introduction de ce qui devait fêter le 10e anniversaire de la Fondation « Vinci pour la Cité ». Parmi toutes ses industries fleurons dans le bâtiment, Vinci compte Eurovia ou encore ASF pour les Autoroutes du Sud de la France.

« Certains disent que nous nous achetons une virginité avec notre fondation. Or nous travaillons dans le monde entier et payons nos impôts en France. 868 millions d’euros cette année. Je connais notre président. Vinci n’a pas créé une fondation pour donner une virginité au groupe. L’idée part d’un sentiment profond. L’équipe de la fondation est empreinte d’humanité. »

Le groupe Vinci a été l’objet de vives critiques récemment à l’occasion de nouvelles enquêtes sur le prix réel des concessions autoroutières cédées en 2005 par l’État à Vinci à des prix très inférieurs à leur valeur réelle selon ces mêmes critiques. Jean-Michel Dédome n’a pas évoqué ce sujet. Il a surtout insisté sur le soutien de la fondation aux projets, via le monde économique social et solidaire, à la réinsertion des salariés en difficulté. Cette politique est maintenue pour les années à venir. L’entreprise thouarsaise Le Relais qui fabrique des palettes en bois et qui s’est fixé pour objectif d’offrir des postes de travail à des publics en difficulté d’insertion professionnelle a pu présenter ses projets à venir.

La Fondation Vinci pour la Cité possède un budget annuel de 2,5 millions d’euros et offre un soutien moyen de l’ordre de 18.000 euros par projet retenu chaque année.
Outre les fleurons de l’industrie mondiale que regroupe Vinci, Jean-Michel Dédome a souligné le réseau de PME modestes que son groupe rachète au fil des ans. Exemples : Fradin-Bretton à Bressuire qui parraine l’entreprise de réinsertion le Relais à Thouars.

Philippe Engerbeau, La Nouvelle République, 10 juillet 2012