[Caen] Expulsion du Mât Noir

[Caen] Expulsion du Mât Noir

Posted on 9 mars 2012 by juralib

Évacuation du Mât Noir, à Caen : retour sur trois mois de squat

Le squat de l’avenue de Creully, à Caen, a été évacué, ce vendredi matin, très tôt, par des policiers et des gendarmes. Retour sur trois mois de squat.

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Les faits

Depuis la mi-décembre, une vaste demeure en pierre du XIXe siècle, sur trois étages, située au 26 avenue de Creully, à Caen (près du Jardin des plantes), était occupée par des militants qui dénonçaient la spéculation immobilière…

Baptisé le Mât Noir, ce « squat politique autogéré » faisait l’objet, depuis plusieurs semaines, d’une ordonnance d’expulsion immédiate. Il a été évacué, ce vendredi matin, très tôt, par des policiers et des gendarmes. Selon le collectif, « trois personnes ont été interpellées, puis relâchées rapidement ». Elles seraient soupçonnées de « vol d’électricité », selon une source judiciaire.

Les squatteurs (Ndlr : dont certains étaient déjà à l’origine du squat Le Pavillon Noir, boulevard Raymond Poincaré, sur la rive droite de Caen, dont ils avaient été expulsés à l’été 2010) n’acceptaient pas, notamment, que « des grands financiers et promoteurs agencent nos cadres de vie à leur guise »…

La justice avait été saisie par l’association L’Arbalète, qui représente les intérêts de la congrégation religieuse Notre-Dame-de-la-Fidélité, basée à Douvres-la-Délivrande, et propriétaire des lieux, inoccupés depuis plusieurs années. Une plainte avait été déposée au commissariat de Caen, mais les squatteurs s’estimaient dans leur « bon droit », jugeant « insupportable » de voir des logements vides comme celui-ci, et ce, « depuis 2006 ! »

L’institut Saint-Joseph envisageait, un temps, de construire une école sur le site, mais le projet n’a jamais vu le jour.

Qui étaient ces squatteurs ?

Le collectif le Mât Noir regroupait environ 50 personnes. Il s’agissait « d’un rassemblement de personnes et de collectifs politiques réunis au sein d’une même entité autonome, afin de tenter une mise en pratique d’une critique globale de la société », décrivent-ils.

« Nous avions décidé d’occuper cette maison afin d’expérimenter collectivement des formes de vie plus libres (non marchandes et sans hiérarchie) et d’ouvrir des espaces de coordinations, de réflexions et de luttes, et ne plus payer de loyer (qui augmente de plus en plus comme la précarité) », poursuit un membre du collectif.

Ils dénoncent un monde « capitaliste, que ce soit par ses aspects économiques et sociaux de paupérisation de certaines classes en France, comme partout dans le monde ; ou encore par ses autres aspects oppressifs politiques, psychologiques, industriels, urbanistiques… et par ses répercussions sécuritaires et environnementales désastreuses ».

Ce squat de l’avenue de Creully, à Caen, était, pour eux, « un outil créé avec les moyens du bord arrachés à ce système, ouvrant des espaces et du temps pour réfléchir et lutter (…) S’y sont réunis divers collectifs qui luttent pour un monde émancipé de toutes oppressions dans lequel chacun avait réellement sa place et pouvait véritablement en jouir pleinement dans le respect de tous (Collectif radicalement anti-nucléaire, collectif médecine libertaire, assemblée libertaire, indignés…) ».

Des débats et des projections y ont été organisés (sur la révolte tunisienne, chilienne, sur le théâtre de l’opprimé indien…), et ce, « dans le but de développer un esprit critique, de donner des idées pratiques, d’informer, et de provoquer des liens entre les personnes », insistent-ils.

Des ateliers permanents (vélo, artistiques, repas partagés…) et des activités plus ponctuelles « ont aussi été mis en place dans l’objectif de se débrouiller, d’apprendre, de se détendre, de créer et de se rencontrer au maximum par soi-même, à notre manière, autrement que par la façon dont il nous est proposé habituellement de le faire dans telles ou telles institutions gérées par l’État et le capitalisme ».

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Comment réagissent-ils à cette expulsion ?

C’est « une tentative de nous bâillonner politiquement, mais d’autres espaces fleuriront, avec toujours ces mêmes convictions », annoncent-ils.

« Nous avons été évacués avant la fin de la trêve hivernale (…) Cette expulsion s’est faite à l’aide d’une compagnie de gardes mobiles, la Brigade anti-criminalité, la DCRI (anciennement Renseignements Généraux) et le tout sous l’œil d’une caméra afin d’enrichir les fichiers et d’intensifier le flicage. Les policiers n’ont pas hésité non plus à murer une maison avec les affaires des gens encore à l’intérieur », s’indignent-ils. (…)

« Une fois encore, l’État policier est intervenu pour protéger le sacro-saint droit de propriété » (…)

« Partout en France, des personnes ne correspondant pas au « bon » schéma du « bon » ordre social sont visées. Que ce soient les squats de sans-papiers, les squats politiques, les locations non payées faute d’argent, des yourtes posées sur des terrains. » (…)

« Partout en France, les lieux récupérés et permettant d’expérimenter d’autres rapports sociaux sont expulsés par des politiciens de gauche comme de droite. Nous ne laisserons pas faire et nous ne plierons pas face à la répression policière », écrivent-ils, annonçant une réunion, ce vendredi soir, « pour organiser la riposte ».

Et vous, qu’en pensez-vous ?

Visiblement, peu ou pas de personne dormait dans ce squat, cette nuit… Pour Boru, qui réagit sur notre site internet, il s’agit de « 148 chambres stupidement gâchées par des personnes qui jouent au squatteur et rentrent chez papa-maman le soir venu », écrit-il. « N’aurait-il pas été plus judicieux d’essayer de loger un maximum de famille ou de personne à la rue (…) Et ce, à l’heure où le problème des logements inoccupés et des personnes mises à la rue devient un réel problème de société ? », s’interroge-t-il.

Nore, « un sympathisant du Mât Noir qui parle en son nom », explique qu’il y avait « quelques étudiants ou non, mais aussi des chômeurs et précaires de tous âges, des salariés et des retraités, et quelques voisins qui passaient ».

Ouvrir un hôtel pour les sans-abri ? Cela n’a pas été fait, répond-il, toujours sur notre site internet : « tout d’abord parce que nous n’en avions pas les moyens (physiques, moraux, etc.) et ensuite parce que nous n’avons pas pour vocation d’apaiser le malaise social que le système capitaliste a crée, c’est lui-même que nous voulons abattre ». « Faire l’assistante sociale, serait, en terme révolutionnaire, contre-productif », estime-t-il.

Leur presse (Côté Caen, 9 mars 2012)


Le squat politique autogéré évacué du 26, avenue de Creully à Caen

Le squat politique autogéré qui s’était installé dans une ancienne école privé, 26, avenue de Creully à Caen, a été évacué ce matin par la police et un demi escadron et gendarmes mobiles. « Mais personne ne dormait au squat cette nuit », explique un des membre du collectif politique. Les Caennais avaient connu un autre squat appelé le Pavillon Noir, sur la Presqu’île, ainsi qu’à La Guérinière le long de la voie du tram.

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Leur presse (Ouest-France.fr, 9 mars 2012)

[Montréal] Répression brutale contre le mouvement étudiant

Depuis le 14 février dernier, un vaste de mouvement de grève secoue le secteur des études post-secondaires (collèges et universités) de la province de Québec. Ce mouvement de grève générale, mené principalement par une coalition de syndicats étudiants de gauche – la CLASSE (Coalition Large de l’Association pour une Solidarité Syndicale Étudiante) – a pour objectif immédiat d’annuler la récente hausse de 25 % des frais de scolarité décrétée par le gouvernement néolibéral québécois, la deuxième hausse du genre en 4 ans, après plus de 15 ans de gel des frais. Le mouvement compte présentement plus de 125 000 étudiant-e-s en grève illimitée et plusieurs votes de grève sont prévus dans les semaines à venir. De nombreuses manifestations massives rassemblant des milliers de personnes, ainsi que des actions de blocage ont été organisées, attirant de plus en plus de répression policière.

Le 7 mars dernier, la violence répressive a augmenté d’un cran, alors que près de mille personnes bloquaient un édifice du centre-ville de Montréal abritant à la fois les bureaux des loteries publiques (Loto-Québec), ainsi que ceux de la Conférence des recteurs d’université, organisation passablement réactionnaire qui s’est positionnée en faveur de la hausse des frais de scolarité. Sous un soleil radieux, environ 200 personnes ont investi l’intérieur du bâtiment, bloquant l’accès aux ascenseurs, alors que les autres occupaient les entrées et les rues adjacentes, érigeant une barricade à l’aide de grilles de métal pour bloquer la rue Sherbrooke (importante artère du centre-ville) et parer aux charges policières. L’escouade anti-émeute s’est ensuite rapidement déployée et a chargé la foule, frappant les manifestant-e-s à coup de matraque et de bouclier, les aspergeant de gaz irritant et lançant plusieurs grenades « assourdissantes ». L’un de ces engins, qui produit une détonation assourdissante en plus de projeter des fragments et du gaz irritant, a grièvement blessé un manifestant étudiant, qui a reçu des éclats à l’œil droit et a dû être hospitalisé d’urgence.

En date du 8 mars, il est présentement opéré pour un décollement de la rétine et risque de perdre l’usage de son œil. Apparemment, les policiers anti-émeute auraient volontairement retardé l’appel d’une ambulance après avoir constaté le résultat de leur « intervention ». De plus, trois autres personnes ont été blessées durant la charge et cinq ont été arrêtées.

Le soir même, vers 21h, un groupe d’environ 300 personnes s’est rassemblé au Square Berri, en réponse à l’attaque policière, et a pris la rue en scandant « Flics, Porcs, Assassins ! ». Arrivés devant le quartier général de la police municipale, quelques révolté-e-s ont tenté de défoncer les portes vitrées de l’édifice avec des barrières métalliques, avant d’être repoussé-e-s par une poignée de pacifistes autoritaires qui ont préféré jouer eux-mêmes le rôle de flics pour « préserver l’image du mouvement », s’attirant ainsi l’hostilité d’une bonne partie des gens présents, qui ne se sont pas gêné pour les engueuler vertement. Pourchassée par une force policière considérable, la manifestation a ensuite serpenté dans les rues du centre-ville avant de se disperser vers 22h, se soldant par deux arrestations et quelques vitres brisées.

Ces actions révoltantes – quoique malheureusement prévisibles – du Service de Police de la Ville de Montréal (SPVM) sont également à replacer dans le contexte plus large d’une montée de la violence policière et de la répression politique au KKKanada, comme l’illustrent l’arrestation de masse et la détention illégale de plus de mille manifestant-e-s lors du contre-sommet du G-20 à Toronto à l’été 2010, la création d’une escouade spéciale par la police de Montréal pour réprimer le mouvement anarchiste (escouade GAMMA), ainsi que les nombreux meurtres commis par des policiers. À ce chapitre, mentionnons notamment celui du jeune Freddy Villanueva en 2008, qui avait déclenché des émeutes dans le nord de Montréal, celui du sans-abri Mario Hamel et du travailleur hospitalier Patrick Limoges, à l’été 2011, l’un abattu en pleine rue durant une crise psychotique par des policiers qui le connaissaient par son nom et l’autre tué par une balle perdue lors du même événement. Depuis le début de l’année 2012, deux autres personnes en détresse ont été abattues par les flics de Montréal : Farshad Mohammadi, réfugié kurde iranien sans-abri et en proie à de graves troubles post-traumatiques, ainsi que Jean-François Nadreau, traversant une période sombre et accablé par des pensées suicidaires. Tous deux ont été abattus à bout portant après avoir tourné leur rage contre la police.

Autant de raisons qui rendent plus que jamais pertinente la traditionnelle manifestation du 15 mars, dans le cadre de la Journée internationale contre la brutalité policière, qui se tient cette année à Montréal sous le thème de la répression politique.
plus d’info > Collectif Opposé à la Brutalité Policière / Coalition Large de l’Association pour une Solidarité Syndicale Étudiante

Contra Info, 10 mars 2012

[86] Le travail c’est la santé

BUXEUIL Accident du travail

Un ouvrier du chantier de construction de la nouvelle maison de retraite de Buxeuil a chuté sur un parpaing hier vers 16 h au lieu-dit « Le Bourg ». Dès l’alerte donnée, les sapeurs-pompiers sont intervenus, ainsi que les gendarmes de la brigade territoriale des Ormes. Légèrement blessée à une jambe, la victime a été transportée au centre hospitalier Camille-Guérin de Châtellerault.

INGRANDES- SUR-VIENNE Blessé par une explosion

Un accident du travail s’est produit jeudi vers 8 h du matin à Ingrandes-sur-Vienne au sein de l’entreprise Hutchinson, qui conçoit et fabrique des pièces de carrosserie et pièces composites de semi-structure pour les marchés du transport, de l’aéronautique et de l’industrie.
Selon les gendarmes, un ouvrier de 49 ans était en train de procéder au « démoulage d’une pièce composite à l’aide d’air comprimé injecté dans le moule » quand « la surpression a entraîné la rupture des fixations et le moule a été projeté en hauteur ». « À la suite de la déflagration, il a chuté en arrière et sa tête a heurté un pilier en béton », expliquent-ils.
Dès l’alerte donnée, les sapeurs-pompiers sont intervenus, ainsi que les gendarmes de la brigade territoriale des Ormes. Souffrant d’une « plaie à la tête », il a été transporté au centre hospitalier Camille-Guérin de Châtellerault.

Nouvelle République, 10 mars 2012

[Poitiers] Le tribunal administratif rejette une dizaine de refus par la préfecture de titres de séjours

Problématique absence d’empreintes

Lors de son audience de jeudi, le tribunal administratif a de nouveau annulé une petite dizaine de décisions de la préfecture refusant d’accorder à des étrangers le titre de séjour qu’ils sollicitaient. Dans la plupart de ces cas, le tribunal donne raison aux requérants au nom du droit au respect de leur vie familiale, du droit d’être soigné pour une maladie grave ou tout simplement en raison de leur intégration déjà ancienne à la communauté.

Un dossier sort de l’ordinaire. Il s’agit de celui d’un ressortissant soudanais. Se présentant aux guichets pour solliciter un titre de séjour, cet homme de 27 ans s’est vu demander de bien vouloir, conformément à la loi, fournir ses empreintes digitales. Le premier essai n’ayant pas donné de résultats exploitables, le jeune homme s’est vu convoquer une deuxième fois. Avec à la clef des empreintes toujours aussi peu exploitables. Un troisième essai s’avère aussi peu concluant.
Pour la préfecture, il ne fait guère de doute que l’intéressé s’est volontairement mutilé pour empêcher tout prélèvement d’empreintes : on lui signifie donc que son dossier est rejeté. Mais devant le tribunal, le Soudanais aux doigts non identifiables verse une attestation d’un médecin parisien qui estime que le jeune homme n’a pas pu volontairement effacer les sillons de ses doigts. En revanche, l’explication qu’il fournit est tout à fait plausible : il aurait eu les doigts brûlés en manipulant sans gants des produits chimiques alors qu’il travaillait sur un chantier en Libye.
La préfecture s’est donc vu enjoindre de réexaminer le cas de ce sans-papiers.

Nouvelle République, 10 mars 2012

[Thouaré-sur-Loire] Recrutement d’un prof sur le leboncoin.fr

Un collège qui n’arrivait pas à recruter sauvé par une annonce sur leboncoin.fr

Un collège des environs de Nantes qui peinait à trouver un enseignant remplaçant au pied levé a déniché la perle rare après s’être résolu à mettre une annonce sur le site internet d’annonces entre particuliers leboncoin.fr, a-t-on appris vendredi.

« Il y avait une pénurie de professeurs de technologie, le rectorat comme Pôle emploi n’avaient aucun candidat à nous envoyer pour un remplacement qui devait commencer quelques jours après », a expliqué à l’AFP le principal du collège de Thouaré-sur-Loire (Loire-Atlantique), Alain Somveille, confirmant une information de Ouest-France.

« Avec l’annonce, en quelques jours, quatre personnes dont les profils pouvaient convenir ont répondu. Je les ai alors orientées vers le rectorat, la filière classique d’embauche, et c’est là qu’ils ont passé les entretiens », a-t-il précisé. 

Ces candidats avaient le profil et le niveau de compétence requis, équivalent aux professeurs de technologie titulaires mais, du fait de leur parcours, ils n’avaient pas spontanément pensé à postuler à l’Education nationale, a souligné le principal.

Quel que soit le canal de recrutement des enseignants, « quand leur candidature est validée, c’est qu’ils ont les compétences, qu’ils soient stagiaires, contractuels ou agrégés », a-t-il insisté.

Le rectorat de Nantes, interrogé par Ouest-France, a confirmé ce recrutement, qualifiant l’initiative d' »inhabituelle et très rare ». « Si le profil correspond aux critères, aux diplômes et aux compétences, le rectorat n’a aucune raison de refuser une telle candidature, qui permet aux élèves d’avoir un professeur », a souligné son service communication.

AFP, 9 mars 2012

ndPN : montage d’image copyleft PN