[Grasse] Manifestation suite aux procès de Hakim Ajimi

[Grasse 06]Manifestation suite aux procès de Hakim Ajimi

Une mani­fes­ta­tion de sou­tien est en cours sous les cris de « pas de jus­tice, pas de paix » dans les rues de la ville, alors que se déroule en ce moment même dans les locaux du tri­bu­nal la fin du procès.

Petit rappel : toute cette semaine a eu lieu le procès des flics ayant causé la mort d’Hakim AJIMI lors d’une inter­pel­la­tion poli­cière le 09 Mai 2008. Les per­son­nes sont dans la rue et refuse de rester au tri­bu­nal, scan­dant leur colère face au dérou­le­ment du procès ces der­niers jours.

Mascarade au tri­bu­nal de Grasse

A Grasse, tout au long de l’audience, le juge Robail a affi­ché ouver­te­ment sa conni­vence avec la police. Les faits sont pour­tant avérés : Abdelhakim AJIMI est mort d’un achar­ne­ment des poli­ciers sur sa per­sonne et d’un refus de lui porter secours. Tous les témoi­gna­ges sont édifiants. Les exper­ti­ses acca­blent les poli­ciers inculpés. Les procès ver­baux de ces der­niers sont contra­dic­toi­res, de même que leurs propos à la barre. Malgré tout, les poli­ciers béné­fi­cient de la com­plai­sance du tri­bu­nal. Le Procureur de la République, a pour­tant insisté sur la « res­pon­sa­bi­lité évidente des poli­ciers dans la mort d’Hakim » et a repris la qua­li­fi­ca­tion d’« inhu­ma­nité » mise en avant par la Commission Nationale de Déontologie de la Sécurité. Malgré cela, il requiert des peines mini­mes, sans com­mune mesure avec la gra­vité des faits qu’il avait aupa­ra­vant lui-même expo­sés. Ces mai­gres peines sont :
-  J.-M. Moinier : 1 an à 18 mois avec sursis simple
-  W. Lebeaupin : 18 mois à 2 ans avec sursis simple
-  J. Manach : 6 à 8 mois avec sursis simple
-  B. Julien : 1 an avec sursis simple
-  A. Bekhira : 6 mois avec sursis simple. Pire, de sim­ples peines de prin­cipe ont été requi­ses pour les poli­ciers sta­giai­res M. Authier-Rey et P. Locatelli. Ainsi fonc­tionne l’ins­ti­tu­tion judi­ciaire fran­çaise lorsqu’elle doit juger des crimes poli­ciers.

NOUS QUITTONS LE TRIBUNAL, NOUS VOUS LAISSONS ENTRE VOUS.

Comité Vérité et Justice pour Abdelhakim AJIMI Contact : comite_hakim_ajimi@riseup.net

P.-S.

Il y a un rassemblement vendredi 20 janvier à 14h place aux herbes à grasse

Rebellyon, 19 janvier 2012

[Poitiers] Hawa Diallo et six autres personnes demandent l’annulation de leur OQTF au T.A.

Ce matin au tribunal administratif de Poitiers, sept personnes mises en situation d’OQTF par la préfecture (obligation de quitter le territoire français) demandaient leur annulation. Grosse présence de RESF, de parents d’élèves et d’autres personnes mobilisées, en soutien à Mme Diallo et à Mme Bahoumina et à leurs enfants.

Le rapporteur de la république (l’équivalent du procureur) a été dans le sens de la demande d’annulation d’OQTF pour Mme Diallo et ses enfants, qui a sans doute bénéficié d’un fort soutien des parents d’élèves et d’individus, avec deux rassemblements importants. Ce soutien à Mme Diallo d’un grand nombre de gens de tous bords, révolté-e-s par cette injustice, a été mentionné par son avocate. Mme Diallo, très stressée ce matin, est ressortie soulagée et confiante pour l’obtention d’une carte de séjour.

En revanche, le rapporteur de la République a émis un avis défavorable concernant les demandes… des six autres personnes.

Comme celle de Mme Bahoumina, vivant depuis dix ans en France avec ses trois enfants, pour lesquels un rassemblement avait eu lieu devant la préfecture.

Mais aussi une femme d’origine haïtienne, avec sa fille de deux ans née en France – ignorant ainsi les arguments de la plaignante (situation catastrophique en Haïti, intérêt de l’enfant, emploi à Poitiers…).

Mais aussi un algérien salarié, ou encore un homme d’origine néo-zélandaise (Tonga) ayant joué dans plusieurs clubs comme rugbyman, aujourd’hui employé,  ainsi que sa femme. Pour ces trois personnes, le prétexte est abominable : leurs emplois ne sont pas dans la « liste » du 11 août 2011 sur les emplois retenus dans le cadre de « l’immigration choisie ».

Mais aussi cette réfugiée d’origine russe, demandant l’asile politique, mariée religieusement en Tchétchénie et vivant en France avec son mari… mariage religieux attesté par l’imam de Poitiers : rejeté par la préfecture comme n’ayant « aucune valeur juridique », la préfecture doutant d’ailleurs de la vie commune, malgré tous les éléments en attestant. Oh, la belle « laïcité » répressive, à la sauce républicaine !

Rendu sous quinze jours. On en ressort très confiant pour Hawa, mais écoeuré pour toutes les autres personnes, et très en colère. Avec une certitude aussi : face à l’ignominie préfectorale, contre la machine à précariser et à expulser, la mobilisation est très importante pour l’emporter.

Seule la lutte paye, et la lutte continue !

Solidarité avec les migrant-e-s !

 John Rackham, groupe Pavillon Noir (Fédération Anarchiste 86), 19 janvier 2012

[Poitiers] Ca suffat comme ci

L’insécurité à Poitiers. Ça suffit comme ça ! Relaxe pour les personnes poursuivies !

Le Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux affirme sa solidarité sans faille avec les militants poursuivis et appelle à venir les soutenir :

– Au rassemblement organisé samedi 21 janvier à 16 heures devant les Cordeliers (côté place du Marché).
– Le jour du procès, lundi 23 janvier à 14 heures, au palais de justice.

B.A.C à poubelle !

Il est environ 23h le 28 décembre, nous nous trouvons sur le parking du nouveau Spar de Saint-Benoît. Ces poubelles ne nous ont jamais trahi sur l’abondance de nourriture, encore tout à fait consommable, qu’elles contiennent. Triste constat du consumérisme ambiant, mais grande réjouissance face à la semaine de survie qu’elles nous offrent.

Un seul détail nous échappe : ces poubelles sont privées. Alors, au même titre que de se servir dans les rayons sans payer, se servir dans les poubelles, c’est du vol. On ne voulait pas y croire, mais les flics, eux, ont bien profité de l’occasion. Une voiture de la BAC (Brigade Anti Criminalité) nous intercepte donc sur le parking nous ayant vu, de loin, garés près du local à poubelle. « Surveiller les zones économiques, ça fait partie de notre travail ». Nous n’avons pas nos papiers sur nous, mais ce n’est plus qu’un détail. Ils nous connaissent bien ce qui suffit largement pour nous emmener au poste après recherche d’éventuelles traces d’effraction de notre soi-disant introduction dans le local. La voiture est emmenée au commissariat, le chien à la SPA et nous deux en cellule.

Pas d’effraction. Mais ils ne nous lâcheront pas comme ça. C’est un beau délit qu’ils ont intercepté ce soir-là : vol en réunion avec ruse ! Les flics ne manquent pas de nous le mentionner : « votre physique le permet… ». On se serait donc faufilés, mais quelle ruse !

Après une quinzaine d’heures de garde à vue, nous sommes présentés au tribunal. Comparution immédiate, nous la refusons. Le procureur, M. CASASSUS-BUILHE, demande notre placement en détention provisoire. Est-ce encore une ruse pour nous empêcher de réitérer cet abominable délit ? Après 20 minutes de délibéré, le juge nous laisse libre avec une convocation au tribunal le 23 janvier 2012 à 14h. Un peu plus et une poubelle nous emmenait à Vivonne !

La démesure de cette affaire nous laisse sans voix. Mais nous en tirons une bonne leçon : certaines ordures ne se trouvent pas dans les poubelles…

Si comme nous vous trouvez cette répression totalement injustifiée, venez nous soutenir le 23 janvier 2012 à 14h au palais de justice à Poitiers.

L’insécurité à Poitiers. Ça suffit comme ça !

Trois événements récents résument à eux seul l’irrésistible montée de l’insécurité dans notre ville « bonhomme ».

Le 5 novembre, 47 personnes ont été placées en garde-à-vue dont 5 ont été jugées et relaxées lors du rendu le 12 janvier pour avoir osé occuper une maison vide propriété de la commune dont la destruction promise entrait dans le projet urbain « cœur d’agglo » réalisé conjointement par les bétonneurs du groupe Vinci et par la mairie socialiste.

Le 28 décembre vers 23 h deux personnes sont interpellées par la BAC pour avoir osé récupérer de la nourriture dans les poubelles du Spar de Saint-Benoît. « Vol en réunion avec ruse »,  convocation au tribunal le 23 janvier, le procureur avait même demandé la mise en détention provisoire.

Le 4 janvier la police « politique » de Poitiers interpelle 6 personnes qui distribuaient un journal de contre information et un tract de solidarité avec les inculpés de Labège devant le cinéma de la Place d’Armes au moment de la projection du film « Tous au Larzac ». Tous les exemplaires du journal, L’Epine noire, ont été saisis.

Evidemment ces événements ne sont que la suite d’une logique répressive qui s’exerce à Poitiers depuis plusieurs années et qui a entraîné pas moins d’une trentaine de procès et la condamnation de plus de 40 personnes, en grande majorité des jeunes. Une logique qui s’inscrit dans la politique de l’Etat pour mettre sous le boisseau toute tentative d’expression sortant des cadres préétablis.

Pourtant cette fois-ci le « laboratoire poitevin » a expérimenté une escalade avec un tir groupé qui s’attaque à la fois à la liberté d’expression (déjà largement entamée par les difficultés à obtenir une salle) et de diffusion de la presse ainsi qu’à la volonté de dénoncer les énormes gâchis qu’engendre la société capitaliste. Quoi de plus normal et logique que de se servir de lieux vides alors que les mal-logés sont légions ; quoi de plus normal et logique que de refuser la destruction massive de nourriture alors que beaucoup en manquent.

Le plus souvent les « coupables » sont désignés par la presse comme par la Justice comme anarchistes. Soyons lucides il s’agit-là, bien au-delà de l’idéologie stigmatisée, de tenter de marginaliser toute forme de contestation de l’« ordre des choses ». Et soyons certains que les « cadres préétablis » dont nous parlions ont des contours tellement flous et incertains que les frontières reculent chaque jour et que ce qui était toléré hier ne le sera plus demain si nous ne réagissons pas ensemble et de manière déterminée. Les récents procès contre le refus de prise d’adn en sont un exemple, et les réactions qu’ils suscitent nous montrent le chemin.

Société policière. Ça suffat comme ci

Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux. antirep86@free.fr – www.antirep86.fr

[Poitiers-Françafrique] 105 bidasses poitevins envoyés en soutien à Tchad-Françafrique

Cent-cinq bidasses poitevins (des « marsouins ») partiront donc à la fin du mois au Tchad, l’un des bastions du pré-carré françafricain. La Nouvelle République nous présente des militaires qui, à côté de simples missions de formation et d’entraînement, vont « découvrir le pays » et aller « à la rencontre des populations », sauvant des ressortissants français et étrangers… comme c’est gentil.

Rappelons que le Tchad est un pays pauvre où une partie de la population crève la dalle et où le pétrole est allègrement pillé par les multinationales. Qu’il est gouverné par le dictateur Idriss déby, connu pour ses pratiques répressives à l’encontre des opposants. Ce personnage peu recommandable est pourtant soutenu mordicus par l’Etat français, à plusieurs niveaux.

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Tout d’abord à un niveau politique et diplomatique (le régime mérite un soutien « sans faille » selon Hervé Morin), notamment lors de plusieurs « élections » fortement contestées sur le plan international, mais dont la France a toujours déclaré la belle régularité. On comprend : la France soutient les campagnes du dictateur (élections législatives, ou présidentielle).

Ce régime répressif est aussi soutenu militairement, par des accords officiels… et secrets. Aussi bien par des livraisons d’armes, autrement plus importantes que « l’aide alimentaire » (dérisoire), que par un dispositif militaire Epervier toujours présent. La participation militaire de la France  a eu lieu à plusieurs reprises, pour réprimer brutalement les rébellions contre le pouvoir. Cerise sur le gâteau, l’armée tchadienne emploierait des enfants soldats… « sans faille » on vous dit.

Autant d’éléments accablants, caricaturaux de la « France-à-fric » que l’on ne trouvera évidemment pas dans cet article de la Nouvelle République. Merci les bidasses, merci les journalistes… la brutale rapacité des Etats complices peut continuer d’opprimer et de piller les populations, en toute sérénité, en toute bonne conscience.

Groupe Pavillon Noir, Fédération Anarchiste, 19 janvier 2012

[Poitiers] « Dans la tourmente » et les ouvriers de la Fonderie Alu

Le cinéma s’intéresse aux fondeurs de Montupet

Le réalisateur Christophe Ruggia a invité les ouvriers de la Fonderie Alu à voir son film “ Dans la tourmente ”. Une initiative bien accueillie.

Christophe Ruggia (à g.) était à Cinéa pour dialoguer avec les ouvriers de la Fonderie Alu.

 

Christophe Ruggia (à g.) était à Cinéa pour dialoguer avec les ouvriers de la Fonderie Alu.

 

Le film de Christophe Ruggia « Dans la tourmente » raconte la descente aux enfers de deux copains confrontés à la fermeture brutale de leur usine. Le réalisateur parcourt la France pour montrer son film aux ouvriers.
Il était mardi soir à Châtellerault, au cinéma Cinéa, où il a rencontré les gens de la Fonderie Alu. Interview.

Le film parle du monde ouvrier et d’un conflit social très dur. On sent que c’est du vécu.

« Mon père était ouvrier soudeur chez Eurocopter à Marseille. Les décors du film, c’est là où j’ai grandi, autour de l’étang de Berre. J’avais 15 ans en 1980 et j’ai vu des potes à moi partir du jour au lendemain parce que leurs parents étaient virés, devaient déménager. Ça m’a marqué.

 «  Je connaissais déjà l’affaire Fabris. Le film part d’ailleursde cette base-là  »

Je m’étais dit : si je fais un film un jour, je parlerai de ça et de types qui refusent d’accepter ça. »

Vous vous êtes aussi inspiré de l’actualité ?

« Je l’ai écrit il y a six ans, avant la crise de 2008. Et en fait, j’ai été rattrapé par l’actualité. Du coup, le scénario a beaucoup bougé. J’ai fait le tour de France et j’ai vu beaucoup de chose comme ça. »

Comment avez-vous entendu parler du conflit de la Fonderie Alu ?

« Je suis très proche des syndicats. J’ai appelé quelques potes de la CGT pour leur demander s’il y avait des sites où je pouvais présenter le film. Ils m’ont parlé des fonderies. Je connaissais déjà l’affaire New Fabris. Ce que je raconte dans le film part d’ailleurs de cette base-là. »

Vous avez déjà fait d’autres sites ?

« Oui je suis allé par exemple rencontrer les gens des Papeteries Malaucène (Vaucluse) où 330 types sont le sur le carreau. Ces rencontres, c’est très intéressant. Ça renvoie à plein de choses. Quand ils voient le film, les ouvriers sont renforcés dans leur conviction de continuer un combat collectif, de rester dans la légalité. Mais d’autres ne sont plus dans cet état d’esprit. On m’a dit par exemple : «  On en a arrêté deux qui partaient avec leur fusil  ». »

On vous catalogue comme un cinéaste engagé…

« Tout le monde me considère comme ça. Je parle seulement d’où je viens. On n’est pas beaucoup comme ça dans le cinéma à parler de ce qu’on connaît. Il y a mon copain Tony Gatlif, Cédric Kahn. Il y a toujours un peu de condescendance. Dès qu’on parle de la société, on fait du sous-cinéma. »

On voit dans le film que le désespoir peut conduire à une extrême violence…

« L’idée c’est de montrer où en est le monde ouvrier. Je ne justifie pas la violence. Je dis qu’à un moment donné, il y a des choses qui ne marchent plus. On le voit depuis 2008. Il y a un problème entre les citoyens et les États, qu’on retrouve, dans l’entreprise, entre salariés et dirigeants. On ne peut pas demander aux plus faibles de respecter des règles que ceux d’en haut ne respectent pas. »

Nouvelle République, recueilli par Franck Bastard, 19 janvier 2012