[Poitiers] Vinci hors de nos vies – Sur le viaduc des Rocs

 » La colonne vertébrale du transport en commun « 

Les travaux de remplacement de la passerelle des Rocs par le futur viaduc vont durer jusqu’à la fin 2013. D’ici là, vélos et piétons prendront la navette gratuite.

 
Le futur viaduc des Rocs permettra, fin 2013, le passage des bus, des vélos et des piétons. – (Document SD, GTM Bretagne)

Le viaduc de la gare sera l’un des piliers du BHNS. C’est ainsi que Maurice Monange, en vertu de son poste de délégué du conseil municipal au chantier de Cœur d’agglo, concluait hier matin la grand-messe célébrée dans le bureau d’Alain Claeys pour le lancement des travaux du viaduc des Rocs. « Il faut imaginer que dans quelques années, on reliera le centre-ville au Futuroscope en un quart d’heure avec un départ toutes les cinq minutes », ajoutait-il pour parfaire un tableau particulièrement attractif, mais aujourd’hui encore très éloigné de cette touche finale.

Au chapitre plus terre à terre du déplacement quotidien des Poitevins, le premier acte de cette opération d’envergure est pour le 23 janvier prochain. Cette date marquera la fermeture au public de la passerelle (pour travaux de démontage) qui occupe le paysage poitevin depuis son inauguration en 1953. « Dès sa fermeture, les navettes gratuites et accessibles aux vélos seront mises en place », rappelle pour l’occasion Alain Claeys à l’attention des nombreux usagers de l’historique raccourci piétonnier entre Poitiers-Ouest et le centre-ville.

Une gruede 112 mculmineradu chantier

Auparavant, entouré de maires de l’agglomération, d’élus et de techniciens de la Ville, le président de Grand-Poitiers a tenu à rappeler toute l’importance que revêt le chantier du nouveau viaduc : « Après des études en 2008 révélant des problèmes structurels sur la passerelle, on s’est dit qu’un nouvel équipement pouvait être essentiel pour la liaison est-ouest de Poitiers et représenter la colonne vertébrale du transport en commun de Grand-Poitiers ». Confié à l’entreprise GTM Bretagne, sa livraison est prévue pour octobre-novembre 2013 après des travaux d’un coup global de 28 M€ HT dignes d’Hercule. Du chantier culminera une impressionnante grue de 112 mètres de haut.

pratique

Navette gratuite le temps des travaux

 > Navette viaduc. A partir du 23 janvier, date de la fermeture définitive de la passerelle des Rocs, Grand-Poitiers met en place une navette, intitulée « navette viaduc », gratuite et accessible aux vélos (12 emplacements).
 > Du lundi au samedi. Elle circulera de 7 h 30 à 10 h 10 et de 16 h 30 à 19 h 30.
 > Toutes les 20 minutes. Elle effectuera la boucle suivante (avec arrêts aux extrémités de la passerelle) : Boulevard Solférino, Pont-Achard, Maillochon, avenue de Nantes, porte de Paris, boulevard du Grand-Cerf, gare.

Nouvelle République, Dominique Bordier, 13 janvier 2012

Un chantier en chiffres et en lettres

> Le viaduc des Rocs sera d’une longueur de 330 m et d’une largueur de 15 m. Il supportera un site propre dédié aux bus (2 voies de 3,50 m), une piste cyclable de 3 m, un trottoir de 3 m et une station d’arrêt de bus sur ouvrage au droit du parking Toumaï renforçant l’intermodalité.
> Financement. D’un coût estimé de 28 M€ HT, l’équipement a reçu les subventions du Fonds national d’aménagement du territoire (2,5 M€), du conseil général (2,5 M€), de la Ville (2 M€), du Grenelle de l’environnement (2, 9 M€).
> La déconstruction de la passerelle démarrera par les deux extrémités pour finir par les parties au-dessus des voies nécessitant l’intervention d’une grue de 112 m pouvant lever jusqu’à 1.200 tonnes. Cette dépose aura lieu en mai, le week-end de l’ascension.
> La construction de la charpente métallique du futur viaduc débutera, dès février, dans les ateliers vénitiens de la société italienne Cimolai.

Nouvelle République, 13 janvier 2012

[Poitiers] Non à la LGV Tours-Bordeaux – premier chantier ouvert !

ERDF prépare le chantier de la future ligne ferroviaire à grande vitesse

ERDF a démarré, mercredi, à Jaunay-Clan, son premier chantier dans la Vienne dans le cadre de la Ligne à grande vitesse Sud Europe Atlantique reliant Tours à Bordeaux.

 
Les deux agents spécialisés, équipés avec leurs manches longues, en contact avec la ligne 20.000 volts.
 

Ils sont spécialisés, suivent régulièrement des formations : les salariés d’ERDF, qui travaillent « sous tension », ne ressemblent pas aux autres. Ils flirtent avec un courant de 20.000 volts et ne s’autorisent aucun écart, malgré l’équipement de protection, dans l’application de la procédure. Sinon, c’est la mort assurée.

Mercredi, sur la commune de Jaunay-Clan, ces hommes-là ont ouvert le premier chantier de la Vienne dans le cadre des travaux de construction de la future ligne à grande vitesse qui reliera Tours à Bordeaux.

«  Ils se mettent au potentiel du réseau  »

La feuille de route d’ERDF, pour ce chantier, consiste à enfouir 63 km de réseaux en souterrain en Poitou-Charentes, dont 12,5 km en Vienne. Pour cela, ils devront déposer 37 km de réseaux aériens et créer et modifier 41 postes de transformation. L’ensemble de ces travaux, qui s’effectue en amont du chantier de la ligne LGV, sera bouclé courant 2013 dont 70 % cette année. La facture, pour le seul département de la Vienne, s’élève à 1,7 million d’euros – en Poitou-Charentes, elle est estimée à 10 M€
A Jaunay-Clan, l’intervention d’ERDF a été, hier, très précise. Elle s’est déroulée à hauteur du chemin des Cosses. Les agents spécialisés, après avoir implanté un poteau, ont opéré à un arrêt de ligne, sans coupure de courant, afin de préparer l’enfouissement de cette même ligne sur quatre kilomètres. Pour cela, 30 poteaux seront déposés sur un tronçon de 2 kilomètres. C’est une entreprise prestataire (SPIE) qui effectuera les tranchées et la pose du câble.
Pour intervenir sur la ligne de 20.000 volts et pratiquer le « double arrêt », les spécialistes du « travail sous tension » ont utilisé deux méthodes : celle à distance en se servant de perches isolantes et la méthode au contact, comparable aux oiseaux. Explications : les agents, perchés sur une nacelle portée par un bras isolant du sol et équipés de manches longues, présentant les mêmes qualités de protection, remontées jusqu’à l’épaule, travaillent en contact avec la ligne de 20.000 volts. « Ils se mettent au potentiel du réseau », explique le responsable du chantier.
Ces interventions, qui vont s’étaler sur deux mois, n’auront aucun impact sur la clientèle.

Nouvelle République, Didier Monteil, 13 janvier 2012

[Civaux] Nucléaire : nous voilà bien rassurés…

Les leçons de Fukushima à la centrale de Civaux

Des travaux seront réalisés pour assurer le refroidissement des réacteurs en cas de catastrophe, comme le préconise le rapport de l’Autorité de sûreté.

L'annonce des mesures de renforcement des installations a été faite à la CLI, hier.

 

L’annonce des mesures de renforcement des installations a été faite à la CLI, hier. – (Photo Laurent Favreuille)

 

A l’échelle de la vallée Vienne, la rupture du barrage du lac de Vassivière provoquerait l’équivalent d’un tsunami qui déferlerait sur Civaux. Cette condition extrême, comme d’autres liées à un violent séisme ou à une rupture de l’alimentation électrique, a été envisagée par l’Autorité de sûreté nucléaire qui vient de rendre un rapport sur les évaluations complémentaires conduites après l’accident nucléaire de la centrale de Fukushima Dai-ichi pour tirer les premiers enseignements de la catastrophe.

Sa déclinaison poitevine a été présentée, hier, aux membres de la commission locale d’information (CLI) de la centrale nucléaire de Civaux. Des travaux de mise en conformité devront être réalisés sur le site ; ils consistent essentiellement à doter chaque réacteur d’un groupe électrogène diesel et d’une pompe autonome pour assurer leur refroidissement en cas d’accident majeur.

«  Ne pas céder à la panique  »

« On nous demande aussi de garantir le refroidissement du combustible dans la piscine ; on doit être en permanence en capacité de l’alimenter en eau et cela demandera des moyens complémentaires », explique Jean-Paul Joly, le directeur de la centrale de Civaux. « On avait déjà prévu d’investir 500 millions d’euros dans chaque centrale pour prolonger leur durée de vie, il faudra ajouter en moyenne 100 millions par site pour tenir compte de ce rapport. » Avant l’été prochain, la direction d’EDF devra définir les priorités pour le « noyau dur » du site. Les études seront menées au cours de cette année et tous les travaux devront avoir été réalisés avant 2018. Un chantier relativement modeste : « Notre centrale se trouve déjà à l’abri d’inondations exceptionnelles sur la base d’un effacement du lac de Vassivière avec un débit de la Vienne de 3.500 m3 par seconde », ajoute Jean-Paul Joly. « Elle fait aussi partie des dernières centrales à avoir été conçues et bénéficie de nombreuses améliorations par rapport aux précédentes ; elle utilise notamment beaucoup moins d’eau. »
Peut-on considérer que les leçons de Fukushima ont été tirées ? « Non, il faudra des années pour tirer tous les enseignements », répond le représentant d’EDF. « Cette catastrophe a éveillé les vigilances dans un domaine extrêmement important », estime Roger Gil, le président de la CLI. « Il ne faut pas céder à la panique mais se dire qu’elle est une source pour l’action. » Neuf mois après, le chantier est engagé.

Nouvelle République, Baptiste Bize, 13 janvier 2012

Une force d’action rapide de 60 à 80 membres

La création d’une Force d’action rapide nucléaire (FARN) figurait parmi les mesures annoncées au début du mois lors de la publication du rapport de l’Autorité de sûreté nucléaire sur les évaluations post-Fukushima. La direction d’EDF a confirmé, hier, qu’une des quatre équipes de cette force serait basée sur le site de Civaux pour, en cas de catastrophe, intervenir en urgence dans les centrales de la vallée de la Loire et du Sud-Ouest et en renfort sur tout le territoire national.
Cela se traduira par la création de 60 à 80 postes dans la Vienne avant fin 2013. « Nous allons recruter une trentaine de personnes dès cette année : des ingénieurs, des mécaniciens, des robinetiers, des électriciens et des radioprotectionnistes, des spécialistes de télécommunications », précise Jean-Paul Joly, le directeur de la centrale locale qui emploie déjà près de 700 personnes résidant dans un rayon de 10 km.

Nouvelle République, 13 janvier 2012

[Poitiers] Conférence-débat avec les faucheurs d’OGM

 Les faucheurs font leur show à la veille de leur procès

Sept des prévenus, leurs avocats et témoins ont animé un débat public hier à la veille de leur comparution devant la cour d’appel.

Prévenus et fiers de l'être : faucheurs volontaires et avocats avant la conférence débat sur le danger des OGM.

 Prévenus et fiers de l’être : faucheurs volontaires et avocats avant la conférence débat sur le danger des OGM.

Six mois après leur relaxe par le tribunal correctionnel de Poitiers, huit faucheurs volontaires de maïs transgénique sont cités ce matin, sur appel du parquet, devant la cour d’appel. Six d’entre eux sont des militants anonymes ; le septième, François Dufour, est vice-président du conseil régional de Basse-Normandie. Le dernier enfin, et leur porte-parole naturel, n’est autre que le député européen vert et militant paysan José Bové.

Dès hier, les prévenus, leurs avocats et leurs témoins (les professeurs de biologie Jacques Testart et Pierre-Henri Gouyon) ont animé une conférence débat à Poitiers autour des OGM et des risques qu’ils représenteraient. En fin d’après-midi, les mêmes ont présenté le contexte de ce procès en appel : « C’est clair que le parquet a fait appel sur ordre de la Chancellerie, a notamment martelé José Bové. D’un côté, on a un ministre de la Justice qui s’acharne et de l’autre une ministre de l’Environnement et un président de la République qui annoncent qu’ils vont prendre un nouvel arrêté pour interdire les OGM ! »
Aujourd’hui, les prévenus, tout en revendiquant leur action du 15 août 2008 à Civaux et Valdivienne, vont plaider la relaxe : « On revendique une action mais pas d’être condamnés ! s’amuse le député européen. C’est le choix du parquet de nous poursuivre. Il se plante : c’est son problème. »
Les avocats, Marie-Christine Etelin et Nicolas Gallon, au cours de ce procès prévu sur une journée, s’appesantiront cependant sur le fond du dossier en plaidant « l’état de nécessité ». Leur thèse : les essais de Monsanto étaient illégaux (ils ont d’ailleurs été annulés après leur destruction par le Conseil d’État). Il fallait donc empêcher la récolte d’avoir lieu : « En fauchant des parcelles illégales, nous nous sommes faits des auxiliaires de justice », avance José Bové.
Le député vert a par ailleurs annoncé une vaste mobilisation de « milliers de faucheurs volontaires » au mois d’avril si de nouveaux champs étaient ensemencés de maïs transgénique faute d’arrêté ministériel les interdisant.

Nouvelle République, Vincent Buche, 13 janvier 2012

[Poitiers] Débrayage à Aréas Assurances

Débrayage à Aréas Assurances

Les grévistes poitevins solidaires de leurs collègues.

Les grévistes poitevins solidaires de leurs collègues.

Branle-bas de combat hier matin à la délégation Aréas Assurances située sur la technopole du Futuroscope. Un tiers des effectifs de l’entreprise chasseneuillaise qui compte 84 salariés, était en grève pour défendre leur emploi mais aussi par solidarité avec leurs collègues de Tours, Angers et Montpellier. Les trois délégations vont purement et simplement disparaître menaçant ainsi cent dix-neuf emplois. A Chasseneuil, un service sera prochainement fermé entraînant la suppression de quatre postes, selon les représentants du personnel.

Aréas est une société d’assurances qui a fusionné il y a six ans avec la Mutuelle du Poitou et les Mutuelles des Provinces de France. « Depuis deux ans, expliquent les grévistes, la société d’assurances perd de l’argent à cause des évènements climatiques (Xynthia en 2010). On en est conscient. Mais il y a sans doute une autre solution. Qui plus est une expertise comptable prouve que les chiffres ne sont pas si mauvais que ça, alors pourquoi licencier ? ». Ils ajoutent que « la moyenne d’âge des personnes concernées se situe aux alentours de 50 ans, dans ces conditions retrouver du travail s’avère difficile… » Anne-France Ravet, déléguée du personnel, était hier à Paris au siège d’Aréas pour négocier et essayer de sortir de cette situation. En début de semaine prochaine on devrait savoir si la mobilisation a payé.

Nouvelle République, 13 janvier 2012