Antinucléaire – après Valognes : deuxième assemblée le 10 janvier à Paris

APRÈS VALOGNES : BLOQUONS L’INDUSTRIE NUCLÉAIRE PRES DE CHEZ NOUS Deuxième assemblée

Dans deux mois aura lieu l’anniversaire de l’explosion de la centrale de Fukushima, et alors que les conséquences sur la santé des gens commencent à se faire sentir, au Japon et même au-delà, l’idée de faire de cette date un moment fort de l’opposition au nucléaire commence à se dessiner.

À Valognes, le 23 novembre dernier, des militants du Réseau Sortir du Nucléaire, des syndicalistes de Sud, mais aussi des collectifs et des individus de toute la France se sont retrouvés, afin d’imaginer ensemble comment sortir de l’action symbolique et renouer avec les actions de masse où se composent les différentes stratégies ayant le même objectif : l’arrêt immédiat du nucléaire.

Lors de cette journée, le départ du train de déchets nucléaires CASTOR, en partance pour Gorleben, a été retardé de quelques heures au cours d’une action de blocage de voies ferrées, à l’image de ce qui se pratique plus largement depuis des années en Allemagne. Une telle action a semblé redonner de l’énergie et des perspectives à l’opposition au nucléaire en France, aussi nous avons voulu lui donner une suite.

Nous nous sommes réunis une première fois à Montreuil pour faire un bilan de l’action de Valognes. Il est apparu évident que nous étions nombreux à avoir apprécié cette tentative d’agir directement contre le nucléaire, et que nous étions près à préparer d’autres actions dans le même goût. L’enjeu d’une nouvelle réunion est donc de trouver désormais les moyens d’organiser une ou plusieurs actions de blocage de l’industrie nucléaire, et plusieurs perspectives s’offrent à nous. Faut-il, pour agir dans la continuité, se constituer en collectif ? Ou peut-on se donner des outils pour agir en maintenant la forme de l’assemblée générale ?

Comme il en a été également question lors de la précédente assemblée, des trains de déchets nucléaires passent régulièrement en région parisienne, nous pourrions donc être à l’initiative du blocage d’un tel train. Cela permettrait de rendre visible aux habitants de la métropole ce trafic de matières radioactives et d’imaginer ainsi une résistance large et populaire à l’industrie nucléaire.

Rendez-vous mardi 10 janvier, à 18h30, au CICP, 21 ter rue Voltaire dans le 11ème arrondissement (métro rue des boulets ou Nation).

L’assemblée générale sera suivie d’un bon repas, comme la dernière fois !

Vu sur Indymedia Paris-IDF, 3 janvier 2012

[Poitiers] 4 janvier 2012, à la veille de la venue du Président Sarkozy au Futuroscope

A la veille de la venue du Président Sarkozy au Futuroscope

La FSU a décidé d’adresser ses vœux au monde de l’éducation

le mercredi 4 janvier à 17h devant le rectorat

et à cette occasion elle remettra ses étrennes au Président de la République.

Elle vous invite à la rejoindre le plus nombreux possible.

La FSU a invité la presse.

Le 5 janvier, la FSU 86 a décliné la participation éventuelle à une audience qui aurait eu lieu en préfecture (loin du président) en présence d’un délégué ministériel.

L’intersyndicale départementale éducation organise une conférence de presse ouverte à midi sur le site (le lieu reste à déterminer).

Bonne année 2012 !!!

PS : la FSU nationale ainsi que d’autres Orga de l’éduc ont décidé de venir aux vœux présidentiels.

http://poitou-charentes.fsu.fr/

Vu sur le site du NPA 86, 3 janvier 2012

Un tribunal visé pendant la manifestation de solidarité aux enferméEs à Pittsburgh

Un tribunal visé pendant la manifestation de solidarité aux enferméEs à Pittsburgh

Le 31 décembre à minuit, 30 corps se sont réuniEs à la prison du comté d’Allegheny répondant à un appel international pour des manifestations bruyantes de solidarité aux enferméEs. En ce jour, simultanément et dans de nombreuses villes à travers le monde, les gens se sont rassembléEs devant des prisons pour se connecter et communiquer avec les prisonnierEs détenuEs à l’intérieur. La méthode est de déployer des banderoles, crier des slogans, jouer des percussions, et tirer des feux d’artifices. Le message est clair : les manifestantEs se montrent solidaires de celles et ceux qui transgressent les contraintes de la société. Illes se tiennent du même côté de la ligne que les emprisonnéEs dans la guerre de l’ordre social.

À Pittsburgh, en ce jour, la résistance contre les prisons a pris un tour moins symbolique. Le palais de justice municipal de Pittsburgh, attenant à la prison, a été physiquement attaqué par quelque(s) personne(s), et 5 vitres ont été brisées du rez-de-chaussée au toit. Comme la cour municipale fonctionne 24 heures par jour, 7 jours par semaine, cette attaque s’est produite alors que des greffiers et des juges étaient en plein travail.

La police est arrivée en force avec pistolets et fusils au poing et a arrêté touTEs les participantEs à la manifestation. Apparemment, l’action a été présentée à la police comme des coups de feu tirés sur le palais de justice. La plupart des manifestantEs considèrent cette version des faits incorrecte, mais il a été difficile de le confirmer ou de le nier à cause du black-out médiatique de cet événement. Les manifestantEs ont été détenuEs pendant deux heures, fouilléEs, photographiéEs, interrogéEs, harceléEs et leurs identités contrôlées. Néanmoins, il était impossible pour la police de déterminer qui était responsable de l’attaque et personne n’a été inculpéE à l’heure où nous écrivons ces lignes.

Nous refusons de tenir l’auteurE (ou les auteurEs) de cette action contre la cour pour responsable(s) des actions de la police. Nous sommes quotidiennement dégoûtéEs par la police, et nous mettre en joue et nous promettre la prison est habituel de leur part. C’est toujours la police qui est notre ennemie et que nous tenons pour responsable.

En tant que personnes vouées à la destruction de toutes les prisons, et à fuir toutes les contraintes externes de la société qui nous empêchent de rendre nos désirs concrets, nous chantons louanges pour toute(s) silhouette(s) qui attaque(nt) les institutions de contrôle.

Pour un millier d’autres attaques, la destruction de la police, du Tribunal-Usine qui transforme les gens en détenuEs, et de chaque institution et relation qui nous empêche d’atteindre notre potentiel total.

traduction de l’article trouvé ici http://www.anarchistnews.org/node/21294

[Espagne] Les Indignés « libèrent » des immeubles pour les familles à la rue

En Espagne, les Indignés « libèrent » des immeubles pour les familles à la rue

Chaque jour, en Espagne, 300 familles sont expulsées de leur maison ou de leur appartement. Dans la lignée du mouvement des Indignés, des collectifs pour le droit au logement se multiplient. À Barcelone, des occupations d’immeubles vides viennent d’être reconnues « légitimes » par la justice. Le début d’un mouvement social massif face à la spéculation immobilière ?

Dans l’« edificio 15 O », à Barcelone, neuf familles vivent sans craindre l’expulsion. À l’issue des grandes mobilisations de l’automne pour s’opposer aux coupes budgétaires dans la santé et l’éducation, ainsi qu’au manque de logements publics, les indignés ont pris possession de cet immeuble vide de la rue Almagro. Grâce à un petit miracle juridique, les familles qui s’y sont installées ne craignent désormais plus les poursuites pénales. Le procès pour occupation illégale s’est achevé sur un non-lieu, le 7 novembre. La fête organisée en l’honneur de ce jugement a sonné comme un coup de départ pour d’autres occupations du même genre.

300 familles expulsées chaque jour

Inoccupé depuis cinq ans, cet immeuble de la rue Almagro appartient à la banque Cajamar. Il a été racheté par la banque suite à la faillite de la société immobilière en charge des travaux. L’ancien propriétaire a tout perdu dans l’affaire, et la banque attend patiemment que le cours du marché de l’immobilier espagnol reprenne pour revendre le bâtiment. L’« edificio 15 O » n’est pas un cas isolé : en Espagne, 3 millions de logements vides, parfois inachevés, prennent la poussière dans l’attente d’une reprise de la spéculation. Pendant ce temps, 300 familles sont expulsées chaque jour de leur logement, incapables de rembourser l’emprunt contracté pour devenir propriétaire, à une époque où l’hypothèque coûtait souvent moins cher qu’une location (voire notre reportage).

« En Hollande et dans d’autres pays, il y a des amendes, voire plus, au bout d’un an et demi d’inoccupation des logements. Mais l’Espagne est à la traine. Si l’État est incapable d’octroyer un logement digne, l’occupation devient une alternative légitime », considère Jon Aguirre Such, membre de Democracia Real Ya et de Paisaje Transversal une plateforme qui travaille sur de nouveaux modèles de gestion urbaine. « Tous les Espagnols ont le droit de jouir d’un logement digne et adéquat », énonce l’article 47 de la Constitution. Le 7 novembre, le juge d’instruction a pris acte de ce droit, en tenant compte des circonstances exceptionnelles de la crise : l’occupation est liée « au chômage des jeunes, au difficile accès au logement, à la spéculation urbanistique et aux alternatives autogérées. » Un jugement qui fera désormais jurisprudence.

Vers un mouvement d’occupation de masse ?

L’occupation comme arme politique ? L’idée n’est pas nouvelle. Mais à Barcelone, elle est en train de subir un « saut qualitatif  », selon un voisin de l’edificio 150 venu apporter de la nourriture aux habitants. « Il est difficile de parler d’okupa – terme qualifiant la mouvance des squats de Barcelone – dans le cas de l’« edificio 15 O ». Car ses nouveaux locataires ne sont pas des militants, des professionnels du squat, mais des victimes de la crise du logement », explique Manuel Delgado, anthropologue à l’Université de Barcelone. Une partie du mouvement okupa est en train de se convertir en mouvement de masse. « Un large pan de la gauche, des plus radicaux jusqu’à des membres du parti socialiste, soutiennent l’évolution du mouvement. En stoppant des centaines d’expulsions et en relogeant des familles, ils montrent qu’il est encore possible d’obtenir des victoires », s’enthousiasme Manuel Delgado, proche du mouvement Miles de Vivienda, le collectif de « réappropriation urbaine » filmé par le documentaire Squat, la ville est à nous.

Ce nouveau type de squat a surtout un objectif social [1]. Les familles qui vivent aujourd’hui dans l’immeuble de la rue Almagro ont déjà subi au moins une expulsion. Dans l’immeuble inachevé, où il a fallu attendre un mois avant d’installer l’eau courante, on trouve des appartements neufs et de qualité, mais sans meubles. Certains ont dégoté un four pour cuisiner. Pour les autres, les indignés qui s’occupent de l’organisation de l’immeuble font tourner une cantine communautaire au rez-de-chaussée.

Quand les collectifs de squatteurs remplacent les services sociaux

Adrián passe la plupart de ses journées à chercher du travail et ne profite de la cantine que le soir. Ce jeune roumain vit au premier étage avec sa femme. Ils sont un des seuls couples sans enfant de l’immeuble : leur fils de 11 mois a été prise en charge par les services sociaux à Cadix. Ils font tout pour le récupérer. Une séparation douloureuse pour tous ceux qui, parmi les 150 000 familles espagnoles menacées d’expulsion, ne sauront pas trouver un toit pour leurs enfants.

À l’instar des autres familles, ils n’ont ni le temps ni la tête aux tâches quotidiennes de l’immeuble. « Au début il y avait beaucoup d’échanges, mais à présent seules quelques familles viennent manger et cuisiner de temps en temps avec nous », souligne Natacha. La jeune femme fait partie de ceux qui se sont portés volontaires pour organiser la vie quotidienne. Cette photographe dort depuis le 15 octobre dans l’immeuble, après avoir passé ses nuits avec les Indignés de la Plaza Catalunya. Une suite logique, pour elle. Et un quotidien éreintant, entre nettoyage et assemblées à répétition, où se décident les questions internes à l’immeuble, les fêtes de quartier ou les relations avec la presse. Pour beaucoup de ces jeunes issus du mouvement okupa, c’est une nouveauté de vivre avec des habitants qui ne suivent pas leur mode de vie communautaire. « On n’est pas une secte ! Nous sommes ici pour les soutenir et leur permettre de vivre le mieux possible », précise Natacha. Balai en main, elle nettoie une salle destinée à accueillir des jeux d’enfants.

Spéculation privée ou logements sociaux ?

Soutenir les familles expulsées : une mission des services sociaux de la ville. Mais leurs efforts ne suffisent plus face à la vague quotidienne de gens jetés à la rue. « Les services sociaux construisent un hôtel d’urgence pour accueillir les familles dans le besoin. Mais celles-ci doivent quitter les lieux au bout de trois jours… C’est la seule solution qu’ils ont trouvée », rélève Antonio, membre de « 500×20 ». 500 logements avec un loyer à moins de 20% du revenu de ses habitants : telle est la revendication de ce collectif de quartier né à Nou Barris en 2006, qui dénonce la pénurie de logements publics à Barcelone. Chaque semaine, ils reçoivent plusieurs cas de familles sur le point d’être expulsées : « On les dirige vers un avocat et, pour les cas sans solution légale, on se charge de les « reloger » ». Avec un occupation de de logements vides. « Nous devons agir de manière subtile pour ne pas être accusés d’incitation au délit », souligne-t-il.

Indignés, 500×20, Miles de Viviendas… Si ces collectifs en viennent à outrepasser la loi, c’est, soutiennent-ils, parce que la politique du logement à Barcelone privilégie la spéculation privée au détriment de l’offre publique. Récemment, 500×20 a envahi le siège de l’Agence du logement de Catalogne pour dénoncer la spéculation immobilière. En réponse, l’agence publique s’est engagée à consacrer 3 000 logements vides à la location publique, à des prix accessibles. Preuve pour Antonio que la municipalité préfère réserver ses immeubles vides au marché privé plutôt qu’aux familles désœuvrées.

Des centaines de maisons murées par la municipalité

Une critique dure à avaler pour Gerard Capó, directeur technique au Consortium du logement de Barcelone. Depuis 2009, le programme pour lequel il travaille a permis de reloger 337 familles modestes, avec un loyer à 20% de leurs revenus. « La situation actuelle à Barcelone nous dépasse tous, on ne peut financer des logements que selon nos capacités », reconnaît Gerard. Le programme se charge de trouver des logements, mais aussi de financer 80% du loyer.

Beaucoup de militants du droit au logement négligent de souligner les efforts de l’administration publique, regrette Gerard. Des efforts réels, souligne-t-il, dans la même veine que le programme « location accessible » lancé le 10 novembre par la Fondation sociale de la Caixa. La fondation de cette banque va permettre l’accès à 3 000 logements pour des familles précaires, à des loyers accessibles. « Ils nettoient leur image. C’est un bon début, mais il faudrait qu’il n’y ait plus aucun logement vide à Barcelone », considère Antonio, de 500×20. « Dans le quartier de Bon Pastor, il y a des centaines de maisons murées, aux toits détruits par la propre municipalité de Barcelone !, témoigne Manuel Delgado. Pourquoi ne les utilise-t-on pas ? ». En attendant, les indignés continuent de « libérer » des logements vides. Suivant l’exemple de l’« edificio 15 O », cinq nouveaux bâtiments ont été occupés en novembre.

Emmanuel Haddad

Notes

[1] Dans Désobéissance civile et démocratie, l’historien états-unien Howard Zinn définit la désobéissance civile comme une « violation délibérée de la loi dans un objectif social ». L’auteur américain évoque des actions, comme celle de « voisins qui empêcheraient l’expulsion d’une famille incapable de payer son loyer » :« Même s’ils ne concernent qu’un individu ou une famille, [ces actes] adressent un message plus général sur les défaillances de la société. »

Basta Mag, Emmanuel Haddad, 3 janvier 2012

[France] 1 enfant sur 5 vit grandit dans une famille pauvre

En France, 1 enfant sur 5 grandit dans la pauvreté

Une enquête de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) publiée fin 2011 révèle qu’en Ile-de-France, un enfant sur cinq vit dans une famille pauvre. Ce qui signifie, pour un foyer comptant deux adultes et deux enfants, un revenu mensuel d’à peine 2000 euros par mois. Ces chiffres révèlent aussi qu’un tiers de ces enfants en situation de pauvreté vit dans des familles percevant le RSA.

Autre enseignement de l’étude : la répartition spatiale des familles pauvres en Ile-de-France. « Un nombre restreint de communes, situées essentiellement en Seine-Saint-Denis, héberge une part très importante des enfants des familles pauvres d’Ile-de-France. » Les chiffres publiés par Eurostat, agence européenne de la statistique, sur le reste du pays ne sont pas plus réjouissants : entre 2007 et 2010, le nombre d’enfants pauvres de moins de 6 ans a crû de près d’un tiers en France, passant de 714 000 à 927 000. Si on prend les enfants de moins de 16 ans, leur taux de pauvreté est passé de 15 % à 18,4 %. Ils sont désormais 2,15 millions. En 2007, Nicolas Sarkozy promettait, la main sur le cœur, de diviser par trois la pauvreté en France…

Voir l’enquête de l’Insee

Basta Mag, Nolwenn Weiler, 3 janvier 2012