« Luc Chatel a menti »

Drame de Béziers

Publié le 15 octobre 2011

Notre collègue du lycée Jean-Moulins à Béziers qui s’est immolée est décédée. Nous sommes tous bouleversés voire traumatisés.

Nous sommes en AG depuis 2 jours et avons refusé d’accueillir les élèves en classe, et décidés une grève illimitée jusqu’à ce que les responsabilités soient établies.

Voici notre programme :

  • Lundi 17 :  8h, AG, après-midi marche blanche silencieuse avec un bandeau noir à Béziers
  • Mardi  18 :  8h AG, 14h départ pour une manifestation académique au rectorat de Montpellier
  • Mercredi 19 : obsèques ?
  • Jeudi 20 : 10h débrayage, commémoration de ce drame dans tous les établissements de France.

Nous souhaitons une mobilisation générale pour que la souffrance au travail cesse et que de tels drames ne se renouvellent plus.

Lise à dit en s’enflammant : « je le fais pour Vous »

Luc  Chatel a menti , elle n’était pas suivie médicalement, ni fragile, mais consciencieuse, compétente, aimant son travail et courageuse.

Nous comptons sur vous tous. Merci de diffuser ce mail à toutes vos connaissances afin d’alerter l’opinion, pour que l’éducation nationale ne devienne pas France-telecom.

F. PERU
Lycée Jean-Moulin- Béziers

Rien n’est réglé à Fukushima

Sept mois après l’explosion de la centrale nucléaire de Fukushima, le flou persiste autour des conséquences de la catastrophe. En France, l’indifférence est de rigueur. Le point sur la situation.

Photo : vue aérienne du réacteur n°1 de la central de Fukushima Daiichi – AFP PHOTO / HO / AIR PHOTO SERVICE

Le vieil adage « Pas de nouvelles, bonnes nouvelles » ne s’applique évidemment pas à l’accident de Fukushima. La rareté des informations disponibles, dans la presse française plus que dans la presse allemande, espagnole ou anglaise, ne signifie pas que les Japonais soient tirés d’affaire. Mais dans un pays où les candidats socialistes au pouvoir ne savent pas si et quand la France doit sortir du nucléaire, dans un pays où le parti majoritaire s’agrippe à son choix énergétique, les médias partent souvent du principe, à l’exception du Monde, de Libération et de Courrier International, que les Français ne s’intéressent plus à la catastrophe japonaise à partir du moment où ils ne risquent pas d’en subir directement les retombées.

Pourtant, le suivi effectué par plusieurs journaux japonais, en dépit des réticences persistantes de Tepco, (l’opérateur industriel de la centrale) à donner des informations fiables, montre que l’accident n’est maîtrisé dans aucun des trois réacteurs entrés en fusion. Malgré la poursuite des injections d’eau de refroidissement, la température y varie de 300 à 500 °. Ce qui signifie que les techniciens ne peuvent pas approcher des réacteurs. En fait, depuis des mois, il ne se passe plus rien. Les ingénieurs ne savent pas quoi faire, en dehors de l’arrosage, et nul ne sait si les réactions en cours ne vont pas durer des mois ou des années. Les réacteurs ont échappé aux hommes et une ou plusieurs explosions liés à la présence d’hydrogène peut survenir à n’importe quel moment.

Pour qu’une intervention soit possible, il faudrait que les trois cuves en fusion repassent sous la limite des 100 °. En attendant, personne ne semble en mesure de dire si le magma de combustibles nucléaires et de métaux est resté dans les cuves où s’il s’est répandu sur le plancher de béton qu’il a peut-être percé. Ce qui impliquerait une dissémination de la radioactivité dans le sol et vers les nappes phréatiques. La situation des piscines de refroidissement du combustible usagé n’est guère meilleure, bien que la température paraisse s’y stabiliser autour de 50 ° contre 80 ° auparavant. Comme les édifices qui abritent ces piscines sont en ruines et fortement contaminés, les barres de combustibles ne pourront pas être évacuées avant plusieurs années. Et sont à la merci d’un tremblement de terre qui jetterait à terre les bâtiments déjà ébranlés.

En ce qui concerne les réacteurs, s’ils se stabilisent un jour à une température raisonnable, aucune technique n’est actuellement disponible pour les démanteler sans entraîner des dégagements supplémentaires de radioactivité dans l’atmosphère. Les spécialistes japonais et français les plus « optimistes » pensent qu’il faudra au moins une vingtaine d’années pour que soit envisagé un début de démantèlement. Opération qui ne pourrait être effectuée qu’après la construction et la mise en place d’un sarcophage de protection dont plus personne ne parle. Il n’est plus question que d’une mince structure en plastique et métal, en cours de construction au dessus du bâtiment du réacteur n° 1. Il est vrai que le retard pris par la préparation -sans même évoquer la construction- de celui que Vinci et Bouygues ont promis de construire à Tchernobyl n’incite pas les ingénieurs à l’optimisme.

Pour mesurer l’étendue des dégâts et l’ampleur de la catastrophe de Fukushima, il faut savoir que la majeure partie des bâtiments et de la zone qui les entoure restent tellement contaminées qu’il est impossible d’y travailler, même avec des équipements spéciaux. L’ensemble des installations émet donc en permanence, comme c’est encore le cas à Tchernobyl, une radioactivité de 30 à 90 microsieverts par heure qui se répand dans les campagnes au gré de la météo. La plupart des cultures, qu’il s’agisse du riz, des légumes ou du fourrage destiné au bétail, sont donc de plus en plus contaminés, jusqu’à une centaine de kilomètres de la centrale. Ce qui prive de revenus les agriculteurs et les éleveurs.

Au delà de la catastrophe économique qui affecte la zone plus ou moins contaminée qui s’étend régulièrement, reste la situation des réfugiés. Ceux qui ont fui le désastre du tsunami et ceux qui s’efforcent d’échapper à la contamination, malgré un manque criant d’informations. Faute de solution de relogement, beaucoup d’habitants sont restés sur place, en désobéissant parfois aux ordres mollement donnés pas des autorités dépassées qui distribuent compteurs et dosimètres de radioactivité au compte-goutte. Beaucoup de ruraux sont restés sur place, beaucoup de paysans qui continuent à cultiver des légumes qu’ils sont seuls à manger. Ils prennent aussi soin d’animaux dont ils ne peuvent plus vendre ni le lait ni la viande.

Le gouvernement japonais est incapable de fournir le nombre de ces dizaines de milliers de Japonais restés dans les zones contaminées. Idem pour le nombre des évacuées. Les autorités nippones sont plus portées, avec l’aide de Tepco et des syndicats agricoles, à organiser des opérations de communication tendant à prouver que la situation n’est pas aussi grave, à la centrale comme dans les provinces touchées, que le prétendent les anti-nucléaires japonais. Et ce alors qu’une information reste encore inexpliquée : pourquoi, hors de la centrale Fukushima, 37 des 57 réacteurs japonais sont-ils toujours à l’arrêt ?

Politis, Claude-Marie Vadrit, 14 octobre 2011

Manifestation antinucléaire à Rennes

Manifestation antinucléaire à Rennes

Ce samedi 15 octobre 2011, une grande manifestation antinucléaire a eu lieu à Rennes. 20.000 personnes ont défilé, selon la presse locale.

Le cortège libertaire pour un « arrêt immédiat du nucléaire » a quant à lui rassemblé 3000 personnes.

A la suite de la manifestation, une assemblée s’est réunie pour évoquer le camp de Valognes du 22 au 24 novembre prochain, en vue de stopper le train Castor.

Ni rose, ni vert, arrêt immédiat du nucléaire.

Tou-te-s à Valogne !

 

Groupe Pavillon Noir (FA 86) – 15 – 10 – 2011

Articles sur la journée mondiale des indignés

Indignés de tous les pays, unis dans la rue

De Londres à Manille en passant par Francfort et Sydney, des manifestations ont lieu dans un millier de villes. Des incidents ont éclaté à Rome. Tour du monde en images.

A Rome, lors de manifestation des « indignati », les indignés italiens, des groupes d’inconnus ont fracassé les vitres de banques et mis le feu à deux voitures. (AFP/Alberto Pizzoli)

Les « indignés » du monde entier se mobilisent samedi 15 octobre pour dénoncer les excès de la finance et les inégalités. Manifestations et actions non-violentes pour un « changement mondial » ont lieu dans plus d’un millier de villes de 87 pays.

Parti d’Espagne, le mouvement des « indignés », installés au printemps sur la place de la Puerta del Sol à Madrid, s’est étendu rapidement dans une Europe en pleine cure d’austérité. Les protestataires qui se veulent apolitiques refusent que les peuples payent le prix de la crise financière et demandent une « vraie démocratie » et une « révolution éthique ». Aux Etats-Unis, le mouvement similaire « Occupy Wall Street » (OWS) à New York contre la « cupidité » des banques et des multinationales a de son côté gagné en un mois nombre de grandes villes américaines.

En Espagne

Contre le système financier, le chômage ou les coupes budgétaires dans la santé et l’éducation, des dizaines de milliers « d’indignés » ont retrouvé samedi soir les avenues du centre de Madrid, où était né le mouvement au mois de mai avant de s’étendre à travers le monde.

« Parce que nous voulons récupérer la démocratie », « parce que ce sont toujours les mêmes qui gagnent », proclamaient les pancartes portées par les manifestants, rassemblés pour la première journée mondiale des « indignés » sous le slogan « Unis pour un changement mondial ».

Cinq marches parties des quartiers périphériques ont convergé en fin de journée sur la place de Cibeles, dans le centre, pour se diriger ensuite vers la place de la Puerta del Sol, point de départ emblématique du mouvement, occupée au printemps, pendant un mois, par les « indignés » espagnols et leur village alternatif.

« C’était le moment où le peuple devait se lever », confiait Carmen Martin, une jeune manifestante de 24 ans arrivée avec des milliers d’autres, au son des tambours, depuis le sud. « Je suis émue que le mouvement qui est né ici s’étende au monde ».

« Si vous ne nous laissez pas rêver, nous ne vous laisserons pas dormir », « nous ne sommes pas des marchandises », criaient les manifestants, reprenant plusieurs de leurs slogans favoris.

 

Retour à Puerta del Sol pour les "indignés"

Des milliers de manifestant sont revenus s’installer à Madrid, là où est né le mouvement des « indignés ». AFP/Dominique Faget

 En Italie

A Rome, lors de manifestation des « indignati », les indignés italiens, des groupes d’inconnus ont fracassé les vitres de banques et mis le feu à deux voitures dans le centre de la capitale. Les incidents se sont produits tout près du Colisée où des dizaines de milliers de personnes manifestaient. Une annexe du ministère de la Défense incendiée par des manifestants.

Peu après le démarrage de la manifestation, des petits groupes non contrôlés ont fracassé les vitrines de deux banques via Cavour à l’aide de panneaux de la circulation, avant de prendre la fuite et se mêler à la foule des manifestants. D’autres ont mis le feu à deux voitures. Une colonne de fumée s’élevait en début d’après-midi aux abords du Colisée où les pompiers ont aussitôt été dépêchés sur place.

Selon l’agence italienne Ansa, des manifestants ont tenté de retenir un autre groupe de perturbateurs violents, masqués de noir en leur jetant des bouteilles.

La police a commencé à charger les manifestants samedi dans le centre de Rome où des incidents violents se poursuivaient en marge de la manifestation des « indignés », ont constaté des journalistes de l’AFP.

Les forces de l’ordre ont lancé l’assaut alors que des centaines d’éléments incontrôlés, masqués de foulards noirs, lançaient fumigènes, coktails molotov et bouteilles contre les forces de l’ordre. D’autres éléments ont continué à incendier des voitures et ont pénétré et jeté des fumigènes dans un bâtiment officiel, à deux pas du Colisée, tandis que des dizaines de milliers de personnes continuaient à manifester pacifiquement.

Les manifestations italiennes dégénères

La manifestation pacifique des « indignés » a été perturbée par des éléments incontrôlés. Des affrontements avec les forces de l’ordre ont lieu. AFP/Filipo Monteforte

 En France

Des centaines d' »indignés » se sont rejoint place de l’hôtel de ville à Paris pour une assemblée populaire pour répondre à l’appel international sous le mot d’ordre « Tous ensemble pour un changement mondial ! », a constaté une journaliste de l’AFP.

« Nous sommes indignés, indignés, indignés ! », ont chanté avec énergie les manifestants, convergeant vers la place de l’hôtel de ville en milieu d’après-midi. « Paris, Paris, soulève toi ! », ont-ils scandé devant les badauds et touristes.

Ces « indignés » s’étaient auparavant retrouvés dans différentes gares et points de rencontre parisiens avant d’affluer dans le centre de Paris.

Après l’assemblée populaire, une soirée festive était prévue place de l’hôtel de ville à Paris.

 

Les indigné parisiens se retrouvent place de l'hôtel de ville

Plusieurs centaines de manifestants se sont rejoints dans le centre de Paris à l’appel des « indignés » du monde entier. AFP/Joël Saget

En Allemagne

Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées devant le siège de la Banque centrale européenne (BCE), à Francfort. Ils sont « près de 6.000 », selon l’organisation altermondialiste Attac, 5.000 selon la police, sur la place qui fait face à l’institut monétaire européen et sur laquelle se dresse un grand sigle de l’euro bleu et jaune.

Jeunes, retraités, familles avec enfants dans les poussettes, sont venus brandir, sous un ciel bleu immaculé et un grand soleil d’automne, drapeaux et ballons. Sur les pancartes on pouvait lire « Ne bradons pas la démocratie à la BCE » ou encore « Brisons la dictature du capitalisme ».

Tobias, 27 ans, éducateur, affichait le slogan « Le capitalisme va tuer le capitalisme » sur sa cassette noire vissée sur la tête, le visage barré par des lunettes de soleil. « Je considère le capitalisme mondial comme une bombe à retardement pour les humains mais aussi pour la planète », a-t-il expliqué. Chistl, 68 ans, retraitée, est venue en pensant à ses « enfants et petit-enfants qui vont devoir payer pour nos dettes ».

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Les Indignés devant la Banque centrale européenne à Francfort (DDP/Sipa)

 Au Royaume-Uni

Quelque huit cents « indignés » rassemblées dans la City, coeur financier de Londres, ont reçu le renfort inopiné du fondateur de Wikileaks Julian Assange, mais sont restés fermement contenus par la police à distance de la bourse de Londres.

L’arrivée d’Assange, qui est en liberté conditionnelle dans un manoir près de Londres en attendant une éventuelle extradition vers la Suède où il est poursuivi pour viol, a suscité des cris de joie.

« Nous soutenons ce qui se passe ici parce que le système bancaire à Londres est le bénéficiaire d’argent issu de la corruption », a lancé le fondateur de WikiLeaks sur les marches de la cathédrale Saint-Paul, où étaient massés les manifestants.

Assange, entouré de gardes du corps, a dû se frayer un chemin à travers un important cordon policier cernant la manifestation.

 

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Un Indigné à Londres, devant la cathédrale Saint Paul (AFP photo / Leon Neal)

 

 Au Portugal

Des dizaines de milliers de personnes sont descendues samedi dans les rues du Portugal pour protester contre la politique d’austérité menée par le gouvernement sous la tutelle de l’UE et du FMI, dans le cadre d’une journée d’action mondiale du mouvement des « indignés ».

A Lisbonne, quelque 50.000 personnes de tous âges se sont dirigées dans le calme vers le parlement aux cris de « FMI dehors », rangées derrière une banderole proclamant « stop troïka », en référence aux créanciers du Portugal (Union européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international), selon une première estimation des organisateurs.

Des défilés étaient organisées dans neuf villes du pays à l’appel d’une quarantaine de mouvements citoyens et, d’après les médias locaux, la mobilisation était également importante à Porto (nord).

« Nous sommes victimes de la spéculation financière et ce programme d’austérité va nous ruiner. Il faut changer ce système pourri », a affirmé à l’AFP Mathieu Rego, 25 ans, qui manifestait à Lisbonne sous un soleil intense.

« Je suis très révoltée car ce seront encore les fonctionnaires qui vont payer la crise », a dit Maria Joao Santos, 54 ans, employée dans une mairie.

D’après les organisateurs de ces manifestations, le nouveau tour de vis budgétaire annoncé cette semaine par le Premier ministre Pedro Passos Coelho est venu « réaffirmer la nécessité de protester et de s’indigner ».

Au Canada

Plus de 300 « indignés » étaient réunis samedi midi au Square Victoria, en plein centre-ville de Montréal où une dizaine de tentes étaient plantées, pour répondre à l’appel mondial contre la précarité, a constaté une journaliste de l’AFP.

Arborant le célèbre masque blanc des indignés ou juste une pancarte, les manifestants de tous âges discutaient essentiellement des banques, du manque d’argent et de l’avenir.

Pour se réchauffer, certains ont esquivé des mouvements en suivant les membres du collectif Salsa aux pieds nus dont fait partie Carmen Ruiz. La femme de 32 ans, enceinte, « n’a jamais eu de carte de crédit » et se dit inquiète pour l’avenir mais d’un autre côté, elle estime que « les choses peuvent changer car les gens se rassemblent. Maintenant plus que jamais, je veux avoir l’espoir ».

A Paris comme à Madrid, New York mais aussi à Toronto, les « indignés » se sont « unis pour exister », comme l’indique une pancarte à Montréal.

Essayant de planter sa tente malgré le fort vent au Square Victoria, en plein quartier des affaires, Geneviève Dick, une étudiante en philosophie qui travaille comme traductrice, compte bien rester « aussi longtemps qu’il le faudra ». « On veut se montrer visible au 1% qui nous gouverne et bâtir des liens avec d’autres citoyens, créer une alternative ».

Au Canada, des manifestations sont prévues dans plusieurs villes, dont Vancouver et Toronto.

Aux Etats-Unis

Aux Etats-Unis, dès vendredi, les protestataires américains avaient fait face aux forces de l’ordre de New York à San Francisco.

En Australie

Décalage horaire oblige, les premiers rassemblements de la journée ont eu lieu en Australie, à Sydney, où 300 personnes se sont rassemblées pour dénoncer la « cupidité » des multinationales et des banques.

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Manifestant à Sydney, en Australie (Sipa/AP Photo/Rick Rycroft)

 Au Japon

A Tokyo, où la crise nucléaire reste au coeur des préoccupations, 200 personnes ont participé au mouvement mondial. Les manifestants ont défilé devant le siège de l’électricien TEPCO, l’opérateur de la centrale de Fukushima Dai-ichi, site d’un grave accident nucléaire après le séisme et le tsunami du 11 mars dernier, en scandant des slogans hostiles au nucléaire.

Les manifestants japonais rendent hommage aux indignés américains

« Occupy Tokyo »,les indignés japonais reprennent à leur compte le slogan de leur amis de Wall Street. AFP/Yoshikazu Tsuno

 

Aux Philippines

A Manille, une centaine de membres de plusieurs groupes réunis sous la bannière de l’alliance d’extrême gauche Bayan ont défilé samedi matin jusqu’à l’ambassade américaine pour exprimer leur soutien au mouvement Occupy Wall Street aux Etats-Unis et dénoncer l' »impérialisme américain ».

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A Manille, aux Philippines, les manifestants ont marché en direction de l’ambassade américaine, en solidarité avec le mouvement « Occupy Wall Street » (Sipa/AP Photo/Pat Roque)

 

En Corée du Sud

En Corée du Sud, les militants espéraient réunir un millier de personnes dans le quartier financier Yoeuido au coeur de Séoul et devant la mairie de la capitale.

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Manifestant à Séoul, en Corée du Sud (AFP/Park Ji-Hwan)

Le Nouvel Observateur avec AFP et AP   15 – 10 – 2011

 

 

 

Démocratie réelle 86 :

compte rendu de l’après-midi du 15-10-11

15 Oct 2011. United Global Change 15 Oct 2011. United Global Change

Démocratie réelle maintenant – Poitiers a participé aujourd’hui à la journée mondiale des Indignés-révoltés-enragés-insurgés en proposant un rendez-vous à 15 h place du marché sous l’arbre à Palabres (Cf. Sur Poitiers). Cette journée ne s’est pas d’emblée imposée car la plupart d’entre nous avait décidé d’aller aux rassemblements antinucléaires de Rennes et de Bordeaux et au rassemblement des Indignés à Bruxelles. Quatre ou cinq d’entre nous, qui devaient rester sur Poitiers, étaient chargés d’accueillir le personnes qui s’étaient inscrites sur le groupe Facebook (Poitiers – Occupation Générale pour un changement global !) ou qui avaient eu l’info par la presse ou les réseaux internet et qui viendraient.

Nous ne nous faisions pas trop d’illusion nous disant que si 10 personnes venaient ce serait très bien. Nos prévisions ont été complètement dépassées cet après midi puisqu’au plus fort de la participation nous étions une soixantaine et plus d’une centaine de personnes sont passées. La très grande majorité était nouvelle.

Vers 16h nous avons fait une assemblée populaire. Signe distinctif de ces rassemblements. En effet lorsqu’on va à un rassemblement les mots d’ordre ou les revendications sont donnés préalablement alors que lorsqu’on participe à un rassemblement des Indignés-révoltés-enragés-insurgés on s’assoit par terre en cercle et on discute de ce qu’on va faire et comment on va le faire.

Après un petit topo sur le pourquoi de la journée et sur l’histoire du mouvement à Poitiers nous avons posé la question : pourquoi êtes-vous venus et qu’attendez-vous ? Nous avons aussi dit nos indignations-révoltes-rages-insurrections et discuté de différents sujets, le nucléaire, la situation économique, les banques, les grévistes de la fonderie alu…

Après plus d’une heure de discussion nous avons arrêté et nous nous sommes donnés rendez vous vendredi prochain même lieu à 19h.

Les Cordeliers font leur fête aux Poitevines

  Les Cordeliers font leur fête aux Poitevines

 Au coeur du « coeur d’agglo », le centre commercial des Cordeliers célèbre ses dix ans. Le président de l’association des commerçants des Cordeliers, aussi directeur du lucratif et néanmoins philanthropique Monoprix, a une envolée lyrique dans un article de Centre-Presse : « Les Cordeliers sont une réussite commerciale, mais aussi un lieu qui a une âme, un lieu de vie où les gens se rencontrent en plein centre ».

 Le règlement intérieur, affiché près du local des vigiles, non loin des toilettes (entretenues par une femme), nous en dit plus long sur cet Eden de la convivialité : « Pour assurer votre sécurité, cet espace est sous vidéosurveillance. (…) la mendicité, les spectacles de rue, le démarchage, la distribution de tracts (…) sont interdits. (…) Nos amis les animaux et notamment les chiens ne sont pas autorisés (…) La vie en société oblige chacun à adapter son comportement pour qu’il soit acceptable par tous (…) Pour cette raison, nous interdisons de courir, de chahuter, de s’invectiver, (…) d’occuper durablement un espace commun. (…) Le centre n’est pas accessible aux personnes en état d’ivresse ou sous l’emprise de la drogue ».

 Le modèle de vie sociale que nous propose la galerie des Cordeliers, c’est un espace marchand, où tout est sous surveillance constante. Où les vigiles préviennent régulièrement les policiers armés pour arrêter les sans-le-sou ayant l’audace de vouloir emporter avec eux de la bouffe du Monop’. Une vie d’où sont banni-e-s les joggers, les clodos, les drogué-e-s, les animaux, les artistes, les militant-e-s, les contestataires de cette société de merde, celles et ceux qui revendiquent un espace commun.

 Aux Cordeliers, c’est la «FÊTE», du 12 au 22 octobre. Cette galerie marchande fête ses dix ans d’idéal consumériste. A cette occasion, le centre fait une petite obole promotionnelle aux consommateurs-trices, en «offrant» 50.000 euros en pochettes-cadeaux. Prise sur les profits issus du travail salarié et du porte-monnaie des Poitevin-e-s, mais c’est ce que le canard local (Centre-Presse) appelle « célébrer dignement » les dix ans de la galerie. On n’a pas la même idée de la dignité.

 Rien ne manque à ce microcosme de monde pourri, le sexisme est omniprésent. Pas seulement par la pub sexiste. La « Fête des Cordeliers » est aussi associée à l’expression « Fête des Poitevines », ce que rappelle avec élégance une voix d’homme, au micro. Fête qui doit se célébrer comme il se doit : le directeur du centre et le directeur de l’association des commerçants du centre (deux hommes) ont une conception toute particulière de voir et de traiter la «  Poitevine ».

 De grands dessins cartonnés sont suspendus un peu partout dans le centre. Comme d’habitude, uniquement des dessins de femmes. Là, elles sont toutes rousses, en habits dûment genrés : robes, rubans, fanfreluches, maquillage, boucles d’oreille, sacs-à-main-cabas (c’est bien connu, la femme n’est qu’une dépensière). Une affiche sordide présente un dessin de cinq fillettes dans un landau, dont les deux plus petites tiennent elles aussi des sacs à main : sans doute les enfants des autres femmes dessinées, « dix ans » après ?… les titres de ces affiches ne laissent aucun doute : « Génération Cordeliers, Génération Poitevines ». Porter son petit cabat à mains, ça doit s’apprendre dès l’enfance, quand on est une femme comme il se doit.

 La direction a aussi embauché, à l’occasion de cette fête des Poitevines, des salariées coiffées de perruques rousses. Sourires figés aux lèvres, elles tractent des bulletins pour participer au jeu merveilleux des pochettes-cadeaux, où se presse les badauds. J’interpelle l’une s’elles et lui demande la signification de ces perruques ridicules. « C’est pour faire comme sur les dessins », répond-elle. Je lui dis que je trouve ça sexiste, elle me répond d’un laconique «Eh oui… ». Puis ajoute, troquant son sourire pour une moue de dépit : «On a pas le choix, on est obligées ».

 Elles ne sont pas les seules. D’autres femmes, elles aussi le sourire aux lèvres, diffusent juste après les portes du centre un prospectus. Pas de perruques, mais toutes sont coiffées avec attention. Le prospectus est une pub pour un salon de coiffure. Je dis à l’une d’entre elles que le démarchage publicitaire est interdit par l’article 4 du règlement édicté par la direction. « Je savais pas, répond-elle, mais bon c’est la direction qui nous embauche, alors elle fait ce qu’elle veut »…

 Lorsque nous avions diffusé à la sortie du centre commercial, voilà un an et demi, un tract antipatriarcal à l’occasion de la « journée de la femme », deux vigiles (des hommes) nous avaient repoussé-e-s au-delà des bittes métalliques sur le trottoir, à plusieurs mètres des portes. En nous disant « Jusque là, c’est la galerie. A partir de là les tracts sont interdits, si vous continuez on appelle la police».

 Les luttes contre contre le patriarcat, le capitalisme et l’Etat, sont décidément indissociables.

 Jeanine, groupe Pavillon Noir,  13 10 2011