[Nantes] Violences policières parc Mercœur – Appel à témoignages

Vendredi 2 septembre, square Mercœur (en face du Bouffay à Nantes), une dizaine de personnes se sont perché-e-s dans les arbres, soutenu-e-s par d’autres militant-e-s resté-e-s au sol ; pour protester contre les projets d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes et de destruction du parc Mercœur, et contre le bétonnage d’espaces de vie et de partage en général (voir ici pour plus d’infos sur cette action).

Alors que les opposant-e-s préparaient un pique-nique, chantaient des chansons ou des slogans ou diffusaient des tracts, les policiers ont procédé à des arrestations particulièrement violentes, sous prétexte de contrôle d’identité : coups de matraque, strangulation, usage de lacrymogènes à bout portant, tazer, insultes, menaces de coups et de viol, coups divers et torsion des membres, menottage trop serré, etc.

Parmi la vingtaine emmenée au commissariat, plusieurs personnes sont accusé-e-s de “rebellion” (c’est à dire d’avoir “résisté avec violence” lors de leur arrestation) et passeront en procès (risque d’amende et de peine de prison). Certain-e-s portent plainte contre la police pour coups et blessures.

Pour préparer leur défense, nous avons besoin d’un maximum de témoignages au plus vite. Si vous avez des photos, des vidéos, ou si vous pouvez témoigner par écrit de ce que vous avez vu, contactez-nous.

Par mail : zad [arrobase] riseup [point] net Par courrier : Les planchettes, 44130 Notre-Dame-des-Landes (laissez-nous vos coordonnées pour que nous puissions voir ensemble comment témoigner)

Merci pour elles/eux

L’État indigné par les prix P.A.P.O.N.

L’attribution des « prix P.A.P.O.N » à des préfets et des fonctionnaires qui se seraient signalés par le nombre d’expulsions d’étrangers a provoqué aujourd’hui l’indignation des services de l’Etat. Ceux-ci ont très mal pris qu’on associe le nom de l’ancien haut fonctionnaire condamné pour son rôle dans la déportation des Juifs sous l’Occupation et celui de préfets actuels, et le ministère de l’Intérieur a prévenu qu’il soutiendrait toute action pénale qu’intenteraient des fonctionnaires ainsi défavorablement distingués.

Des « prix P.A.P.O.N » (pour « prix attribués pour obéissance notoire ») ont été décernés jeudi à Toulouse par diverses associations à trois préfets et à une fonctionnaire de la préfecture de Toulouse, responsable du bureau de l’asile et du contentieux des étrangers, pour leur « zèle » dans la lutte contre l’immigration irrégulière.

La place Beauvau « condamne avec la plus grande vigueur la comparaison ainsi faite entre l’action menée aujourd’hui par des préfets représentants de l’Etat et des actions commises pendant la Seconde Guerre mondiale qui ont valu à leur auteur une condamnation pour complicité de crimes contre l’humanité ». « Cette assimilation grossière et injurieuse et le recours à certains mots ainsi qu’à certains sous-entendus sont particulièrement choquants et le ministère soutiendra les actions pénales qui seront engagées par les préfets et les agents de l’Etat concernés », dit l’Intérieur.

Pour sa part, le préfet de la Haute-Garonne, Henri-Michel Comet, « s’indigne des propos tenus. Ils portent atteinte tant aux personnes qui travaillent à la préfecture qu’à la mémoire des victimes de la déportation ». En 2010, la préfecture a délivré 40.000 titres de séjour, dont près de la moitié (19.000) pour une première demande, a-t-il souligné dans un communiqué.

Sur 1.875 mesures de refus d’un titre de séjour, 700 seulement ont abouti à une décision d’éloignement, et la moitié des personnes concernées ont quitté la France « volontairement », a-t-il dit. Par ailleurs, 1.400 des refus ont été soumis au juge (soit 16,5% de plus qu’en 2009), qui a confirmé la décision du préfet dans 80% des cas, a-t-il dit.

« Les fonctionnaires de la préfecture assument leur tâche avec humanité et dans le respect de la dignité des personnes », a-t-il assuré. Les « prix P.A.P.O.N » ont été créés par l’Association pour l’art et l’expression libres (AAEL), avec le soutien d’un collectif réunissant entre autres la Cimade ou le Réseau Education sans frontières 31.

Maurice Papon, ex-secrétaire général de la préfecture de Gironde sous l’Occupation, a été condamné pour complicité de crimes contre l’humanité en 1998. Il a également été mis en cause dans la répression de la manifestation pro-FLN du 17 octobre 1961 à Paris qui, selon les estimations d’historiens, a fait plusieurs dizaines de morts alors qu’il était préfet de police.

lefigaro.fr (avec la complicité bienveillante de l’AFP) – 09/09/2011

Les fondeurs du Poitou prennent d’assaut Montupet

260 salariés grévistes des Fonderies du Poitou, soutenus par ceux de Montupet, ont investi l’usine de production, près de Châteauroux, hier matin.

Châteauroux, avec nous. Sortez, soyez solidaires. Le site de production de culasses Montupet (1), à Diors (dans l’Indre), n’avait pas connu pareil épisode depuis longtemps. Hier matin, 260 salariés grévistes des Fonderies du Poitou Aluminium (FDPA), filiale de Montupet, ont déboulé de cinq autocars devant les grilles de l’usine. Ils étaient attendus par leurs collègues berrichons.

« Des conditions de travail catastrophiques »

Dans cette ambiance survoltée, les grilles de l’usine n’ont pas résisté à la volonté de quelque 400 manifestants qui ont aussitôt investi l’enceinte du site avec slogans, pétards et banderoles. Le cortège n’a pas hésité à pénétrer directement dans l’usine pour appeler les salariés de l’Indre a cessé le travail. Tony Garrot, délégué CGT des Fonderies, a lancé un appel: « On entre calmement et on ne casse pas l’outil de travail ».

La baisse des salaires et la suppression des jours de RTT alimentent la colère des fondeurs du Poitou. « Montupet estime que l’on est trop payé mais ce plan nous priverait d’environ trois mois de salaires », lance Tony Garrot. « Les salariés de Montupet à Châteauroux sont aussi exploités, constate Christian, venu de la Vienne. Nous savions qu’ils travaillaient dans des conditions difficiles mais en voyant l’usine, c’est catastrophique. » A la différence de celui des Fonderies du Poitou, le carnet de commandes de Montupet dans l’Indre affiche complet. Non sans conséquences: « Nous vivons sous pression et l’on doit marcher à la baguette », lance un salarié résigné, après trente-trois ans d’ancienneté.

Soutenus par une délégation CGT de Renault et par les forces de gauche de l’Indre, les fondeurs du Poitou ne semblent pas avoir dit leur dernier mot: « Leur plan pourri, nous n’en voulons pas! »

(1) Montupet à Diors compte 350 salariés et 120 intérimaires.

Repères> Les Fonderies du Poitou Aluminium (FDPA) ? 480 salariés ?, auparavant dans le giron du fonds allemand Bavaria, ont été rachetées par le groupe Montupet, fin 2009. « Le 13 juillet dernier, on nous a informés d’un plan de compétitivité et de baisse de 15% sur le salaire de base qui, avec le passage à 35 heures, représente 23%. Sans oublier la perte de nos 14 jours de RTT », s’indigne Tony Garrot, délégué CGT, qui promet un beau feu d’artifice. Une cinquantaine de salariés sont également « mis à disposition pour être mutés sur d’autres sites ». L’intervention musclée des fondeurs poitevins sur le site de Châteauroux n’est qu’un coup de semonce. Avec la crainte, pour Montupet, que le mouvement gagne ses autres sites.

Jacky Courtin, Centre Presse, 09/09/2011

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CONTRE LA BAISSE DES SALAIRES, LA GRÈVE
À la fonderie Montupet, dans la Vienne, qui fabrique des culasses pour l’automobile, la direction, sous prétexte de difficultés, a annoncé son intention de baisser les salaires (-15 % pour les ouvriers) de diminuer les RTT pour le 2ème collège, etc.

Pourtant l’usine a rapporté bien des profits aux patrons successifs qui l’ont achetée puis revendue quatre fois en dix ans !
Le tribunal soutenant sans vergogne la direction, les travailleurs ont décidé de se mettre en grève.

Feuille de boîte LO de Liebherr Aerospace Toulouse