[Communiqué FA] Non aux violences staliniennes dans les manifestations et ailleurs !

Non aux violences staliniennes dans les manifestations et ailleurs !

Vendredi 8 mars, le cortège libertaire formé lors de la manifestation antisexiste – composé surtout de membres de la Fédération anarchiste –, a été violemment pris à partie par le service d’ordre du Parti communiste français. Alors que notre bloc, comme il était prévu, emboîtait le pas au cortège des sans-papiers du 9e collectif, le service d’ordre du Parti communiste s’est brutalement intercalé. Tout comme nous, le 9e collectif a alors protesté, proposant même aux membres du PCF de les laisser passer devant eux. Rien n’y fit : la manœuvre consistait, selon toute vraisemblance, à nous empêcher de marcher à la suite des sans-papiers, avec lesquels nous avons des liens. S’ensuivit une bousculade, quelques échanges de coups et des jets de gaz lacrymogène que plusieurs de nos compagnons reçurent en plein visage. Des insultes fusèrent, et quelques doigts d’honneur nous furent également adressés, de la part de ces « communistes » venus pourtant manifester à l’occasion de la journée des droits des femmes… La Fédération anarchiste dénonce avec la plus grande fermeté ces pratiques dignes d’un autre âge. Elle exige, de la part des dirigeants du Parti communiste français, qu’à l’avenir, il tienne ses chiens de garde en laisse !

Secrétariat aux relations extérieures de la Fédération anarchiste, 14 mars 2013

Le Monde Libertaire n°1699 (du 14 au 20 Mars 2013)

Le Monde Libertaire n°1699 (du 14 au 20 Mars 2013)

NdPN : Le ML sort aujourd’hui jeudi en kiosques. Comme d’habitude, vous pouvez aussi vous le procurer à prix libre en nous écrivant. On en déposera aussi un exemplaire en consultation libre au Biblio-café de Poitiers. Trois articles d’ores et déjà en ligne sur le site du Monde Libertaire (voir liens ci-dessous). Bonne lecture !

ml 1699

«Ce que nous avons devant nous, c’est la perspective d’une société de travailleurs sans travail, c’est-à-dire privés de la seule activité qui leur reste. On ne peut rien imaginer de pire.» – Hannah Arendt

Sommaire

Actualité

Les femmes ne veulent pas de l’austérité, par S. Gérardin, page 3

Colère sociale, par G. Goutte, page 5

La Météo syndicale de J.-P. Germain, page 6

Kiosquiers, jusqu’au bout, par P. Salcedo, page 7

La Chronique néphrétique de Rodkol, page 8

Vous avez dit Chávez ? par El Libertario, page 9

Arguments

L’Afrique mise à mal, par P. Schindler, page 10

Écologie ou écologisme ? par Ph. Pelletier, page 11

Une histoire de « vieux croyants » de N. Potkine, page 14

Le néodarwinisme en question, par T. Lodé, page 15

Histoire

Les mémoires de Kropotkine, par P. Sommermeyer, page 17

Expressions

Enfumages, par Max, page 20

Le ciné de René, par R. Hamm, page 21

Mouvement

La vie du mouvement, page 22

L’agenda libertaire, page 23

Illustrations

Aurelio, Faujour, Krokaga, Lardon, La Sala

Editorial

Le coût du travail est trop élevé. Antienne sans cesse ressassée, jamais démontrée. À force de la seriner, elle passe pour une vérité. Et on en arrive à faire signer des « accords de compétitivité », par exemple chez Renault, qui font travailler plus pour gagner moins, en échange de peanuts. Au final, on licencie à tour de bras. Comme on ne peut pas tuer ces milliers de gens sacrifiés sur l’autel de l’économie, on s’empresse de transférer à la collectivité la charge de leur subsistance. Mauvaise pioche car si quelqu’un qui travaille subvient, même partiellement, à ses besoins, par contre quelqu’un qui ne travaille pas, est, complètement, à la charge de tous. On peut penser que c’est l’une des clés de la situation économique actuelle. Fabriquer des chômeurs d’un côté, des travailleurs pauvres de l’autre, cela bénéficie dans un premier temps à l’entreprise qui licencie, et à elle seule. Puis les coûts sont inévitablement transférés à la collectivité, qui devra finir par se payer sur la bête. Pour cela il n’y a pas 36 solutions : soit on socialise les entreprises et on réalise le communisme libertaire. Soit on tue les chômeurs. Soit enfin, on emprunte des sous à la banque, ce qui a ses limites, comme on le voit ces temps-ci. Ayant envisagé le chômage comme un poids dans l’économie capitaliste, considérons maintenant le travail. Non principalement dans son aspect rémunérateur, mais dans sa capacité à satisfaire les besoins de tous. Par exemple, si la même quantité de travail est nécessaire pour construire des logements dans une ville qui en manque et pour construire un grand stade tout neuf, devons-nous choisir de bâtir ce dernier ? Bien sûr que non. Et pourtant, le stade sera générateur de valeur ajoutée, d’emplois, bref de croissance et d’activité. Une activité (compétitions, concerts, etc.) qui débouchera sur une consommation et non sur une production. Il faudra bien que les spectateurs travaillent ailleurs pour financer, et à prix d’or, les vedettes qui s’exhiberont en ces lieux. Les emplois ainsi créés se révéleront donc non pas producteurs mais destructeurs de richesse. À coût égal, mieux valait garder des chômeurs. On se serait tous moins fatigués, et puis on aurait des logements neufs… Pourtant, dans ce pays où l’on manque cruellement de logements mais ni de stades ni de centres commerciaux, ce sont ces derniers qui fleurissent un peu partout comme des champignons. Il serait urgent donc, pour supprimer le poids que représente l’inactivité en même temps que celui de l’activité inutile (c’est-à-dire extrêmement rémunératrice pour une minorité, abominablement coûteuse pour le reste du monde), de reconstruire le monde sur des bases saines : produire utile et socialiser l’appareil productif.

[86] La mobilisation continue contre les suppressions de classe !

86 –  Sud Vienne : quatre écoles occupées

        14/03/2013 10:48

Les parents d’élèves d’Adriers, Millac, Sillars et Valdivienne ont lancé ce jeudi matin des opérations simultanées d’occupation des écoles menacées de fermetures de classe. A 10 h 30, les parents de Sillars et Adriers ont obtenu des rendez-vous auprès de l’inspection d’académie, mais poursuivaient leurs mouvements en solidarité avec les deux autres écoles, en attente de réponse.

86 –  Adriers : la route bloquée par les parents

        14/03/2013 10:56

Les parents d’élèves qui protestent contre la possible fermeture d’une classe à Adriers ont installé un barrage filtrant ce jeudi matin dans le bourg (départementale 729) pour distribuer des tracts.

86 –  Poitiers L’école Alphonse Daudet occupée par des parents

        14/03/2013 11:40

L’école élémentaire Alphonse-Daudet dans le quartier des Couronneries à Poitiers est occupée par des parents depuis ce matin. Ils protestent contre la menace de fermeture d’une Classe d’intégration scolaire accueillant des écoliers ayant un léger retard mental et contre la fermeture d’une classe « classique ». La vingtaine de parents pique-niqueront sur place. A 14�h, ils se regrouperont devant le rectorat alors que se réunira le groupe « écoles» présidé par le directeur d’académie. Les propositions d’ouvertures, de fermetures et de gels de postes y sont étudiées. Les décisions seront connues lundi prochain. Ce soir, à 18�h, les parents d’élèves organiseront une réunion à l’école Alphonse Daudet pour faire le point. Ils ont d’ores et déjà décidé de poursuivre l’occupation de l’établissement demain, vendredi. A 14 h, une délégation sera reçue au rectorat par l’inspecteur de l’éducation nationale de leur secteur.

Dépêches de la Nouvelle République, 14 mars 2013

[LGV Poitiers-Limoges] Enquêtes publiques en juin !

NdPN : la propagande va décidément bon train pour ce projet pourri et ruineux de nouvelle ligne à grande vitesse. Notons l’enthousiasme des bureaucrates locaux pour imposer ce nouveau chantier de dévastation sociale et écologique aux populations, qui en seront une fois de plus pour leur poche. Il va sans dire que nous ne nous laisserons pas faire et qu’il faut d’ores et déjà mobiliser. Des comités locaux de lutte contre la LGV Poitiers-Limoges sont appelés à se développer, à se multiplier et à se coordonner. Des initiatives ont déjà eu lieu. Nous attendons de pied ferme les consultations locales, et soutiendrons toutes les initiatives de lutte d’opposant-e-s à ce projet.

LGV Poitiers-Limoges : l’enquête publique en juin

Alors que l’Autorité environnementale a rendu son avis hier, l’Élysée envisage un lancement de l’enquête publique avant la fin du premier semestre.

Plusieurs fois repoussé l’an dernier, le lancement de l’enquête publique pour la ligne ferroviaire à grande vitesse Poitiers-Limoges semble cette fois en très bonne voie.

D’abord, parce que l’Autorité environnementale a rendu, hier, un avis très attendu. Ni favorable ni défavorable, cet avis était tout simplement indispensable dans la mesure où le dossier qui sera soumis à enquête publique devra tenir compte des recommandations formulées (lire ci-dessous). Ensuite, parce que le secrétaire général de l’Élysée a confirmé par écrit au président du conseil régional du Limousin, à la présidente du conseil général de la Haute-Vienne ainsi qu’aux maires de Limoges et Poitiers, la semaine dernière, que l’avancement des études permettait d’envisager le lancement de cette enquête avant la fin du premier semestre 2013.

Un projet cher à François Hollande

« Conformément au souhait du Président de la République » : la précision a son importance quand on connaît l’attachement de François Hollande, ancien président du conseil général de Corrèze, à ce projet de LGV destiné à mettre Limoges à deux heures de Paris. Le feu vert du gouvernement devrait à présent intervenir rapidement, sans attendre le rapport de la mission chargée par le ministre des Transports de définir des priorités dans les projets à l’étude. En tout état de cause, avant le conseil d’administration de Réseau ferré de France (RFF) qui doit autoriser son président à saisir le préfet coordonnateur, le 28 mars prochain. Tout cela permet donc d’envisager un lancement de l’enquête préalable à la déclaration d’utilité dès le mois de juin, d’autant que les services de l’État ont été invités à anticiper les procédures administratives préalables. « C’est une excellente nouvelle », se réjouit le député-maire de Poitiers, Alain Claeys, principal soutien du barreau Poitiers-Limoges dans la région. « Il faudra peut-être deux ou trois années de plus que prévu pour assurer son financement mais le projet avance. »

en savoir plus

L’avis de l’Autorité environnementale

L’Autorité environnementale recommande entre autres d’inclure les effets induits sur le bruit et les déplacements au nord de Poitiers, de mieux prendre en compte la restauration des zones humides et de prévoir des mesures plus adaptées à la dimension de la rupture de continuité créée par la ligne ferroviaire (parfois plus de 100 mètres de large), notamment pour les passages à grande faune. L’Autorité précise que « les effets positifs du projet résulteraient du report modal de la route et de l’aérien vers le train ».

Nouvelle République, Baptiste Bize, 14 mars 2013

Les bureaucrates syndicaux travaillent

NdPN : l’épidémie de jaunisse syndicale monte encore d’un cran. Les deux articles suivants se passent de commentaire ! On a quand même souligné les passages les plus croustillants.

Retraites complémentaires: un accord entérine une baisse de pouvoir d’achat

Les partenaires sociaux sont parvenus mercredi soir à un protocole d’accord pour renflouer les caisses des régimes de retraite complémentaire, qui entérine une baisse de pouvoir d’achat pour 11 millions de retraités mais doit encore être formellement approuvé par les organisations.

qu'est-ce qu'on s'amuse entre copains

Des membres du patronat et de cinq syndicats lors d’une séance de négociations sur les retraites complémentaires, le 13 mars 2013 à Paris

Le patronat et les cinq syndicats CFDT, CFE-CGC, CFTC, FO et CGT, qui gèrent ces régimes, ont ainsi mis un terme à leurs discussions un peu après 21H00.

Pour être validé, le texte mis sur la table ne doit pas faire l’objet de trois oppositions de syndicats.

Tous ont affirmé qu’ils donneraient leur réponse dans les prochains jours, certains ont laissé entendre qu’ils pourraient l’approuver.

A l’ouverture de la séance, le Medef avait fait un geste en proposant une augmentation des cotisations, comme les syndicats le réclamaient en échange d’une baisse de pouvoir d’achat des retraités.

Selon le texte définitif, transmis à la presse, les pensions augmenteront au 1er avril moins que l’inflation, soit 0,5% pour les cadres du privé (Agirc) et 0,8% pour les salariés du privé (Arrco).

L’inflation prévue pour 2013 est à environ 1,75%.

En 2014 et 2015, elles seront également moins revalorisées que l’inflation (- un point).

Les cotisations acquittées par 18 millions d’actifs et les entreprises augmenteront quant à elles via le taux « contractuel » (ouvrant des droits à la retraite), de 0,1 point en 2014 et à nouveau de 0,1 point en 2015.

Au total, ces mesures permettront d’économiser environ 3 milliards d’euros à l’horizon 2017, faisant passer le déficit des régimes de 8,6 milliards à 5,5 milliards cette année-là, selon Jean-François Pilliard, le représentant du Medef.

« La moindre revalorisation est une mesure indispensable (…), en même temps sur le plan humain, c’est une mesure qui évidemment pose problème« , a-t-il dit, reconnaissant ne pas être « dans une négociation qui crée de l’enthousiasme ».

Un accord utile, mais pas forcément suffisant

« Il y a des mesures d’une efficacité relative », et « nous repoussons l’échéance de quelques années. C’est utile, je ne suis pas sûr que ce soit suffisant », a dit de son côté Jean-Louis Malys (CFDT).

« Nous avons eu des signes positifs pour la pérennité des régimes », a estimé Philippe Pihet pour FO, reconnaissant que l’accord prévoyait « effectivement une diminution du pouvoir d’achat des retraités ».

« Il nous semblait essentiel de pouvoir dire à ceux qui ont une retraite déjà moindre qu’ils auront quand même une revalorisation », a souligné Pascale Coton (CFTC), se disant « plutôt optimiste ».

Pour Danièle Karniewicz (CFE-CGC), un effort est « demandé à tous les retraités, de façon importante » en particulier « aux classes moyennes ».

« L’effort n’est pas équilibré » et « pour moi ce n’est pas suffisant », a-t-elle jugé.

De son côté Eric Aubin CGT) a affirmé que son organisation ne souhaitait pas « faire subir une nouvelle contrainte » aux retraités et « une baisse de pouvoir d’achat pendant trois ans », disant avoir un avis « négatif » sur le texte.

Les partenaires sociaux étaient pressés de trouver une solution avant le 1er avril, date de revalorisation des pensions, pour assainir la situation financière délicate de ces régimes.

Reste à savoir si les délais permettront d’appliquer l’accord à cette date.

La CFTC donnera sa réponse lundi, tandis que la CFE-CGC attendra le 25 mars et FO le fera « dans les prochains jours.

Quoi qu’il en soit, le résultat de ces négociations pourrait s’avérer décisif pour l’ensemble des retraités, visés par la réforme du régime général que prépare le gouvernement.

Mardi, François Hollande a prévenu à Dijon que « des choix courageux » devraient être faits « dans l’année » pour assurer l’avenir des régimes de retraites.

La ministre des Affaires sociales, Marisol Touraine, avait déjà préparé les esprits dimanche en soulignant que « des efforts » seraient demandés « à tous les Français ».

Elle avait estimé notamment que la question de la durée de cotisation devrait être « examinée ».

Installée par le gouvernement, une commission pour l’avenir des retraites doit proposer des pistes de réforme d’ici le mois de juin avant une concertation avec les partenaires sociaux sur le sujet.

AFP, 14 mars 2013

Efforts des salariés contre maintien des usines: un accord de compétitivité signé chez Renault

Efforts des salariés et baisse drastique des effectifs contre maintien des usines françaises jusqu’en 2016: Renault parie sur l’avenir avec son accord compétitivité au niveau du groupe scellé mercredi, une première du genre qui pourrait faire des émules.

signez ici

Le patron de Renault Carlos Ghosn, entouré des représentants des trois syndicats signataires (CFE-CGC, FO et CFDT), le 13 mars 2013 à Boulogne-Billancourt près de Paris

Le patron Carlos Ghosn, entouré des représentants des trois syndicats signataires (CFE-CGC, FO et CFDT, près de 65% des voix au total), a paraphé l’accord qui, selon ses termes, « fera date dans l’histoire des négociations sociales françaises ».

Plus de flexibilité dans l’organisation du temps de travail, « le contrat pour une nouvelle dynamique de croissance et de développement social en France » est un « accord équilibré », assure M. Ghosn. Il « donne à Renault les moyens de renouer avec la compétitivité en France », avec à la clé 500 millions d’économies par an escomptées, soit 300 euros par véhicule.

Pour la CFE-CGC, ce « n’est pas un bon accord », mais un accord « donnant-donnant » et un « pari sur les quatre prochaines années » qui « garantit des affectations de modèles et de produits, des volumes minimum de production ».

L’accord marque « le retour industriel de Renault en France », s’est félicité Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif.

L’accord prévoit notamment une augmentation de 6,5% du temps de travail, une refonte des comptes épargne temps, un gel des salaires en 2013. D’ici fin 2016, 7.500 suppressions nettes d’emplois et 760 embauches sont prévues, soit plus de 15% des effectifs, sans plan social ni plan de départs volontaires.

Le constructeur automobile s’est engagé en échange à ne fermer aucune de ses cinq usines dans l’Hexagone jusqu’à cette date et à leur assurer une activité minimum de 710.000 véhicules par an (contre 530.000 en 2012): 630.000 véhicules Renault et 80.000 provenant de partenaires, dont les noms devraient être dévoilées d’ici l’été. Le taux de remplissage moyen passera ainsi d’environ 50% actuellement à 85%.

L’avenir de Flins Yvelines) s’éclaircit avec la promesse d’une production minimum de 110.00 véhicules par an, Maubeuge Nord) se voit attribuer la nouvelle génération de l’utilitaire Kangoo et Douai Nord) aura cinq modèles.

Sauf « apocalypse », les engagements de Renault sont valables jusqu’en 2016 quelle que soit l’évolution du marché automobile européen, attendu « à peu près au niveau où il est aujourd’hui », c’est-à-dire « très médiocre », a assuré M. Ghosn.

La majorité des efforts demandés aux salariés est, elle, à durée indéterminée.

« Négociations sous forte pression »

Les quatre syndicats représentatifs, les trois signataires et la CGT (2ème syndicat, qui n’a pas pris part au vote sur le projet d’accord) ont discuté avec en tête le spectre de la fermeture de l’usine PSA d’Aulnay-sous-Bois et les 8.000 suppressions de postes prévues chez le constructeur.

Régulièrement, la direction de Renault a mis dans la balance l’éventualité de fermer des usines si l’accord n’était pas signé. Le constructeur, dont l’État est premier actionnaire, était aussi surveillé par les partenaires sociaux qui négociaient en parallèle un accord interprofessionnel. Mais Renault a très vite avancé que son accord serait un « ajustement structurel » alors que l’accord national répondait à des problèmes « conjoncturels ».

Les négociations ont donc été menées « sous forte pression », reconnaît Olivier Clairfond (CFE-CGC), parce qu’avec « une fermeture d’usine, c’est toute la filière qui trinque, tout un bassin d’emploi ».

Chantage à l’emploi ou réalité économique, les syndicats signataires saluaient toutefois mercredi les garanties obtenues.

« Il fallait arrêter l’hémorragie, l’activité de Renault en France était en chute libre. Nous revendiquions la préservation de nos usines », explique Fred Dijoux (CFDT).

« Depuis quelques années nous négocions des accords d’indemnisation du chômage », »mais là, on a négocié de l’activité supplémentaire et un renouvellement de gamme ce qui permettra d’avoir de l’emploi », a souligné Laurent Smolnik (FO).

Au-delà du report de la part variable de son salaire en 2013, M. Ghosn a engagé, par sa signature, la responsabilité de tout le groupe, estiment les signataires qui entendent veiller au bon respect des engagements de la direction.

La CGT dénonce elle « un accord sans aucune contrepartie » puisque « les volumes de fabrication annoncés avaient déjà été attribués depuis 2011 ». Les 7.500 suppressions d’emplois sont « dramatiques socialement » et vont peser sur les salariés qui restent, selon Fabien Gâche.

AFP, 13 mars 2013