Tous les articles par Pavillon Noir

Le vernis vert de l’Etat armé craquèle

NdPN : on savait déjà que l’écologie à la sauce gouvernementale servait à nous culpabiliser, nous contraindre et nous fliquer (recycle les merdes que t’impose le monde capitaliste sinon tu es responsable du désastre en cours !), et à nous faire digérer la colonisation des espaces vécus par des labels verts. Les choses se clarifient : une partie du budget de l’écologie sera consacré à l’innovation de la Défense, dans le cadre des « crédits d’investissements d’avenir ». A quand, pour un monde meilleur, les bombes biodégradables, les mitrailleuses à énergie solaire et les charniers à biomasse ? 

Quand l’écologie sert à financer l’armée

250 millions d’euros vont être réaffectés du budget du ministère de l’Ecologie vers celui de la Défense. C’est ce que prévoit le projet de loi des finances rectificative pour 2014. 170 millions d’euros seront piochés dans l’enveloppe prévue pour la transition écologique et énergétique, 50 millions dans le programme « villes et territoires durables » et 30 millions dans le programme « innovation », détaille un article des Echos.

Doté de 39 milliards d’euros, le budget de la Défense est quatre fois plus important que celui de l’Écologie (9,7 milliards d’euros). Et du vert au vert kaki, il n’y a qu’un pas pour le gouvernement Valls.

Illustration : Rodho (voir son blog)

Vu sur Bastamag, 19 juin 2014

Selon que vous serez riche ou pauvre…

NdPN :  ni dégrisement, ni amendes, ni… les patrons ivres n’auront eu qu’à vider leurs bouteilles sur le quai (après que les flics aient « négocié »). La police a su se montrer étonnamment diplomate et magnanime. Heureusement pour les individus qu’ils n’étaient pas prolétaires, « marginaux », « d’origine immigrée », ou pis, sans-papiers…

120 patrons ivres sèment le trouble dans le TGV

Le TGV Bordeaux-Lille a été stoppé pendant plus d’une heure, vers 15 h, en gare de Saint-Pierre. Une centaine de patrons ivres semaient le trouble dans les wagons. La police est intervenue.

En gare de Saint-Pierre, vers 15 h, les voyageurs ont pu assister à un curieux spectacle. Une vingtaine de policiers, portant des casques et la tenue d’intervention, ont été déployés aux abords du TGV Bordeaux-Lille. Le motif ? Des incidents perpétrés dans le TGV par 120 personnes manifestement ivres… Des patrons en séminaire ! La police est intervenue pour calmer les esprits et le train est reparti seulement au bout d’une heure

Ils avaient embarqué à Bordeaux, avec des bouteilles !

Dans la soirée, on apprenait que ces voyageurs étaient des membres de la Confédération des jeunes dirigeants qui se rendraient en congrès à Lille… Ils avaient embarqué à Bordeaux, avec des bouteilles. A Saint-Pierre, les forces de l’ordre ont négocié avec eux de les vider sur le quai.

Nouvelle République, 19 juin 2014

[Poitiers] Vers une convergence des luttes ?

NdPN : malgré les dénigrements médiatiques et politiciens, les cheminot.e.s ne lâchent rien, et d’autres salarié.e.s en lutte les rejoignent. Voir aussi cette vidéo d’un camarade de Sud-Rail sur les raisons de la grève.

Les cheminots durcissent le mouvement

La grève a été reconduite à l’unanimité. Hier, entre 150 et 200 personnes se sont rassemblées devant la préfecture. Les cheminots misent sur une convergence des luttes.

Les salariés de Fédéral Mogul, de Valéo, de France Télécom et de La Poste, de l’action sociale et de la santé, étaient rassemblés hier matin devant la préfecture à Poitiers. Pendant ce temps, des représentants syndicaux CGT et Sud Rail des cheminots de la Vienne se sont entretenus avec Christiane Barret, préfète de la région Poitou-Charentes, pour lui exprimer « leur vision de la réforme et leurs revendications ». La grève a, elle, été reconduite par les cheminots. Une reconduction votée par 52 membres, soit 100 % des présents.

«  Qu’on arrête de lutter chacun dans notre coin  »

La CGT Spectacle du Poitou-Charentes avait encouragé les intermittents à épauler les cheminots dans leur combat. La CGT-Cheminots souhaitait unifier l’action. Le rassemblement de ce mercredi s’est voulu le symbole de cette solidarité. Entre 150 et 200 personnes étaient rassemblées en centre-ville. « Il faut que l’on arrête de lutter chacun dans notre coin. Il faut se battre pour une France de droits sociaux et de travail. », affirmait Florent Picard, l’un des nombreux intermittents présents. « Nous demandons une convergence, explique Bruno Castagnat, de la CGT-Cheminots. Les cheminots peuvent aussi porter les revendications des autres. »
Selon la direction régionale de la SNCF, le nombre de trains en circulation est en augmentation continue. Les prévisions de trafic sont de 7 trains TGV sur 10 et 80 % des TER Poitou-Charentes (trains + autocars) qui circuleront aujourd’hui.

Pour tout renseignement infos trafic « grandes lignes » au 0.805.90.36.35 et trafic TER au 0.800.835.971 ou directement sur le site sncf.com.

M. B., Nouvelle République, 19 juin 2014
Mardi, ils étaient une dizaine. Hier, une cinquantaine. Les intermittents du spectacle emboîtent les pas des cheminots de la Vienne. « Nous défendons des valeurs de solidarité interprofessionnelle. La remise en cause du système d’indemnisation est la même pour tous, nous luttons pour des choses communes », explique Florent Picard, l’un des comédiens venus apporter leur voix au mouvement.
Béa, habilleuse et costumière, exprime, à cœur ouvert, sa situation. « Maintenant je vais gagner l’équivalent de onze mois de salaire sur douze, ça fait peu ! Pendant ce temps-là, c’est comme si les membres du gouvernement en gagnaient quatorze. Autant j’aime mon métier, autant ma situation me donne envie de quitter la France. Le gouvernement ne fait, en rien, une politique de gauche. Ce n’est pas ça une politique sociale. »
Un point de vue que partage Vanessa Karton, porte-parole des intermittents du spectacle. « Ce n’est pas de cette société que nous voulons. Nous souhaitons une politique sociale au sens de justice sociale, pas au sens de la précarisation de l’ensemble des travailleurs et des chômeurs. Nous demandons un dialogue social et à être entendu afin d’obtenir des droits à la fois justes et pour tout le monde. »
Nouvelle République, 19 juin 2014

Cheminots grévistes de la SNCF, intermittents du spectacle et salariés de Federal Mogul manifestent main dans la main, ce jeudi à Poitiers.

C’est ce que l’on nomme une convergence des luttes. Depuis très tôt ce matin, cheminots grévistes de la SNCF, intermittents du spectacle et salariés de Federal Mogul font entendre leur voix.

La journée a débuté par une action coup de poing au péage du Futuroscope où les manifestants ont « laissé passer les voitures et les camions gratuitement » rapporte Thierry, salarié chez Federal Mogul.

Les manifestants se sont ensuite donné rendez-vous au parking jouxtant la gare de Poitiers (ex Sernam) d’où est parti un cortège de cent-cinquante manifestants. Un cortège unique donc, mais des revendications différenciées. Les cheminots de la SNCF protestent contre la réforme ferroviaire, en débat à l’Assemblée nationale et qui vise à stabiliser la dette du secteur et prépare à l’ouverture totale à la concurrence. Les intermittents du spectacle – 255.000 en France – contestent, eux, la réforme de leur système d’indemnisation chômage. Enfin, les salariés de l’usine Federal Mogul défilent contre la fermeture de leur usine, à Chasseneuil-du-Poitou, annoncée pour le 3 octobre : 241 emplois sont menacés.

Après un passage devant la gare SNCF, le cortège de manifestants est remonté boulevard Solférino avant un premier arrêt au théâtre et auditorium de Poitiers où les représentants syndicaux ont fait un discours devant deux-cents élèves rassemblés pour la remise du prix du livre contemporain. La manifestation s’est terminée devant la préfecture où des ambulanciers dénonçaient la hausse de la TVA et de leurs charges.

Adrien Planchon, Nouvelle République, 19 juin 2014
Un rassemblement d’une vingtaine d’ambulanciers a eu lieu devant la préfecture de Poitiers, aujourd’hui, à midi, en réponse à l’appel de la Chambre nationale des services d’ambulances. Pendant ce temps, des représentants ont eu rendez-vous avec Christiane Barret, préfète de la région Poitou-Charentes, et son directeur de cabinet pour « dénoncer l’incohérence politique du gouvernement et exiger des engagements en faveur de la profession ».
Nouvelle République, 19 juin 2014
Mise à jour 23 juin 2014 : suspension de la grève, votée en AG ce midi. La grève avait commencé le 10 juin.

Adoption de l’enfant par la compagne lesbienne : le combat juridique en cours

NdPN : bravo aux mamans de Niort, mais la jurisprudence ne semble hélas pas acquise ! On attend avec impatience la décision de lundi prochain pour Poitiers… Par ailleurs, restent de nombreux autres combats à poursuivre, notamment en matière de PMA (rappelons que la PMA est autorisée en France pour les couples hétéros, mais toujours pas pour les couples de lesbiennes).

Elles peuvent adopter les enfants de leur épouse

Le tribunal de Niort a autorisé, lundi, trois femmes homosexuelles mariées à adopter les enfants de leur épouse. La Vienne attend sa première décision.

Après les premiers mariages homosexuels célébrés l’an passé, le tribunal de grande instance de Niort avait examiné le mois dernier les trois premières demandes de femmes mariées désirant adopter les enfants de leur épouse. Le jugement est tombé lundi : dans ces trois cas qui concernent des femmes, âgées de 24 à 54 ans, vivant dans le département, la demande d’adoption plénière a été acceptée.

Première décision dans la Vienne attendue lundi

Cette décision rejoint celles d’autres tribunaux comme celui de Toulouse ou Marseille plus récemment. Avec cette particularité qu’en Deux-Sèvres, le parquet s’était lui aussi montré favorable à cette demande. Dans la Vienne, la première décision sur ce type d’adoption doit être rendue lundi. Il y a actuellement d’autres dossiers à l’étude.
Mais le jugement du tribunal de grande instance de Niort vient également en contradiction avec celui, retentissant, rendu par le tribunal de Versailles. En avril, ce dernier avait en effet refusé une demande identique au motif que l’enfant était né grâce à la technique de la procréation médicalement assistée, effectuée à l’étranger, pratique interdite en France pour les couples homosexuels.
Le tribunal de Niort, quant à lui, ne s’est pas du tout intéressé à cette question des origines de l’enfant, n’ayant pas à le faire lors de l’examen d’une demande d’adoption, selon lui. Il indique ainsi : « Le principe d’égalité impose de traiter de la même façon des personnes qui se trouvent dans la même situation et il n’appartient donc pas au tribunal de s’interroger sur le mode de conception de l’enfant, cette interrogation n’étant pas formulée dans le cadre de l’adoption par un couple de sexe différent ».
Précisant encore : « L’ouverture du mariage aux couples du même sexe a pour conséquence de permettre l’adoption par ces couples, et le code civil reste muet quant à la nécessité d’un référent de l’autre sexe ».
La demande a ainsi été étudiée avec le même regard que pour un couple hétérosexuel. Dans les trois cas, les femmes se sont mariées dès que la loi les y a autorisées, l’an passé. Dans les trois cas encore, « l’enfant n’a de filiation légale établie qu’à l’égard de sa mère ». Son acte de naissance ne porte ainsi pas trace de filiation paternelle. Et dans les trois dossiers encore, aucun renseignement sur les conditions de sa conception ne figurait au dossier.

L’intérêt de l’enfant d’abord

Le tribunal ne s’y est donc pas attardé, regardant uniquement si les conditions de la loi étaient remplies ainsi que l’intérêt de l’enfant. Là encore, le tribunal a observé que « les requérantes sont très attachées à leur enfant et qu’elles ont subvenu à leurs besoins, le considérant comme leur propre enfant ». Les femmes qui demandaient l’adoption étaient déjà en union avec les mères et avaient ainsi accompagné les enfants depuis leurs premiers jours.
Au regard de toutes ces raisons, le tribunal a donc accepté les demandes d’adoption, estimant qu’«il est de l’intérêt de l’enfant que le lien affectif qui s’est établi soit reconnu au plan légal. L’adoption permettant de consacrer l’existence d’un lien familial entre les enfants et la personne qui vit auprès d’eux avec leur mère biologique depuis la naissance ».

Hélène Echasseriau, Nouvelle République, 18 juin 2014
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Mise à jour 23 juin 2014 :
Le tribunal de grande instance de Poitiers vient de rendre la première décision du genre en France: renvoyer, pour avis, vers la Cour de Cassation la question délicate de l’adoption, au sein d’un couple de femmes homosexuelles mariées, d’un enfant né dans le cadre d’une procréation médicalement assistée à l’étranger. La PMA n’est autorisée que pour les couples hétérosexuels stériles. Un vide juridique existe sur cette question dans la loi sur la Mariage pour tous et des décisions contradictoires ont depuis été rendues en France: Versailles a refusé cette adoption parlant d’une «fraude à la loi»; Niort en a validé trois la semaine dernière disant que la question du mode de conception ne regardait pas la justice. A Poitiers, c’est le procureur de la République, Nicolas Jacquet, qui avait pris des réquisitions demandant l’avis de la Cour de Cassation.
Nouvelle République, 23 juin 2014

[Poitiers] Assemblée d’intermittent.e.s

NdPN : au passage, alors que la NR n’évoque toujours pas les raisons de la grève des cheminots et reprend le couplet de la presse bourgeoise sur le « calvaire », le « ras-le-bol » et le « désarroi » des usagers, intermittents et cheminots en lutte commencent à se rencontrer et à parler de mutualiser les luttes.

L’autodétermination à l’affiche des intermittents du spectacle

Face à la possible modification de leur régime d’assurance chômage, la CGT spectacle régionale, donne à chaque artiste le choix de son action de lutte.

A l’appel de la CGT spectacle, et sur invitation d’Yves Beaunesne, directeur de la Comédie Poitou-Charentes qui présentait sa saison 2014-2015, une soixantaine d’intermittents se sont réunis hier soir, dans les locaux du Centre d’animation de Beaulieu à Poitiers. Au cœur de cette rencontre, la remise en question de leur régime d’assurance chômage mais aussi l’élaboration du plan de lutte en région défini l’après-midi même lors d’un rendez-vous Rochelais. « Dans l’immédiat, nous nous sommes entendus pour laisser à chacun le choix des modalités de lutte. En fonction des événements, nous prônons l’autodétermination qui laissera aux artistes, compagnies, comédiens ou techniciens, le choix de faire grève ou non ou d’envisager tout autre mode d’action », détaille Sébastien Coutant, de la CGT spectacle.

A la veille du Conseil national pour l’emploi où le ministre du Travail, François Rebsamen doit entendre les partenaires sociaux avant d’agréer ou non le changement de régime d’assurance chômage des intermittents à la date butoir du 30 juin, la CGT spectacle a rappelé les fondamentaux « Une fois encore la culture est la dernière roue de «  la brouette  » et ce mouvement rappelle que nous ne sommes pas uniquement dans un problème d’indemnisation chômage, mais aussi dans tout l’enjeu de la politique d’emploi dans le milieu culturel », a martelé Patrice Massé. Une grogne que Sébastien Coutant ne veut pas catégoriser. « Nous ne sommes pas sur une simple question culturelle mais bien dans une problématique sociale qui touche les seniors ou encore les intérimaires dans ce qu’il y a d’essentiel, à savoir la protection sociale et la difficulté pour beaucoup d’accéder à l’assurance chômage. Il n’est pas possible que le gouvernement donne son aval contre ce principe de base qu’est le soutien aux plus fragiles. » Un discours soutenu par la CGT cheminots présente hier soir dans les rangs des intermittents et qu’elle a appelé à une mutualisation des luttes dans les jours à venir.

Delphine Léger, Nouvelle République, 17 juin 2014