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[Poitiers] La grève des cheminots se durcit

NdPN : Hourra pour les cheminots ! Diverses brèves dans la NR d’aujourd’hui montrent que les journalistes ne daignent toujours pas donner la parole aux grévistes pour qu’ils expliquent les raisons de leur mouvement. Voir en revanche ce tract sympathique fait par Sud Rail Paris Sud-Est. Et un petit tract de soutien sur le site du groupe Proudhon de la FA.

86 –  Vienne : la grève à la SNCF reconduite aujourd’hui

L’assemblée générale des cheminots de la Vienne, organisée ce lundi matin, a voté, à 58 voix pour et une contre, la reconduction de la grève jusqu’à demain. Abdelhak Bigaud, secrétaire général adjoint de la CGT des cheminots de la Vienne, a annoncé que le mouvement devrait « s’amplifier », voire se « radicaliser » dans les prochains jours.

VIDEO. Poitiers. Les cheminots manifestent devant la gare

Après l’assemblée générale des cheminots de la Vienne, les grévistes ont rallié la gare de Poitiers munis de fumigènes et de pétards. Le mouvement devrait « s’amplifier » voire « se radicaliser », selon le secrétaire général adjoint de la CGT des cheminots de la Vienne.  La grève est reconduite jusqu’à demain, mardi 17.

[NdPN : voir la vidéo ici]

Grève à la SNCF : les prévisions de trafic pour demain en Poitou-Charentes

Alors que la CGT-Cheminots a d’ores et déjà annoncé une reconduction du mouvement de grève demain mardi – et ce pour le septième jour consécutif -, le trafic devrait être à nouveau très perturbé en Poitou-Charentes et notamment à Poitiers. Selon Thierry Ferrier, responsable communication SNCF, « un TGV sur deux et deux TER sur trois circuleront dans la région mardi ».

Vienne : la grève SNCF ne s’essouffle pas

L’assemblée générale des cheminots de la Vienne, organisée ce lundi matin, a voté la reconduction de la grève jusqu’à demain. Une grève qui pourrait se radicaliser dans les jours à venir, selon la CGT.

N’en déplaise aux voyageurs, le mouvement n’est pas près de s’arrêter dans la Vienne. Il n’est peut-être même qu’à son commencement. A l’issue d’un vote de 58 voix pour et d’une contre, le syndicat CGT des cheminots de la Vienne a annoncé la reconduite de la grève, mais pas que. « Le mouvement va s’amplifier. Il pourrait même se radicaliser », prévient le secrétaire général adjoint du syndicat, Abdelhak Bigaud. Des actions lors des championnats de France de cyclisme, les 26, 28 et 29 juin à Poitiers et au Futuroscope, sont d’ailleurs en prévision.

 Manifestation devant la gare

La décontraction apparente des cheminots avant que ne commence l’assemblée générale n’aura été que de courte durée. A la fin de celle-ci, une soixantaine de grévistes ont rallié la gare de Poitiers, munis de pétards et fumigènes, avec la ferme attention de se faire entendre. La manifestation a duré jusqu’à la fin de la matinée. Cet après-midi, les membres du bureau syndical CGT des cheminots de la Vienne doivent être reçus par Alain Claeys, député-maire de Poitiers. Ils le seront également mercredi matin, par Christiane Barret, préfète de la région Poitou-Charentes.

Mathieu Baijard, Nouvelle République, 16 juin 2014

Mise à jour 17 juin 2014 (brève Nouvelle République) :

La grève SNCF reconduite dans la Vienne

L’assemblée générale des cheminots de la Vienne de ce mardi matin, a voté, à 54 voix pour, 3 contre et une abstention, la reconduction de la grève aujourd’hui. Une nouvelle assemblée générale se déroulera demain matin, annonçant la décision pour la journée.

Mise à jour 18 juin (article de la Nouvelle République, sur le 17 juin) :

SNCF : du monde à la manif

Cinquante-quatre voix pour, trois contre, une abstention. Hier, les cheminots de Poitiers ont choisi de maintenir le bras de fer en reconduisant la grève jusqu’à une nouvelle assemblée générale ce matin. Mais ils ne sont plus seuls. Parmi ces voix, résonnent celles de métallurgistes, d’intermittents du spectacle et de postiers, venus faire corps avec les cheminots et exprimer leur colère. « Le service public doit être remis en cause. Nous sommes tous concernés », alerte un des cinq postiers présents.
Comme Jean-Louis, adhérent CGT-SFA, une dizaine d’intermittents du spectacle est entrée dans la danse, pour dénoncer la convention d’assurance chômage négociée par le gouvernement. « Nous sommes tous mangés à la même sauce. Seul un combat unitaire pourra réellement marquer les esprits« , explique t-il. Un combat que la soixantaine de grévistes a, une fois de plus, mené hier lors d’une manifestation improvisée devant la préfecture puis devant l’hôtel de ville, avant un tour du centre-ville en fin de matinée. Une délégation de cheminots est reçue ce matin par la préfète de région.

Selon la SNCF, 2 trains TGV sur 3 et 70 % des TER Poitou-Charentes (trains + autocars) circuleront aujourd’hui. Pour tous renseignements infos trafic « grandes lignes » au 0.805.90.36.35 et trafic TER au 0.800.835.971ou directement sur le site sncf.com. Par ailleurs, la SNCF maintient sa recommandation de reporter les déplacements à ceux qui en ont la possibilité.

[Poitiers] Gratiferia réussie

NdPN : le partage à plus large échelle que le voisinage, ça vous dit ? la gratiferia d’hier à Poitiers a attiré plein de monde, et a été l’occasion de faire partager un certain nombre d’alternatives locales. L’événement démontre aussi que les craintes de rafle pour revente étaient injustifiées : la responsabilisation collective a suffi. Et si on étendait la « gratiferia » (qui n’est qu’un autre nom pour la pratique du magasin libre) à toutes les activités humaines, en fédérant les initiatives et en développant l’organisation collective ? Au risque d’employer des gros mots, cela pourrait aussi s’appeler le communisme anarchiste.

Carton plein et greniers vides à la gratiféria de Beaulieu

Ils avaient le sourire, hier après-midi, les quinze bénévoles en service civique arborant les tee-shirts orange de l’association Unis-Cité. La première gratiféria de Poitiers, organisée sur la place des Templiers de Beaulieu, a connu un beau succès, ce dimanche.

« Il y a eu quelques abus, au début de la journée, car certains n’avaient pas bien compris le principe de la manifestation, explique Camille, l’une des organisatrices. Tout ce qui nous a été amené a été donné pour bénéficier à ceux qui en ont réellement besoin Pas pour être revendu aussitôt ! »
Coordinateur d’Unis-Cité sur Poitiers, Vincent de Rocher estime, quant à lui, que ces abus constituent une infime minorité des quelque 3.000 personnes qui ont fréquenté cette première gratiféria.
Récemment revenu sur Poitiers après quelques années à Bordeaux, Maxime avait entendu parler de la gratiféria sur les réseaux sociaux : « C’est une très bonne initiative. Dans notre société de surconsommation, tout ce qui peut limiter le gâchis est une bonne idée. »
En milieu d’après-midi, sept choristes des Folyglottes (la chorale des Ateliers de la calebasse) ont également assuré l’animation musicale a cappella : « On est venu offrir un peu de bonheur aux gens. Les faire voyager à travers les chansons du monde. » La preuve que le don n’est pas seulement une affaire matérielle.

Laurent Favreuille, Nouvelle République, 16 juin 2014

[Poitiers] Petite sortie botanique

Berce spondyle

Demain dimanche 15 juin à 14h, une sortie botanique d’échanges de savoirs (médicinaux et alimentaires) sur les petites plantes sauvages courantes à deux pas de chez nous aura lieu (durée : environ une heure – une heure trente), sur les bords de la Boivre à Poitiers. C’est évidemment libre et gratuit. N’hésitez pas à venir après le vide-grenier organisé le même jour au parc de Blossac !

Rendez-vous à la sortie du parc de Blossac située du côté de la porte de la Madeleine (celle avec des escaliers) à 14h. N’hésitez pas à amener des gants (pour la cueillette des orties et des berces, ça peut servir) !

Pavillon Noir

Hardi les cheminots, ne foirez pas !

Hardi les cheminots, ne foirez pas ! (1)

il en soit, cette grève marque une nouvelle étape dans la longue bataille des travailleurs du rail contre le démantèlement du service public ferroviaire et pour la défense de notre statut et de nos conditions de travail.

La réforme ferroviaire décidée par le gouvernement a fait l’objet d’un intense lobbying du patronat : ce qu’ils veulent, c’est briser les lieux de résistance ouvrière, démanteler les derniers services publics, accentuer les privatisations et la sous-traitance, renforcer le dumping social pour faire éclater les réglementations du travail, augmenter la productivité et les profits en transformant la SNCF en une machine de guerre économique à la conquête du marché ferroviaire européen et mondial.

Les cheminots et leurs organisations syndicales combatives luttent depuis plus d’un an pour s’opposer à l’appétit féroce et sans limites de la sauvagerie capitaliste : en 2013, deux grèves ont eu lieu les 13 juin et 12 décembre pour dénoncer le projet de loi sur l’organisation du système ferroviaire. Le 22 mai 2014, 22000 cheminots ont défilé dans les rues parisiennes en guise de dernier avertissement au gouvernement. Depuis, le 10 juin, une grève reconductible a été appelée par la CGT et SUD Rail rejoints depuis par la CGT-FO et First (petit syndicat né en 2011 de l’éclatement de la CFTC-Cheminot).

La plate-forme revendicative commune adoptée par la CGT et SUD-Rail et reprise par toutes les assemblées générales des cheminots en grève est claire et solide :
– annulation ou retrait du projet de loi du gouvernement sur la réforme ferroviaire ;
– réintégration du système ferroviaire dans une seule entreprise publique (1 seul établissement public industriel et commercial (Epic), pas 2 comme depuis 1997 (RFF et SNCF), pas
3 comme dans le projet de loi) ;
– non-remise en cause du RH 0077 et du statut, leur amélioration et leur extension à tous les salariés du secteur ferroviaire ;
– arrêt de l’éclatement de l’entreprise SNCF, des démantèlements, filialisations et privatisations (le groupe SNCF comprend près de 650 filiales et sociétés diverses) ;
– annulation de la dette imposée par l’État depuis des années aux entreprises publiques ferroviaires.

Le patronat et le gouvernement intensifient leur propagande et multiplient les mensonges aux usagers et aux cheminots:

administration différents. État a imposée au service public ferroviaire serait intégralement supportée par les cheminots, dont les gains de productivité serviront à État de sa dette étouffera le chemin de fer et empêchera tout développement et toute modernisation ;

abrogation pure et simple du texte régissant les conditions de travail des cheminots, commun aux 150000 travailleurs du rail du secteur public et 5000 travailleurs du rail du secteur privé, cadre social défini par une convention collective alignée sur les conditions les plus basses, ce qui signifierait inverse. En 2013, 25 % des embauches ne se sont pas faites au statut et se sont tenues effondrera même.

La CFDT soutient, quant à elle, totalement la réforme du gouvernement et appelle celui ci à « résister aux organisations syndicales » et aux cheminots en grève. La CFDT s’engage massivement dans la collaboration de classe espérant devenir le partenaire soumis et privilégié de la direction: depuis le début de la grève, la SNCF rediffuse ainsi massivement en interne les tracts et communiqués des jaunes de la CFDT. Pour autant, les jaunes, le patronat et le gouvernement sont loin d’être sereins, il savent que la mobilisation à la base et dans les assemblées générales est forte et déterminée.

Guillaume Pepy, patron de la SNCF nommé par Sarkozy et dont le mandat a été maintenu et confirmé par le gouvernement de gauche, l’avouait ainsi lors de son tchat aux agents SNCF du 5 juin 2014: « Mon second argument tient au fait que cette grève me paraît potentiellement dangereuse. Si elle était reconduite et entraînait des perturbations excessives dans le pays, je crois que le gouvernement, qui se trouve dans une position affaiblie, pourrait être tenté d’annuler la réforme. »

Cette grève est décisive pour l’avenir des cheminots et du service public ferroviaire. Mais mettre en échec le gouvernement et le patronat sur son projet de réforme ferroviaire n’est pas suffisant, il faut construire notre propre service public ferroviaire libertaire, géré directement et organisé sur une base fédéraliste par les collectifs d’usagers et de travailleurs du rail après avoir exproprié les capitalistes et les patrons. Il n’y a pas de capitalisme acceptable, négociable ou à visage humain, la grève générale expropriatrice est bien le préalable nécessaire à la révolution sociale et libertaire qui réglera le problème social.

Voie libre, Liaison des cheminots de la FA

voie-libre@federation-anarchiste.org

(1) Ce titre barre la une du numéro du 3 juillet 1898 du journal anarchiste Le Père Peinard fondé et publié par Emile Pouget. C’est la première utilisation du terme «cheminot» avec la terminaison en -ot et non en -eau, «cheminots» désignant les employés et ouvriers du chemin de fer et «chemineaux» les terrassiers et journaliers qui traçaient les lignes de chemins de fer.

Vu sur le site de l’union régionale sud-ouest de la Fédération Anarchiste, 14 juin 2014

[Avanton, Aslonnes…] Deux femmes meurent sous les coups de leurs compagnons

Lundi  9 juin à Avanton : un homme assassine sa compagne de trente coups de couteau. Le même jour à Aslonnes, un homme assassine sa compagne, à bout portant dans le dos, d’un tir de fusil de chasse.

En France, en 2012, une femme est morte tous les 2,5 jours sous les coups de son « compagnon ». Et un homme est mort tous les 14 jours tué par sa compagne. La comparaison de ces deux chiffres est d’autant plus évocatrice que dans 65% des cas, la meurtrière est une femme subissant les violences de son conjoint.

Derrière ces morts, en l’occurrence ces mortEs, bien souvent la jalousie, la prétention patriarcale de posséder le corps des femmes. Pour toutes ces femmes assassinées, combien d’agonies quotidiennes, de viols, de coups, de destructions psychologiques ? L’horreur banale des violences conjugales porte un nom, le patriarcat. Car au-delà de l’inégalité économique plaçant encore nombre de femmes sous la dépendance d’hommes, il s’agit aussi et avant tout, pour des millions de femmes, d’une violence sourde, diffuse, intime (et non moins politique), faite d’injonctions, de reproches, de stigmatisations, d’assignation à des rôles, de silence imposé, d’isolement. Une violence validée par l’ordre économique et politique, avec leur lot immonde de publicité sexiste, de surreprésentation masculine au sein des instances décisionnelles, de « parité » essentialisant les individus selon leur « sexe », au nom de prétendues « différences biologiques ».

Une violence hiérarchique, de contrôle des corps et des affects, qui imprègne et sous-tend le monde autoritaire dans son ensemble, toutes classes confondues. Lutter contre la domination politique et économique n’a aucun sens sans la lutte contre les conceptions, les paroles et les gestes innombrables du patriarcat, idéologie de la domination par essence, sans doute la plus ancrée dans nos quotidiens, et de ce fait invisibilisée par des siècles et des siècles de banalisation.

Et ce, jusque dans nos milieux militants, non moins concernés par la domination masculine, gangrénant les réflexes, les prises de parole, les comportements entre individus. Au passage, pourquoi n’y a-t-il quasiment jamais de mobilisation collective en réponse à ces violences ? Une femme assassiné par un homme mérite-t-elle donc moins de considération qu’un militant assassiné ?

Et parce qu’aucun dominant ne remet volontiers en cause ses confortables privilèges : autodéfense féministe !

J., Pavillon Noir, 12 juin 2014