Archives de catégorie : Ni patrie ni frontière

[Indonésie] Furie villageoise contre une mine d’or

[Terre et Liberté] Protestation contre les exactions minières à Bima (Indonésie)

Indonésie. Furie villageoise contre une mine d’or

Une foule de 10 000 personnes a mis le feu le 26 janvier à l’hôtel de ville de Bima, sur l’île de Sumbawa, à l’est de Bali, pour contraindre le maire à annuler le permis d’exploitation de PT Sumber Mineral Nusantara, une société qui extrait de l’or sur 24’980 hectares, écrit Kompas.

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Une manifestation pour les mêmes motifs, le 24 décembre dernier, avait fait deux morts parmi les villageois et la police avait procédé à des dizaines d’arrestations. Les manifestants ont par ailleurs réussi à libérer les 53 personnes détenues précédemment en menaçant d’incendier aussi la prison. Un porte-parole de la mairie a assuré que les autorités étaient disposées à revoir leur position mais en respectant une procédure légale qui demanderait du temps.

Leur presse (CourrierInternational.com), 27 janvier 2012.

[Egypte] Les islamistes tombent le masque

Egypte: les islamistes empêchent des manifestants d’atteindre le Parlement

Des partisans des Frères musulmans, qui dominent l’Assemblée, ont empêché mardi plusieurs centaines de manifestants réclamant le départ des militaires au pouvoir de parvenir au siège du Parlement, selon des photographes de l’AFP.

Des militants avaient appelé à une marche depuis la place Tahrir, épicentre de la révolte qui a chassé du pouvoir le président Hosni Moubarak le 11 février 2011, jusqu’au siège du Parlement, pour presser la nouvelle Assemblée de réaliser les objectifs de la révolution: fin des procès de civils devant des tribunaux militaires, refonte du ministère de l’Intérieur, respect des libertés et de la justice sociale.

Alors qu’ils commençaient leur marche en direction du Parlement jouxtant la place Tahrir, les manifestants ont été bloqués par des militants des Frères musulmans.

« Nous ne tenons là comme des boucliers humains car si les manifestants vont plus loin, ils s’affronteront avec la police. Ils veulent entrer à l’Assemblée, que voulez-vous que je fasse », a déclaré à l’AFP un membre de la confrérie Hamdy Adbdelsamad.

Derrière lui, les manifestants scandaient des slogans contre le Conseil suprême des forces armées (CSFA), qui dirige le pays depuis le départ de l’ancien président, mais aussi contre la confrérie.

« Badie, tu es en train de vendre la révolution », ont scandé les manifestants, en référence au guide suprême de la Confrérie, Mohammad Badie.

Les Frères musulmans ont, au travers de leur formation politique, le Parti de la liberté et de la justice (PLJ), raflé 47% des sièges aux premières élections législatives depuis la chute du président Moubarak.

L’ensemble des formations islamistes détient les trois quarts des sièges de l’Assemblée, dont la séance inaugurale s’est tenue le 23 janvier.

Après plusieurs heures, les manifestants ont renoncé à leur projet de parvenir à l’Assemblée et sont retournées manifester non loi, devant le siège de la télévision.

Ces derniers jours, la commémoration du premier anniversaire de la révolte anti-Moubarak lancée le 25 janvier 2011 s’est accompagnée d’une poussée de contestation contre le pouvoir militaire.

L’armée a promis de céder la place une fois un président démocratiquement élu, avant la fin juin, mais beaucoup l’accusent de perpétuer la politique répressive de l’ancien régime et de chercher à préserver les privilèges de l’institution militaire.

AFP, 31 janvier 2012

[Belgique] Jour de grève générale

La Belgique tourne au ralenti pour protester contre l’austérité

Les syndicats belges ont salué la « réussite » de la grève générale organisée lundi en Belgique pour protester contre les mesures d’austérité en Europe et réclamé une « politique de relance » aux dirigeants des 27 attendus plus tard dans la journée à Bruxelles.

Des membres des différents syndicats belges bloquent l'entrée d'une artère  menant au port de Zeebrugge dans le cadre d'une grève générale, le 30 janvier 2012

Des membres des différents syndicats belges bloquent l’entrée d’une artère menant au port de Zeebrugge dans le cadre d’une grève générale, le 30 janvier 2012

« Cette grève générale est manifestement une réussite », a déclaré à la mi-journée le secrétaire général de la centrale chrétienne CSC, le premier syndicat du pays, Claude Rolin.

La circulation ferroviaire, y compris celle des trains internationaux à grande vitesse Thalys et Eurostar qui relient Bruxelles à Paris, Amsterdam, Cologne et Londres, était à l’arrêt et devait le rester toute la journée de lundi.

Aucun tramway, bus ou métro ne circulait à Bruxelles. Et ailleurs dans le pays les transports en commun étaient très perturbés.

De nombreux Belges ayant anticipé le mouvement, les bouchons redoutés ne s’étaient en revanche pas concrétisés.

Quelques vols ont été annulés à l’aéroport de Bruxelles et des retards étaient enregistrés mais le trafic restait globalement assez proche de la normale. L’aéroport de Charleroi (sud) était toutefois fermé.

Les salariés du port d’Anvers, l’un des plus importants d’Europe, avaient décidé de se joindre au mouvement et des grévistes organisaient plusieurs blocages de routes et autoroutes, principalement à l’entrée des zones industrielles.

Dans le privé, la grève est « très bien suivie », notamment dans la sidérurgie, la pétrochimie, la grande distribution, selon le syndicat socialiste FGTB.

Cette grève générale, la première en Belgique depuis 2005, « est nécessaire » car les « mesures que le gouvernement est en train de prendre sont inéquitables et injustes », ont souligné les trois grands syndicats du royaume.

Si la coalition libérale-socialiste-centriste du Premier ministre Elio Di Rupo n’entend pas revenir sur les 11,3 milliards d’euros d’économies prévues en 2012, les organisations syndicales espèrent que leur démonstration de force pèsera sur le nouveau train de mesures déjà annoncé pour la fin février.

Le gouvernement, qui a bousculé les syndicats en adoptant sans concertation les mesures de rigueur, repoussant notamment l’âge de la retraite anticipée, souhaite la relance du dialogue social dans les prochaines semaines.

La ministre de l’Intérieur, la centriste Joëlle Milquet, a lancé un appel pour « fédérer les énergies pour voir comment investir dans un plan de relance et d’emploi ».

Un message que souhaite faire également passer la Belgique lors du sommet européen informel consacré à la situation économique de l’UE qui doit se tenir lundi après-midi.

Mais, vu l’état des finances publiques des 27, il n’y aura pas d’argent frais à mettre sur la table, a déjà prévenu le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso.

« L’austérité, c’est vraiment la mauvaise réponse », estime pourtant Claude Rolin. Pour le responsable syndical, la « règle d’or » limitant les déficits publics que les 27 devraient entériner va « empêcher les Etats de faire leur travail ».

Les syndicats belges et européens réclament que la Banque centrale européenne puisse émettre des euro-obligations, une option rejetée notamment par l’Allemagne. « Les Etats pourraient alors rembourser leurs dettes à des taux normaux sans être victimes de la spéculation des marchés financiers » et financer la relance, avance la secrétaire générale de la FGTB, Anne Demelenne.

Pour pouvoir évoquer ces questions, les dirigeants de l’UE devront d’abord arriver à Bruxelles.

En raison des perturbations à l’aéroport de Bruxelles, les vols des chefs d’Etat et de gouvernement ont été déroutés sur la petite base militaire de Beauvechain, au sud de Bruxelles.

AFP, 30 janvier 2012

[Sénégal] Pouvoir psychopathe, police assassine !

[Wade dégage !] Un jeune de 17 ans et une dame de 60 ans assassinés par les flics à Podor (Sénégal)

Sénégal/présidentielle : deux morts lors de violences à Podor

SAINT-LOUIS (Sénégal) – Deux personnes ont été tuées lundi à Podor, dans la région de Saint-Louis (nord) dans des violences lors d’une manifestation contre la candidature du président Abdoulaye Wade à la présidentielle de février, a appris l’AFP de sources concordantes.

Des échauffourées ont opposé des partisans du Mouvement du 23 juin (M23, opposition politique et société civile), qui protestaient contre la candidature de M. Wade, et des forces de l’ordre, qui sont intervenues pour les disperser, faisant des blessés dont deux sont décédés à l’hôpital, ont indiqué des témoins, une source policière et une source hospitalière joints depuis Saint-Louis.

Podor est située à 215 km au nord-est de la ville de Saint-Louis.

Les morts sont un manifestant de 17 ans et une sexagénaire qui est tombée sur la manifestation alors qu’elle revenait du marché, a affirmé à l’AFP un des témoins.

Leurs identités ont été confirmées à l’AFP par une source policière, qui a indiqué que les deux personnes figuraient parmi six blessés, tous atteints par balle. Dans un premier temps, cette source avait fait état de sept blessés, dont deux ont ensuite succombé à leurs blessures.

Au total, ils étaient six blessés, dont deux sont morts, tous atteints par balle. Les morts sont Mamadou Sy, 17 ans, atteint par balle à la clavicule droite, et Banna Ndiaye, 60 ans, atteinte au dos, a précisé la même source.

L’adolescent est décédé à l’hôpital de Ndioum (environ 40 km à l’est de Podor), où il avait été évacué. La sexagénaire est morte à l’hôpital de Podor, d’après la même source.

Un des témoins et une source hospitalière ont fait état de sept blessés, dont deux ont succombé à leurs blessures. Les autres blessés sont sous contrôle médical, a précisé la source hospitalière, sans plus de détails.

Par ailleurs, un policier a été blessé à Saint-Louis lors d’échauffourrées entre la police et des élèves qui manifestaient contre la grève de leurs professeurs, en cours depuis plusieurs semaines, a constaté un journaliste de l’AFP.

Les élèves s’étaient rassemblés lundi matin Place Faidherbe (centre-ville) pour dénoncer ce qu’ils ont qualifié de pérennisation de la grève des enseignants. Des policiers sont intervenus pour les disperser, les élèves leur ont répondu par des jets de pierres. Un policier touché par une pierre a été blessé à la tête.

Des enseignants des collèges, lycées et universités publics du Sénégal sont en grève depuis début décembre pour réclamer de meilleures conditions de vie et de travail.

Ces violences surviennent au lendemain de la confirmation, dimanche soir, par le Conseil constitutionnel de la candidature à la présidentielle du président Wade, 85 ans, au pouvoir depuis 2000, qui se présente pour la troisième fois.

Le M23 a appelé à la résistance active contre cette candidature, qu’il qualifie de coup d’État constitutionnel.

Le mouvement a appelé à un rassemblement pacifique mardi après-midi à Dakar, faisant craindre de nouveaux débordements après des violences meurtrières le soir du 27 janvier, ayant suivi l’annonce de la validation de la candidature de M. Wade et l’invalidation de celle du chanteur-vedette Youssou Ndour.

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1327919985.jpgL’auxiliaire de police Fodé Ndiaye, tué vendredi soir à Dakar

Un policier a été tué et plusieurs personnes blessées au cours de ces violences marquées par des émeutes à Dakar et dans d’autres villes du pays. Aucun bilan précis n’était pour l’heure disponible.

Leur presse (Agence Faut Payer, 30 janvier 2012)

[Genève] La chambre genevoise immobilière « expulsée »

La chambre genevoise immobilière « expulsée » à Genève

La Chambre Genevoise Immobilière, située sur la rue Chantepoulet à Genève, a été « expulsée » cet après-midi vers 14h. Une dizaine de personnes se sont présentées avec de faux mandats d’expulsion et ont entrepris de vider l’arcade de ses meubles, pendant que d’autres collaient des affiches dénonçant les loyers abusifs et les expulsions de locataires, ou encore distribuaient des tracts aux passants. Nonobstant l’hystérie du secrétaire général de la CGI, Christophe Aumeunier (également député libéral-radical, tiens tiens…), et les menaces de plainte pénale si les faux-huissiers ne rangeaient pas les meubles sur-le-champ, aucun contrôle d’identité n’est à signaler.

« Tous les loyers sont abusifs, contestez ! » « Le logement est un droit, pas un privilège »

Le Réveil, 30 janvier 2012