Archives de catégorie : Ni patrie ni frontière

[Poitiers] Voisins et parents d’élèves ensemble pour Marina

Réunis pour soutenir Marina

Une quarantaine de personnes ont manifesté hier leur soutien à une maman et à ses deux enfants originaires d’Azerbaïdjan dans l’incertitude sur leur avenir.

Le centre d’accueil des demandeurs d’asile, où elle était hébergée depuis deux ans, lui a demandé de quitter ses locaux. C’était il y a un an. Depuis, Marina Nourieva, originaire d’Azerbaïdjan – son mari, Arménien, est décédé – loge dans un hôtel à Poitiers avec ses deux enfants scolarisés à l’école Tony-Lainé, dans le quartier des Trois-Cités.

Comment vivre avec 250 € par mois ?

« Déboutée du droit d’asile, elle est dans la plus totale incertitude sur son avenir », relevait hier un militant du collectif « D’ailleurs nous sommes d’ici ». « Ses deux enfants, de 9 et 11 ans, ne sont pas expulsables. » De son côté, la présidente de l’association des parents d’élèves de l’école élémentaire Tony-Lainé, Hayat Balaguer, mettait en exergue les difficiles conditions de travail pour les enfants. « Dans une unique chambre d’hôtel, comment voulez-vous qu’ils fassent leurs devoirs d’école ? La maman nous a demandé de l’aider pour laver son linge. Pour seules ressources, elle dispose des 250 € par mois alloués aux sans-papiers par le conseil général. Comment peut-on vivre avec si peu. » Cette situation a mobilisé des parents, ainsi que les associations qui militent pour le vivre ensemble dans le quartier des Trois-Cités. Un collectif s’est constitué qui appelait hier à manifester devant l’entrée de l’école. Cette manifestation de soutien à une famille étrangère n’est pas unique à Poitiers. Une autre manifestation a eu lieu en février pour éviter l’expulsion d’un lycéen d’Aliénor d’Aquitaine. « Et d’autres personnes sont dans l’incertitude sur leur sort », indiquent les collectifs. La situation des personnes qui ne trouvent pas à se loger en appelant le 115 – ces personnes auraient été vingt jeudi soir sur Poitiers – est également évoquée. Le collectif « D’ailleurs nous sommes d’ici » invite à son rendez-vous mensuel mercredi prochain à 18 h devant les marches du palais de justice pour faire le point des étrangers en situation d’expulsion.

Jean-Jacques Boissonneau, Nouvelle République, 29 mars 2014

Circulaire Valls : toujours plus, pour expulser plus

Circulaire Valls : toujours plus, pour expulser plus

Les associations exigent le retrait du texte

La circulaire du ministère de l’Intérieur datée du 11 mars 2014 relative aux priorités pour l’année 2014 dans la « lutte contre l’immigration irrégulière » met à jour le double discours de Manuel Valls qui, devant la presse, se targue de rompre avec la « politique du chiffre » pour mieux se féliciter, dans ce texte, de ce que « le niveau total des éloignements forcés atteint son plus haut niveau depuis 2006 » et élaborer un plan destiné, à tous les échelons, à accélérer les reconduites.

En effet, ce texte encourage les préfets à user de tous les moyens de coercition avec le concours de la police : contrôles d’identité ciblés, interpellations des personnes à leur domicile ou dans les foyers où elles sont hébergées, enfermements en rétention, assignations à résidence avec obligation de pointage, retours « volontaires » fortement incités, placements en garde à vue, condamnations pénales des récalcitrants. Les associations et les travailleurs sociaux sont poussés à participer à la localisation et au contrôle des personnes alors que leur rôle est de les accompagner et de leur porter assistance.

Avant tout perçus comme des fraudeurs ou des indésirables, tous les étrangers sont visés, y compris les plus vulnérables, qui peuvent être éloignés rapidement en dépit de leur situation de santé ou humanitaire.

Les demandeurs d’asile sont particulièrement ciblés. Aussitôt leur demande rejetée, les préfets devront les expulser au plus vite, au détriment de leurs droits à un recours effectif et sans considération pour leur situation personnelle et leurs attaches en France. Ils sont alors exclus du dispositif d’hébergement d’urgence de droit commun, pour être assignés à résidence et étroitement surveillés. Le principe fort de l’accueil inconditionnel de toute personne à la rue en situation de détresse est ainsi remis en cause alors qu’il est garanti par le code de l’action sociale et des familles.

Au prétexte d’efficacité, le ministère compromet leur sécurité et celle de leurs proches, en imposant à l’OFPRA de communiquer des documents afin d’obtenir des laissez-passer pour l’expulsion. Ce rôle assigné à l’OFPRA va à l’encontre de la confidentialité des demandes d’asile et démontre l’incompatibilité de sa mission avec la tutelle exercée par le ministère de l’Intérieur.

Cette circulaire encourage les expulsions vers le pays d’origine plutôt que vers un autre État Schengen où plus de 10 000 personnes étaient pourtant légalement admissibles en 2013. Cette politique vise donc à gonfler ces expulsions hors UE, en violation des droits des personnes concernées dont les attaches se trouvent en Europe (famille, travail, logement, droit au séjour).

Les associations et syndicats défendant les droits des étrangers dénoncent cette circulaire attentatoire aux droits les plus fondamentaux des migrants et les pratiques scandaleuses auxquelles elle incite les préfectures. Ce signal est extrêmement inquiétant à quelques semaines de la discussion sur le projet de loi portant sur la réforme de l’asile en France.

Le 27 mars 2014

Vu sur Rennes-info, 27 mars 2014 (voir texte et signataires sur le site)

[Poitiers] Solidarité face à la répression !

Hier procès en appel d’un camarade le matin, convocation d’un autre camarade l’après-midi, convocation d’un autre camarade encore le 8 avril… et convocation aujourd’hui d’un quatrième camarade, pour participation à un rassemblement « illégal » en soutien à des familles sans toit ni papiers, en butte à une politique répugnante de harcèlement et d’expulsions. Les bras armés du Capital seraient-ils à ce point aux abois face au fait que nous ne baissions plus la tête face à leurs attaques ? Encore une fois, dès que les gens commencent à s’organiser de façon autonome et solidaire, en-dehors de la machine politicarde à perdre, l’Etat nous ressort son plus vieil argument : la répression. Cette nouvelle « affaire » (voir plus bas), consistant à attaquer un militant pour tenter d’étouffer dans l’œuf la solidarité avec des familles entières dans la galère de la répression administrative appliquant des lois et des directives xénophobes, montre tout l’illégitimité de l’Etat… qui n’a pour toute pitoyable logique que la domination et la soumission. Les multiples procédures policières et judiciaires en cours à Poitiers, relayées par des fonctionnaires obéissants, ne sont qu’une tentative grotesque d’intimider les gens qui s’engagent pour leurs libertés indiscutables. Ne nous y trompons pas, ces procédures nous visent tou.te.s à terme, si nous restons passifs.ves. Répondons par la solidarité à ces piteuses prétentions à nous faire peur, à nous faire payer pour notre désobéissance légitime. Nos droits de nous rassembler, de circuler, de nous exprimer, d’avoir un toit, d’être solidaire avec des familles et des mômes harcelés sous prétexte d’être « étrangers », ne se demandent pas, ne se discutent pas, ne se négocient pas ! Nous lutterons jusqu’à foutre à terre toutes leurs oppressions, parce que nous nous aimons et que nous nous tenons les coudes ! Que la peur change de camp !

Pavillon Noir, 28 mars 2014

Venez nombreux soutenir JF le 28-03-14 à 10h devant le commissariat de Poitiers

Après Bertrand, militant des Alternatifs et du Dal86, qui a été convoqué au commissariat de Poitiers à l’Unité de police administrative et des étrangers le jeudi 27 mars 2014 à 14h30 pour une mystérieuse « affaire vous concernant » en fait il s’agissait d’une sombre affaire d’attestation de domicile faite par le Dal86 pour l’un des habitants du squat des Glières en septembre dernier, c’est au tour de JF autre militant du Dal86 est convoqué demain vendredi 28 mars 2014 à 10h “au sujet du rassemblement de mercredi 19 mars dernier”.

Dal86 appelle à venir le soutenir massivement. Merci de diffuser largement autour de vous.

Vu sur le site du DAL 86, 27 mars 2014

Mise à jour 29 mars 2014 : nouvel article sur le site du DAL 86

[Poitiers] Solidarité avec les révolté.e.s de Taïwan !

Communiqué du groupe Pavillon Noir en solidarité avec les révolté.e.s de Taïwan

Ce samedi 22 mars à 14h, place de l’Hôtel de ville à Poitiers (comme dans plusieurs villes de France et d’ailleurs), des Taïwanais.es, pour la plupart étudiant.e.s, se sont retrouvé.e.s pour témoigner de leur solidarité vis-à-vis du grand mouvement de contestation qui agite Taïwan. Nous avons tenu à leur témoigner notre soutien, contre les tyrans gouvernementaux et capitalistes qui oppriment nos vies à toutes et à tous.

La grande majorité des Taïwanais.es se disent en effet révolté.e.s par un accord ultralibéral de « libre-échange », notamment en matière de services (secteur essentiel de l’économie taïwanaise), signé dans leurs dos par le gouvernement taïwanais (Kuomintang : droite nationaliste et conservatrice) avec le gouvernement chinois. Ces crapules en costume-cravate, de part et d’autre du détroit, livrent les travailleurs taïwanais, déjà fort malmenés par la bourgeoisie locale, aux appétits capitalistes et stratégiques des capitaux outre-détroit. Les prolétaires de Taïwan se retrouvent pris entre le marteau et l’enclume, pour suer toujours plus sang et larmes.

De fait, les quelques acquis sociaux issus des luttes des dernières décennies sont encore plus menacés, avec le risque à terme plus ou moins bref d’un monopole capitaliste chinois (peu réputé pour son respect des droits du travail) sur de nombreuses branches d’une économie locale fragile, encore structurée en de nombreuses petites et moyennes entreprises, souvent familiales.

Ce mouvement, porté notamment par les étudiant.e.s avec un courage et une détermination remarquables, sans avoir eu jusque là recours à la force, occupe pacifiquement l’Assemblée nationale (le yuan législatif), depuis près d’une semaine. Les occupant.e.s tiennent une sorte d’assemblée permanente, avec des débats fraternels dépassant bien souvent le cadre des revendications a minima (suspension et réexamen du traité point par point). De nombreux.euses Taïwanais.es s’inquiètent de voir leurs conditions de vie, déjà malmenées par une forte progression de la pauvreté sur l’île, encore dégradées par un capitalisme sauvage sans aucune entrave.

L’organisation spontanée fait chaud au coeur, avec le soutien logistique (livraison de nourriture, de matériel, nettoyage, chaîne humaine) de dizaines de milliers de personnes, aux abords du Parlement et ailleurs. Ils et elles démontrent ainsi que les prolétaires n’ont nul besoin de chefs pour s’organiser ! De fait, les manifestant.e.s tiennent à rappeler que leur mouvement est en-dehors des partis. Les efforts pitoyables de la « gauche » institutionnelle taïwanaise, complètement corrompue et discréditée, pour récupérer la contestation (et redorer à peu de frais son blason) ont jusque là échoué, car ils n’emportent guère l’adhésion de manifestant.e.s fier.e.s d’expérimenter l’autonomie. L’information circule rapidement, heure par heure, chez les Taïwanais.es du monde entier, malgré le silence assourdissant des médias sur l’ampleur de l’événement. On comprend bien que les médias capitalistes occidentaux, qui au passage informent si peu sur le traité transatlantique en train d’être élaboré sur le dos des prolétaires, n’aient visiblement pas envie de relayer l’information sur une résistance exemplaire aux magouilles capitalistes.

Ici même à Poitiers, de nombreux jeunes envoient à leurs proches des messages de soutien, tout en s’inquiétant d’une possible répression.

La répression, violente, et hélas prévisible, est arrivée hier (dimanche 23 mars), suite au discours, aussi attendu que consternant, d’un président Ma au sommet de son impopularité (à 9% dans les sondages : Hollande, encore un effort !). Visiblement aux abois, le chef du parti nationaliste s’est obstiné dans sa volonté implacable d’appliquer coûte que coûte cet accord. Des centaines de manifestant.e.s ont alors envahi un nouveau lieu de pouvoir : le siège du gouvernement (yuan exécutif). Le gouvernement Kuomintang n’a pas tardé à réagir. Avec l’occupation de l’Assemblée (dirigée par un président dont la place était déjà menacée, et qui s’est donc déclaré assez favorable aux manifestant.e.s, sans doute pour sauver ses fesses), le gouvernement était dans l’expectative quant à la stratégie à adopter pour étouffer le mouvement. Cette fois-ci, il a décidé de frapper fort et de tomber le masque.

Dans la nuit de dimanche à lundi, un millier de policiers qui assiégeaient les manifestant.e.s ont donc sorti leurs matraques, soutenus par deux canons à eau, pour déloger les révolté.e.s du siège du gouvernement. Il y aurait des dizaines d’arrestations et, selon une chaîne de télévision nationale, 120 blessés (dont 57 confirmés par l’hôpital le plus proche). Honte aux brutes en uniforme !

A Taïwan, comme en France, comme en Espagne où une manifestation de plus de deux millions de personnes vient d’avoir lieu, malgré la répression policière, contre le capitalisme sauvage qui met en pièces les droits sociaux, partout la résistance est solidaire ! Quelle que soit l’issue de cette lutte de grande ampleur à Taïwan, quelle que soit la violence de la répression, les manifestant.e.s de Taipei et d’ailleurs ont compris que la désobéissance, la solidarité et l’auto-organisation sont nos seules armes, et ne l’oublieront sans doute pas de sitôt contre les capitalistes et leurs alliés aux gouvernements, qui n’ont pour seule obsession que de nous maintenir dans la soumission.

Le groupe Pavillon Noir (Fédération Anarchiste de Poitiers) adresse modestement ses salutations fraternelles et son soutien indéfectible aux manifestant.e.s de Taïwan luttant pour leurs libertés, contre les gouvernements de Taïwan et de Chine et les appétits de leurs alliés capitalistes quels qu’ils soient.

Vive l’organisation autonome du prolétariat !

Groupe Pavillon Noir (Fédération Anarchiste de Poitiers), France, 24 mars 2014

[Poitiers] CSP86 : pari gagné !

CSP86 : pari gagné !

Le Collectif de familles et personnes seules sans papiers ou en situation administrative précaire (CSP86), a appelé à un rassemblement mercredi en début d’après-midi devant la préfecture pour demander l’arrêt de l’acharnement à leur encontre et le respect de leurs droits fondamentaux.

Ce fût une réussite pour une première puisque une soixantaine de personnes, principaux concernés qui ont décidé de relever la tête et quelques uns de leur soutiens, ont répondu présent pour exiger des papiers permettant d’entrer dans le droit commun et d’avoir des conditions dignes d’existence en particulier un logement décent pour tous. Nous avons demandé qu’une délégation soit reçue par madame la préfète de région ce qui nous a été refusé.

L’idée était de rendre visible sur le terrain de la lutte ce Collectif composé des principaux intéressés. En effet, il y a un an, suite aux nombreuses familles et personnes seules sans papiers ou en situation administrative précaire qui prenaient contact avec le Dal86 concernant leurs problèmes de logement, le Dal86 a décidé, car c’est précisé dans ses statuts, « de les unir et les organiser ». Un Collectif de familles est né et s’est développé progressivement dans les divers squats où ont été mis en place des Collectifs d’habitants. Et suite aux expulsions de ces squats et à la dispersion des habitants, le Collectif s’est reformé et s’est rapidement étoffé jusqu’à regrouper et organiser maintenant des familles et des personnes seules jusqu’alors inconnues du DAL86. Nous sommes et connaissons aujourd’hui plus de 150 personnes soumises à l’arbitraire et à l’acharnement de la préfecture, qui sont soit sous le coup d’OQTF soit dans de grandes difficultés en particulier concernant le logement (au CHUS « 115 », à l’hôtel, dans des conditions de logement ou d’hébergement indignes…) puisqu’elles n’ont pas de titres de séjours ou des titres de séjours précaires. Nous avons constaté mercredi qu’elles sont capables de s’organiser pour défendre ensemble leurs droits et leurs intérêts. Nous pouvons rajouter sans trop nous tromper que la lutte va continuer.

Rassemblement_19-03-14Dans l’immédiat nous réiterons nos interrogations :

– Qu’allons-nous devenir, nous familles et personnes seules sans papiers ou en situation administrative précaire qui sommes hébergées à l’hôtel en particulier depuis l’expulsion des squats ?

– Qu’allons-nous devenir, nous familles roms roumaines en particulier nous qui avons été ou allons être expulsées des squats ?

– Qu’allons-nous devenir, nous familles et personnes seules du Collectif qui sommes sans papiers ou en situation administrative précaire et ayant des problèmes de logement ?

Dernière chose, volonté délibérée ou pur hasard, en même temps que se déroulait le rassemblement devant la préfecture, la police faisait une rafle dans les rues piétonnes du centre à partir de trombinoscopes de personnes ayant des OQTF. Rada, la compagne de Radu qui s’est fait expulser manu militari en Roumanie voilà trois semaines – et qui est revenu en seulement trois jours ! – a été contrôlée, arrêté et conduite au commissariat. Les policiers ont interrogé la préfecture et comme Rada est enceinte de sept mois avec un certificat médical indiquant qu’elle doit rester le plus possible allongée et donc qu’elle ne peut pas voyager, qu’elle est mère de deux enfants scolarisés et que son compagnon et père de ses enfants est en situation régulière grâce à la sollicitude de la préfecture qui l’a expulsé… les pouvoirs publics ont été forcés de la relâcher deux heures après ! Il faut se rendre à l’évidence, l’Etat fait son gros méchant, il aboie et il grogne, mais il ‘a pas les moyens de ses ambitions. Eh oui, les faits sont têtus et il y a des droits fondamentaux en France !

Nous appelons toutes les familles et personnes seules sans papiers ou en situation administrative précaire, ceux qui sont scandalisés par les traitements indignes que les pouvoir publics nous font subir, à nous rejoindre au sein de notre Collectif pour défendre ensemble nos droits et nos intérêts.

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Dans la presse : Un collectif pour les sans-papiers NR 20/03/2014

csp86@free.fr – dal86@free.fr – 06 52 93 54 44 / 05 49 88 94 56 Réunions du Collectif tous les jeudis à 18h à la maison de la solidarité 22 rue du Pigeon Blanc 86000 POITIERS

Vu sur le site du DAL 86, 23 mars 2014