Archives de catégorie : Questions de genres

[Poitiers] Sexisme et national-productivisme, les deux mamelles de la « Poitevine »

Comme l’an dernier à la même période (voir mon article ici), le centre commercial des Cordeliers à Poitiers nous sort sa campagne de pub sexiste. La Femme, c’est bien connu, est une indécrottable dépensière, très attachée à son lieu de vie (poitevin). Fort de cette évidence la direction des Cordeliers, bien éclairée sur le comportementalisme des ovaires, fait depuis plusieurs années de la « Poitevine » sa cible commerciale.

Des banderoles en carton, ostensiblement étalées à plusieurs endroits dans le centre, représentent des « Poitevines ». Le dispositif publicitaire se double, comme d’habitude, de jeunes femmes en chair et en os, employées pour distribuer la publicité cartonnée. Comme l’an passé, mais la perruque rousse postiche en moins. Généreuse entorse au règlement intérieur du centre commercial, prohibant la distribution de prospectus publicitaires.

Sur les pubs, la Poitevine est évidemment jeune, blanche (et même rousse l’an dernier), coiffée, manucurée, maquillée et truffée d’accessoires (sac à main, bagues, boucles d’oreilles). Toute la panoplie genrée est là pour nous rassurer, pour bien faire comprendre qu’il s’agit d’une femme. La « Poitevine » est une consommatrice béate. Sourire aux lèvres, elle porte un grand nombre de sacs dans les bras, où se trouvent ses petites emplettes. L’année dernière, on était dans la continuité intergénérationnelle, avec des Poitevines mamans amenant leurs Poitevines petites filles aux courses. Au dos du carton publicitaire cette année, un nounours tenant tendrement dans ses bras un téléphone portable ; on voit aussi un escarpin, un iphone, un livre, et « 300 euros à gagner » dans le cadre d’un jeu de la « photo mystère ».

La nouveauté cette année, c’est l’irruption de la conscience citoyenne, avec l’équation consommation = croissance = bonheur. Les pubs portent ainsi toutes ce titre sexy :

« Redressement productif de la France ».

Référence au sémillant ministère national-productiviste ? Le titre est encadré de rose… La « Poitevine », pénétrée du sens du devoir citoyen, l’adapte à son genre. Pleine d’emplettes, elle somme ses congénères à ovaires d’accomplir le rôle pour lequel elles sont faites : « Allez les Poitevines ! » ou encore « On compte sur vous ! »

Rendez-vous l’année prochaine, pour une nouvelle chronique du sexisme ordinaire aux Cordeliers…

Il y a encore bien du boulot pour lutter contre l’appropriation de l’espace commun par les capitalistes et leurs publicitaires… rendez-vous aux actions antipub à venir, qui seront relayées sur ce blog.

Jeanine, Pavillon Noir (FA 86), 23 septembre 2012 

Homophobie de l’Eglise catho, complaisance du gouvernement

Le cardinal Barbarin s’oppose violemment au mariage gay

Le cardinal Philippe Barbarin exprime sa farouche opposition au mariage gay. Dans une interview réalisée ce vendredi à des médias locaux, l’archevêque de Lyon y voit une « rupture de société » qui ouvrirait la voie à la polygamie et à l’inceste.

Pour le cardinal Barbarin, le mariage gay ne serait qu’une étape. Ensuite ? « Après, ils vont vouloir faire des couples à trois ou à quatre. Après, un jour peut-être, l’interdiction de l’inceste tombera », explique l’archevêque de Lyon à la radio RCF et à la chaîne TLM. Vive la connerie humaine non ??? Un point de vue qui rejoint celui exprimé en début de semaine par plusieurs maires de communes qui ont annoncé qu’ils ne célèbreraient pas ces mariages « non-conformes aux lois de la nature ».

Dans un entretien publié mardi dans le quotidien catholique La Croix, la ministre de la Justice a présenté son projet de loi ouvrant le mariage aux couples homosexuels. Il leur permettra d’adopter « dans les mêmes conditions que les hétérosexuels ».

Blog de Noir Gazier (Fédération Anarchiste Béthune-Arras), 15 septembre 2012

NdPN : les propos insupportables de Barbarin (vidéo ici) sont dans la continuité d’une offensive de l’Eglise catholique à l’encontre du mariage gay et de l’homoparentalité, avec notamment une prière nationale contre le mariage gay le 15 août dernier.

Est-il possible de considérer comme une participation à un « dialogue » tout à fait « normal » les propos d’un cureton amalgamant insidieusement les homos à des pervers incestueux ?

Les réactions du gouvernement semblent montrer que oui ! Au lieu de condamner et de poursuivre ce représentant de l’Eglise pour évidents propos  discriminatoires envers les homosexuel-le-s (ledit curetin disant bien « après, ils voudront faire des couples à trois ou à quatre »), on est parti dans la bonne vieille alliance du sabre et du goupillon !

celle du sinistre de l’intérieur Valls, relayée par Libé :

Manuel Valls, interrogé sur les propos de l’archevêque de Lyon, a estimé qu’il était de «son droit», «peut-être de son devoir», de donner son opinion, jugeant «normale» la confrontation d’idées sur ce sujet.

– celle de la porte-parole du gouvernement et sinistre du droit des femmes (!), Najat Vallaud-Belkacem, relayée par Lyon Mag :

« Il semble que les propos de Mgr Barbarin aient été pour une large part caricaturés ». Selon elle, le cardinal Barbarin est un « homme de dialogue ».

D’ailleurs, une discrimination demeure puisque, selon les propos (cités dans La Croix) de la garde des Sceaux Christiane Taubira, « Notre projet de loi ne prévoit pas d’élargir l’accès à la procréation médicalement assistée » pour les couples de lesbiennes.

Mêmes droits donc… tout en continuant à dialoguer normalement avec les ennemis de l’égalité des droits d’une part, et en n’accordant pas tous les mêmes droits.

En attendant à Poitiers, SOS tout-petits continue de faire chaque année en novembre ses prières de rue anti-IVG. Alors que les prières de rues de musulmans sont poursuivies, celles des cathos intégristes (disposant pourtant de lieux de prière) sont permises, à Poitiers devant le parvis de Notre-Dame, comme dans de nombreuses autres villes françaises, avec la protection bienveillante des forces de l’ordre.

Luttons contre l’obscurantisme sexiste et homophobe.

[Rennes] Marche de nuit Féministe en non mixité Femmes, Lesbiennes, Trans

Le 5 octobre 2012, 20h30, place de la Mairie, Rennes
Et non, le patriarcat n’a toujours pas disparu ! Tous les jours, ici comme ailleurs, les hommes nous infantilisent, nous insultent, nous harcèlent, nous agressent, nous violent, nous battent, nous tuent, nous exploitent, nous payent moins qu’eux, nous discriminent, nous réduisent à des objets de consommation, sont lesbophobes, transphobes… L’hétéropatriarcat sévit ici et partout, il n’est pas l’apanage d’autres cultures comme les discours fascisants voudraient le faire croire !!

Pourquoi une marche de nuit non mixte ?

L’espace public est théoriquement ouvert à toutes et tous. En réalité il est davantage le territoire des hommes. Les femmes, hétéros, lesbiennes, bisexuelles, transgenres, transsexuelLEs, quelque soit leur origine, ont un accès restreint à la rue et à l’espace public.

On entretient une peur dans la rue, particulièrement de nuit alors que statistiquement la rue est plus sûre que les espaces domestiques. Cette peur est fondée (de nombreuses agressions ont lieu dans la rue) mais aussi instrumentalisée, entretenue. Cela permet avant tout aux hommes de continuer à exercer un contrôle social et moral sur nos corps, notre mobilité, notre liberté.

Dans la rue, surtout la nuit, nous sommes souvent considérées comme des corps disponibles, en exhibition, que les mecs peuvent commenter, juger et même toucher. Nous sommes sans cesse, sifflées, interpellées par des remarques lubriques paternalistes (« ma chérie », « ma belle », « t’es bonne »…), coupées dans nos conversations, draguées, insultées (« gros cul », « t’es moche », « sale gouine »…), agressées verbalement et/ou sexuellement. Ces situations constituent un véritable harcèlement quotidien.

Ils voudraient nous faire croire que notre présence dans la rue n’est pas légitime, nous réassigner à notre place historique, le foyer, à s’occuper de la bouffe et des gosses.

Nous sommes en non mixité Femmes, Lesbiennes, Trans car en tant qu’opprimées de ce système, nous voulons nous réapproprier la rue par nous-mêmes et pour nous-mêmes sans ces phallocrates qui nous fliquent.

En clair : NE ME LIBERE PAS JE M’EN CHARGE.

Parce que t’en as ras-le-bol de l’obligation d’être polie, souriante, douce et aimable

Parce que tu veux sortir dans les bars sans qu’un mec te saoule

Parce que tu ne veux plus flipper le soir en rentrant chez toi

Parce ce que tu veux avoir le droit d’exploser la gueule des mecs qui t’emmerdent

Parce que tu ne veux plus être isolée, casée, cloîtrée

Parce que tu ne veux plus te faire harceler et tabasser par ton mec

Parce que tu ne veux plus te faire exploiter par ton père, ton frère, ton mec ou ton patron

Parce que tu ne veux plus avoir à te justifier parce que tu portes un voile

Parce que tu veux sortir avec ou sans ton gosse sans qu’on te traite de mauvaise mère

Parce que tu ne veux plus qu’on te demande si tu es un mec ou une fille

Parce que tu ne veux plus demander le droit mais le prendre directement

Parce que t’aimes bien porter des pancartes

Parce que tu ne veux plus qu’on te demande “Vous-êtes seules ?” quand t’es avec 3 copines

Parce que tu veux pouvoir embrasser ou tenir la main d’une nana sans qu’on t’emmerde

Parce que t’en as marre de la récupération raciste du féminisme

Parce que t’en as ras le bol d’être éclairée la nuit par des pubs sexistes

Parce que ça te casse le clito d’être toujours trop ou pas assez féminine

Parce que tu serais censée être baisable mais pas baiseuse

Parce que les lesbiennes, gouines sont victimes de lesbophobie (agressions physiques, verbales, viols, blagues, invectives, remarques, invisibilisation, injonction à l’intégration…)

Parce qu’on voudrait nous faire croire que toutes les femmes sont blanches, aux cheveux lisses, “valides”, jeunes, minces et épilées, et que ces modèles dominants excluent et répriment toutes celles qui ne rentrent pas dans la norme

Parce que nos corps et nos vies ne nous appartiennent toujours pas

Parce que notre colère nous porte et que notre révolte en est la réponse

VIENS A LA MARCHE !!!

Contact :

Collectif Féministe

collectif.feministe.rennes (chez) gmail (point) com

Le fichage par l’EFS et l’Agence de biomédecine des personnes LGBT échappe-t-il à toutes règles ?

L’association En Tous Genres vient de saisir la CNIL concernant le fichage par l’EFS et l’Agence de la biomédecine des personnes LGBT.

Malgré les témoignages et protestations répétées de personnes concernées, la communication (renouvelée, diversifiée mais toujours inchangée sur ce point) de ces deux organismes les conduit visiblement à réaliser ce fichage de manière déloyale contrairement aux règles édictées par la loi dite de l’informatique et des libertés.

Nous invitons toutes personnes physiques ou morales qui seraient sensibles aux problèmes posés par ce fichage (réalisé par surprise et sans que les personnes ne puissent s’y opposer) à saisir également la CNIL en utilisant tout ou partie de la lettre ci-jointe.

Par ailleurs, nous rappelons que toute personne peut faire valoir auprès de ses deux organismes son droit d’accès en exigeant d’eux qu’ils vous fournissent les informations personnelles qu’ils détiennent sur vous. Vous trouverez ci-joint un modèle créé avec l’outil en ligne de la CNIL (http://www.cnil.fr/vos-libertes/les-courriers-pour-agir/).

Lire la suite de l’article sur le site de l’association