Archives de catégorie : Répression

[Italie, Val Susa] Grande manifestation NO-TAV le 25 février

Italie : No Tav : Grande manifestation

Brève…..

Tav : projet coûteux et destructeur de l’environnement.

Résistance et Détermination !

Tav : No Passaran

Grande manifestation nationale Samedi 25 Février 2012 à Bussoleno (Val Susa)

Venez nombreux témoigner votre solidarité internationale à la population de la vallée italienne.

Hébergement assuré.

Contact : postanotavtorino.org

Tel :0039 338 6086915(silvano)

http://www.notavtorino.org/

Articles liés (pour qui ne comprend pas l’italien) : sur Rebellyon : ici et puis sur le mouvement no-tav (en français)

Mort d’Ali-Ziri : un « syndicat » appelle… à un rassemblement bien spécial

Rassemblement le 6 février, appelé par un syndicat, suite à la mort d’Ali Ziri.

Deux expertises indiquent clairement que sa mort a été provoquée par des « techniques de maintien » policières.

La commission nationale de la déontologie de la sécurité évoque un « traitement inhumain et dégradant ».

Rappelons qu’une plaque commémorative avait été posée : « Ali Ziri, 69 ans, mort le 11 juin 2009, suite à son interpellation par la police nationale, ici même. »

Or donc, un rassemblement syndical est appelé.

Pour soutenir la famille qui attend la décision de justice ? Pour exiger la reconnaissance de la responsabilité des policiers par la justice ?

Non.

Pour faire retirer la plaque.

Parce qu’elle est jugée diffamatoire par les flics.

Car il s’agit bien d’un syndicat de flics.

Le « suite à » n’indique qu’une chronologie, mais c’en est déjà trop pour ce syndicat qui n’a décidément honte de rien.

Merci SGP Police FO, qui n’a rien à envier à Alliance (menaçant de son côté de porter plainte pour diffamation) ; chacun ses méthodes, le rassemblement ça fait peut-être plus syndicat de lutte prolétaire.

http://juralib.noblogs.org/2012/01/31/justice-pour-ali-ziri-menaces-et-mensonges-des-porcs-pour-faire-devisser-une-plaque-commemorative/

Juanito, groupe Pavillon Noir, Fédération Anarchiste 86, 1er février 2012

Mise à jour : communiqué de l’Association des Travailleurs Maghrébins en France (ATMF)

[Egypte] Les islamistes tombent le masque

Egypte: les islamistes empêchent des manifestants d’atteindre le Parlement

Des partisans des Frères musulmans, qui dominent l’Assemblée, ont empêché mardi plusieurs centaines de manifestants réclamant le départ des militaires au pouvoir de parvenir au siège du Parlement, selon des photographes de l’AFP.

Des militants avaient appelé à une marche depuis la place Tahrir, épicentre de la révolte qui a chassé du pouvoir le président Hosni Moubarak le 11 février 2011, jusqu’au siège du Parlement, pour presser la nouvelle Assemblée de réaliser les objectifs de la révolution: fin des procès de civils devant des tribunaux militaires, refonte du ministère de l’Intérieur, respect des libertés et de la justice sociale.

Alors qu’ils commençaient leur marche en direction du Parlement jouxtant la place Tahrir, les manifestants ont été bloqués par des militants des Frères musulmans.

« Nous ne tenons là comme des boucliers humains car si les manifestants vont plus loin, ils s’affronteront avec la police. Ils veulent entrer à l’Assemblée, que voulez-vous que je fasse », a déclaré à l’AFP un membre de la confrérie Hamdy Adbdelsamad.

Derrière lui, les manifestants scandaient des slogans contre le Conseil suprême des forces armées (CSFA), qui dirige le pays depuis le départ de l’ancien président, mais aussi contre la confrérie.

« Badie, tu es en train de vendre la révolution », ont scandé les manifestants, en référence au guide suprême de la Confrérie, Mohammad Badie.

Les Frères musulmans ont, au travers de leur formation politique, le Parti de la liberté et de la justice (PLJ), raflé 47% des sièges aux premières élections législatives depuis la chute du président Moubarak.

L’ensemble des formations islamistes détient les trois quarts des sièges de l’Assemblée, dont la séance inaugurale s’est tenue le 23 janvier.

Après plusieurs heures, les manifestants ont renoncé à leur projet de parvenir à l’Assemblée et sont retournées manifester non loi, devant le siège de la télévision.

Ces derniers jours, la commémoration du premier anniversaire de la révolte anti-Moubarak lancée le 25 janvier 2011 s’est accompagnée d’une poussée de contestation contre le pouvoir militaire.

L’armée a promis de céder la place une fois un président démocratiquement élu, avant la fin juin, mais beaucoup l’accusent de perpétuer la politique répressive de l’ancien régime et de chercher à préserver les privilèges de l’institution militaire.

AFP, 31 janvier 2012

Flics et bidasses votent FN à 37%

Les flics, des travailleurs comme les autres ? Une étude sur le vote des fonctionnaires réalisée par le Cevipof nous apprend en tout cas pour qui l’on vote dans les commissariats et les casernes. Sociologie de la « bavure » et du contrôle au faciès ?

Le FN attire policiers et militaires

L’analyse par métier révèle quelques nuances de taille. « Le monde du policier n’est pas celui de infirmière ni de l’enseignant ni de l’expert ministériel ou du conducteur d’autobus », rappelle Luc Rouban, face au discours médiatique ambiant qui vise à globaliser « les » fonctionnaires. « Chaque secteur, institution et carrière repose sur des histoires longues, des normes juridiques, des contraintes et des savoir-faire particuliers qu’il est vain d’ignorer. Chaque fonction publique relève également d’une sociologie différente où la proportion de cadres et d’agents titulaires n’est pas la même. » Le vote des policiers et des militaires se démarque ainsi clairement des autres agents du public : 37% d’entre eux sont prêts à choisir Marine Le Pen au 1er tour, et 27% Nicolas Sarkozy. Dans les commissariats et les casernes, l’ensemble des candidats de gauche ne totalise qu’un petit 11%…

extrait d’un article de Basta Mag du 30 janvier 2012

Les associations subventionnées mises au pas du marché

Sur l’impasse de l’illusion citoyenniste d’une collaboration entre les associations et l’Etat :

Quand le gouvernement creuse la tombe du secteur associatif

Les associations seraient des entreprises comme les autres. C’est en substance ce qu’affirme une circulaire de François Fillon, qui depuis deux ans met à mal le secteur associatif. Appels d’offres, mise en concurrence, marchandisation : la nouvelle vision du gouvernement transforme encore davantage les associations en prestataires de services, qui doivent rentrer dans les cases de « dispositifs ». Une logique de marché, au détriment de la connaissance de terrain ou de l’expérimentation sociale.

La mauvaise nouvelle est tombée : le centre social Accueil Goutte d’Or (AGO) n’a pas été retenu par le département de Paris pour le suivi d’allocataires du RSA. Une centaine de personnes, au 31 décembre, ont été réorientées vers les onze associations choisies par la commission d’appel d’offres. L’arrêt forcé de cette activité est révélateur de difficultés auxquelles sont maintenant confrontées les petites structures associatives.

En 1997, AGO avait constaté que beaucoup d’allocataires du RMI à la Goutte d’Or n’étaient pas suivis dans leur parcours d’insertion. Le centre social avait déposé un projet, accompagné d’une demande de subvention, afin de pallier ce manque. L’action a été mise en place. Mais, en 2006, le gouvernement s’appuie sur une directive européenne qu’il interprète d’une façon restrictive pour obliger les départements à financer cette action sous forme d’un marché public. Résultat : un appel d’offres qui met en concurrence les structures susceptibles d’effectuer le suivi des personnes en difficulté. Le 18 janvier 2010, une directive Fillon confirme cette vision en affirmant que « la grande majorité des activités exercées par des associations peut être considérée comme des activités économiques ». La directive encadre sévèrement les règles de subventionnement des associations.

Les associations, des prestataires de services ?

« Cette directive libérale sous-entend qu’un service public doit avant tout être rentable », assène Bernard Massera, vice-président d’AGO. Ce changement transforme fondamentalement les relations entre les associations et les collectivités territoriales. « Avec le système de subvention, les citoyens, au travers de leurs associations, pouvaient imaginer et mettre en œuvre des dispositifs, des actions correspondant à leurs besoins spécifiques », précise Bernard Massera. La relation est inversée avec la procédure d’appel d’offres : là, ce sont les pouvoirs publics qui déterminent les besoins et qui transforment les associations en entreprises prestataires de services. Les difficultés sociales deviennent un marché. Plutôt que de collaborer, les associations sont mises en concurrence.

Dans le monde « merveilleux » de la concurrence, les allocataires du RSA sont répartis en plusieurs lots. Un lot pour les SDF, un autre pour les plus de 50 ans, un pour les familles monoparentales, un pour les personnes souffrant d’addictions. Fini, le « ça dépend » reflétant la complexité des situations vécues. Finie, la transversalité que fournissent les petites structures. « Même si on recevait les allocataires individuellement, on leur proposait des activités collectives, explique Christine Ledésert, directrice du centre social. Un exemple parmi beaucoup : deux allocataires écrivains ont mené un débat autour de l’écriture d’un roman policier, du coup un certain nombre d’allocataires ont décidé d’écrire un polar. »

Quand les grosses associations raflent tous les « marchés »

Ce travail de mobilisation tous azimuts a été possible car les ressources de tout le centre social ont été mises à contribution pour sortir les allocataires de leur isolement afin qu’ils se remettent à se projeter dans l’avenir. « On a fait l’erreur d’être candidats sur un seul arrondissement », poursuit-elle. Car, désormais, les commissions favorisent les grosses associations qui travaillent sur plusieurs arrondissements. Pour les pouvoirs publics, la crédibilité ne passe plus par la connaissance minutieuse du territoire et des populations, mais par le volume d’activité : les grosses associations proposent des prestations moins chères, car leur taille leur permet des économies d’échelle. Les petites structures sont incapables de s’aligner. Comme pour les travaux publics, le « moins-disant » a toutes chances de rafler « le marché ».

À la clé, la disparition pure et simple des petites structures ou leur absorption par de plus grosses. Autre danger : les associations ont un rôle de laboratoires d’expérimentations sociales. Or, la procédure d’appel d’offres met en place des cahiers des charges extrêmement détaillés. Les associations devraient alors se contenter de fournir les prestations attendues par les pouvoirs publics, ou bien les plus rémunératrices, plutôt que d’innover, ce qui est pourtant une de leurs missions.

Faire reconnaître les spécificités des associations

Qu’en pensent les élus ? Ils semblent majoritairement persuadés que l’appel d’offres est une preuve de transparence et ne paraissent pas choqués par la transformation des citoyens en consommateurs et des associations en exécutants. « On ne peut s’empêcher d’éprouver un sentiment de gâchis, remarque Anne, une allocataire suivie par AGO. Quelle économie y aura-t-il à recommencer ce qui a déjà pris du temps à se mettre en place ? »

Le Collectif des associations citoyennes est né en 2010 de la réaction d’une vingtaine d’associations après la publication de la circulaire Fillon. « Le rôle des associations n’est pas uniquement ni même essentiellement un rôle d’opérateurs économiques, explique le collectif. Les associations représentent, avec les instances politiques et les syndicats, l’un des trois piliers de notre vie démocratique. Leurs objectifs, les valeurs qu’elles portent et leurs pratiques sont l’expression de la société civile et de sa contribution à la vie démocratique. »

Le collectif rassemble aujourd’hui plus de 200 associations, dont 35 réseaux nationaux. Il demande que soient reconnues les spécificités de l’action associative, pour les actions qui relèvent des aides d’État : une association ne rend pas les mêmes services qu’une entreprise privée, du fait de sa dimension sociale, participative et du fait de la place du bénévolat. De nombreuses propositions ont été élaborées pour une nouvelle politique associative, à destination des candidats aux élections présidentielle et législatives : agir sur la réglementation européenne, abroger la loi sur réforme des collectivités territoriales, mettre en place une autre RGPP (Révision générale des politiques publiques), redéfinir la réglementation nationale des subventions aux associations, élaborer une loi de définition de l’économie sociale et solidaire, construire de nouvelles relations entre associations et collectivités. Pour que les associations ne connaissent pas le sort actuel des services publics : une remise en cause totale, au profit de logiques marchandes.

Basta Mag, Nadia Djabali, 31 janvier 2012