Archives de catégorie : Répression

[Inde] L’implantation d’une usine Michelin menace une communauté « d’intouchables »

Michelin se fout du monde et de l’Inde

Donc, comme je vous l’ai signalé ces derniers temps, Michelin, chantre historique du catholicisme social – mais oui -, construit une usine en Inde, dans le Tamil Nadu. Les natifs ces sots, de la caste des Intouchables, ne veulent pas. Je ne reprends pas tout, que vous pouvez retrouver en utilisant le moteur de recherche interne à Planète sans visa. Qu’y a-t-il de nouveau ? Aujourd’hui, mes amies chères Annie Thébaud-Mony et Josette Roudaire, en présence de l’Indienne Madhumita Dutta, ont tenu une conférence de presse à Clermont-Ferrand, siège de Michelin, soutenus par le syndicat CGT de l’entreprise.

Gloire à eux, bien entendu. Et le combat continue, bien entendu. Vous pouvez lire un papier du Parisien, ici ou regarder un reportage de France 3, ici. Dans ce dernier, le petit ponte de Michelin est pathétique.

Planète sans visa, 16 janvier 2012

ndPN : Voir aussi cette vidéo

[Yssaingeaux, Haute-Loire] 90 salarié-e-s occupent leur usine

Lejaby: des salariés passent la nuit dans leur usine menacée

Les quelque 90 salariés du fabricant de lingerie Lejaby à Yssingeaux (Haute-Loire) passe la nuit dans leur usine d’assemblage, la dernière de la marque en France, menacée de fermeture, avant l’audience mardi à Lyon devant le tribunal de commerce, a-t-on appris lundi de source syndicale.

Des salariées du fabricant de lingerie Lejaby occupent le siège de l'entreprise, le 19 septembre 2010 à Rillieux-La-Pape.

Des salariées du fabricant de lingerie Lejaby occupent le siège de l’entreprise, le 19 septembre 2010 à Rillieux-La-Pape.
 

« Avant la décision du tribunal sur un repreneur, nous voulons dire que l’on n’est pas d’accord pour délocaliser », a déclaré à l’AFP Bernadette Pessemesse, déléguée CGT.

Dans la matinée lundi, entre 70 et 80 des 93 salariés de l’usine, selon les gendarmes ou les organisateurs, ont manifesté dans les rues d’Yssingeaux.

Pour la nuit, les salariés ont apporté matelas et sacs de couchage pour s’installer dans le réfectoire. La direction du site ne s’y est pas opposée.

Mardi matin, ils rendront en cars à Lyon où une action est prévue à midi sur les pentes de la Croix-Rousse, avant l’audience qui doit débuter à 14H30 concernant le sort de Lejaby, qui emploie 450 personnes en France et est en liquidation depuis le 22 décembre.

« Selon ce que dira le tribunal, nous envisagerons la suite », a ajouté la déléguée CGT.

L’un des repreneurs potentiels, Alain Prost, entend fermer l’atelier, dont la distance avec le siège de Rillieux (Rhône) induit de lourds frais de port. 194 personnes seraient conservées à Rillieux, où « une petite équipe de production » serait cependant constituée.

L’autre offre, celle de la PME Canat, spécialiste de la lingerie de nuit basé à Millau (Aveyron), prévoit de garder la moitié des effectifs d’Yssingeaux, ainsi qu’une centaine de salariés à Rillieux, soit 170 personnes au total.

La fédération textile-habillement-cuir de la CGT craint que le repreneur ne vise qu’à « reprendre la marque » et « licencie les infrastructures productives ».

« Nous voulons sauvegarder l’emploi en France », martèle la fédération dans un communiqué. « Le président de la République et le gouvernement font beaucoup de tapage électoral contre les délocalisations à l’étranger, mais tout cela n’est que poudre aux yeux. En fait, en catimini, ils encouragent les repreneurs qui cassent l’emploi en France », estime-t-elle.

AFP, 17 janvier 2012

Trois ex-détenus français témoignent des tortures subies à Guantanamo

Guantanamo: trois Français dénoncent des mauvais traitements et humiliations

La juge d’instruction Sophie Clément, dans sa demande d’enquête adressée aux autorités américaines sur d’éventuels actes de torture commis sur trois Français à Guantanamo, relate textuellement les accusations de mauvais traitements et humiliations énoncées par ces hommes.

Un détenu dans l'enceinte de la prison américaine de Guantanamo en octobre 2009. Image contrôlée par l'armée américaine avant transmission.

Un détenu dans l’enceinte de la prison américaine de Guantanamo en octobre 2009. Image contrôlée par l’armée américaine avant transmission.
 

 

Saisie de plaintes de ces trois ex-détenus revenus en France en 2004 et 2005, la juge cherche à vérifier ces déclarations, déjà partiellement relatées dans les médias, et à identifier d’éventuels responsables.

Selon Mourad Benchellali, dès la détention à Kandahar (Afghanistan), « nous avons été frappés, déshabillés, humiliés. Ils nous empilaient les uns sur les autres alors que nous étions nus et ils prenaient des photos ».

« Ils nous menottaient dans des positions douloureuses comme par exemple attachés à une barre au-dessus de notre tête ou bas dans notre dos ».

Khaled Ben Mustapha a « par ailleurs décrit des violences sexuelles qu’il aurait subies à Kandahar, qu’il désignait comme des +attouchements+ mais qui seraient susceptibles de constituer des viols », écrit la juge.

A Guantanamo, « là aussi côté hygiène c’était terrible. Ils mélangeaient les seaux d’excréments avec les seaux d’eau au moment où ils les vidaient et les remplissaient », assure Khaled Ben Mustapha.

Les trois ex-détenus ont aussi relaté les conditions d’interrogatoires qu’ils disent avoir subis.

« On était tout le temps traînés, battus, interrogés. Pour faire souffrir quelqu’un, ils le mettaient par exemple dans une pièce où il y avait des baffles et ils mettaient plusieurs musiques en même temps à fond et ils l’empêchaient de dormir », a relaté Nizar Sassi.

Khaled Ben Mustapha a par ailleurs relaté « des provocations » écrit la juge. « Pour certains interrogatoires quand on ne voulait pas parler, ils prenaient le Coran et le piétinaient, sachant très bien qu’on avait ces valeurs-là. C’était très fréquent qu’il prennent le Coran, qu’ils le jettent dans les seaux où il y avait les excréments, par provocation », a dit Khaled Ben Mustapha.

Les trois hommes ont aussi affirmé avoir subi une administration forcée de médicaments.

« Ils nous faisaient prendre des médicaments. Il y avait des vaccins obligatoires ou des pilules qui nous donnaient des Maux de tête. Après certains médicaments, les médecins venaient pour savoir comment ils avaient agi et comment on se sentait. On a eu l’impression qu’ils faisaient des expériences sur nous », a dit Mourad Benchellali.

AFP, 17 janvier 2012

ndPN : notons qu’Obama n’a toujours pas fait fermer Guantanamo, où l’immense majorité des détenus n’étaient même pas, de l’aveu de l’administration américaine, impliqués dans des actes de « terrorisme » au moment de leur rafle par l’armée…  Ajoutons aussi que la France, concernant les trois personnes dont l’article ci-dessus rapporte les témoignages, a poursuivi la répression :

[…]A leur retour en France, les trois plaignants avaient effectué entre 11 et 17 mois de détention. Ils ont été condamnés à un an de prison ferme pour terrorisme en 2011 mais ont annoncé vouloir se pourvoir en cassation.[…]

AFP, 17 janvier 2012

[Saint-Savin] La justice de classe a frappé les ex-salariées d’Aubade

ndPN : pour rappel, un article de la CNT 86

Prud’hommes : la requête des ex-Aubade rejetée

Les 66 ex-Aubade qui contestent le motif économique de leur licenciement n’ont pas été entendues, hier, par les prud’hommes. Leur avocat fait appel.

Le combat des ex-salariées n'est pas terminé.

 

Le combat des ex-salariées n’est pas terminé. – (Photo archives)

Le délibéré est tombé hier, quatorze mois après l’audience : la requête des 66 ex-salariées de l’usine de lingerie Aubade de Saint-Savin est rejetée par le conseil des prud’hommes.

Le juge valide donc le motif économique des 101 licenciements de décembre 2009, mis en avant par la société, et non leur caractère « boursier » dénoncé par Me Giroire-Revalier, l’avocat des plaignantes.

«  Il faut rester optimiste  »

« Très déçu », ce dernier annonce qu’il va faire appel au nom des ex-salariées. Pour lui, les conclusions du juge sur le fond ne sont pas satisfaisantes : « Il est resté sur une appréciation des comptes de la société Aubade France, et pas des comptes de la holding suisse Calida. Or, il est impossible de statuer sur le bien ou le mal-fondé de licenciements sans se mettre à la hauteur de Calida, qui détient 100 % d’Aubade et qui est donc celui qui tire les fils. Par ailleurs, pour statuer, le juge a seulement pris en considération l’activité luxe de la société. Or, à nos yeux, on ne peut pas étudier la viabilité de l’entreprise sans prendre en compte l’ensemble du secteur textile du groupe. »
Lors de l’audience, l’avocat avait pointé du doigt la « volonté capitalistique de Calida de démanteler la production française d’Aubade au profit des filiales tunisiennes. » Une analyse qui n’a donc pas été entendue.
Me Giroire-Revalier soulève un autre point de désaccord : « Le juge n’a pas répondu à une question fondamentale que nous avions soulevée, à savoir l’absence de motivation explicite sur les lettres de licenciement. »
Me François Gaston, l’avocat représentant l’union départementale CGT, associée à la demande des 66 ex-Aubade, partage le sentiment de son confrère : « C’est une grande déception dans la mesure où nous avions énormément investi pour essayer de démontrer le caractère irrégulier des licenciements. »
Il n’en démord pas : « Il s’agit de licenciements d’économies, liés à des choix stratégiques d’entreprise, et non économiques. »
Pour lui aussi, il est « nécessaire d’aller en appel pour avoir une clarification sur les appréciations juridiques. Il faut rester optimiste. »

à chaud

 » Je suis très déçue et révoltée « 

Invité à réagir, Brigitte Péris, ex-déléguée CGT d’Aubade, est « très déçue et révoltée » par la décision prise hier par le conseil des prud’hommes de Poitiers. « Je ne comprends pas la décision des juges. Il n’y en a que pour les patrons. Je ne demandais pas spécialement de l’argent, juste qu’ils soient punis et qu’on reconnaisse notre combat. Il y avait de l’argent et du travail dans cette boîte. On a privé des gens de boulot pour aller produire là-bas (en Tunisie, N.D.L.R.), où les coûts de production sont moins élevés, et ainsi faire deux fois plus de bénéfices. Ça ne va pas s’arrêter là, nous allons faire appel, en espérant, à la longue, être entendues. »

Nouvelle République, Anthony Floc’h, 17 janvier 2012

Appel au blackout du web le 18 janvier

SOPA & PIPA: rejoignons le blackout du web le 18/01 !

janvier 15, 2012 dans PIPA, SOPA

Le web est depuis plusieurs mois en lutte contre deux projets américains de censure du web mondial. SOPA (Stop Online Piracy Act) et PIPA (Protect IP Act) sont en passe d’être votés respectivement par la chambre des représentants et le sénat des États-Unis. Un blackout du web s’organise le 18/01 en signe de protestation.

Ces projets vont permettre aux lobbys des industries dites « culturelles » de censurer tout site considéré comme favorisant la diffusion de contenus protégés par des droits d’auteurs. Cette large définition permettrait en réalité de vouer aux limbes tout site hébergeant ce type de contenus (Youtube, Facebook ou n’importe quel site affichant une vidéo ou une image protégée par exemple).

Les méthodes préconisées par SOPA et PIPA sont dignes des systèmes mis en place par certains régimes dictatoriaux comme la Chine, l’Iran ou la Syrie.

Ainsi, il sera possible:

  • de bloquer l’accès au site au niveau des serveurs DNS (Domain Name System). Ces serveurs permettent de faire l’association entre une adresse URL et l’adresse IP du site. En tapant son adresse, nous ne pourrions donc plus y accéder.
    De plus ce type de blocage risque non pas de censurer un seul site, mais l’ensemble du domaine auquel il est rattaché.
  • d’obliger les moteurs de recherche à enlever de leurs résultats des sites proposant du contenu protégé par des droits d’auteurs.
  • d’obliger les fournisseurs d’accès à Internet à bloquer ces contenus.
  • d’obliger les sites proposant des liens vers ceux contre qui une plainte a été déposée à retirer ces liens.
  • d’asphyxier les sites visés en interdisant aux intermédiaires publicitaires et financiers (Paypal par exemple) de traiter avec ces sites.

Tout cela impliquera potentiellement une surveillance accrue des communications entre individuEs, même par leurs échanges privés par mail.

Les outils permettant aux activistes du monde entier de communiquer anonymement (comme Tor par exemple) pourraient eux aussi être menacés, tout comme les serveurs DNS alternatifs utilisés pour contourner ce type de censure.

SOPA et PIPA sont votés aux États-Unis mais concernent les internautes du monde entier! N’oublions pas qu’une grande partie des services que nous utilisons sur le net proviennent des États-Unis.

Rejoignons le blackout!

Révolte Numérique appelle donc toutes les personnes administrant un site internet à se joindre au blackout organisé aux États-Unis pour la journée du mercredi 18 janvier 2012 de 8h à 20h.
De nombreux sites comme Reddit, Mozilla US, Minecraft, FSF, EFF, identi.ca, Anonymous (via Twitter) etc. (et peut-être Wikipédia) se joindront à cette initiative.

Même si la maison blanche semble prendre position contre certains aspects de ces lois, nous ne devons pas relâcher la pression!

  • Si vous avez un site WordPress, des extensions sont disponibles afin de mettre votre site en maintenance en affichant un message de votre choix, ainsi que des extensions spécialement prévues pour l’événement.
    Vous pouvez également vous référer à cette méthode.
  • Si vous n’avez pas de site, modifiez votre avatar sur les réseaux sociaux et apposez-y un bandeau STOP SOPA ou STOP SOPA & PIPA.
  • Parlez-en autour de vous, faites monter la pression!

Liens utiles:
Révolte Numérique sur identi.ca (vous pouvez vous abonner au flux RSS)
Stop american censorship
blackout SOPA

 Révolte Numérique, 15 janvier 2012