Archives de catégorie : Répression

Des drones pour les pauvres

Bientôt des drones pour traquer squatteurs et travailleurs clandestins ?

Un étrange avion a survolé Slough, une ville de la banlieue de Londres, il y a quelques semaines. Équipé de caméras thermiques, l’aéronef avait pour objectif de détecter, grâce à la chaleur, des traces de vie humaine dans des cabanes ou garages de la ville. Et de dresser ainsi une carte 3D de toutes les constructions, pour recenser les habitations illégales potentielles. Le conseil de la ville de Slough (120 000 habitants) estime que jusqu’à 3 000 personnes pourraient vivre illégalement dans des remises ou des dépendances, converties en habitations de fortune pour clandestins ou travailleurs précaires. La municipalité a donc décidé de passer à l’action pour traquer ces locataires non déclarés.

Il s’agit avant de tout de veiller à la sécurité des personnes concernées, ont annoncé les responsables locaux. De nombreux locataires paient jusqu’à 120 euros par semaine pour vivre dans ces conditions insalubres, sans eau ni véritable chauffage. « Ces gens génèrent des déchets, ils utilisent les services de la municipalité, ils ont un coût qui n’est pas compensé car ils ne paient pas d’impôt », poursuit cependant James Swindlehurst, un des élus municipaux. La location de l’aéronef et le traitement des images a coûté 28 000 euros, en partie compensés par les amendes perçues.

La caméra thermique ne peut déceler la chaleur des corps, mais celle de radiateurs allumés au fond du jardin, ou de réchauds dans des remises. Après la cartographie par les airs, une enquête de terrain vient confirmer les éventuels « délits ». Les propriétaires incriminés risquent 200 euros d’amende par jour s’ils ne mettent pas un terme à cette situation, ainsi que la destructions du bâtiment concerné. Les drones de la police viendront-ils bientôt guetter à nos fenêtres ?

Agnès Rousseaux, Bastamag, 2 septembre 2013

[Châtellerault] Bienvenue aux nouveaux

NdPN : on appréciera les missions bien spécifiques confiées par la mairie aux deux nouveaux policiers municipaux : contrôle social et sûreté du commerce y sont de toute évidence préférées aux missions dites de « police de proximité ». Et pour faire appliquer ces philanthropiques tâches, un recrutement idoine. Dont un curriculum vitae fort adapté pour le garçon, ancien militaire de l’armée de terre reconverti en surveillant pénitentiaire pour mineurs dans le quartier détention mineurs de la prison de Grenoble-Varces – établissement réputé pour son confort et son humanisme. Voilà, assurément, de quoi « gonfler » les effectifs, ainsi que le titre la NR, et ancrer la municipale châtelleraudaise dans le sillon de ses nouveaux objectifs. Un sixième policier municipal est attendu. Braves gens, soyez en paix, la police veille sur vous !

La  » municipale  » gonfle ses effectifs

Déjà dotée de trois éléments, la police municipale vient de voir gonfler ses effectifs à cinq policiers. Agée de 33 ans, et originaire de la Mayenne, Sabrina Zacharkow est entrée dans la fonction publique en 2000 en tant que secrétaire de mairie. Elle a ensuite été adjointe administrative du service financier de la mairie de Mayenne. « J’avais fait le tour de la question et j’avais envie d’être sur le terrain au contact du public », explique-t-elle. Après avoir réussi le concours de gardien fin 2008, elle entre en fonction à Cholet, poste qu’elle a occupé jusqu’à jeudi dernier. Elle arrive à Châtellerault pour se rapprocher de son mari qui travaille à Poitiers.

Âgé de 31 ans, Julien Chanteloup est originaire, quant à lui, de Châtellerault et a toujours travaillé dans la sécurité. Intégré au sein de l’armée de terre pendant dix ans à Verdun et à Marseille, il s’est reconverti en surveillant pénitentiaire dans un quartier pour mineurs à Grenoble. Après deux années dans ce poste, il a fait le choix de se rapprocher de sa femme et de ses enfants en intégrant la police municipale châtelleraudaise. Un service qui intégrera la semaine prochaine ses nouveaux locaux dans l’aile droite de la mairie et devrait être rejoint par un sixième policier d’ici à la fin de l’année. Les agents pourront alors se consacrer pleinement aux missions qui leur ont été confiées : présence auprès des commerçants et dans les lieux fréquentés ; sécurité aux abords des écoles ; application des arrêtés du maire notamment anti-alcool.

L.G., Nouvelle République, 3 septembre 2013

[DAL 86] Squat de Croutelle : La préfecture doit assumer ses responsabilités !

Squat de Croutelle : La préfecture doit assumer ses responsabilités !

Les familles du squat de Croutelle sont assignées en référé mercredi 21 août 2013 à 10h au Tribunal d’Instance, 21 rue Saint Louis à Poitiers.

Une assignation indigente, plutôt bâclée de la préfecture qui ne justifie ni l’urgence de l’expulsion ni la nécessité de l’expulsion elle-même. La maison a été acquise par l’Etat le 23 août 2011 soit il y a deux ans et est à l’abandon depuis. La préfecture a précisé par voie de presse que « si cette maison est la propriété de l’État, c’est pour la détruire afin de laisser passer des aménagements routiers ». Certes mais quand et pour quel projet ? Donc aucune urgence à expulser !

D’autre part, la préfecture ne se base que sur le fait que le service France Domaine est « propriétaire » et « le pavillon vient d’être envahi de roumains de façon illicite » qui seraient entrés par effraction. Le droit de propriété et des propos renvoyant plus ou moins consciemment à des préjugés discriminatoires voire stigmatisants, c’est tout ce que la préfecture a trouvé pour expulser ces personnes en difficultés.

De qui se moque la préfecture quand on sait qu’il y a dans ce squat, comme le précise le constat d’huissier, 5 familles et 17 enfants ? Enfants qui sont âgés de quelques jours à 16 ans.

De qui se moque la préfecture quand on sait que c’est elle qui doit mettre en œuvre la circulaire du 26 août 2012 c’est-à-dire qui doit 1- Mobiliser les services de l’Etat et les acteurs locaux concernés dès qu’elle a connaissance de l’installation d’un campement, 2- Procéder à l‘établissement d’un diagnostic, 3- Mettre en place un accompagnement.

De qui se moque la préfecture quand on sait qu’au lieu de cela, non seulement elle a fait murer la semaine dernière trois autres maisons voisines appartenant elles aussi à l’Etat qui auraient très bien pu servir à loger des personnes en difficulté, non seulement elle est intervenue auprès de la Sorégie pour qu’elle ne leur ouvre pas un compteur électrique, bafouant aussi leur droit à l’électricité, mais assigne au tribunal pour les expulser les personnes dont elle doit s’occuper.

De qui se moque la préfecture quand on sait que c’est elle qui s’est bien gardée de mettre tout en œuvre pour respecter cette circulaire du 26 août 2012 lorsque ces mêmes familles étaient dans un campement de cinq caravanes à Chasseneuil-du-Poitou ?

De qui se moque la préfecture quand on sait que ces mêmes familles en ont été virées comme des malpropres par une ordonnance sur requête du propriétaire du terrain la SAS QUARTZ PROPERTIES dont le siège social se trouve 7 rue de l’Amiral d’Estaing, 75116 Paris, rendue le 2 juillet dernier par Mme Gracieuse Lacoste, présidente du Tribunal de grande instance de Poitiers et tamponnée du TGI le… DIMANCHE 21 juillet et sans que la préfecture ne lève le petit doigt pour appliquer là encore la circulaire du 26 août 2012 ?

De qui se moque la préfecture quand on sait que l’hébergement d’urgence et le SIAO sont gravement déficients et défaillants sur Poitiers, qu’il n’y a que 25 places au CHUS plus deux places au Foyer Carrefour, toutes occupées, et qu’il y a presque une centaine de personnes dans les trois squats, sans compter la dizaine de personnes qui couche devant le CHUS tous les soirs ?

Le scandale est là ! Et il n’est pas, loin s’en faut, dans le fait que des « roumains » aient osé « envahir » une maison vouée à la destruction et inoccupée depuis 2 ans !

Cette maison appartenant l’Etat est une solution simple qui pourrait permettre de commencer sereinement la mise en œuvre de la circulaire du 26 août 2012. C’est une solution simple aux difficultés que vivent ces familles. Pourquoi la préfecture ne commencerait pas sa prise en charge en stabilisant la situation en contractant avec elles un bail précaire ? Ces familles ne demandent rien d’autre pour le moment. Elles sont capables de payer leur eau et leur électricité et il faut simplement les laisser un peu tranquilles afin qu’elles puissent subvenir à leurs besoins toutes seules.

Tous au tribunal d’instance de Poitiers le 21 août pour soutenir les familles et, non seulement exiger avec elles l’arrêt des procédures et du harcèlement, mais exiger le respect de leurs droits.

DAL86dal86@free.fr – 06 52 93 54 44 / 05 49 88 94 56

Permanences : tous les samedis matin de 11h à 12h et tous les mardis soirs de 17h à 18h Maison de la Solidarité 22 rue du Pigeon Blanc Poitiers

Vu sur DAL 86, 18 août 2013

[Poitiers] Squat des Glières : la coupure d’électricité provoque des tensions

Les représentants de l’association Droit au logement ainsi que des familles du squat du plateau des Glières ont occupé le hall de Logiparc avant d’être évacués par les policiers.

Poitiers

Hier, à 16 h, des représentants de l’association pour le Droit au logement ont investi les locaux de l’agence de location Logiparc avenue Kennedy à Poitiers. Leur objectif ? Demander le rétablissement de l’électricité d’un squat situé au 126, avenue du Plateau des Glières, occupé actuellement par des Roms. Électricité coupée lundi dernier à la demande du bailleur alors même que cinq familles y squattent et sont sous le coup d’une expulsion programmée le 13 août prochain.

Les échanges ont été tendus. Les membres de l’association craignent surtout pour la sécurité des squatters, qui en s’éclairant à la bougie augmentent de façon non négligeable le risque d’incendie.
Après deux vaines heures de pourparlers, la police appelée par Logiparc est intervenue pour l’évacuation des lieux qui s’est déroulée en douceur.

L-V L, La Nouvelle République
25/07/2013

[Poitiers] Qu’est-ce que traiter dignement les Roms ?

À propos des Roms, en particulier ceux qui habitent le squat des Glières, le secrétaire général de la préfecture monsieur Séguy à proposé au journal du 13 mai 19h de France 3 Poitou-Charentes d’« imaginer une manière de traiter correctement, dignement, leur situation ».

Ce matin (22 juillet 2013) vers 11h des agents d’EDF sont venus au squat des Glières couper les fils électriques au poteau, en enlevant même une partie des fois que les habitants aient l’idée de les rebrancher.

Traiter dignement des Roms, c’est donc leur couper totalement l’électricité ! C’est les laisser sans frigo alors que la mère et une petite fille de 2 ans ont été opérées et doivent garder les produits à injecter et médicaments au frais. C’est les laisser sans possibilité de faire à manger. Rappelons qu’il y a au squat des Glières 11 enfants dont 9 de moins de 10 ans. C’est les laisser sans lumière et dans l’obligation de s’éclairer à la bougie. Et l’on sait ce qu’il est arrivé dans un squat à Lyon dans la nuit du 12 au 13 mai dernier lorsqu’on leur a coupé l’électricité en prévision de leur expulsion et qu’ils se sont éclairés à la bougie : un incendie et 3 morts. C’est d’ailleurs l’une des raisons qui ont poussé le secrétaire général de la préfecture à intervenir sur France 3 Poitou-Charentes pour faire ses déclarations mensongères.

Honte à EDF, honte à Logiparc, honte à la préfecture !

Dal86 vous convie à une réunion demain mardi 23 juillet à 18h30 à la maison de la solidarité 22 rue du Pigeon Blanc pour élaborer ensemble les suites que l’on pourrait donner.

source : Dal86, 22 juillet 2013