Archives de catégorie : Dystopie urbaine

[Poitiers] Les particules du progrès

NdPN : et c’est reparti pour un air saturé en petites particules dégueulasses. Avec le capitalisme démocratique, tout le monde a le droit de sniffer le progrès à plein nez, même les éco-citoyens qui alternativent à pieds ou à vélo.

Pollution de l’air : les taux vont baisser demain

Dans le département de la Vienne, on enregistre actuellement une forte concentration de particules en suspension (91 µg/m3 à Poitiers Avenue de la Libération et 82 µg/m3 à Poitiers centre en moyenne sur 24 heures à 8h00). Eu égard aux prévisions, ATMO Poitou-Charentes (Association Régionale pour la mesure de la qualité de l’air) estime que les niveaux pourraient baisser dans la journée de demain. Il est recommandé à l’ensemble de la population d’éviter toutes activités physiques et sportives intenses; de veiller à ne pas aggraver les effets de la pollution par d’autres facteurs irritants des voies respiratoires, tels que l’usage de solvants ou de peinture sans protection appropriée, et surtout par la fumée de tabac; de respecter scrupuleusement un traitement médical en cours ou de l’adapter après avis de son médecin. Ces recommandations n’interdisent cependant pas les sorties en plein air. Il est recommandé à toutes les personnes qui le peuvent d’éviter d’utiliser leur véhicule à moteur personnel ou, du moins, de limiter leur vitesse, de pratiquer le co-voiturage, et de privilégier les transports en commun, le vélo, la marche à pied…

Nouvelle République, 12 mars 2013

[Rochefort, 17] Manif contre le projet d’incinérateur

Partout sur le territoire, de grands projets se dessinent. Aéroports, incinérateurs, autoroutes, Lignes à Grande Vitesse, stades, rocades, etc. On nous les présente toujours comme “le progrès”. Ils sont généralement défendus par la même bande de professionnels (Vinci, Bouygues, Véolia) et de politiciens (PS, UMP, FN, PCF et consorts). Bien entendu, ces projets sont tous liés. Si l’incinérateur d’Echillais se construit, on fera l’aéroport de Saint-Agnant pour “permettre une meilleure revalorisation” de l’énergie produite, puis une voie de coutournement Est pour désengorger la ville et, bien sûr, l’autoroute Fontenay-le-Comte – Rochefort pour la désenclaver. Si on laisse faire tout ça, Rochefort deviendra une métropole sans âme et sans vie comme la plupart des villes occidentales. Car quand ils disent apporter le progrès, c’est en fait des déserts qu’ils créent.

Partout sur le territoire, bien heureusement, des luttes apparaissent contre ces projets. Des associations se montent, des collectifs se créent, des terrains et des maisons sont occupées, des chantiers sont sabotés ou bloqués, des actions et des manifestations s’organisent et des liens se tissent. Ces liens sont importants, car, en plus de nous donner la force nécessaire pour combattre nos ennemis, ils mettent à mal, par leur simple existence, l’idée du monde que ces ennemis voudraient nous imposer. Alors ne les brisons pas ces liens, retrouvons-nous pour les solidifier jusqu’au jour où ils seront assez forts pour faire trébucher l’immonde machine capitaliste qui nous fait face.

SAMEDI 15 MARS : MANIFESTATION CONTRE L’INCINÉRATEUR À 14 HEURES 30 PLACE COLBERT À ROCHEFORT (17)

Animations, stands, soupe et vin chaud dès 11 heures. La manif sera suivie d’un goûter, d’un déversement publicitaire (apportez vos prospectus) et de concerts, sur la Place Colbert. Nous nous retrouverons également le soir, pour fêter la fin du projet, au bar “La Bigaille” à Marennes, avec un concert de Prince Ringard et des Bayrouriers Noirs (PAF 4€).

Comité de Lutte Contre l’Incinérateur – clci [arrobase] riseup [point] net
http://clciechillais.overblog.com

Mise à jour 12 mars : une petite chanson sympathique !

Pour un cortège anti capitaliste et anti autoritaire le 22 février

AÉROPORT = CAPITALISME
ARRÊT IMMÉDIAT !

UN TOURNANT DE LA LUTTE !

Représentative des luttes contre le capitalisme et ses conséquences pour l’Humanité et la planète, la mobilisation contre le projet d’aéroport entre dans une nouvelle phase.

Sur le terrain, avec l’occupation active de la ZAD et la mise en culture des terres saisies, avec ses 200 comités locaux à travers tout l’hexagone, elle n’a jamais été aussi forte et organisée.

Les oppositions au projet ont démontré, par des études complémentaires contradictoires et recours juridiques – qui ont retardé d’autant le projet – que l’État bafouait ses principes de légitimation (démocratie, défense de l’intérêt commun…) pour servir les bénéfices privés d’une multinationale et la construction d’une métropole du Grand Ouest fantasmée, nouveau sésame de la Croissance Économique.

Ainsi, le préfet de Loire-Atlantique a signé fin 2013 les autorisations de travaux du barreau routier et de destruction des espèces, sur la ZAD de Notre Dame des Landes, annonçant un futur passage en force. Ce qui ne serait pas nouveau pour imposer un grand projet industriel…

Lors de l’opération César en automne 2012, ce sont l’opposition déterminée sur le terrain et la solidarité qu’elle a suscitée, qui ont empêché le lancement du chantier. Aujourd’hui nous ne couperons pas à l’épreuve de force, même s’il est difficile de prévoir quand, où et comment… Si les prochaines élections municipales et européennes peuvent retarder l’offensive, celles-ci ne changeront rien puisque les deux partis susceptibles d’arriver aux « affaires », PS ou UMP, sont également pour le projet.

L’EMPLOI, UN FAIRE-VALOIR BIAISÉ

Tous les arguments des porteurs du projet ayant été démontés (Nantes-Atlantique saturé, bruits, rentabilité économique, coût réel d’une extension…), les pro-aéroport essaient aujourd’hui de vanter la création d’emplois et la relance de l’activité économique… par un financement majoritairement public de 600 millions d’euros largement sous-estimé et un Partenariat Privé Public en or pour Vinci (ce qui priverait par ailleurs de chantiers nombre de petites entreprises !).

De fait, la situation sociale se dégrade (fermetures d’entreprises, précarité croissante, diminution des services publics, des aides sociales et pensions…) avec en parallèle des aides fiscales croissantes pour le patronat : 50 milliards d’allègements de cotisations sociales et de crédits d’impôts, en échange de… promesses !

Les traités européens de libre échange avec le Canada et les USA vont déstabiliser encore plus de nombreux secteurs. Le projet de « ferme des mille vaches » d’Abbeville, stoppé par la mobilisation, incarne bien le modèle de l’agrobusiness, rentabilisé grâce au prix de l’électricité obtenue par méthanisation, sans égard pour les conséquences humaines et écologiques. Si ce modèle s’impose, il éliminera l’agriculture paysanne qui résiste encore. Cette logique du tout économique, alimentée par le gouvernement, est à l’opposé des valeurs d’entraide et d’autonomie alimentaire portées par la résistance au projet d’aéroport.

UNE AUTRE ORGANISATION COLLECTIVE POUR LE PARTAGE DE LA PRODUCTION

Ce chantage à l’emploi doit être dénoncé, en lui opposant un autre modèle de production, défini collectivement, prenant en compte les paramètres humains, écologiques et sociétaux.

Par exemple, l’initiative Sème ta ZAD rassemble depuis mars 2013 zadistes et agriculteurs pour expérimenter un autre fonctionnement collectif, en remettant en culture par différentes techniques des terrains expropriés.

Cette critique en actes du capitalisme vise aussi la logique de réorganisation urbaine à l’œuvre sur l’axe Nantes-Saint-Nazaire, future métropole qui justifie aux yeux des décideurs un aéroport international, un barreau routier et toutes les zones urbanisées qui suivront ! Là aussi, la compétition économique entre pôles urbains à l’échelle mondiale légitime une politique de concentration des moyens sur les métropoles, pour atteindre un seuil tel que leur poids démographique et leurs ressources garantissent un milieu économique propice à leur maintien dans la course internationale, par la rentabilité, la créativité et la mise en scène de leur attractivité. C’était le sens de l’opération Nantes Capitale Verte Européenne 2013.

NANTES, UNE MÉTROPOLE GENTRIFIÉE QUI EXCLUT

Cette concentration de richesses, de services, d’initiatives culturelles et d’infrastructures techniques réserve l’accès des centres de ces métropoles aux classes sociales aisées, simplement par les impôts locaux, le prix de l’immobilier et le mode de consommation proposé. La logique capitaliste à l’œuvre a ainsi chassé les classes modestes vers la périphérie et embourgeoisé le centre. Elle a regroupé les pouvoirs politiques locaux dans une présidence de communauté urbaine qui impose ses choix aux anciennes communes, intégrées et « digérées ». Le gouvernement Ayrault vient d’ailleurs d’officialiser cette tendance devenue stratégie prioritaire en désignant une quinzaine de métropoles régionales, auxquelles s’ajoutent les grandes intercommunalités, avec de nouvelles attributions. Cela ne signifie pas moins d’État mais réorganisation de cet appareil toujours plus au service du Capital, en temps réel.

Le transfert de l’aéroport à Notre Dame obéit à la logique de ce nouvel ordre local qui réorganise et polarise autoritairement l’espace, proche ou régional, pour qu’il devienne incontournable, central, rentable. L’aéroport et son barreau routier sont nécessaires à la métropolisation et en découlent. Certains opposants à l’aéroport siègent justement dans les institutions qui portent, financent et gèrent ce projet : cette contradiction constitue un point de clivage fondamental et indépassable entre eux et nous. Si l’on constate déjà une désertification des campagnes, une vie ralentie des bourgs et petites villes, condamnés aux résidences secondaires ou aux cités dortoirs, la métropole l’accentuera encore pour la majorité de la population, éparpillée et isolée, avec ses déplacements quotidiens obligés entre zones d’habitation et de travail, de commerce et de loisir. Cette sociabilité minimum induite par l’organisation de la métropole ne peut qu’encourager à la passivité et décourager les velléités de résistance. Le combat contre le projet d’aéroport soulève donc des problématiques bien plus vastes, concernant le mode capitaliste de la société à venir, l’aménagement de nos territoires et de nos vies par la force, en fonction des intérêts du Capital et de l’État. De plus, d’un point de vue de classe, en tant que travailleurs, chômeurs, précaires, nous n’avons aucunement besoin de cet aéroport et notre participation à la lutte exprime aussi une solidarité sociale avec les petits paysans locaux et les opposants précaires qui, ensemble, vivent travaillent construisent expérimentent et cultivent sur la ZAD.

POUR UN CORTÈGE ANTICAPITALISTE ET ANTI-AUTORITAIRE

Le 22 février, nous appelons à faire entendre cette expression de façon joyeuse et déterminée dans la manifestation anti-aéroport pour poser de façon explicite et visible tous ces enjeux, pour aller au fond de la critique de ce projet inutile et nuisible, et de son monde, avec en perspective l’émancipation sociale.

Après les échecs des luttes sociales ces dernières années, bloquer ce projet d’aéroport et gagner cette bataille de quarante ans (et nous gagnerons !) contribuerait à renverser la vapeur… en France mais aussi ailleurs car ce combat a pris une dimension internationale. Il s’agit de reconstruire un rapport de forces contre le capitalisme, pour favoriser les autres luttes et empêcher leur criminalisation, comme tente de le faire l’État italien qui assimile la résistance au projet de TAV Lyon-Turin à du terrorisme et qui utilise ainsi des procédures et lois d’exception, proches d’une situation de guerre.

Mener cette lutte, c’est aussi essayer de développer aujourd’hui d’autres rapports sociaux fondés ni sur la compétition et l’exploitation capitalistes, ni sur l’autoritarisme étatique, mais basés au contraire sur la solidarité, l’entraide, la lutte directe, l’autonomie et l’autogestion des mouvements sociaux.

RETROUVONS NOUS SAMEDI 22 FÉVRIER À PARTIR DE 12H, COURS DES 50 OTAGES PRÈS DE LA PRÉFECTURE, POUR AFFIRMER NOTRE REFUS DU CAPITALISME ET DE SON AÉROPORT !

Initiative soutenue par : des individus, Fédération anarchiste, Organisation Communiste Libertaire, groupe libertaire Lochu (Vannes), Alternative Libertaire, COPAIN Poitiers, Front libertaire Saint-Nazaire, (liste à compléter).

source : Indymedia Nantes, 5 février 2014

[Châtellerault] Bienvenue aux nouveaux

NdPN : on appréciera les missions bien spécifiques confiées par la mairie aux deux nouveaux policiers municipaux : contrôle social et sûreté du commerce y sont de toute évidence préférées aux missions dites de « police de proximité ». Et pour faire appliquer ces philanthropiques tâches, un recrutement idoine. Dont un curriculum vitae fort adapté pour le garçon, ancien militaire de l’armée de terre reconverti en surveillant pénitentiaire pour mineurs dans le quartier détention mineurs de la prison de Grenoble-Varces – établissement réputé pour son confort et son humanisme. Voilà, assurément, de quoi « gonfler » les effectifs, ainsi que le titre la NR, et ancrer la municipale châtelleraudaise dans le sillon de ses nouveaux objectifs. Un sixième policier municipal est attendu. Braves gens, soyez en paix, la police veille sur vous !

La  » municipale  » gonfle ses effectifs

Déjà dotée de trois éléments, la police municipale vient de voir gonfler ses effectifs à cinq policiers. Agée de 33 ans, et originaire de la Mayenne, Sabrina Zacharkow est entrée dans la fonction publique en 2000 en tant que secrétaire de mairie. Elle a ensuite été adjointe administrative du service financier de la mairie de Mayenne. « J’avais fait le tour de la question et j’avais envie d’être sur le terrain au contact du public », explique-t-elle. Après avoir réussi le concours de gardien fin 2008, elle entre en fonction à Cholet, poste qu’elle a occupé jusqu’à jeudi dernier. Elle arrive à Châtellerault pour se rapprocher de son mari qui travaille à Poitiers.

Âgé de 31 ans, Julien Chanteloup est originaire, quant à lui, de Châtellerault et a toujours travaillé dans la sécurité. Intégré au sein de l’armée de terre pendant dix ans à Verdun et à Marseille, il s’est reconverti en surveillant pénitentiaire dans un quartier pour mineurs à Grenoble. Après deux années dans ce poste, il a fait le choix de se rapprocher de sa femme et de ses enfants en intégrant la police municipale châtelleraudaise. Un service qui intégrera la semaine prochaine ses nouveaux locaux dans l’aile droite de la mairie et devrait être rejoint par un sixième policier d’ici à la fin de l’année. Les agents pourront alors se consacrer pleinement aux missions qui leur ont été confiées : présence auprès des commerçants et dans les lieux fréquentés ; sécurité aux abords des écoles ; application des arrêtés du maire notamment anti-alcool.

L.G., Nouvelle République, 3 septembre 2013