Archives de catégorie : Le travail tue

La CGT aime tant le nucléaire (et le gaz de schiste)

La CGT aime tant le nucléaire (et le gaz de schiste)

Je rappelle, à toutes fins utiles, que Bernard Thibault est non seulement le secrétaire général de la CGT, mais aussi membre – longtemps très influent – du parti communiste depuis 1987. À ce titre, il fait également partie du Front de Gauche de M.Mélenchon. Lequel ne manquera pas de nous faire savoir ce que tout cela signifie. Mon point de vue est simple : l’imaginaire social de la gauche française est en fait le même que celui de la droite. De la croissance, des objets inutiles, des bagnoles pour aller perdre sa vie au boulot, des cancers made in France (ici).

Je crois qu’il faut retenir comme un emblème de cette gauche absurde, totalement dépassée par les événements la phrase de Thibault que vous trouverez ci-dessous : « [La fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim] ne sera acceptable que si elle est socialement  gérable ». Je rappelle, à toutes fins utiles, que la grande centrale ouvrière de M.Thibault – la CGT, donc – a siégé ès qualités au Comité permanent amiante (CPA), lobby créé par l’industrie pour tenter de fourguer encore quelques années de plus son produit massivement cancérigène. Grâce à quoi l’amiante n’a été interdit en France qu’en 1997. Au moins 3 000 personnes meurent chaque année d’avoir été exposées à cette fibre. Des dizaines de milliers vivent avec des plaques pleurales, des asbestoses, des cancers broncho-pulmonaires, etc. Jamais personne n’a seulement osé mettre en accusation la CGT pour avoir donné la main à un patronat criminel. Pourquoi se gênerait-elle, dites-moi, avec le nucléaire ou le gaz de schiste ?

Il y a une distance définitive entre le mouvement écologiste tel que je le défends et des organisations syndicales simplement incapables de défendre la vie de leurs mandants. Et la nôtre. Ne parlons pas des non-humains.

Planète sans visa, 16 septembre 2012

NdPN : l’article du Nouvel Obs, d’où sont tirés les propos de Thibault, est cité juste après.

[Dissay – 86] Fermeture d’U3PPP : les salarié-e-s promettent des « actions dures » si leurs revendications ne sont pas entendues

U3PPP à Dissay : les salariés ne veulent pas couler

Le fabricant marseillais de coque polyester de piscine a décidé de fermer l’unité de Dissay. Mais les salariés ne l’acceptent pas. Ils se battront.

Les vingt salariés de l’usine U3PPP à Dissay, appartenant au groupe Gérard Andréi, sont reçus individuellement à partir d’aujourd’hui – et ce jusqu’à vendredi –, par le directeur financier, dans le cadre de l’entretien préalable de licenciement.

«  Une prime supra légale de 15.000 euros  » pour chaque salarié

Le fabricant marseillais de coque polyester de piscine, PGGA (*) qui compte sept usines en France, a décidé de fermer celle de Dissay. Motif invoqué : la société U3PPP apparaît comme le « maillon faible » selon la direction qui a livré aux employés de la Vienne le scénario d’un film noir. Le groupe serait en surcapacité de production face à une concurrence de plus en plus difficile à soutenir. L’usine disséenne serait en perte de chiffre d’affaires d’environ 50 % sur une période de cinq ans. Il y va donc de la pérennité de l’entreprise si la situation reste en l’état. Le groupe marseillais a donc décidé de transférer l’activité de production de l’unité de Dissay vers des sites voisins. Et de proposer des mutations. Les employés d’U3PPP, « effondrés » par cette mesure, ont écrit à Gérard Andréi pour lui rappeler que leur usine a été « pilote » de beaucoup de produits et procédés « dont le reste du groupe a profité sans en supporter le coût des essais. » Des essais pénalisant l’usine qui doit supporter, seule, le coût du service après vente. Touchées mais pas coulées, les vingt personnes refusent de porter le chapeau : « Nous ne sommes pas responsables de la fermeture de notre usine, c’est une mauvaise gestion qui nous y amène », écrivent-ils à la direction du groupe marseillais. « Ce n’est pas à nous de payer les pots cassés. » Les salariés de l’U3PPP demandent la mise en place, en plus des indemnités légales, « d’une prime supra légale de 15.000 euros » pour chacun d’entre eux. Car la dizaine de postes proposés au sein du groupe ne les intéresse pas. Ils promettent des « actions dures » s’ils n’ont pas gain de cause.

(*) Piscines Groupe Gérard Andréi.

Nouvelle République, Didier Monteil, 12 septembre 2012

[Poitiers] Vitalis : émouvant soutien du maire au directeur

NdPN : Nous mettons en gras les morceaux les plus émouvants de cet article de la Nouvelle République, sur la belle solidarité du maire avec le directeur de la régie de bus Vitalis. Ce dernier a été éprouvé par un rude conflit social, l’accusant injustement de harcèlement. Fort heureusement tout est rentré dans l’ordre : les salariés repentis travailleront désormais avec la direction dans l’ambition et l’enthousiasme. Les seuls malheureux dans cette affaire sont ces quatre salariés contraints de partir à la retraite après des années de joie au travail, mais le maire et le directeur ont eu une attention chaleureuse. Avec Vitalis, plus belle la vie !

Vitalis : les leçons d’un conflit

Poitiers. A l’occasion d’une cérémonie de départs à la retraite, Alain Claeys est revenu sur le conflit social qui a secoué la régie des transports poitevins.

Vingt-quatre heures après l’annonce des résultats du comité d’entreprise mettant fin aux deux jours de débrayage à la régie des transports poitevins (NR de jeudi), l’heure était beaucoup plus joyeuse jeudi soir. On fêtait le départ à la retraite de quatre employés de Vitalis.

Ce fut l’occasion pour Alain Claeys, président de Grand Poitiers, la collectivité qui organise les transports sur la communauté d’agglomération, de tirer les leçons du conflit social. Il a reprécisé les rôles de chacun. Aux élus les orientations stratégiques. Au directeur Thierry Wischnewski et à ses collaborateurs la gestion des transports. « Il se peut qu’il y ait des difficultés, mais il importe de respecter le dialogue social », a dit Alain Claeys, soulignant qu’il était très peu intervenu dans le conflit. « Il y a une convention collective ; elle doit être respectée. Pour les cas individuels, il existe également des instances créées pour cela. » Manière de dire qu’il est excessif d’ouvrir un conflit dans toute une entreprise quand il s’agit de régler un cas personnel. Le président de Grand Poitiers a ensuite invité les salariés à s’exprimer devant l’ARACT, l’organisme paritaire à qui il est fait appel pour entendre les doléances de chacun avant de dresser d’ici trois mois un bilan social de Vitalis. Sur les accusations portées contre le directeur « que je soutiens », Alain Claeys a été très clair : « On ne peut pas accuser tel ou tel de harcèlement ; il faut apporter des preuves. Le mot a une signification pénale bien précise. Est-ce qu’il y a eu des plaintes ? » Le maire a posé la question aux organisations syndicales. Il n’a pas eu de réponse. « Dès lors, je pense que le mot a dépassé la pensée de ceux qui l’ont prononcé. » Puis Alain Claeys a invité son auditoire, majoritairement composé d’anciens salariés et de représentants de l’encadrement, « à être porteurs d’une politique ambitieuse en matière de transports : le bus à haut niveau de service. Les usagers nous regardent ; ils se tournent vers les transports en commun. Il faut que nous soyons à l’écoute. » Et de rappeler au respect, à l’esprit de responsabilité et à l’implication dans la vie de l’entreprise, tout en reconnaissant que la hausse des rémunérations est limitée. Thierry Wischewski est ensuite brièvement intervenu : « Depuis trois ans, nous avons beaucoup travaillé pour préparer cette rentrée avec enthousiasme. Les clients nous attendent. Je compte sur vous. Travaillons dans la même direction. ».

Jean-Jacques Boissonneau, Nouvelle République, 10 septembre 2012

[Poitiers] La colère des Vitalis

NdPN : Le syndicat Sud a annoncé 70% de salariés Vitalis en débrayage (la direction en annonce 50%) !

Nouveau débrayage ce mercredi matin

Au dépôt de Vitalis pendant le débrayage, les conducteurs expriment leur colère : « On aurait voulu voir le directeur, M. Wischnewski. Il n’est pas venu. On n’a pas vu non plus les élus. Ni M. Claeys. Ni M. Guérin, vice-président des transports. » Dominique Malvé, délégué syndical CGT, et Joël Guilloteau, du syndicat Sud-Solidarité, sont particulièrement remontés. « On ne veut pas embêter les usagers, mais aujourd’hui on est à bout. La dégradation des conditions de travail, les sanctions, les pressions… on est fatigué. On ne peut pas continuer comme ça. »

Avertisseurs sonores au maximum

Ils accusent leur directeur d’être à l’origine des mauvaises relations sociales dans l’entreprise. Les accusations « d’incompétence », pleuvent. Serge Rivet, délégué CFDT, met en avant « le harcèlement au travail » dont serait victime le personnel. A 8 h 40, les conducteurs remontent dans leur bus, avertisseurs sonores poussés au maximum. Dominique Malvé : « Notre colère est proportionnelle au bruit. » La sortie est réglée par des feux tricolores : il faudra près d’un quart d’heure pour que tous les bus quittent le dépôt. La reprise du travail a donc été progressive. Et maintenant ? Serge Rivet : « Lundi, nous avons demandé une réunion extraordinaire du comité d’entreprise avec le CHSCT, l’inspecteur du travail, la médecine du travail et la préfecture. Pas de réponse. Grand Poitiers nous annonce une enquête psychosociale que nous demandons depuis deux ans. Faut-il y croire ? » Hier à l’issue du débrayage de 55 minutes, la situation semblait sans issue. Avec un nouvel appel à cesser le travail ce mercredi entre 7 h 45 et 8 h 40. A 18h, Thierry Wischnewski annonçait la tenue d’un comité d’entreprise extraordinaire ce mercredi après-midi, répondant ainsi au vœu des syndicats. Mais sans entamer la détermination de ces derniers à appeler à débrayer à nouveau ce matin.

J.-J. B., Nouvelle République, 5 septembre 2012

MàJ (6 septembre) : accord trouvé entre la direction et les dirigeants syndicaux.

[Poitiers] FO partenaire de Vinci pour la LGV

Après les tirades du député-maire Claeys et de la CFDT, c’est à FO de s’afficher en bon collaborateur de Vinci, dans le dossier de la ligne à grande vitesse (LGV) : Jean-Claude Mailly, entouré des représentants FO de la région, est ainsi invité mardi prochain à Poitiers-Biard, au siège de Cosea (filiale de Vinci).

Ce projet de LGV, aussi inutile que ruineux et nuisible, porté par une multinationale subventionnée à coups de milliards, est largement contesté depuis le début. On la croit enterrée ? Les « représentants » divers la déterrent à coups de forceps !

Au-delà du financement ruineux pour les contribuables d’un projet même pas rentable, cette LGV saccage littéralement l’environnement et les lieux de vie. Pourquoi donc, malgré la mobilisation et l’évidence des arguments contre la LGV, bureaucrates politiques et syndicaux s’accordent-ils à soutenir cette horreur ?

Au nom de L’EMPLOI, évidemment. L’emploi seul te sauvera, toi pauvre prolo. Car, comme tout bon citoyen le sait, emploi = pouvoir d’achat et croissance du capital = progrès ! Fin du débat, au turbin et vive le progrès ! Les paysans peuvent pleurer, les contribuables raquer jusqu’aux calendes grecques, les ouvriers suer sang et eau, la faune et la flore peuvent crever, les déchets radioactifs nous irradier pour des centaines de millénaires : on n’arrête pas le progrès (dire plutôt : développement durable).

Si les politiques voulaient vraiment le bien-être des populations, ils démissionneraient de leur fonction étatique consistant à s’arranger avec les exploiteurs pour se partager la plus-value extorquée sur les masses de prolos mis au turbin. Si les pontes syndicaux voulaient vraiment le bien-être des travailleurs, ils démissionneraient de leur fonction consistant à saper toute velléité d’indépendance des prolos dans leur lutte pour une société sans Etat et sans classes. La réalité de « l’emploi », c’est l’esclavage salarié, subi par des populations qui n’ont pas le choix, qui doivent obéir et trimer pour avoir droit de survivre au milieu des monceaux de richesses qu’elles produisent, et que d’autres s’accaparent au nom de  formules magiques nommées titres de propriété. Ce mot fumeux, « emploi », qu’on nous assène à longueur de JT, n’est que le cache-misère d’un processus de domination sociale et de destruction totale, le capitalisme, qui ne peut subsister qu’en extorquant toujours plus de plus-value sur les esclaves, qu’en rendant leur environnement toujours plus invivable. Doit-on attendre que la planète soit entièrement recouverte de talus et de rails, naviguant entre des océans de déchets ?

Il n’y a jamais eu de représentants du peuple ou des travailleurs. Il n’y a que des représentants de la domination sociale par l’esclavage salarial, que des cogestionnaires de la destruction sociale et environnementale.

Le carburant de ce rouleau-compresseur, c’est notre soumission. Nos révoltes seules l’arrêteront.

Pavillon Noir, 2 septembre 2012

LGV TOURS-BORDEAUX FO sur le terrain avec Jean-Claude Mailly

Jean-Claude Mailly, secrétaire général de la confédération Force Ouvrière, sera accueilli le mardi 4 septembre par Alain Barreau, secrétaire général de FO Vienne, à Poitiers-Biard au siège, et à l’invitation de Coséa LGV. Jean-Claude Mailly était déjà dans la Vienne le 11 mai dernier afin de présider le 27e congrès de FO Vienne. Mardi, il sera entouré de la délégation FO régionale Poitou-Charentes ainsi que de Patrick Ardouin, délégué FO Eurovia PCL, représentant la Fédération FO des Travaux publics. Jean-Claude Mailly rencontrera les représentants Coséa LGV et visitera le chantier LGV, à la rencontre des salariés à Coulombiers.

Nouvelle République, 2 septembre 2012