Archives de catégorie : Défense d’afficher…

[Thouars] L’effet maire…

ndPN : nous avions rapporté l’installation d’une oeuvre sympathique du collectif Art112 à Thouars, dans la prairie de l’Orangerie.

L’autorité locale, en la personne du maire PS, n’aura pas toléré cette oeuvre d’art plus de deux jours : c’est qu’on ne lui avait pas demandé la permission… chose impardonnable pour un élu, même « socialiste », se sentant investi de décider de tout et de rien à la place de tout le monde.

PS : Nous achevons à ce sujet un article sur l’art dans l’espace public, que nous publierons d’ici quelques jours.

Effet maire

L’art est comme la vie. Ephémère… Cette fois, il n’aura même pas résisté plus de deux jours. A la demande du maire Patrice Pineau, « l’Ocni » (pour objet culturel non identifié) signé par un collectif baptisé « Plasticiens artistoïdes anarchistes » a été retiré de la prairie de l’Orangerie, où il venait de faire irruption (NR de mercredi). Le maire souhaiterait-il l’exposer dans son jardin ? A moins que cette offrande mystérieuse ne l’ait effrayé. De nos jours, les choses gratuites deviennent vite suspectes… « Pour le moment, il n’a pas été décidé ce que l’objet allait devenir », précise-t-on en mairie. Nul besoin d’avoir peur, pourtant. L’art, c’est le partage et l’ouverture d’esprit, n’est-ce pas ? Ce serait dommage qu’il ne profite à tous. En tout cas, si le présent finit au fond d’un placard, il ne faudra plus s’étonner que personne ne veuille faire de cadeaux aux Thouarsais…

Nouvelle République Deux-Sèvres, Fred, 13 avril 2012

Pas d’élu-e-s, des luttes !

On a jeté la télé, la radio, on ouvre la presse avec des pince-nez… rien n’y fait : le cirque électoral s’impose jusque sur les murs de nos villes. Comme à toutes les échéances de servitude volontaire à la désignation des maîtres, les « militants politiques » des sectes d’adorateurs de césars de tous bords, ignorant royalement tout le reste du temps les mobilisations et les luttes, se réveillent jusque tard dans la nuit, brosse et pot de colle à la main, pour tartiner les murs de nos villes.

Comme nombre d’abstentionnistes, cela nous saoûle quelque peu… Face à cette consternante propagande de papier financée par nos deniers, on s’est dit que quelques détournements ne feraient pas de mal.

On a vu sur le web de nombreux détournements assez réussis de l’affiche publicitaire électorale de Sarko. Voici l’une de nos préférées :

Voici en exclusivité quelques détournements d’affiches de « gauche » (parce qu’elle le vaut bien) :

En attendant la fin de cette mascarade, ce ne sont pas les luttes qui manquent, sur Poitiers et ailleurs ! Pour parler d’alternatives  concrètes et de luttes, rendez-vous le 18 avril au Plan B.

[Poitiers] Première action des Déboulonneurs 86

NdPN : voici le compte-rendu d’une action bien sympathique contre la publicité, organisée par le nouveau collectif des Déboulonneurs 86. Des photos suivront peut-être (si on les retrouve !).

Samedi 31 mars a eu lieu la première action du collectif des Déboulonneurs 86. Au croisement de la rue du marché et de la rue de la cathédrale, la sucette publicitaire Decaux a été rhabillée avec des cartons. Les passant-e-s étaient invité-e-s à s’y exprimer avec des marqueurs de couleurs : slogans, bons mots et phrases rageuses ont fleuri sur cet espace temporairement libéré de la propagande marchande. Un petit concert de scie musicale a accompagné la déclamation de textes contre le totalitarisme publicitaire. Un tract a été distribué (1). Pas mal de gens se sont arrêtés pour écouter les textes et pour papoter. Les policiers sont passés plusieurs fois en mode surveillance, mais sans intervenir. Bref une petite action modeste mais fort réjouissante, qui en appelle d’autres à venir !

Un déboulonneur anonyme du 86

(1) : Texte du tract diffusé :

STOP LA PUB !

La publicité nous pollue

à plusieurs niveaux. Elle dévore d’énormes quantités de papier, dont la récupération et le traitement sont essentiellement facturés aux contribuables. Elle est aussi très énergivore : un seul panneau publicitaire tournant équivaut à la consommation annuelle d’un foyer de quatre personnes !

La publicité nous harcèle

pour nous faire rentrer dans le moule étouffant et uniformisant de la consommation, de l’ostentation et de la réussite. Dès le plus jeune âge, nul ne peut tenter de s’en extraire sans se sentir culpabilisé et marginalisé. L’un des exemples le plus frappant est l’image donnée des femmes, tenues d’être jeunes, minces, maquillées et richement parées. Comme aux Cordeliers, avec ce logo de « la Poitevine » rousse, consommatrice de l’enfance à l’âge adulte, pour « l’anniversaire » de laquelle des étudiantes distribuaient des tracts, revêtues de perruques rousses pour coller au « modèle ».

La publicité inonde insidieusement

nos lieux de vie, avec sa propagande héritée des régimes totalitaires, alors que l’espace public nous appartient de droit. La décision démocratique sur les emplacements voués à la publicité nous échappe complètement.

La publicité n’est ni une culture

, ni une expression libre : monopolisée par les diffuseurs et les riches, elle ne tolère aucun dialogue, elle répond par la répression à quiconque émet une critique contre le système qu’elle sous-tend. Les condamnations lourdes et répétées de militant-e-s antipub, obtenues à Poitiers par Decaux, démontrent bien que la publicité est une monopolisation violente de la (pseudo) liberté d’expression Elle n’est qu’une  colonisation des esprits.

La publicité n’est pas que le spectacle

du capitalisme, elle en est la condition essentielle. La concurrence et la recherche du profit maximal supposent l’alignement de la demande sur une offre définie par un productivisme effréné, qui n’a plus aucun sens social. Cette société de fausse « abondance » implique qu’une minorité se gave, tandis que l’immense majorité tente de poursuivre un miroir aux alouettes, et qu’un milliard de personnes crèvent de faim et tentent de survivre au beau milieu de ses déchets.

Sur Poitiers, la municipalité collabore

à l’envahissement publicitaire, et prend fait et cause pour Decaux dans les procès qu’il intente aux militant-e-s antipub. Les panneaux d’affichage libre sont absents du centre-ville alors que les « sucettes » publicitaires et les panneaux lumineux y prolifèrent. « Coeur d’agglo » est typique d’un projet social où la population est considérée comme du bétail à tondre.

La désobéissance civile

, comme pour la lutte des faucheurs contre les OGM ou des salariés contre les licenciements, est un moyen de nous défendre et de défendre l’intérêt général. Par des actions antipub assumées et publiques, nous revendiquons avant tout le droit pour tou-te-s de se ressaisir de l’espace public, de lui redonner un sens plus solidaire et plus humain.

Collectif des Déboulonneurs 86

deboulonneurs.poitiers [arobaz] neutralite [point] org

www.deboulonneurs.org

Mise à jour : deux photos

[Poitiers] Decaux porte encore plainte après une action antipub

ndPN : Decaux n’a honte de rien : il continue sur sa ligne répressive, consistant à porter plainte après toute action antipub, y compris des actions pacifiques veillant à ne rien dégrader.

Pour mémoire, un tract de notre groupe contre la pub.

Sucettes éteintes : Decaux porte plainte

Decaux va porter plainte pour dégradations sur les systèmes électriques après les opérations “ sucettes éteintes ” menées vendredi soir à Poitiers et à Niort.

Sucette allumée, électricité gaspillée. Fortes de ce constat, dans plusieurs villes de France, vendredi, des personnes ont répondu à l’appel lancé par Zérowatt et lancé une opération «  sucettes éteintes  ».

Ils étaient une quinzaine en action à Poitiers (1). Des dizaines de sucettes, panneaux déroulants, enseignes lumineuses de banque, à avoir été éteintes (lire notre édition de dimanche). Les remises en service ont été faites, pour la plupart, hier matin. Et, à cette occasion, les services de maintenance de Decaux auraient constaté des dégradations. « Nous allons porter plainte après les opérations de Poitiers et de Niort. Il y a eu des dégradations sur les systèmes électriques », assure Decaux Tours. La direction régionale ne souhaite pas donner plus de précisions sur la nature des dégradations et leur nombre. « Nous n’avons rien dégradé », réplique Yvon Plaçais de la Coordination poitevine pour la sortie du nucléaire qui avait relayé l’appel de Zérowatt. « Il s’agit juste d’ouvrir et de manipuler un interrupteur. Ce n’est pas une dégradation. Par contre nous avons constaté que, sur certaines sucettes, les systèmes de fermeture ne fonctionnaient pas tous. »

Un des participants avait été arrêté. Il a fait l’objet d’une vérification d’identité.

Nouvelle République, E.C., 20 mars 2012