Archives de catégorie : Riposte athée

[Poitiers] 16 novembre : Rassemblement pour la contraception & l’avortement libres & gratuit.e.s !

Rassemblement pour la contraception & l’avortement libres & gratuit.e.s !

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Voici une quarantaine d’années, le mouvement de libération des femmes s’est battu pour obtenir le droit à disposer librement de son corps, notamment en maîtrisant sa fécondité. Sous la pression de la rue, et malgré l’opposition d’une bonne partie de la classe politique et du corps médical, la contraception a ainsi été libéralisée et remboursée par la Sécurité sociale en 1974 ; et, l’année suivante, la loi Veil a dépénalisé l’interruption volontaire de grossesse (IVG). Mais depuis les conditions d’accès à l’avortement sont devenues de plus en plus difficiles, tant par le manque de centres d’IVG que par leur qualité et par les délais pratiqués.

  Le rapport rendu par le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes, le 7 novembre dernier, sur l’accès à l’IVG met en évidence le parcours de la combattante par lequel les femmes doivent passer pour un avortement. Dans le Poitou-Charentes, un tiers seulement des établissements pratiquant l’IVG prennent en charge cette intervention sur une patiente entre la dixième et la douzième semaine de grossesse. Pourtant, selon le code de la santé publique, « les établissements publics […] qui disposent de lits ou de places autorisés en gynécologie-obstétrique ou en chirurgie ne peuvent refuser de pratiquer des interruptions volontaires de grossesse ».

Divers obstacles jalonnent le parcours de soins, causant parfois des situations dramatiques. Les chiffres (sous-estimés) montrent que, dans notre région, 86 IVG n’ont pas été prises en charge en 2012, obligeant les femmes concernées à s’orienter vers une autre région ou à renoncer à l’IVG. Comme le souligne le rapport du Haut Conseil, la loi n’est pas pleinement appliquée « compte tenu du refus de certains médecins et établissements de santé de pratiquer certaines IVG ». Des professionnel.le.s de santé n’hésitent en effet pas à remettre en cause la décision des femmes, à les culpabiliser, voire à refuser délibérément de les prendre en charge. Oubliant toute éthique, piétinant la santé, c’est-à-dire le bien-être et le respect de ces personnes.

  Face à la toute-puissance du corps médical, les gouvernements successifs ont laissé faire, et c’est ainsi que la situation s’est très rapidement détériorée. Même le Haut Conseil « s’étonne vivement que ce dysfonctionnement qui contrevient aux obligations légales fasse l’objet d’une tolérance » de la part des pouvoirs publics. À la vérité, le refus de pratiquer l’IVG est sans doute bien moins dû à la « liberté de conscience » derrière laquelle se retranchent nombre de chirurgiens, et les pouvoirs publics avec eux, qu’au faible intérêt financier représenté par une telle intervention. En avril 2013, son tarif a certes été revalorisé de 50 %, comme le demandaient depuis des années des associations de défense de l’avortement pour inciter les établissements de santé à le pratiquer – mais il est peu certain que cela suffise à inverser le cours des choses, « l’affaire » n’étant sûrement pas assez juteuse.

  De plus, dans le même temps, les centres de Planning familial luttent pour leur survie face à la suppression chronique des subventions de l’État, alors qu’il s’agirait d’assurer une meilleure information sur la sexualité des femmes et des hommes dès le plus jeune âge. Et, comme le soulignait déjà le MLAC (Mouvement pour la liberté de l’avortement et la contraception) dans les années 70, le seul moyen de faire disparaître les fortes inégalités existant entre les femmes sur la question de l’avortement consiste à pouvoir recourir à cet acte sans qu’il dépende de leurs revenus et de leur couverture sociale. Or, si les frais de soins, de surveillance et d’hospitalisation liés à une IVG sont enfin, depuis avril dernier, intégralement pris en charge par l’assurance maladie (ils ne l’étaient jusque-là qu’à 70 ou 80 % pour les assurées majeures), les femmes non couvertes par la Sécurité sociale ne peuvent en bénéficier… et de toute façon, en l’état actuel du dispositif de santé et face à l’incurie du secteur public, le recours aux cliniques privées ici comme ailleurs reste conditionné au règlement de dépassements d’honoraires et autres frais qui ne sont pas à la portée de toutes les bourses.

  La retombée du mouvement des femmes a de plus permis aux catholiques intégristes de reprendre du poil de la bête à travers des mouvements anti-IVG menés essentiellement par des hommes.

  Ainsi, l’association SOS tout-petits qui, en 1986, « consciente du caractère sacré de la vie humaine de la conception à la mort naturelle », s’est donnée « pour but de la sauvegarder par la prière ». Il s’agit pour ces intégristes de « protéger la vie » par tous les moyens : prières anti-IVG devant les cliniques, actes d’intimidation et de culpabilisation envers les patientes du Planning familial, affiches de fœtus ensanglantés ou commandos anti-IVG dans des blocs opératoires. Depuis la loi de 1993 sur le délit d’entrave à l’IVG, ils ont dû revoir leurs méthodes à la baisse. En 2012, une patiente du Planning familial a par exemple reçu d’eux… une paire de chaussons en tricot avec une médaille représentant la Vierge Marie. Mais le ridicule de tels « cadeaux » ne saurait faire oublier la violence de ces mouvements, sur lesquels plane évidemment l’ombre du FN – qui considère le Planning familial comme une incitation à l’IVG et préconise le déremboursement de cet acte…

  Nous revendiquons le droit des femmes à choisir si elles veulent un enfant, et quand. Le droit d’être accompagnées dignement et gratuitement dans toutes leurs décisions, avec des moyens en réponse à leurs besoins, quels que soient leur âge et leur condition.

  Samedi 16 novembre 2013, nous nous rassemblerons à 11 heures devant l’église Notre-Dame, à Poitiers, pour réaffirmer notre volonté de choisir et de disposer librement de nos corps et de nos vies.

  Puis, à 14 heures, nous accueillerons comme il se doit les intégristes de SOS tout-petits et leurs sympathisant.e.s, toujours devant l’église Notre-Dame. Rejoignez-nous !

  Un groupe d’autodéfense antisexiste

  P.-S. : Nous profitons de l’occasion pour lancer un appel à témoignages auprès de toutes les femmes qui se sont fait avorter à Poitiers. Écrivez-nous à faispasgenre [arrobase] riseup [point] net

Vu sur Demosphere Poitiers, 13 novembre 2013

[« Qu’est-ce que tu fais pour les vacances ?… »] [Poitiers] Illes la mettent en veilleuse… Et ben c’est pas dommage !

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« Faut pas rester là madame, on va fermer… »

Mais où sont donc passé-e-s nos vaillant-e-s veilleur-euses ? Sur les marches du palais de justice ce jeudi, illes n’étaient… qu’une. Maxence et Marie-Charlotte ont-illes emprunté la vieille Porsche de papa pour aller prendre un peu de bon temps dans leur résidence secondaire sur l’île de Ré ? Jean-Eudes est-il parti au camp identitaire ou chez les scouts ? Sixtine est-elle en pleine mission humanitaire dans le Tiers Monde avec son groupe de cathé’ ? N’a-t-elle toujours d’yeux que pour Jean-Eudes, qui lui a furtivement compté fleurette sur les marches du palais de justice, le soir du dernier grand rassemblement des veilleurs ?

Enfin bon quoi qu’il en soit, cette (quasi) absence nous réjouit. Puissiez-vous nous revenir avec d’autres aspirations, plus respectueuses, plus émancipatrices, … Ou bien ne pas revenir du tout ! Merci, bisous !

Pavillon Noir, 13 juillet 2013

[Turquie] Après les tentatives bidons de « conciliation », l’Etat tombe le masque

Florilège de quelques citations des assassins en costard cravate au pouvoir en Turquie, après un week-end de résistance, dans plusieurs villes de Turquie, aux forces armées de l’Etat :

Le vice-Premier ministre Bülent Arinç, dans un entretien accordé à la chaîne de télévision A Haber, a martelé que la police « usera de tous les moyens qui lui sont conférés par la loi ». « Si cela ne suffit pas, même les forces armées turques peuvent être utilisées dans les villes sous l’autorité des gouverneurs ».

Que nous vaut ce discours décomplexé du recours tous azimuts à la violence armée, qui frappe déjà les manifestant-e-s depuis plusieurs jours ? C’est qu’une grève générale se profile. La Confédération syndicale des ouvriers révolutionnaires (DISK) et la Confédération syndicale des salariés du secteur public (KESK) ont en effet décidé, comme le 5 juin dernier, de lancer un appel à la grève ce lundi.

Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées cet après-midi en deux cortèges pour rejoindre la place Taksim, étroitement bouclée par les bidasses et les flics, qui l’ont « nettoyée » (dixit le premier sinistre Erdogan), hier, de ses manifestant-e-s. Dont des gamins. Sous un déluge de canons à eau et de lacrymo, avec 600 arrestations hier à Istanbul et Ankara. Le collectif Solidarité Taksim, a parlé de « centaines » de blessés après le « nettoyage » du parc Gezi. Rappelons que selon le dernier bilan du syndicat des médecins turcs, sans doute très alourdi depuis les événements de ce week-end, 4 personnes sont mortes et 7.500 autres ont été blessées depuis le 31 mai.

Le discours du sinistre de l’Intérieur Muammer Güler est lui aussi très clair : « Il y a une volonté de faire descendre les gens dans la rue par des actions illégales comme un arrêt de travail et une grève », « cela ne sera pas autorisé ».

Erdogan a affirmé que seraient poursuivi-e-s tou-te-s les « responsables » de la contestation, y compris les médecins et pharmaciens qui ont soigné les manifestants blessés, ou les personnels des hôtels de luxe qui les ont accueillis. « Nous connaissons très bien ceux qui ont protégé ceux qui ont coopéré avec des terroristes », a ajouté cet étron puant d’Erdogan, pour qui tout ce qui s’oppose à sa brutalité de dictateur en herbe est « terroriste », y compris des personnes qui soulagent comme elles le peuvent la souffrance de mômes brûlés par les gaz de sa police immonde.

Soutien total aux manifestant-e-s et aux grévistes. Nous envoyons toutes nos pensées solidaires à nos camarades anti-autoritaires.

Pavillon Noir, 17 juin 2013

[Poitiers] Homophobie :  » Je viens d’être agressée à deux reprises « 

Un rassemblement peut en cacher un autre devant l’Hôtel de Ville de Poitiers. Celui relatif au vote du mariage pour tous mardi a cédé la place, hier, à une manifestation contre l’homophobie à l’appel de diverses organisations (En Tous Genres, NPA, Jeunes communistes, Front de gauche…).
Evoquant « les débordements homophobes », Alain, un vétéran, s’avoue « complètement affolé de l’emprise que prend l’extrême droite sur la droite. Dans ma jeunesse, j’ai connu la droite dure et je suis très inquiet. »

« On sent une tension, une montée de l’extrême droite à Poitiers », relève Alexandre Raguet, porte-parole du mouvement jeune NPA de la Vienne. Qui s’est traduite par une série d’agressions ces derniers jours. Vendredi, une jeune sympathisante communiste a été agressée « verbalement ». Et une jeune militante du NPA a été à son tour la cible de violence. « Je viens d’être agressée à deux reprises, raconte-t-elle. Dimanche, en rentrant chez moi, deux hommes m’ont cognée et insultée. Ils me reprochaient mon homosexualité et mon appartenance à l’extrême gauche. Et mardi soir, un autre homme m’a mis un coup de poing au menton. » Dont elle porte la trace.

J-F.R., La Nouvelle République
25/04/2013

Sainte alliance et chiffon de papier

Sainte alliance et chiffon de papier

« Pensez-vous qu’on puisse légitimement justifier les violences faites aux femmes au nom des coutumes, des traditions ou de considérations religieuses ? »
Aussi surprenant que cela puisse paraître en ce début de vingt et unième siècle, cette invraisemblable question, à laquelle tout individu doté d’un minimum d’humanité répondrait au quart de seconde par la négative, a fait l’objet d’un âpre débat au sein de la commission de l’ONU sur le statut des femmes.
Apre débat, en effet, car il n’aura pas fallu moins de deux semaines – deux semaines ! – pour vaincre la sainte alliance d’abord opposée, avant de céder, à cette affirmation que rien ne peut légitimer ces violences.
Nombre de pays où l’islam demeure religion d’Etat ont eu bien sûr le plus grand mal à se rallier au texte proposé par cette commission, les Frères musulmans de l’Egypte « révolutionnée » allant même jusqu’à déclarer que des articles de ce genre « conduiraient à une déchéance totale de la société ». Il est néanmoins intéressant d’apprendre, à l’heure où le « progressisme » attendu de l’Eglise catholique interroge, que ces pays ont pu compter dans ce débat sur le soutien d’un allié de poids, le Vatican, tandis que se joignaient à cette ineffable front rétrograde les représentants de la Russie de Poutine le couillu.
Si l’on peut évidemment se réjouir à première vue de voir une organisation internationale de cette importance condamner la violence faite aux femmes partout dans le monde, il est toutefois permis de craindre qu’une fois encore cette résolution ne soit, compte tenu des réticences qu’elle a fait naître et de l’absence de mesures concrètes pour la rendre efficiente, qu’un chiffon de papier supplémentaire, à court, moyen et long terme.
Il y a longtemps, par exemple, qu’à travers l’UNICEF ou par le biais de diverses commissions l’ONU a condamné le travail des enfants. Aujourd’hui, d’après l’OIT, il serait 218 petits millions de par le monde à travailler…

Blog de Floréal, 18 mars 2013