Archives de catégorie : Riposte athée

[Poitiers] Rassemblement réussi contre les intégristes

Hier soir la pièce «  Sur le concept du visage du Fils de Dieu  » a pu se jouer au TAP (théâtre-auditorium de Poitiers), malgré la menace d’une intervention d’intégristes et de fachos réclamant son annulation.

Face à cette menace, qui a déjà frappé (parfois violemment) d’autres représentations ailleurs, un rassemblement militant antifasciste a eu lieu pour affirmer la liberté de création et d’expression contre l’intégrisme religieux. Les flics qui étaient aussi là en nombre pour filtrer les entrées, ont empêché les antifascistes d’approcher ; un mégaphone a même été confisqué.

Il était politiquement hors de question pour les antifascistes de laisser traiter le problème par les flics ou la mairie. Et de fait, la présence nombreuse d’antifascistes a dû faire changer d’avis les petits fachos et les intégristes… 80 cathos se sont regroupés, à l’appel de l’association Jeanne d’Arc, à une « veillée de réparation contre le blasphème », à la chapelle de la Fraternité de la transfiguration, rue Jean-Jaurès. Ils se regrouperont de nouveau ce soir pour leur petite prière de « réparation », à l’occasion de la seconde et dernière représentation de la pièce. Qu’ils « réparent » dans leur petit atelier de bondieuseries obscurantistes, pas de souci ! Restons néanmoins vigilant-e-s pour ce soir, un nouveau rassemblement antifasciste est appelé pour 17H30 devant le TAP.

Samedi, un rassemblement pour le droit à l’avortement et contre l’obscurantisme intégriste aura aussi lieu dès 13H30, devant le parvis de Notre-Dame, contre la prière annuelle de rue des intégristes anti-IVG de « SOS tout-petits ».

La rue de Poitiers n’appartient ni aux fachos ni aux fanatiques religieux censeurs sexistes et homophobes, et nous continuerons de l’occuper !

Pavillon Noir

Sur le mariage gay

NdPN : Le mariage chez les anars on s’en fout, mais voilà ça existe, et avec des droits qui vont avec, spécifiques au mariage. Et on est pour l’égalité… Donc pour le droit au mariage gay, ne serait-ce que pour que les homosexuel-le-s aussi aient le droit de choisir de ne pas se marier !

Les religions y vont donc de leurs troupes de béni-te-s oui-oui pour diffuser leur haine répugnante. La religion catho (on ne reviendra pas sur les zinzins de Civitas, il suffit de lire les déclarations du pape à ce sujet), mais aussi judaïque et musulmane. Rien d’étonnant au fond, de la part de chantres d’une idéologie commune de soumission à Dieu, qui éructe son sexisme et son homophobie depuis toujours. Pour la droite, rien d’étonnant non plus, pour ces capitalos il faut bien assurer une idéologie qui reproduise la force de travail, avec son lot de femmes pour torcher les lardons, et de discriminations contre celles et ceux qui s’aiment sans donner d’enfants à la patrie.

Mais des gens de « gauche » sont aussi contre… et à ce sujet, on lira avec plaisir cette réponse de Virginie Despentes à Lionel Jospin dans Tetu, il y a cinq jours :

Virginie Despentes répond à Lionel Jospin et aux anti-mariage pour tous

TRIBUNE. Vendredi dernier, l’ancien Premier ministre réaffirmait ses réserves sur l’ouverture du mariage aux homos. L’écrivaine Virginie Despentes revient sur son argumentaire, et sur celui des anti-mariage pour tous. Invité vendredi dernier sur le plateau du Grand Journal de Canal+, Lionel Jospin est revenu sur ses réserves sur l’ouverture du mariage aux couples homos. «C’est la position de mon parti, et donc je la respecte, a commenté l’ancien Premier ministre. Ce n’était pas la mienne au départ. Ce que je pense c’est que l’idée fondamentale doit rester, pour le mariage, pour les couples et pour la vie en général, que l’humanité est structurée entre hommes et femmes.» L’écrivaine Virginie Despentes a choisi de lui répondre dans une tribune que publie TÊTU.com.

«Alors, cette semaine, c’est Lionel Jospin qui s’y colle. Il trouve qu’on n’entend pas assez de conneries comme ça, sur le mariage gay, il y va de son solo perso. Tranquille, hein, c’est sans homophobie. Il n’a pas dit qu’on avait le droit de casser du pédé ou de pourrir la vie des bébés gouines au lycée, non, juste, il tenait à signaler: attention, avec le mariage, on pousse mémé dans les orties. «L’humanité est structurée sur le rapport hommes femmes.» Juste, sans homophobie: les gouines et les pédés ne font pas vraiment partie de l’humanité. Ils ne sont pourtant pas stériles – mais comme ils ne vivent pas en couple, ce n’est pas de l’humain pur jus, pas de l’humain-humain comme l’est monsieur Jospin. Ce n’est pas super délicat pour les célibataires et les gens sans enfants, son truc, mais Jospin est comme ça: il a une idée forte de ce qu’est l’humanité, et l’humanité, c’est les femmes et les hommes qui vivent ensemble, copulent et produisent des enfants pour la patrie. C’est dommage pour les femmes, vu que, in fine, cette humanité là, c’est l’histoire de comment elles en ont pris plein la gueule pendant des millénaires, mais c’est l’humanité, que veux tu, on la changera pas. Et il faut bien l’admettre: il y a d’une part la grande humanité, qui peut prétendre aux institutions, et de l’autre, une caste moins noble, moins humaine. Celle qui devrait s’estimer heureuse de ne pas être persécutée, qu’elle ne vienne pas, en plus, réclamer des droits à l’état. Mais c’est dit sans animosité, hein, sans homophobie, juste: l’humanité, certains d’entre nous en font moins partie que d’autre. Proust, Genet, Leduc, Wittig, au hasard: moins humains que des hétéros. Donc, selon Lionel Jospin, il faut que je comprenne, et que je n’aille pas mal le prendre: depuis que je ne suce plus de bite, je compte moins. Je ne devrais plus réclamer les mêmes droits. C’est quasiment une question de bon sens.
Mais c’est dit sans homophobie, c’est ça qui est bien. Comme tous les hétéros qui ont quelque chose à dire contre le mariage gay. C’est davantage le bon sens que l’homophobie qui les pousse à s’exprimer. Dans ce débat, personne n’est homophobe. Ils sont juste contre l’égalité des droits. Et dans la bouche de Jospin on comprend bien: non seulement contre l’égalité des droits entre homos et hétéros, mais aussi contre l’égalité des droits entre femmes et hommes. Parce qu’on est bien d’accord que tant qu’on restera cramponnés à ces catégories là, on ne sera jamais égaux.
Je m’étais déjà dit que je ne me voyais pas «femme» comme le sont les «femmes» qui couchent gratos avec des mecs comme lui, mais jusqu’à cette déclaration, je n’avais pas encore pensé à ne plus me définir comme faisant partie de l’humanité. Ça va me prendre un moment avant de m’y faire. C’est parce que je suis devenue lesbienne trop tard, probablement. Je ne suis pas encore habituée à ce qu’on me remette à ma place toutes les cinq minutes. Ma nouvelle place, celle des tolérés.
Au départ, cette histoire de mariage, j’en avais moitié rien à faire – mais à force de les entendre, tous, sans homophobie, nous rappeler qu’on ne vaut pas ce que vaut un hétéro, ça commence à m’intéresser.
Je ne sais pas ce que Lionel Jospin entend par l’humanité. Il n’y a pas si longtemps, une femme qui tombait enceinte hors mariage était une paria. Si elle tombait enceinte d’un homme marié à une autre, au nom de la dignité humaine on lui faisait vivre l’enfer sur terre. On pouvait même envisager de la brûler comme sorcière. On en a fait monter sur le bûcher pour moins que ça. On pouvait la chasser du village à coups de pierre. L’enfant était un batard, un moins que rien. Bon, quelques décennies plus tard, on ne trouve plus rien à y redire. Est-on devenus moins humains pour autant, selon Lionel Jospin? L’humanité y a t-elle perdu tant que ça? A quel moment de l’évolution doit on bloquer le curseur de la tolérance?
Jospin, comme beaucoup d’opposants au mariage gay, est un homme divorcé. Comme Copé, Le Pen, Sarkozy, Dati et tuti quanti. Cet arrangement avec le serment du mariage fait partie des évolutions heureuses. Les enfants de divorcés se fadent des beaux parents par pelletées, alors chez eux ce n’est plus un papa et une maman, c’est tout de suite la collectivité. On sait que les hétérosexuels divorcent plus facilement qu’ils ne changent de voiture. On sait que l’adultère est un sport courant (qu’on lise sur internet les commentaires d’hétéros après la démission de Petraeus pour avoir trompé sa femme et on comprendra l’importance de la monogamie en hétérosexualité – ils n’y croient pas une seule seconde, on trompe comme on respire, et on trouve inadmissible que qui que ce soit s’en mêle) et on sait d’expérience qu’ils ne pensent pas que faire des enfants hors mariage soit un problème. Ils peuvent même faire des enfants hors mariage, tout en étant mariés, et tout le monde trouve ça formidable. Très bien. Moi je suis pour tout ce qui est punk rock, alors cette idée d’une immense partouze à l’amiable, franchement, je trouve ça super seyant. Mais pourquoi tant de souplesse morale quand ce sont les hétéros qui se torchent le cul avec le serment du mariage, et cette rigidité indignée quand il s’agit des homosexuels? On salirait l’institution? On la dévoierait? Mais les gars, même en y mettant tout le destroy du monde, on ne la dévoiera jamais d’avantage que ce que vous avez déjà fait, c’est perdu d’avance… dans l’état où on le trouve, le mariage, ce qui est exceptionnel c’est qu’on accepte de s’en servir. Le Vatican brandit la polygamie – comme quoi les gouines et les bougnoules, un seul sac fera bien l’affaire, mais c’est ni raciste ni homophobe, soyons subtils, n’empêche qu’on sait que les filles voilées non plus ne font pas partie de l’humanité telle que la conçoit cette gauche là, mais passons – ne vous en faites pas pour la polygamie: vous y êtes déjà. Quand un bonhomme paye trois pensions alimentaires, c’est quoi, sinon une forme de polygamie? Que les cathos s’occupent d’excommunier tous ceux qui ne respectent pas l’institution, qu’ils s’occupent des comportements des mariés à l’église, ça les occupera tellement d’y mettre un peu d’ordre qu’ils n’auront plus de temps à perdre avec des couples qui demandent le mariage devant le maire.
Et c’est pareil, pour les enfants, ne vous en faites pas pour ça: on ne pourra pas se comporter plus vilainement que vous ne le faites. Etre des parents plus sordides, plus inattentifs, plus égoïstes, plus j’m’enfoutistes, plus névrosés et toxiques – impossible. Tranquillisez vous avec tout ça. Le pire, vous vous en occupez déjà très bien.
Tout ça, sans compter que l’humanité en subit d’autres, des outrages, autrement plus graves, en ce moment, les gouines et les pédés n’y sont pour rien, je trouve Lionel Jospin mal organisé dans ses priorités de crispation. Il y a, en 2012, des atteintes à la morale autrement plus brutales et difficiles à admettre que l’idée que deux femmes veulent se marier entre elles. Qu’est-ce que ça peut faire? Je sais, je comprends, ça gêne l’oppresseur quand deux chiennes oublient le collier, ça gêne pour les maintenir sous le joug de l’hétérosexualité, c’est ennuyeux, on les tient moins bien. Parfois la victime n’a pas envie de se laisser faire en remerciant son bourreau, je pensais qu’une formation socialiste permettrait de le comprendre. Mais non, certaines formations socialistes amènent à diviser les êtres humains en deux catégories: les vrais humains, et ceux qui devraient se cacher et se taire.
J’ai l’impression qu’en tombant amoureuse d’une fille (qui, de toute façon, refuse de se reconnaître en tant que femme, mais je vais laisser ça de côté pour ne pas faire dérailler la machine à trier les humains-moins humains de Lionel Jospin) j’ai perdu une moitié de ma citoyenneté. J’ai l’impression d’être punie. Et je ne vois pas comment le comprendre autrement. Je suis punie de ne plus être une hétérote, humaine à cent pour cent. Pendant trente cinq ans, j’avais les pleins droits, maintenant je dois me contenter d’une moitié de droits. Ça me chagrine que l’Etat mette autant de temps à faire savoir à Lionel Jospin et ses amis catholiques qu’ils peuvent le penser, mais que la loi n’a pas à être de leur côté.
Si demain on m’annonce que j’ai une tumeur au cerveau et qu’en six mois ce sera plié, moi je ne dispose d’aucun contrat facile à signer avec la personne avec qui je vis depuis huit ans pour m’assurer que tout ce qui est chez nous sera à elle. Si c’est la mort qui nous sépare, tout ce qui m’appartient lui appartient, à elle. Si j’étais hétéro ce serait réglé en cinq minutes: un tour à la mairie et tout ce qui est à moi est à elle. Et vice versa. Mais je suis gouine. Donc, selon Lionel Jospin, c’est normal que ma succession soit difficile à établir. Qu’on puisse la contester. Ou qu’elle doive payer soixante pour cent d’impôts pour y toucher. Une petite taxe non homophobe, mais qu’on est les seuls à devoir payer alors qu’on vit en couple. Que n’importe qui de ma famille puisse contester son droit à gérer ce que je laisse, c’est normal, c’est le prix à payer pour la non-hétérosexualité. La personne avec qui je vis depuis huit ans est la seule personne qui sache ce que j’ai dans mon ordinateur et ce que je voudrais en faire. J’aimerais, s’il m’arrivait quelque chose, savoir qu’elle sera la personne qui gèrera ce que je laisse. Comme le font les hétéros. Monsieur Jospin, comme les autres hétéros, si demain le démon de minuit le saisit et lui retourne les sangs, peut s’assurer que n’importe quelle petite hétéro touchera sa part de l’héritage. Je veux avoir le même droit. Je veux les mêmes droits que lui et ses hétérotes, je veux exactement les mêmes. Je paye les mêmes impôts qu’un humain hétéro, j’ai les mêmes devoirs, je veux les mêmes droits – je me contre tape de savoir si Lionel Jospin et ses collègues non homophobes mais quand même conscients que la pédalerie doit avoir un prix social, m’incluent ou pas dans leur conception de l’humanité, je veux que l’Etat lui fasse savoir que je suis une humaine, au même titre que les autres. Même sans bite dans le cul. Même si je ne fournis pas de gamin à mon pays.
La question de l’héritage est centrale dans l’institution du mariage. Les sourds, les aveugles et les mal formés pendant longtemps n’ont pas pu hériter. Ils n’étaient pas assez humains. Me paraît heureux qu’on en ait fini avec ça. Les femmes non plus n’héritaient pas. Elles n’avaient pas d’âme. Leurs organes reproducteurs les empêchaient de s’occuper des affaires de la cité. Encore des Jospin dans la salle, à l’époque ils s’appelaient Proudhon. J’ai envie de vivre dans un pays où on ne laisse pas les Jospin faire le tri de qui accède à l’humanité et qui doit rester dans la honte.
Je ne vois aucun autre mot qu’homophobie pour décrire ce que je ressens d’hostilité à mon endroit, depuis quelques mois qu’a commencé ce débat. J’ai grandi hétéro, en trouvant normal d’avoir les mêmes droits que tout le monde. Je vieillis gouine, et je n’aime pas la sensation de ces vieux velus penchés sur mon cas et me déclarant «déviante». J’aimais bien pouvoir me marier et ne pas le faire. Personne n’a à scruter à la loupe avec qui je dors avec qui je vis. Je n’ai pas à me sentir punie parce que j’échappe à l’hétérosexualité.
Moi je vous fous la paix, tous, avec vos mariages pourris. Avec vos gamins qui ne fêteront plus jamais Noël en famille, avec toute la famille, parce qu’elle est pétée en deux, en quatre, en dix. Arrangez vous avec votre putain d’hétérosexualité comme ça vous chante, trouvez des connes pour vous sucer la pine en disant que c’est génial de le faire gratos avant de vous faire cracher au bassinet en pensions compensatoires. Vivez vos vies de merde comme vous l’entendez, et donnez moi les droits de vivre la mienne, comme je l’entends, avec les mêmes devoirs et les mêmes compensations que vous.
Et de la même façon, pitié, arrêtez les âneries des psys sur les enfants adoptés qui doivent pouvoir s’imaginer que leurs deux parents les ont conçus ensemble. Pour les enfants adoptés par un parent seul, c’est ignoble de vous entendre déblatérer. Mais surtout, arrêtez de croire qu’un petit Coréen ou un petit Haïtien regarde ses deux parents caucasiens en imaginant qu’il est sorti de leurs ventres. Il est adopté, ça se passe bien ou ça se passe mal mais il sait très bien qu’il n’est pas l’enfant de ce couple. Arrêtez de nous bassiner avec le modèle père et mère quand on sait que la plupart des enfants grandissent autrement, et que ça a toujours été comme ça. Quand les dirigeants déclarent une guerre, ils se foutent de savoir qu’ils préparent une génération d’orphelins de pères. Arrêtez de vous raconter des histoires comme quoi l’hétérosexualité à l’occidentale est la seule façon de vivre ensemble, que c’est la seule façon de faire partie de l’humanité. Vous grimpez sur le dos des gouines et des pédés pour chanter vos louanges. Il n’y a pas de quoi, et on n’est pas là pour ça. Vos vies dans l’ensemble sont plutôt merdiques, vos vies amoureuses sont plutôt calamiteuses, arrêtez de croire que ça ne se voit pas. Laissez les gouines et les pédés gérer leurs vies comme ils l’entendent. Personne n’a envie de prendre modèle sur vous. Occupez-vous plutôt de construire plus d’abris pour les sdf que de prisons, ça, ça changera la vie de tout le monde. Dormir sur un carton et ne pas savoir où aller pisser n’est pas un choix de vie, c’est une terreur politique, je m’étonne de ce que le mariage vous obnubile autant, que ce soit chez Jospin ou au Vatican, alors que la misère vous paraît à ce point supportable.»

Ah ! Monseigneur… De grâce !…

Ah ! Monseigneur… De grâce !…

…Ébranlez plus fort !… Je ne sens rien

Vous assurez que la possibilité du mariage ouverte aux personnes de même sexe « ébranlerait un des fondements de notre société [1] ».

Ah ! si seulement !…

Hélas, vos cauchemars ne font pas rêver longtemps.

Et d’ailleurs, êtes-vous parmi les plus qualifiés pour sonder nos fondements ? Aussi, cette vieille manie que vous avez de vous occuper des fesses des autres !

Une transformation du mariage, ajoutez-vous, « toucherait tout le monde ». Et ici ce monstrueux sophisme : « Ce ne serait pas le “mariage pour tous” (étrange formule qu’il ne faut sans doute pas prendre au pied de la lettre !). Ce serait le mariage de quelques-uns imposé  à tous ».

Du moment que se marier n’est pas obligatoire, en quoi le mariage des autres s’impose-t-il à moi ? Et en quoi s’imposerait-il davantage parce que choisi par deux hommes ou par deux femmes ?

Filons votre métaphore un instant : elle m’autorise à vous reprocher d’imposer à tous, et donc à moi, vos ridicules superstitions, vos acres rancœurs contre le plaisir, vos folles prétentions à dire votre mot sur la façon dont je mène ma vie.

Vous reconnaissez — bien obligé ! — que les temps changent. « Il est trop clair, écrivez-vous, que nous ne sommes plus dans la même situation qu’à la fin du XIXe siècle. » Quelle lucidité calendaire !

Vous ajoutez que « chez nous, la situation du christianisme s’est beaucoup transformé au cours des dernières décennies. Le passage d’un christianisme sociologique à un christianisme de conviction s’est accéléré ». Autant dire qu’on était catholique sans bien savoir pourquoi et que, ne devant plus compter que sur les « convictions », l’Église se retrouve un peu seule…

Vous concluez sur un surprenant appel : « C’est pourquoi, dans cette période il est important de rappeler un certain  nombre de droits fondamentaux, qui sont le fruit de la sagesse cumulée de notre civilisation et qui ont marqué sa sortie progressive de la barbarie. Chacun des droits et impératifs éthiques qui en découle et que nous énonçons ici s’impose [2] à la conscience morale des hommes, quelle que soit leur croyance religieuse ou leur incroyance. »

Tiens ! Tiens ! Ainsi donc, vous voilà dépositaire et garant des principes éthiques censés s’imposer y compris à moi qui conchie votre religion. Je n’exagérais donc pas en vous soupçonnant plus haut de vouloir vous imposer à tous, vous qui tolérez si mal les autres.

Quant à la « sagesse cumulée » : laissez-moi rire ! La culture et la liberté n’ont jamais progressé que contre vos semblables et prédécesseurs, et les superstitions que vous partagez avec eux : droit à l’incroyance, droit de se faire incinérer, suppression du délit de suicide, lutte contre la douleur, droit à la contraception et à l’avortement. Tout cela vous a été arraché !

Ne faites donc pas semblant de ne jamais rien comprendre aux choses les plus simples. « Qui va décider, écrivez-vous, si et jusqu’à quand je peux vivre, jusqu’à quel seuil de handicap, quel seuil de douleur, quel seuil de gêne pour les autres, quel coût pour la société ? »

Ma réponse est simple : Vous. Vous pour vous. Moi pour moi. Et c’est précisément cette évidence contre laquelle vous militez, vous et les thuriféraires des soins palliatifs, machine de guerre contre la revendication de l’aide à mourir.

Vivez et crevez donc comme bon vous semble, Monseigneur, mais ne vous avisez pas de vouloir régenter nos vies. Vous prendriez le risque de susciter la tentation d’abréger la vôtre (il y a des lions qui n’attendent que ça)

Claude Guillon.

[1] Discours d’ouverture de l’assemblée plénière des évêques de France, prononcé à Lourdes, le samedi 3 novembre 2012, par l’archevêque de Paris André Vingt-trois.

[2] Je souligne.

Site de Claude Guillon, 3 novembre 2012

[Biarritz] Colloque international de l’Eglise catholique à Biarritz : attention danger

NdPN : quand un colloque catho international, sous couvert de « dialogue », s’apprête à réunir une brochette d’ultra-réacs s’organisant pour du lobbying anti-IVG, anti-contraception, anti-euthanasie, anti-mariage homo. Dans un long article détaillé et documenté, notre compagnon Michel (FA Cantal) fait aujourd’hui le tour de ce répugnant gotha catho.

Colloque international de l’Eglise catholique à Biarritz : attention danger

Sous le titre « Les anti-IVG débarquent en force à Biarritz », le journaliste Pierre Mailharin publie le 23 octobre dernier dans le « Journal du Pays basque », un article présentant la tenue, les 30 novembre et 1er décembre prochain, au Casino Bellevue de Biarritz, d’un « Colloque International pour la Vie », organisé par le diocèse de Bayonne dont Mgr Marc Aillet à la charge.

Comme le dit le journaliste : «  …sur le site de la manifestation, « les dossiers sensibles ne figurent pas explicitement », la formulation générale faisant simplement état d’une « ambition pour permettre une réflexion apaisée et courageuse sur les questions fondamentales qui touchent à l’avenir de l’Homme dans nos sociétés » ».

Effectivement, à ce stade de présentation rien de bien surprenant, pas de quoi chercher des poux dans la tonsure d’un abbé, d’une Eglise catholique nous ayant habitué depuis toujours à se mêler de notre avenir terrestre !

Plus concrètement, le colloque va se construire sur quatre thèmes d’études :

L’opinion publique et sa sensibilisation,

Les politiques et leur interpellation,

Les programmes de santé publique et la question de la promotion de la vie,

L’éducation des jeunes à l’amour et à la vie.

L’Eglise réfléchissant à la santé publique, à la vie et à l’éducation de nos enfants, voilà qui est déjà moins « soft ».

Le Planning familial local, par la voix d’une de ses militantes, Michèle Berthier, s’alarme quant à lui du fait que ce colloque va réunir en fait « les plus ultras de l’Eglise », venant des USA, d’Espagne, de Russie, de France, du Canada et du Vatican, dont un nombre significatif d’Opusiens, ayant tous en commun leur opposition à l’avortement, à la contraception, à l’euthanasie ainsi qu’au mariage gay.

En vérité que du beau linge réunit au Casino ! Et les cartes à jouer concernent bien notre liberté. Si les craintes exprimées par le Planning familial sont légitimes, elles sont par contre bien en dessous d’une réalité révélant la dangerosité des protagonistes de ce colloque !

Après la lecture de ce qui suit, notre réflexion commune pourrait bien être : « Y a t-il un intégrisme catholique ou n’est-ce pas tout simplement l’Eglise catholique qui est fondamentalement intégriste ? »

Il suffit pour s’en convaincre, de découvrir qui sont ces 23 « éminents experts internationaux », pour se rendre compte de l’offensive sans précédent lancée en France contre les lois libérant la sexualité féminine en particulier et la recherche scientifique en général (bioéthique, recherche sur l’embryon) :

Le colloque est organisé par « l’Académie Diocésaine pour la Vie », fondée par Mgr Marc Aillet, évêque de Bayonne. Celle-ci dit s’inspirer de l’appel lancé en 1995 par Jean-Paul II dans son encyclique « Evangelium Vitae » : « Il est urgent de se livrer à une mobilisation générale des consciences et à un effort commun d’ordre éthique, pour mettre en oeuvre une grande stratégie pour le service de la vie ».

Problématique reprise en 2010 par Benoît XVI : il faut « conjuguer bioéthique et loi morale naturelle afin de rappeler…la nécessaire dignité humaine…dès son premier instant jusqu’à sa fin naturelle »

Une fois de plus l’Eglise nous rappelle qu’il est « naturel » de naître, vivre et mourir dans la souffrance ! Qu’il est antichrétien (et pourquoi pas blasphématoire) de protéger la femme d’une grossesse non désirée, de permettre à un malade en fin de vie d’en finir avec les souffrances etc…

Cette introduction étant faite, le ton épiscopal étant donné, il nous suffit de faire connaissance avec ces fameux experts et les organisations qu’ils vont représenter dans ce colloque à Biarritz :

Mgr Marc Aillet, un intégriste en Aquitaine

Evêque de Bayonne depuis 2008, organisateur du colloque il s’est fait connaître en Aquitaine en faisant interdire dans les écoles privées le « Pass contraception », jugé « démagogique et totalitaire ».

L’homme ne semble aucunement gêné de défiler régulièrement avec l’extrême droite dans les manifestations telles que les « marches pour la Vie » : « Après avoir toujours soutenu cette marche, j’ai décider d’y venir manifester pour la vie…je n’ai pas à juger de la présence de personnalités d’extrême droite, qui viennent d’ailleurs à titre personnel et nom en tant que responsables politiques » (cf. par rapport à la présence de Bruno Gollnisch, un des leaders du FN, en particulier).

Il a introduit à Bayonne comme à Bordeaux des messes en latin, dont une en juin 2011, en mémoire du fondateur de l’Opus déi, José Maria Escriva de Balaguer, béatifié par Jean Paul II en mai 1992.

(cf.site pays basque info)

Mgr Noël Simard (Canada), les « services secrets » du Vatican

A l’origine, professeur en théologie morale et en bioéthique à Ottawa avant de devenir prêtre, puis évêque de Valleyfield en février 2012.

Il est « Aumônier d’Etat pour les Chevaliers de Colomb », organisation traditionaliste fondée en 1882, depuis peu représentée au Vatican où elle semble être intégrée dans le SIV, les « services secrets » du Vatican.

Au sein de la « Conférence des évêques catholiques du Canada » il a participé à la rédaction en mai 2012 d’une lettre pastorale s’inquiétant de la politique du Canada en matière religieuse : « la religion ne soit pas être reléguée dans la sphère privée » (cf. l’actuel débat laïque au Canada).

Il est président de « l’organisation catholique pour la vie et la famille », apparentée au mouvement radical « Pro-Vie » Nord américain. Dans de multiples interviews à Câble 13 (COGECO), il déclare : « On doit travailler à reconstruire la famille comme lieu d’identification de la personne et comme noyau de la société…la crise de la jeunesse vient des problèmes familiaux ». Les étudiants québécois en lutte dernièrement apprécieront !.De façon plus directe par rapport aux grossesses à risques, il a la solution : « Aux grossesses difficiles et aux gens en soins palliatifs…il faut un accompagnement, un dialogue ». On l’aura compris, pas question d’avortement !

Conrado Gimenez Agrela (Espagne), « l’Opus déi en partenariat avec le groupe ACCOR »

Il est Président de la Fondation Madrina, créée en 2001. Cette organisation proche de l’Opus déi avec qui elle organise des séminaires, sait profiter de la crise en Espagne en multipliant des actions caritatives subventionnées par ailleurs par l’Etat espagnol.

En partenariat depuis 2011 avec le groupe hôtelier ACCOR elle organise des formations ouvertes en particulier aux femmes en difficultés qui auront ensuite le bonheur de travailler et d’être exploitées par le géant hôtelier bien connu pour ses immenses profits réalisés sur le dos de ses milliers de salariés, partout à travers le monde.

Docteur Benigno Blanco (Espagne), « Le pain de l’esprit est plus important que le pain pour se nourrir ! »

Docteur en droit, il est Président du « Forum espagnol de la famille », organisation aux buts on ne peut plus clairs ! :

. Abolition de l’IVG,

. Revendication d’un statut de l’embryon,

. Rétablissement du mariage stable (impliquant l’interdiction du mariage gay)

. Garantie de la liberté faite aux parents de choisir l’éducation pour leurs enfants (en clair, promotion des écoles privées confessionnelles).

(site « Benoît et moi »)

Afin de pousser un peu plus loin le bouchon, Mr Blanco n’hésite pas à affirmer : « Il faut renforcer une société de devoir…en finir avec l’envie égalitaire…il faut retrouver le sentiment du sacrifice, de l’austérité et de l’abnégation…il faut un moteur religieux pour restaurer les vertus… ».

Nul doute que les millions de travailleurs espagnols victimes de la crise actuelle apprécieront le sermon !

Vous l’aviez deviné, ce cher docteur est également membre de l’Opus Déi, et réclamait avec d’autres personnalités civiles en novembre 2011 : « l’urgence d’une régénération morale » au gouvernement espagnol.

Mgr Mario Iceta, (Espagne), « Lechef de file des anti IVG espagnols »

Docteur en théologie, médecin, évêque de Bilbao, il est considéré comme un des leaders en Espagne, des campagnes anti-avortement.

Il affirmait en 2009 face à la loi promulguée sous le gouvernement Zapatero : « La proposition du gouvernement est un pas en arrière dans l’humanité et la civilisation…l’IVG fait partie de la culture de mort ». Rien de moins !

Docteur Jokin de Irala (Espagne), « Abstinence et fidélité, les solutions au SIDA »

Epidémiologiste, il est Professeur et adjoint du « Département de santé publique » à l’université de Navarre, université fondée en 1952 sous Franco par l’Opus Déi (dont il dément appartenir) et dont l’actuel pape Benoît XVI a été nommé docteur Honoris causa en 1998.

Spécialiste du SIDA, il est auteur d’un livre en 2011 « L’amour face au SIDA » où il critique : « les politiques actuelles de prévention du SIDA par la seule promotion du préservatif…et qui ne parlent pas de l’abstinences, de la fidélité…».

En ce sens il se démarque un peu du Vatican en acceptant le préservatif…en dernier recours bien sûr !

(Le Monde-abonnés)

Alicia Latorre (Espagne), « Patronne des associations Pro-Vie espagnoles »

Présidente de la Fédération espagnole des associations Pro-Vie, elle est licenciée en philosophie et sciences de l’éducation.

Le mouvement « Provida » en Espagne a initié les grandes manifestations et nombreux meetings dénonçant le vote de la loi sur l’avortement sous le gouvernement Zapatero. Dans l’un d’entre eux elle déclarait : « …sa peine pour les vies à naître qui vont ainsi être privées par la loi de toute leur valeur et de leurs droits…il faut adresser des paroles dures aux politiques qui ont tourné le pouce vers le bas..ce terrible jour loin de nous décourager doit nous pousser à agir avec plus de forces... ».

Son appartenance à « Initiative citoyenne européenne » est certainement le relais européen idéal pour parvenir à ses objectifs ! Mais de quoi s’agit-il ?

Une « Initiative européenne » est une invitation faite à la Commission européenne de présenter une proposition législative dans un domaine où l’Union Européenne est compétente. L’initiative présentée par des personnalités civiles doit être soutenue par un million de personnes issus de 7 pays parmi les 27 pays membres de l’Union (cf. Traité de Lisbonne).

C’est ainsi qu’en mai 2012, 7 signataires (dont Alicia Latorre) ont déposé un projet sur la « Protection de l’embryon par le Droit communautaire », incluant bien sûr l’interdiction des avortements (sur l’ensemble de l’Europe si possible), l’arrêt des recherches sur les cellules-souches etc.

Est-il besoin de dire que cette initiative est soutenue par le Vatican, et que la proposition fait son chemin dans la Commission européenne !

(Riposte catholique)

Cardinal Raymond Leo Burke (USA), « l’Opus Déi américaine au Vatican »

Nommé Cardinal en 2010, il est un ardent défenseur du mouvement « Pro-Vie », farouchement opposé à l’IVG comme à l’euthanasie.

C’est un soutien sans faille aux organisations ultras conservatrices telles que « Les chanoines de la Nouvelle Jérusalem », « L’Institut du Christ-Roi » où pullulent des laïcs ancrés à l’extrême droite catholique.

Depuis 2008, il est le « Préfet du Tribunal supérieur de la Signature apostolique » (fondé au 12ème siècle), une des plus hautes instances du Vatican, directement sous l’autorité papale. En tant que Préfet il gère les conflits internes (d’intérêts ?), les relations et surtout le bon équilibre entre toutes ces organisations se disputant le pouvoir au Saint-Siège.

(chiesa.expressori.it)

David Bereit et Shawn Carney (USA), la « Puissance de la prière »

Le premier est le directeur des «Forty days for life » (« 40 jours pour la vie »), organisation qui s’est fait connaître en 2009 par une vaste campagne dans 212 villes (sur 25 Etats). Il s’agissait d’occuper les abords des cliniques pratiquant les IVG, avec prières 24 heures sur 24 heures en cherchant à rallier les personnels soignants, ce qui s’est plusieurs fois produit.

Visiblement bien financés, ils sont même arrivés à racheter des cliniques, virer les avorteurs et en faire de nouvelles églises ou maternités bien chrétiennes !

Rebecca Kiessling (USA), représentante dePro-life and adoption, « organisation ultra radicale et violente »

Cette association fondée en 2009, se veut être la porte parole des 44 % d’américains opposés à l’avortement.

En fait elle s’est surtout fait connaître par le recours aux violences allant jusqu’à l’assassinat en mai 2009, au Kansas, d’un médecin, Georges Tiller, coupable de pratiquer des IVG tardifs (mais autorisés par l’Etat).

Incontournable dans les élections américaines, le mouvement rassemble toute la droite politique et extrême droite religieuse aux USA (en particulier « Human life international » liant clairement extrémisme religieux et extrême droite politique).

Père Tadeusz Pacholczyk (USA), et l’application de la « Doctrine sociale de l’Eglise en période de crise »

Directeur du « National catholic Bioethics Center », situé à Philadelphie, il appelle au vote catholique aux prochaines élections américaines.

Dans la revue « L’Homme nouveau », éditée par « Révolution chrétienne » on peut lire en novembre 2011 : «Les catholiques face à Wall Street : les catholiques aussi ont leur mot à dire dans la crise. Ils sont descendus dans la rue pour défendre la doctrine sociale de l’Église ». Devinez le reste !

Lila Rose (USA), la « Nouvelle génération »

Présidente, à 24 ans de « Live action », issue de l’activisme étudiant elle s’est fait connaître par ses actions consistant à pénétrer dans des cliniques, en caméra cachée, afin de dénoncer les pratiques d’IVG. Les vidéos diffusées par des chaînes complaisantes ont réussi à mettre certains établissements de santé en difficultés, quant aux conditions de réalisations des actes.

Mgr Tony Anatrella (France), la « Bête noire des homosexuels »

Psychothérapeute, spécialiste en psychiatrie sociale, il est ordonné prêtre et sera poursuivi pour attouchement sexuel suite aux plaintes de certains de ses patients homosexuels séminaristes en 2006 et 2007.

Il sera relaxé avec certainement l’appui du Vatican qui l’avait en effet nommé en 2000 consultant du « Conseil pontifical pour la santé et la famille » !

Pour lui, l’homosexualité se réduit à un « comportement problématique », et face au SIDA, il prône abstinence, chasteté et fidélité :  « l’acte sexuel n’est pas obligatoire ni une nécessité quand la sexualité est vécue, assumée dans une vie affective…l’abstinence sexuelle est un mûrissement des désirs, un espace de préparation pour l’amour de l’être aimé (dans le seul mariage hétérosexuel s’entend)…Exclure la procréation de la sexualité, c’est préparer les jeunes à l’irresponsabilité dans le comportement sexuel » (conférence en juin 2011).

C’est pratiquement la reprise mot pour mot de l’encyclique « Deus caritas est » de Benoît XVI en 2009, où la sexualité n’est reconnue par l’Eglise que dans sa finalité de reproduction de l’espèce humaine (l’Eros et l’Agapé) !

S’il est difficile d’affirmer son appartenance à l’Opus Déi, il est par contre sûr qu’il participe à de nombreux séminaires et conférences avec l’oeuvre.

(« Zenit, le monde vu de Rome »)

Père Daniel-Ange (France), le « Prédicateur vedette de l’Eglise catholique »

C’est un des leaders des manifestations contre, entre autres, la pièce « Golgota Picnic », aux côtés de l’extrême droite catholique.

Il est le fondateur de l’ « Ecole Jeunesse-Lumière » dont les objectifs consistent à informer, former des jeunes en vue d’évangéliser d’autres jeunes dans la pure tradition de l’Eglise.

Il est également connu pour un procès contre Thierry Meyssan (fondateur du réseau Voltaire) suite à une émission de télévision portant sur la liberté d’expression (« Comme un lundi » animée par Christophe de Chavanne). Celle-ci très chahutée, se termina en pugilat organisé par un nombre important de jeunes portant l’insigne d’ICTUS (extrême droite catholique proche de l’Opus Déi).

Pour info, l »avocat du Père Daniel-Ange n’est autre que celui de l’Opus Déi en France !

(Réseau Voltaire)

Tugdual Derville (France), un des porte parole du « Non au mariage Gay »

Licencié en droit, il est Délégué général de « l’Alliance VITA », fondée en 1993 par Christine Boutin et intervenant sur les questions de bioéthique.

Parmi les propos tenus : « La généralisation de la contraception amène, quand il y a néanmoins une grossesse, à une culpabilité de la femme, en même temps mêlée du bonheur d’avoir un enfant, d’où une ambivalence amenant à des IVG précoces… il faut prévenir de l’IVG plutôt que l’encourager ». Si c’est pas de la rhétorique çà !

Par rapport à l’euthanasie, la réponse à la fin de vie « ne peut s’envisager que dans l’accompagnement, la promotion des soins palliatifs ». Souffrez, et sachez que Dieu vous aime !

Lui aussi semble fréquenter l’Opus Déi dans de nombreux séminaires et conférences.

Cécile Edel (France), «Nous sommes les survivants» (ceux qui ont échappé à l’avortement !)

Elle représente le collectif « En marche pour la vie », une des associations Pro-Vie les plus importantes en France, qui se développent depuis 2005.

Dans les années 1980, l’association s’était fait connaître par des actions « coups de poing », consistant à s’enchaîner sur des tables d’opérations en scandant des slogans radicaux face aux femmes enceintes apeurées !

Plus « soft », moins contre productif par rapport aux opérations commandos passées, leurs actions actuelles consistent à tracter devant les centres de soins, les écoles d’infirmiers, à ouvrir des centres d’écoutes téléphoniques ouverts aux femmes en difficultés afin de les convaincre…de ne pas avorter !

Depuis 2005, elle organise également chaque année la « Marche pour la vie ». Son soutien aux manifestations organisées par CIVITAS est connu ainsi que son Financement par l’Opus Déi. Sa proximité avec l’extrême droite religieuse ou, et politique (Bruno Gollnish, Jean-Marie Le Chevallier etc.) ne semble pas être un problème et c’est peut-être l’un deux qui a soufflé à Cécile Edel cette belle formule : « l’avortement est le plus grand massacre du 20ème siècle ». « Non aux Droits de l’Homme oui au Droit de Dieu », n’est-il pas le slogan de « SOS Tout-petits », organisation adhérente de ce collectif.

Jean-Marie Le Mené (France), « toute la famille opusienne réunie »

Magistrat à la Cour des Comptes, Président de la « Fondation Jérôme Lejeune », il est également le gendre de celui-ci, décédé en avril 1994 après une vie au service de l’Opus Déi, reçu en personne par le fondateur de l’oeuvre, José maria Escriva de Balaguer, il fut également conseiller du pape Jean Paul II qui le nommera 1er Président de l  « Académie Pontificale des Sciences ».

Avec la présence au colloque de la Fondation, c’est toute une famille d’opusiens : les filles, les gendres…de quoi les intégrer dans le jeu des sept familles ! Clara Lejeune, opusienne épousera Hervé Gaymard (membre ?, sympathisant ?), secrétaire d’Etat et ministre dans plusieurs gouvernements.

Jean Marie Le Mené, opusien également ne craint pas de s’afficher, comme Cécile Edel, avec des militants d’extrême droite.

Au fait,en tant qu’opusien il ne pouvait qu’épouser une des autres filles Lejeune, à savoir, Carine Lejeune, également membre de l’Opus Déi !

Soeur Marie-Luc (France), la « Petite soeur des maternités catholiques »

Pédiatre, elle est également membre de l’ « Académie Pontificale pour la Vie » depuis 1996. Cette institution fondée en 1994 a son siège au Vatican, sa mission consistant à « étudier, informer et former sur les sujets liés aux problèmes biomédicaux et juridiques relatifs à la promotion et défense de la vie ». En fait, il s’agit de travailler à ce que la science se plie à la morale chrétienne, aux directives de l’Eglise !

Soeur Marie-Luc a travaillé avec le Professeur Lejeune (ci-dessus). Un communiqué fit grand bruit à l’époque : l’appel « aux agents de santé afin qu’ils refusent de délivrer la pilule du lendemain, de faire acte de conscience face à une agression à l’égard de l’embryon humain, cette pilule empêchant la nidification d’un ovule déjà fécondé » ! A quand la pilule de la veille pour garantir l’abstinence ?

Grégor Puppinck (France), le « Monsieur Liberté religieuse »

Docteur en Droit, il est le Président du « Centre européen pour le Droit et la Justice » crée en 1998. C’est une ONG internationale spécialisée dans la défense juridique des Droits de l’Homme…par rapport à leur liberté religieuse (mais pas de la liberté de n’avoir pas de religion) !

Elle travaille en permanence auprès du Conseil de l’Europe et de la Cour européenne de justice. Elle a également un statut consultatif aux Nations Unies depuis 2007.

Son action se fonde sur « Les valeurs spirituelles et morales, patrimoine commun des peuples européens, véritable source de liberté individuelle… », termes repris dans dans le préambule des statuts du Conseil de l’Europe.

Avec la « Défense des chrétiens, partout dans le monde », il est clair que cette organisation au service du Vatican influence grandement depuis ses origines les institutions européennes, ne serait-ce que dans la volonté de l’Eglise catholique d’inscrire en préambule de la Constitution européennes les fameuses « Racines chrétiennes de l’Europe » !

Pavel A. Parfentiev (Russie), « l’instruction à domicile »

Président de « IPO For Family Rights », il est très connu et influent en Russie où il milite pour la suppression de l’école ! : « La famille étant un élément naturel et fondamental de la société, l’éducation des enfants peut et doit se faire au domicile ». Loin de relever de l’humour, cette proposition déposée en 2010 est actuellement débattue au Parlement russe.

A l’appui de cette revendication, un livre destiné aux familles et qui s’arrache en Russie : « Sans école, un guide légal pour l’instruction dans la famille ».

Pour finir avec le panel des experts, voici les envoyés de Benoît XVI au colloque :

Mgr Ignacio Carrasco de Paula (Vatican), « Contre la fécondation in vitro »

Président de l’ « Académie pontificale pour la Vie », il est membre de la prélature de la Sainte Croix…dirigée par l’Opus Déi.

Diplômé de médecine et de philosophie, il est ordonné prêtre en 1966 à Rome, et Préside l’Institut papal depuis 2010.

C’est lui qui a dirigé à l’époque, les attaques du Vatican contre l’attribution du Prix Nobel de médecine au Professeur britannique Robert Edwards, père de la fécondation in vitro, affirmant : « Cette pratique conduit à une culture de marchandisation de l’embryon…c’est le diable qui se cache derrière ce Professeur… ».

(L’Express)

Mgr Jean Lafitte (Vatican), un « banquier séminariste »

Diplômé en Sciences politiques, il fut cadre bancaire international avant d’être ordonné prêtre en 1989.

Secrétaire du « Conseil Pontifical pour la Famille » depuis 2009, il est également membre de la « Communauté de l’Emmanuel », petite soeur de l’Opus Déi, connue pour son « implication » dans le génocide au Rwanda !

Fondée en 1972 à la suite de Vatican II, cette association d’envergure internationale est présente sur tous les continents dans près de 70 pays. Fonctionnant comme l’Opus Déi, elle compte plus de 9000 laïcs, 220 prêtres ainsi que des femmes. Comme l’Opus Déi, la Communauté de l’Emmanuel est considérée comme ultra conservatrice, proche de l’extrême droite catholique et politique.

Le Vatican réunit ainsi à Biarritz, les représentants de sa garde rapprochée !

Avec un tel panel d’intervenants, experts dans tout ce qui ne les concerne pas, c’est à dire nos vies, il y a de quoi s’inquiéter !

Pas de leurs discours et vociférations reflétant leur haine envers cette humanité qui vit très bien sans eux et sans Dieu, mais inquiétude légitime dans la mesure où ils représentent tous des organisations infiltrées aux plus hauts sommets des Etats et des plus hautes instances européennes.

Derrière la vitrine officielle, « bien proprette » de l’Eglise catholique que personne n’oserait taxer d’intégrisme religieux sous peine d’être accusé de blasphème, se cachent (à peine) les revanchards de 1789 et de toutes les révolutions sociales qui à travers l’Europe en particulier ont osé affirmer la primauté de la Raison, du Libre arbitre et de la liberté de conscience sur les dogmes religieux, de toutes ces femmes et ces hommes luttant pour leur émancipation !

Ne nous laissons pas piéger, ne restons pas indifférents !

Sous couvert d’un colloque annoncé non polémiste « désireux de dialogue ouvert, d’une réflexion apaisée », derrière la multitude et diversité des associations représentées, se cache le même ennemi historique : l’Eglise catholique apostolique et romaine voulant nous refuser la propriété de nos corps, de notre sexualité, de nos choix de vie et de mort !

Ces obsédés de la Bible rêvent de nous voir revenir à la belle époque de l’Ancien Régime où les femmes et les hommes n’avaient d’autres choix que de se soumettre au seigneur et à l’évêque, à « Notre bon maître, notre bon Monsieur »

En fin de compte il n’y a pas d’intégrisme catholique mais une Eglise catholique de tout temps intégriste et impérialiste, spécialiste du double langage, c’est à dire, d’une part un discours voulant nous convaincre de sa volonté de compréhension du monde et, d’autre part dans le même temps, la réalité de ses actions visant à détruire toute progression de l’humanité !

Biarritz va vivre un week-end bien sombre, à moins qu’en face se lève le vent du refus, de la tempête propre à balayer la « Cléricale » au son du « Père Duchesne » !

Ni Dieu, ni Maître

Michel Di Nocera

Libre penseur et anarchiste

Vu sur le blog du groupe Marguerite Agutte (Fédération Anarchiste Cantal), 2 Novembre 2012

Les évangiles c’est du bidon – brochure de Peilharot – CNT-AIT (1996)

Le lien vers la brochure ici :

http://anarchives.free.fr/evangiles_bidon.pdf

Pour en faciliter la lecture, nous avons remis en forme le texte.

Pavillon Noir

***

LES EVANGILES C’EST DU BIDON

PEILHAROT

Je remercie toutes les personnes qui ont pris la peine de m’écrire à la suite de la première édition de cette brochure. Elles m’ont permis de remanier quelque peu le texte et, je l’espère, d’éclaircir les zones d’ombre qu’il pouvait contenir.

Février 96 Peilharot

Les chiffres en italique renvoient aux évangiles, le premier chiffre au chapitre, le deuxième au verset. Chacun est ainsi en mesure de vérifier la véracité des citations.

I – QUE SONT LES EVANGILES ?

Les quatre évangiles, selon Matthieu, selon Marc, selon Luc et selon Jean, figurent parmi les documents fondamentaux du christianisme. Certaines sectes les considèrent même comme les seuls livres saints. Pour l’église catholique romaine, ils sont un des principaux piliers de la foi. Que racontent, en gros, ces évangiles ?

Pour comprendre, il faut d’abord avoir recours à l’ancien testament. Celui-ci nous indique, qu’Adam et Ève, nos ancêtres mythiques vivaient au paradis. Pour avoir croqué le fruit défendu (ce que les théologiens appellent le « péché originel »), Ève et son concubin en furent chassés et condamnés (ainsi que leur descendance, c’est-à-dire nous) au travail, aux maladies, à la souffrance et à l’enfer après la mort.

Dieu en avait décidé ainsi.

Cependant, quelques temps après, ce même Dieu décida de permettre aux hommes de se sauver. C’est pourquoi il envoya sur terre son propre fils (Jésus) (1) pour qu’il y souffre le martyre et y périsse d’une mort effroyable, ce qui rachèterait le péché originel.

Les évangiles racontent la dernière étape de cette histoire :

il y a deux mille ans, le Saint-Esprit aurait discrètement fécondé la Vierge Marie à l’insu de son conjoint, le charpentier Joseph. Jésus serait né de cette fécondation. Pendant plusieurs années, il aurait vécu sous une forme humaine. Puis il aurait été crucifié et serait ressuscité trois jours après. Enfin, quarante jours après sa résurrection, il serait monté au ciel pour s’asseoir à la droite de Dieu. C’est l’épisode de l »‘ascension ».

Cette histoire, qui après tout n’est pas plus incroyable que la légende du Serpent à plumes ou celle de Zeus se transformant en cygne pour séduire Léda constitue la trame (avec des variantes) de toutes les religions chrétiennes. Les différentes églises s’attachent à « expliquer » le sens de cette légende. Les explications, bien entendu, varient selon les sectes et les époques : certaines prennent le texte au pied de la lettre, d’autres n’y voient qu’un récit poétique et symbolique.

Mais aucune n’apporte des réponses claires aux questions que l’on peut se poser :

. pourquoi, après le passage de Jésus, censé racheter les péchés du monde et effacer les conséquences du péché originel, tout a continué exactement comme avant pour l’ensemble de l’humanité (souffrances, maladies, travail…) ?

. pourquoi Dieu -qui sait tout- laisse l’humanité commettre son péché, l’expulse violemment du paradis puis change d’avis, et veut absolument la racheter ?

. pourquoi invente-t-il un moyen aussi compliqué et aussi incompréhensible ? Après tout, c’est lui qui décide : il pouvait réinstaller l’humanité dans le paradis aussi simplement qu’il l’en avait chassée !

Bref, les explications se font attendre.

Mais d’après l’église, ce n’est pas une raison pour ne pas croire les évangiles. Il faut rappeler sur ce point que les évangiles font partie du « Nouveau Testament ». La Bible est formée de l’Ancien testament et du Nouveau. Pour les catholiques, « l’unique Dieu est l’auteur de l’un et de l’autre » selon la formule du Concile de Trente (2) qui a fixé définitivement une doctrine remontant aux premiers siècles de l’Église. Dieu est donc le seul, le véritable auteur des évangiles. Matthieu, Marc, Luc et Jean n’ont fait que tenir la plume pour transcrire sur du papier la Divine Inspiration. C’est pourquoi le Concile précise que celui qui conteste cette vérité canonique « est anathème ». Dans le passé, des hommes et des femmes ont été torturés et brûlés vifs en place publique pour beaucoup moins que ça ! Pour les protestants, et en particulier pour Luther, l’origine spécifiquement divine des évangiles ne fait pas le moindre doute non plus.

Or, une simple lecture montre que les évangiles sont bourrés de contradictions entre eux : Dieu, qui est déjà triple, raconte une histoire en quadruple version ! (3)

Au nom de quel aveuglement faudrait-il y croire ?

II – CONTRADICTIONS DES EVANGILES

A) SALE HISTOIRE DE FAMILLE

Aussi incroyable que cela puisse paraître, la généalogie de Jésus est variable selon les évangiles.

Il est fils du charpentier Joseph. Jusque là, tout va bien. Mais Matthieu (1, 16) affirme que le père de Joseph est un certain Jacob. Mensonge que tout cela, affirme Luc (3, 23) , le père de Joseph n’est pas Jacob mais Héli. Et, plus on remonte dans la famille, plus ça varie : Selon Matthieu, les aïeux de Joseph sont : Matthan, Eléazar, Eliud (ou Elioud), Achim, Sadoc, Azor…

Par contre, pour Luc, il s’agit de : Matthat (simple variation orthographique ?), Levi, Melchi, Jarinaï.. Les noms des ancêtres ne sont pas les mêmes d’un évangile à l’autre, et quand ils le sont, ils ne sont pas dans le même ordre.

Jugez-en :

EVANGILE SELON SAINT MATTHIEU

CHAPITRE PREMIER

« 1. Généalogie de Jésus-Christ, fils de David, fils d’Abraham, 2 Abraham engendra Isaac ; Isaac engendra Jacob ; Jacob engendra Juda et ses frères ; 3 Juda engendra Pharès et Zara, de Thamar, Pharès engendra Esrom ; Esrom engendra Aram ; 4 Aram engendra Aminadab ; Aminadab engendra Naasson ; Naasson engendra Salmon ; 5 Salmon engendra Booz, de Rahab; Booz engendra Iobed, de Ruth ; Iobed engendra Jessé ; 6 Jessé engendra le roi David. David engendra Salomon, de la femme d’Urie ; 7 Salomon engendra Roboam ; Roboam engendra Abia ; Abia engendra Asa ; 8 Asa engendra Josaphat ; Josaphat engendra Joram ; Joram engendra Ozias ; 9 Ozias engendra Joatham ; Joatham engendra Achaz ; Achaz engendra Ezéchias ; 10 Ezéchias engendra Manassé ; Manassé engendra Amon ; Amon engendra Josias ; 11 Josias engendra Jéchonias et ses frères au temps de la déportation de Babylone. 12 Après la déportation de Babylone, Jéchonias engendra Salathiel ; Salathiel engendra Zorobabel ;13 Zorobabel engendra Abioud ; Abioud engendra Eliakim ; Eliakim engendra Azor ; 14 Azor engendra Sadoc ; Sadoc engendra Achim ; Achim engendra Elioud ;15 Elioud engendra Eléazar ; Eléazar engendra Matthan ; Matthan engendra Jacob ; 16 Jacob engendra Joseph, l’époux de Marie, de laquelle naquit Jésus, qu’on appelle Christ. 17 II y a donc en tout d’Abraham à David, quatorze générations ; de David à la déportation de Babylone, quatorze générations ; de la déportation de Babylone au Christ, quatorze générations. »

EVANGILE SELON SAINT LUC

CHAPITRE TROIS

« 23. Et jésus, lors de ses débuts, avait environ trente ans, et il était, croyait-on, fils de Joseph, fils d’Héli, 24 fils de Matthat, fils de Lévi, fils de Melchi, fils de Jannai, fils de Joseph, 25 fils de Mattathias, fils d’Amos, fils de Naoum, fils d’Esli, fils de Naggaï, 26 fils de Maath, fils de Mattathias, fils de Sémeïn, fils de Josech, fils de Joda, 27 fils de Jonam, fils de Résa, fils de Zorobabel, fils de Salathiel, fils de Néri, 28 fils de Melchi, fils d’Addi, fils de Kosam, fils d’Elmadam, fils d’Er, 29 fils de Jésus, fils d’Eliézer, fils de Jorim, fils de Maththat, fils de Lévi, 30 fils de Syméon, fils de Juda, fils de Joseph, fils de Jonam, fils d’Eliakim, 31 fils de Méléa, fils de Menna, fils de Matthata, fils de Nathan, fils de David, 32 fils de Jessé, fils de Jobed, fils de Booz, fils de Sala, fils de Naasson, 33 fils d’Aminadab, fils d’Admin, fils d’Arni, fils de Hesron, fils de Pharès, fils de Juda, 34 fils de Jacob, fils d’Isaac, fils d’Abraham, fils de Thara, fils de Nachor, 35 fils de Sérouch, fils de Ragau, fils de Phalec, fils d’Eher, fils de Sala, 36 fils de Kaïnam, fils d’Arphaxad, fils de Sem, fils de Noé, fils de Lamech, 37 fils de Mathousala, fils de Hénoch, fils de Laret, fils de Maleléel, fils de Kaïnam, fils d’Enos, fils de Seth, fils d’Adam, fils de Dieu »

D’Abraham (que l’on retrouve dans les deux évangiles cités) à Jésus, Matthieu compte 42 générations, tandis que Luc en trouve 56. Sacrée différence. Et comment l’expliquer, si l’on se souvient que les évangiles seraient « dictés » par une seule et même personne : Dieu !

Dieu, qui ne connaît donc pas la généalogie humaine de son propre fils.

B) UN JESUS VOYAGEUR

Où Jésus a-t-il vécu son enfance ? Ce n’est pas dans les évangiles que l’on trouvera la réponse à une question aussi simple ! En effet, les versions sont contradictoires : Pour Matthieu (2) Jésus a passé sa petite enfance réfugié en Égypte où ses parents avaient fui à cause d’une persécution programmée par le roi Hérode : peu de temps après que les mages aient visité le nouveau-né (2, 11 ) , un ange aurait dit à Joseph de se réfugier immédiatement en Égypte avec l’enfant, ce qu’il fit jusqu’à la mort du roi (2, 14) .

Pour Luc, il n’est pas du tout question de fuite en Égypte. Au contraire il nous assure que Jésus a calmement passé sa petite enfance en Galilée, à Nazareth (2, 39-40) où il grandit en force et en sagesse. Luc ajoute une petite anecdote pour nous convaincre de la réalité de son propos : à l’âge de 12 ans Jésus profita d’un voyage de ses parents à Jérusalem pour faire une petite fugue de trois jours (2, 41 à 46) . Ses parents le retrouvèrent dans le Temple stupéfiant par l’intelligence de ses propos les religieux qui l’écoutaient (2, 46-47) .

C) TREIZE A LA DOUZAINE

Jésus a eu douze disciples : les apôtres. Pour onze disciples, les versions concordent, à quelques variantes près (ordre différent, variation dans un surnom…) Mais, pour un des apôtres, Dieu n’est pas d’accord avec lui-même. En effet, Matthieu (10, 3) affirme qu’il s’agit d’un certain Thaddée, alors que pour Luc (6, 16) le douzième apôtre est un certain « Judas fils de Jacques ». Dieu est donc incapable de se rappeler quels sont les noms de ses apôtres. Ils n’étaient pourtant que douze, et c’est lui qui les a choisis ! Et il est censé juger un jour « les vivants et les morts », soit des milliards de personnes : ça promet !

TABLEAU COMPARATIF DES DOUZE APOTRES

EVANGILE DE MATTHIEU (10)

2 Voici le noms des douze apôtres : en tête SIMoN dit PIERRE, et ANDRE son frère ; JACQUES fils de Zébédée et JEAN son frère ; 3 PHILIPPE et BARTHERLEMY ; THOMAS et MATTHIEU le publicain ; JACQUES fils d’Alphée et THADDEE ; 4 SIMON l’Ardent et JUDAS l’Iscariote, celui-là même qui le livra

EVANGILE DE LUC (6)

13… il appela ses disciples et en choisit douze, auxquels il donna le nom d’apôtres : 14 SIMON qu’il surnomma PIERRE, ANDRE son frère, JACQUES, JEAN, PHILIPPE, BARTHELEMY, 15 MATTHIEU, THOMAS, JACQUES fils d’Alphée, SIMON surnommé le Zélé 16 JUDAS fils de Jacques et JUDAS l’Iscarioth, qui devint un traître

D) QUI A BAPTISÉ JESUS ?

Les croyants ne le sauront jamais. D’un point de vue théologique, c’est pourtant une question d’importance. Marc (1, 9) et Matthieu (3, 13-16) nous donnent tous les détails : Jésus a été baptisé par Jean.

Pas du tout répond très sûr de lui Luc qui, au verset 3, 20 nous informe qu’Hérode « fit enfermer Jean en prison » avant de rapporter dans le verset suivant (3, 21) le baptême de Jésus (4). Si Jean était en prison lorsque Jésus fut baptisé, ce n’est pas lui qui a pu le faire !

E) ENTRÉE CONFUSE DANS JERUSALEM

Après avoir prêché en province, Jésus est entré dans Jérusalem monté sur un ânon (12, 14) d’après Jean, sur deux ânes (plus précisément une ânesse et un ânon), d’après Matthieu (21,7), ce qui n’a pas dû être tout de même très facile…

Cela se serait passé quatre jours avant Pâques (d’après Matthieu) ou cinq jours avant (d’après Jean).

Jésus venait de Béthanie selon Jean, de Bethphagé selon Matthieu….

Reprenons ce divin embrouillamini :

Pour Matthieu, Jésus, qui vient de Bethphagé (près du mont des Oliviers) rentre dans Jérusalem un beau jour (21, 10). Il en sort le soir même pour aller dormir à Béthanie (21, 17). Le lendemain, il revient à Jérusalem (21, 18), fait de nombreuses paraboles et, après « tous ces discours » il rappelle à ses apôtres que Pâques arrive dans deux jours (26, 2). Il s’est donc écoulé quatre jours de l’entrée dans Jérusalem à Pâques et la nuit passée à Béthanie a eu lieu trois jours avant.

Pour Jean, Jésus dîne à Béthanie six jours avant Pâques (12, 1) . C’est le lendemain qu’on l’accueille triomphalement à Jérusalem (12, 12), soit cinq jours avant Pâques. Il n’est pas question de Bethphagé.

En fin de compte, on ne sait toujours pas comment Jésus est arrivé (sur un ou deux ânes ?), par où il est passé (par Bethphagé ou Béthanie ?) ni quand cela est arrivé (quatre ou cinq jours avant Pâques ?).

Toujours cette divine précision….

F) LES LARRONS : VOYOUS OU CROYANTS ?

Jésus aurait été crucifié entre deux malfaiteurs.

D’après Matthieu (27, 44) , les deux larrons ont passé leurs derniers moments à insulter Jésus.

D’après Luc (23, 39-42) un des deux, non seulement n’insultait pas Jésus, mais se mit au contraire à le prier.

Dieu, qui entend tout, ne fait donc pas la différence entre des injures et des prières.

Croyants, vaut-il bien la peine que vous alliez à la messe ?

G) LE RETOUR DE JESUS

Après sa mort, Jésus serait ressuscité. Mais les témoignages des évangélistes se contredisent allègrement :

Pour Jean (20, 14 et suivants), Jésus serait apparu d’abord à Marie de Magdala, puis aux Douze qui auraient tous été présents, sauf Thomas (20, 24).

Pour Matthieu (28, 1-9), Jésus est apparu d’abord à Marie de Magdala et à une « autre Marie » avant d’apparaître à onze disciples (28, 16,17). Comme Judas Iscariote s’était suicidé dans le chapitre précédent ( 27, 5), Thomas était inévitablement présent.

Pour Marc (16, 9-14), Jésus serait apparu d’abord à Marie de Magdala puis à deux « compagnons » (apôtres ?) puis « aux Onze (apôtres) eux-mêmes ».

Enfin, pour Luc (24, 13-36) , Jésus serait apparu à deux inconnus (dont un certain Cléophas) et ensuite aux onze apôtres restants (24, 33-36) .

Comme il n’est pas question de suicide dans ces deux dernières versions, on ne sait pas si l’apôtre manquant est Thomas ou Judas.

La résurrection est l’une des légendes les plus importantes du christianisme. Les « témoignages » officiels sur lesquels elle repose sont tellement contradictoires et confus qu’on ne peut leur accorder aucune valeur.

G) JESUS : SUPER STAR OU INCONNU ?

Les évangiles se contredisent entre eux. Mais un même évangile peut se contredire d’une page à l’autre. L’arrestation de Jésus, rapportée dans l’évangile dit de Matthieu, le montre clairement.

Matthieu raconte en effet la trahison de Judas : celui-ci devait donner un baiser à Jésus pour le désigner et permettre ainsi son arrestation. Il avait perçu pour cela de l’argent. S’il était besoin de désigner Jésus, c’est que personne, ou peu de monde, le connaissait.

Or, quelques pages avant, Matthieu raconte que Jésus avait parcouru toute la Palestine en prêchant et en faisant miracle sur miracle. Il était suivi de foules qui buvaient ses paroles. Il était rentré triomphant dans Jérusalem, ville étroitement surveillée par les romains, tandis que la foule se pressait autour de lui en criant « Hosanna », en jonchant sa route de branches et de vêtements (en signe de bienvenue) puis il avait prêché publiquement dans le temple. Autrement dit, il était connu comme le loup blanc.

Si tout le monde (et bien entendu les romains qui ne pouvaient pas ne pas avoir constaté ces déplacements de foule) connaissait Jésus, quel besoin était-il de le faire désigner publiquement par un traître ? Les romains, dans toute leur longue histoire, se sont-ils jamais autant compliqué l’existence pour arrêter un agitateur ? Non.

H) UN TRONE DE GLOIRE POUR LE TRAITRE

La logique et la cohérence ne sont décidément pas le fort des évangiles. Regardons le sort réservé à Judas l’Iscariote. Judas est l’un des douze apôtres. Jésus lui a promis -comme aux onze autres- une situation privilégiée au paradis: « En vérité, je vous dis que vous qui m’avez suivi… vous siégerez vous aussi sur douze trônes, … » (Matthieu 19, 28 ). Puis, Judas trahit Jésus (26, 14 ). Rongé de remords, il se suicide par pendaison (27, 5 ).

Dieu a-t-il tenu sa promesse : Judas occupe-t-il un des douze trônes du paradis ? Les évangiles (et l’Église) sont totalement muets là dessus, et on comprends leur gêne : si le traître n’occupe pas un trône, Jésus a menti. S’il l’occupe, tout est permis !

I) LA MOUTARDE MONTE AU NEZ

Il y a dans les évangiles de nombreuses erreurs historiques, géographiques, et même… botaniques. On n’en donnera ici qu’un exemple:

On lit dans Luc (13, 19) par exemple: « A quoi le royaume de Dieu est-il semblable, et à quoi le comparerai-je ? Il est semblable à un grain de sénevé qu’un homme a pris et jeté dans son jardin ; il pousse, devient un arbre, et les oiseaux du ciel habitent dans ses branches ».

Or, le sénevé n’est pas un arbre, comme l’évangile le croit mais …une herbe, appelée communément « moutarde noire » ; une herbe qui n’a ni tronc ni branche. !

Les contradictions, les erreurs abondent dans les évangiles.

Il est hors de question, dans ces quelques pages, de vouloir les résumer toutes.

Les quelques exemples donnés ci-dessus le prouvent : les évangiles n’ont pas été écrits par un « dieu » mais bien par des hommes, des mystiques plutôt ignorants.

III – HISTOIRE DES EVANGILES

Il est en effet possible de considérer les évangiles comme un recueil de légendes, genre littéraire particulièrement abondant dans l’histoire de l’humanité (5).

Comme souvent dans ce genre, le « naturel » (cadre géographique plus ou moins précis, situation historique, maladies…) est mêlé au surnaturel qui se manifeste essentiellement par des miracles (guérisons, résurrection…).

Les évènements rapportés n’ont aucune vraisemblance et de nombreux historiens doutent de l’existence de Jésus. En effet, en dehors des évangiles, dont nous avons vu que le contenu n’avait aucune fiabilité documentaire, il existe de nombreux textes de personnages ayant vécu dans le premier siècle de notre ère.

On peut citer par exemple le philosophe Sénèque, les historiens Tacite, Suétone, Plutarque, les poètes Juvénal, Martial, Perse, Lucain… Un certain nombre de ces intellectuels étaient Hébreux ou ont vécu sur les lieux supposés des faits : le philosophe Philon d’Alexandrie, les historiens Juste de Tibériade et Flavius Josèphe par exemple. Tous ces écrivains ont laissé des pages et des pages de texte qui nous instruisent sur les habitudes de l’époque et qui donnent une foule de détails sur les évènements et les gens.

Que disent de Jésus ces témoins ?

Rien.

Rien, car les deux minuscules passages (6) sur lesquels l’église tente maladroitement de s’appuyer sont des faux ; ce sont des paragraphes introduits par des copistes catholiques lors du recopiage des texte originaux (7) !

On était en droit d’attendre beaucoup plus si Jésus avait existé !

Faute de journaux télévisés à l’époque, Dieu, venant, sur terre sous une de ses trois formes pour racheter l’humanité, aurait pu se débrouiller pour qu’au moins les rédacteurs de l’époque se rendent compte de quelque chose !

I1 n’en est rien, et malgré deux mille ans de recherche catholique, il n’existe toujours pas un seul indice irréfutable de l’historicité de Jésus. Toutes les « preuves matérielles » avancées par l’église se sont révélées être des faux. Par exemple, récemment, le Vatican a du reconnaître publiquement que le fameux suaire de Turin, longtemps et officiellement vénéré comme une relique du Christ, lui était postérieur de quelques siècles. Il est vrai que les scientifiques qui avaient analysé ce suaire ont rendu un verdict sans appel.

Quant à l’histoire des évangiles, il est utile d’apporter quelques précisions. De nombreux historiens considèrent qu’il a existé plusieurs dizaines de versions de l’évangile, toutes très différentes les unes des autres, ce qui, à partir d’un certain moment a constitué une gêne considérable pour l’expansion de la nouvelle religion. Plusieurs tentatives d’unification furent faîtes. Par exemple, vers 170, un chrétien de Syrie, Tatien, rédigea„ à partir de plusieurs évangiles en circulation, une synthèse, « l’Harmonie ».

Finalement, il fallut un concile, tenu à Laodicée en 364, pour fixer les choses. A partir de 364, l’église considéra comme canoniques (c’est-à dire véritables) les évangiles dits de Matthieu, de Mare, de Luc et de Jean ; tous les autres furent déclarés apocryphes, c’est-à-dire hérétiques, faux. Il est à noter, qu’à cette époque, chacun des quatre évangiles retenus par le concile de Laodicée était le livre saint d’une secte importante. Choisir les quatre permettait de créer une véritable église (8), de lui donner la force du nombre. Cependant il n’était déjà plus possible, sous peine de crise, d’unifier les quatre textes dans un seul, d’où les incohérences que chacun peut observer actuellement avec un peu d’esprit critique.

Quant aux petites communautés qui révéraient les autres évangiles, elles ne furent pas assez puissantes pour imposer leur point de vue et furent progressivement détruites ou absorbées.

Mais ceci est une autre histoire.

INDICATIONS BIBLIOGRAPHIQUES

A ceux qui souhaitent approfondir leurs connaissances sur le sujet, je propose quelques pistes de lecture :

I. KRYVELEV : « DU SENS DES EVANGILES », aux éditions de Moscou (!) Très clair dans sa première partie, bon argumentaire. Difficile à trouver par les temps qui courent.

Bertrand RUSSEL : « POURQUOI JE NE SUIS PAS CHRETIEN » , « SCIENCE ET RELIGION ». Un prix Nobel fait le point. En collections de poche.

« DICTIONNAIRE RATIONALISTE », aux Nouvelles Éditions Rationalistes, 14 rue de l’École Polytechnique, 75005 Paris. Une véritable mine de renseignements critiques sur tous les aspects du christianisme et de nombreux autres sujets. Excellent rapport qualité/prix.

Prosper ALFARIC : « A L’ECOLE DE LA RAISON, ETUDES DES ORIGINES CHRETIENNES », aux Nouvelles Éditions Rationalistes également. Prêtre, professeur de théologie, Pr. Alfaric devint, à force d’étudier les textes « sacrés », un athée convaincu et convainquant.

Raoul VANEIGEM : « LA RESISTANCE AU CHRISTIANISME », chez Fayard. Philosophe subtil, Vaneigem décortique les hérésies des origines du christianisme jusqu’au XVIIIème siècle. Très riche.

NOTES

(1) Dans la mythologie catholique, Jésus est à la fois fils de Dieu et partie intégrante de Dieu. En effet, Dieu est en même temps un et trois (le père, le fils, le saint-esprit). Dieu -qui est complet dès l’origine-, sous sa forme père, ordonne à Dieu sous sa forme saint-esprit, de féconder une « vierge » pour produire Dieu sous sa forme fils. Mais, du début à la fin, il n’y a qu’un seul Dieu. Ceux qui ont compris peuvent s’adresser à : Monsieur Pape, cité du Vatican, Italie. Ils ont certainement gagné quelque chose.

(2) Pour nos amis latinistes, voici l’extrait en question du décret du Concile : « …Orthodoxorunr Patrum exerrrpla secuta, omues libros tam Veteris quam Novi Testarnenti, cum utriusque unus Deus sit auctor, necraon traditinnes ipsas… pari pietatis ajfectu ac reverervcia suscipit et veneratur… »

(3) Pour « démonter » les philosophes de l’antiquité, un des grands penseurs de l’Église, Saint Justin, appliquait à leurs textes le principe suivant, qui me semble très correct : la vérité ne se contredit pas elle-même. S’il trouvait une contradiction dans les textes des philosophes qu’il étudiait, Saint Justin lesdéclarait faux et les rejetait. Le saint homme aurait mieux fait d’appliquerson principe aux évangiles, cela aurait peut être fait gagner du temps à tout le monde…

(4) Pour tourner la difficulté, certaine éditions intercalent entre les versets 20 et 21 du chapitre 3 un inter-titre, qui voudrait indiquer un changement de sujet. En fait, on est bien dans le chapitre 3 et dans des versets qui se suivent.

(5) Presque toutes les religions ont un livre saint, qui est en réalité un recueil de légendes.

(6) Ces deux passages -à peine quelques lignes et des plus obscures- ont été « glissés » l’un dans les oeuvres de Flavius Josèphe, l’autre dans les « Annales » de Tacite.

(7) Les techniques historiques (recoupages de textes) permettent même de dater avec assez de précision la date à laquelle le faux paragraphe a été glissé dans l’oeuvre de Flavius. II s’agit des alentours de l’an 320.

(8) II n’y a pas de différence de fond entre une secte et une église. Comme le disait un humoriste, « Une église est une secte qui a réussi »