Archives de catégorie : Construction du désert

Avis sur la LGV Poitiers-Limoges

Avis sur la LGV Poitiers-Limoges

À l’approche de l’Enquête publique, il nous semblait opportun de faire une mise au point sur l’opposition à la Ligne à Grande Vitesse Poitiers-Limoges.

Plus qu’une simple voie ferrée, une Ligne à Grande Vitesse (LGV) est une zone exclusivement réservée au TGV. Une zone désertique que Réseau Ferré de France (RFF) cherche à prolonger, depuis 2005, sous la forme d’un branchement de la LGV Sud Europe Atlantique (SEA), vers le Sud-Est de la Vienne (Poitou-Charentes). Ce projet de barreau LGV doit s’étendre entre Poitiers et Limoges sur environ 110 km, d’ici 2020.

Or, depuis maintenant plusieurs années, des collectifs et des associations demandent l’abandon du projet et proposent de le substituer par la modernisation de la ligne TER POLT (Paris-Orléans-Limoges-Toulouse). Ils interpellent les élus sur l’absurdité économique d’une infrastructure de plus de deux milliards d’euros (jugée « non-prioritaire » par la commission P. Duron), sur la destruction des terres, des paysages, du monde paysan, sur les expropriation d’habitant.e.s et la désertification des territoires ruraux etc. Mais à l’évidence, cela ne suffit pas à forcer l’abandon du projet.

Ce projet de barreau LGV est celui d’une ligne de démarcation. Il manifeste une fracture et tente d’imprimer une segmentarité toujours plus dure dans nos espaces de vie. Retranché dans l’argument lancinant de l’emploi, il participe du réaménagement et de la reconfiguration du territoire, d’une politique colonisatrice de métropolisation.

L’Enquête publique, préalable à la « déclaration d’utilité publique » du tracé de la LGV Poitiers-Limoges, se déroulera du 30 mai au 12 juillet 2013. Elle doit être pour nous l’occasion d’impulser une opposition plus farouche contre ce projet. L’élan du mouvement NO TAV¹ ne peut que nous inspirer dans cette perspective.

Le TGV ne passera pas !

Des opposant.e.s au TGV

1. Treno ad Altà Velocità, TGV en français. No TAV est un Mouvement populaire et transversal initié dans la vallée de Suse, en Italie, contre la LGV Lyon-Turin.

Liens:: http://limousin-en-tgv.over-blog.com/

Vu sur Indymedia Nantes, 18 mai 2013

[Poitiers] Grand apéro citoyen contre la LGV Poitiers-Limoges

NdPN : Une erreur s’est glissée dans ce texte, le lieu du rassemblement se situe 11 place de France et non 11 place de Provence.

A tous les adhérents et sympathisants de NON à la LGV Poitiers-Limoges

Vous avez réagi à l’agression du projet de LGV Limoges-Poitiers. Avec nous, vous avez engagé le combat contre cette absurdité. Après plusieurs années, malgré les désaveux des commissions parlementaires chargées de réfléchir sur le bien fondé d’un tel projet, celui-ci aborde la phase de l’enquête publique.
Si l’on s’en réfère à la commission mobilité 21, chargée de classer les investissements de transports, il est plus que probable que l’état et les collectivités n’auront pas les moyens d’engager des fonds sur cet équipement qui ne sera jamais « rentabilisable ». A l’issue de l’enquête publique les riverains de ce projet de ligne risquent de se voir confisquer la jouissance de leurs biens et vivre avec cela pour de nombreuses années.

Certains de nos élus nous ont engagé dans cette impasse et nous avons besoin de vous tous pour les mettre devant leur responsabilité.

Vendredi soir 24 mai, à 18 h, nous allons tous rendre visite à notre députée Mme Coutelle à sa permanence, 11 place de Provence à Poitiers.

Nous lui avons déjà écrit comme vous pouvez le voir sur notre site http://non-lgv-poitiers-limoges.fr/wp/ mais pour que nous soyons audibles, il est indispensable de retrouver des manifestations de masse afin que les médias se fassent écho de nos problèmes.

En cette fin de semaine prenons 1h de notre temps pour engager la discussion publique sur ce projet absurde. Nous ferons cela dans la convivialité, chacun apportera un petit quelque chose pour partager :

Un grand apéro citoyen sans alcool vendredi 24 mai à 18h

Amenez vos amis, nous comptons sur votre engagement au côté des riverains

Bien amicalement, pour NON à la LGV-Poitiers-Limoges

reçu par mail, 18/5/2013

[86] Center Parcs : opération juteuse… pour qui et sur le dos de qui ?

Center Parcs : le projet est désormais irréversible

Claude Bertaud, le président du conseil général de la Vienne, a signé ce matin les contrat avec les banques et le le groupe Pierre&Vacances pour le financement et la location-vente des équipements collectifs du futur Center Parcs (dont l’espace aquatique, vitirine emblématique de ces villages vacances), pour un montant de 138M€ (dont 68M€ d’emprunts). Le partenariat est désormais irréversible et les acteurs du projet n’ont eu de cesse de se féliciter au cours de la signature officielle. Une seule ombre à ce tableau idyllique : comment concrétiser en espèces sonnantes et trébuchantes la promesse de participation de l’État faite par Nicolas Sarkozy en novembre 2011 et toujours pas finalisée ?

Dépêche Nouvelle République, 15 mai 2013

***

La palme touristique est attribuée à Center Parcs

C’est signé. Les collectivités vont engager 138 M€ pour construire les équipements collectifs du futur Center Parcs. Toutes s’en félicitent.

Il ne manquait que le tapis rouge sur les marches du conseil général, hier matin, pour se croire au Festival de Cannes. Comme s’ils avaient décroché la palme, les acteurs du projet de village vacances Center Parcs n’ont pas cessé de s’envoyer des remerciements au moment de signer les deux contrats qui scellent le sort du projet : celui du financement bancaire et celui de la vente par anticipation des équipements collectifs.

> Qui paye quoi ? C’est le nœud du dossier, qui a nécessité 33 mois de négociations. Côté privé, le groupe Pierre & Vacances finance tout seul la construction des 800 cottages que comptera le village vacances, « pour 200 à 220M€ », explique le président du groupe, Gérard Brémond. Côté public, la société anonyme (SAEML) montée par les collectivités locales, le conseil général en tête et en majorité, suivi par la Région et la Caisse des dépôts, va financer la construction des équipements collectifs, dont l’espace aquatique, fleuron du projet, pour un total de 138 m€. Un groupe de huit banques a été constitué pour accorder un prêt de 68M€ à la SAEML, dont 50 % sont garantis par le conseil général. La SAEML récupérera sa mise de fonds grâce au loyer. > Combien ça coûte au contribuable ? « Rien du tout, assure Claude Bertaud. L’essentiel de notre participation provient de la vente des parts du Futuroscope. » L’opposition, si elle soutient le projet, est un peu plus réservée sur ce point. « On devait s’engager pour 20M, finalement ça sera près de 50, note le socialiste Jean-Daniel Blusseau. Les conséquences pour les finances du Département d’ici cinq ans ne sont pas claires, même si le président a déclaré que pas un centime de plus ne serait dépensé dans ce dossier. » > Ça rapporte quoi ? Un projet à plus de 300M€, c’est évidemment une aubaine pour les entreprises locales qui se sont constituées en groupements pour accéder au marché. C’est aussi une promesse de 600 emplois directs dans le village, dont 85 % d’embauche locale. En période de chômage record, c’est la carotte après laquelle tous les politiques courent. Attention, toutefois, à ne pas financer n’importe quel recrutement. « L’État sera très attentif à ce qu’un maximum de ces emplois soit à temps plein », a prévenu la préfète.

en savoir plus

Qui va tenir la promesse de Sarkozy ?

Une ombre au tableau idyllique dressé par les protagonistes du projet de Center Parcs : comment concrétiser la promesse faite en novembre 2011 (en pleine période électorale) par l’ancien président de la République selon laquelle l’État apportera 15M€ ? A quel titre, sur quel budget, dans quel ministère ? La préfète, Élisabeth Borne, a bien rappelé que l’État s’est engagé et le restera pour que le projet soit mené à son terme. Mais en se gardant bien dire où sera prélevée cette somme et en invitant les partenaires, Pierre & Vacances, la Caisse des dépôts, la Région, le Département, etc., à trouver quels leviers pourraient être utilisés. A vot’bon cœur messieurs dames ?

la phrase

« Hier soir, en lisant le livre de Madame Royal sur le courage, je me suis dit que Claude Bertaud aurait mérité qu’elle lui consacrât un chapitre. ».

Le sénateur Jean-Pierre Raffarin a évidemment soulevé les rires de son auditoire, en saluant ainsi l’activité du président du conseil général en faveur du dossier du Center Parcs, hier matin, à l’occasion de la signature officielle des contrats avec les banques et avec l’entreprise Pierre & Vacances.

Philippe Bonnet, Nouvelle République, 16 mai 2013

 

Trois pesticides tueurs d’abeilles interdits… parmi d’autres !

La semaine dernière, Bruxelles a interdit trois funestes pesticides néonicotinoïdes , responsables entre autres méfaits du déclin effrayant des abeilles : le clothianidine, l’imidaclopride et le thiaméthoxame.

Victoire ? En réalité, cette interdiction ne vaut que pour quatre types de cultures (colza, coton, maïs et tournesol). De plus, elle n’est valable qu’à partir de décembre prochain, et pour deux ans seulement. Ce qui ne résout d’ailleurs en rien la question des résidus… qui attaquent les insectes pollinisateurs durant de longues annés, même après l’interdiction des produits.

De plus, il ne s’agit que de trois substances parmi un grand nombre d’autres pesticides, qui continueront donc à faire leurs ravages sur les humains et l’environnement : en l’occurrence, les abeilles ne sont pas menacées que par ces troix substances toxiques, mais aussi par le chlorpyriphos-éthyl, la cyperméthrine et la deltaméthrine, le fipronil (à l’échelle européenne)…

Disons enfin et surtout que l’interdiction même de tous ces insecticides (on peut toujours rêver) ne suffirait sans doute pas à favoriser le retour des pollinisateurs. Nos chers insectes (les abeilles ne sont pas les seuls pollinisateurs) sont en effet affaiblis par de nombreux autres facteurs, liés aux structures mêmes de la production agro-industrielle. Il faudrait aussi revenir à une véritable biodiversité des biotopes et à des écosystèmes favorables, tels que polycultures, jardins, haies, jachères florales…

Mais c’est compter sans les impératifs du capitalisme, qui hormis le lobbying des monopoles agrochimiques qu’il suscite, imposera toujours un minimim de main-d’oeuvre agricole pour le maximum de profit, sur des monocultures tueuses de biodiversité, avec des sols complètement asphyxiés du point de vue microbiologique.

Nombre d’apiculteurs-trices amateurs dénoncent d’ailleurs, à travers cette décision récente de Bruxelles, une intention sous-jacente de favoriser les grosses fermes apicoles, en laissant crever la masse des abeilles sauvages.

Pour sauver les pollinisateurs, indispensables à 35% de la production de nourriture mondiale pour les êtres humains, cette mesurette ne suffira donc évidemment pas. Les luttes et les pratiques alternatives doivent aller au-delà du seul cadre de l’obtention de rustines juridiques qui, lorsqu’elles sont concédées par le système capitaliste, ne sont de toute évidence destinées qu’à valider la perpétuation de son ravage structurel des terres et des humains.

Juanito, Pavillon Noir, 7 mai 2013

[LGV Poitiers-Limoges] LGV Poitiers-Limoges : enquête publique dans dix-neuf communes de la Vienne

LGV Poitiers-Limoges : enquête publique dans dix-neuf communes de la Vienne

Deux jours après la préfecture de la Haute-Vienne, la préfecture de la Vienne a confirmé à la mi-journée que la préfète de Poitou-Charentes, Elisabeth Borne, avait « bien co-signé le mardi 30 avril 2013 l’arrêté portant ouverture de l’enquête publique ». Cette enquête est un préalable à la déclaration d’utilité publique des travaux de construction de la LGV entre Iteuil (Vienne) et Le Palais-sur-Vienne (Haute-Vienne). Elle se déroulera du jeudi 30 mai au vendredi 12 juillet 2013 inclus, soit 44 jours. Dans la Vienne, le public pourra consulter le dossier d’enquête publique et présenter ses observations à la préfecture de Poitiers et à la sous-préfecture de Montmorillon, mais aussi dans les mairies des dix-neuf communes concernées par le tracé : Aslonnes, Civaux, Dienné, Fleuré, Gizay, Gouëx, Iteuil, Lathus-Saint-Rémy, Lhommaizé, Lassay-les-Châteaux, Mazerolles, Moulismes, Persac, Plaisance, Les Roches-Prémarie-Andillé, Vernon, La Villedieu-du-Clain et Vivonne. Le préfet de la région Limousin, en tant que préfet coordonnateur, centralisera les résultats de cette enquête publique. « Une étape importante dans l’avancement de ce dossier essentiel pour l’avenir du Limousin », précise la préfecture.

Nouvelle République, 2 mai 2013