Archives de catégorie : Construction du désert

[Limoges] Cinq cents manifestants pour défendre le TER Poitiers-Limoges

Cinq cents manifestants pour défendre le TER Poitiers-Limoges

Le cortège s’est formé devant la gare de Limoges ce matin. – (Photo NR, Jean-François Rullier)

Environ soixante-dix manifestants venus de la Vienne ont rejoint ce matin un cortège qui défile dans les rues de Limoges pour le TER et contre le TGV.

ACTUALISÉ A 12 H 08

Ils ont pris le train à Poitiers à 8 h 04, à Lussac-les-Châteaux à 8 h 34 et à Montmorillon à 8 h 43. Environ soixante-dix manifestants venus de la Vienne ont rejoint une manifestation qui rassemblait cinq cents personnes en milieu de matinée, aujourd’hui, dans les rues de Limoges. A l’appel, notamment, des associations Non à la LGV Poitiers-Limoges et TER d’Avenir.

« On assiste au sabotage et à la prise en otage des usagers du TER dans le cadre du projet de LGV entre Poitiers et Limoges avec la mise en place de nouveaux horaires qui n’ont aucun sens pour les utilisateurs », dénonce Nicolas Bourmeyster, le président de l’association Non à la LGV Poitiers-Limoges. « La LGV n’est pas un outil de développement économique. »

Emmenés par François Coutant, vice-présidente écologiste du conseil régional de Poitou-Charentes, les manifestants n’ont pas été reçus par le maire de Limoges et ni par le président du conseil régional du Limousin comme ils l’espéraient. « C’est inadmissible en démocratie », estime l’élue charentaise.

Les manifestants doivent donc reprendre le train plus tôt que prévu pour rentrer dans la Vienne.

Nouvelle République, 9 février 2013

NdPN : voir aussi ici.

Mise à jour : nouvel article de la Nouvelle République, ce 10 février 2013 :

 » C’est le TER des champs contre le TGV des villes « 

Hier matin, 500 manifestants contre la LGV Poitiers – Limoges ont battu le pavé dans la capitale de la porcelaine. Ils militent pour la modernisation du TER.

Il neige sur l’hôtel de ville de Limoges. Brandissant un haut-parleur, un porte-parole des manifestants pro-TER et anti-LGV Poitiers-Limoges tonne en haut des marches : « On ne sera pas reçu par Alain Rodet (ndlr : maire PS de Limoges), ni par le président de la Région Limousin. »

«  Il y a deux ans, Ségolène Royal nous avait payé le voyage  »

Au grand dam de l’élue écolo du Poitou-Charentes, Françoise Coutant (1), au premier rang. « Je trouve inadmissible de ne pas recevoir une délégation. On a le droit de ne pas être d’accord mais on doit pouvoir au moins exposer ses arguments pour échanger. Cette façon d’agir peu démocratique n’est pas très surprenante. » « On va continuer à se battre à Paris », promet le porte-parole. Ils sont 500 à tenter de se réchauffer, dont 70 débarqués en TER de Poitiers, dans le sillage de Nicolas Bourmeyster, président du collectif Non à la LGV Poitiers-Limoges, pour protester contre un projet « inutile et coûteux ». « Il y a deux ans, pour la même manif, Ségolène Royal nous avait payé le voyage », sourit-il. Cette fois, rien. Il a été demandé 10 € aux sympathisants, orphelins de Thierry Mesmin (2), cloué au lit par une grippe.

Revirement

C’est que la position de la présidente de Poitou-Charentes a bougé depuis. Bien qu’elle refuse toujours d’engager sa région financièrement, Ségolène Royal affiche désormais son soutien à la LGV. François Coutand a demandé des explications sur ce revirement : « Mme Royal indique qu’elle ne peut pas s’opposer au projet d’un collègue. » « On assiste au sabotage du train du quotidien et de la prise en otage des usagers du TER dans le cadre de la mise en place de la LGV, poursuit Nicolas Bourmeyster, chantre de l’intermodalité (3). Cette sorte de terrorisme régional appuie là où ça fait mal avec la mise en place d’horaires qui n’ont aucun sens pour les utilisateurs. Après, on viendra nous dire que personne ne prend le TER alors que c’est un outil de développement pour le ruralité. On veut dévaloriser la campagne. C’est le TER des champs contre le TGV des villes. »

(1) Vice-présidente du conseil régional en charge des transports. (2) Conseiller général PS du canton de Lussac et président de TER d’Avenir. (3) Utilisation de plusieurs modes de transport au cours d’un même déplacement.

en savoir plus

 » Freiner l’enquête d’utilité publique « 

Secrétaire du collectif non à la LVG Poitiers – Limoges, André Piteau, domicilié à Aslonnes, s’est chargé d’organiser ce déplacement en Haute-Vienne. « Ce voyage a permis de faire la liaison entre toutes les associations. C’est important au moment où Réseau Ferré de France remonte au créneau sans jamais nous fournir les arguments socio-économiques que nous lui demandons. Notre but, c’est de freiner l’enquête d’utilité publique. Des gens vivent en permanence avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête, c’est très difficile. »

Jean-François Rullier

[Châtellerault] Les locataires de la  » T8  » ne veulent pas partir

Les locataires de la  » T8  » ne veulent pas partir !

Martine Pompey (à g.) et Pierrette Reau ont appris la décision dans la presse.

Les habitants de la “ T8 ”, à la Plaine d’Ozon, ne veulent pas qu’on démolisse leur immeuble en bord de Vienne. L’amicale des locataires se mobilise.

Les habitants de la « T8 » à Ozon, ne sont pas, mais alors vraiment pas contents ! C’est par la presse que les 70 familles assurent avoir découvert la démolition de leur immeuble (notre édition du 25 janvier). Pas terrible.

Dans le cadre d’un avenant à la convention de rénovation urbaine, deux nouveaux bâtiments vont être détruits. En l’occurrence, le B10, rue Charles Péguy, et donc la T8, rue Charles-Cros. « Les locataires de la tour ont appris qu’on avait décidé pour eux de démolir leur habitat. Une réunion préalable avait au moins eu lieu avant pour les locataires du B10 », souligne l’amicale des locataires d’Ozon, affiliée à la Confédération nationale du logement (CNL). Ça, c’est pour la forme.

«  Les pauvres n’auraient pas droit à la vue sur la Vienne ?  »

Sur le fond, l’amicale dénonce haut et fort cette décision. « Au départ, Habitat 86 (le propriétaire) n’est pas d’accord pour détruire la T8, affirme la présidente Martine Pompey. C’est le maire et l’Anru qui veulent la raser ! » « Rien ne justifie cette démolition, coûteuse, sauf l’aspect esthétique en entrée de ville, explique de son côté Pierrette Reau, présidente de la CNL 86. La T8 ne connaît pas de vacance et répond parfaitement au rôle d’un bailleur social avec des loyers modérés et un confort correct. » Pierrette Reau met d’ailleurs en doute la réalité des constructions privées annoncées à la place, alors que l’association Foncière Logement vient par exemple d’indiquer la suspension de son projet de 35 logements. Surtout, l’amicale se demande bien où seront relogées les familles ? Martine Pompey : « Dans la T8, on a des appartements de toute beauté à des loyers abordables. Il y a des gens là depuis 30 ans et qui ont investi dedans. Et on va nous dire que notre tour elle gêne ? Alors, les pauvres, ils n’auraient pas droit à la vue sur la Vienne ? ». Selon l’association, un rendez-vous est programmé le 14 février avec le maire. En tout état de cause, l’amicale envisage une pétition comme en 2006 lorsque l’Anru lorgnait sur la T8 et que 240 signatures avaient été envoyées au ministre Borloo !

Franck Bastard, Nouvelle République, 8 février 2013

[no-tav] 2019 : bétonnage, concurrence & dividendes dans le rail

[no-tav] 2019 : bétonnage, concurrence & dividendes dans le rail

Il y a quelques semaines, la presse économique en avait fait écho, et la nouvelle se répand à présent auprès des journaux d’information : la mise en  concurrence des réseaux de TGV, c’est pour 2019.  La politique libérale menée par l’Union Européenne se traduit, dans le secteur des transports ferroviaires, par une progressive ouverture à la concurrence. Le  premier marché visé a été le transport de marchandises, il y 6 ans ; le deuxième, celui des transports internationaux de voyageurs, il y a 3 ans. Dans 7 ans, ce  sera le tour du dernier, celui des lignes nationales de voyageurs (du TER au TGV) des pays membres.  La libéralisation du secteur du rail a pour conséquences directes l’instabilité du marché du travail, les pressions sur la main d’oeuvre pour tenir la concurrence,  la suppression des lignes non rentables, et l’augmentation des prix. Indirectement, cette logique instaure aussi une concurrence entre régions, pour attirer les  flux économiques au détriment des autres. Bien sûr, on peut toujours rêver, et tenter de sauver les meubles, comme les eurodéputés écologistes, qui  réclament « des garanties sur le plan social » (1). D’ailleurs, il est déjà question d’établir une nouvelle convention collective du rail. Mais quelle mise en  concurrence pourrait s’accompagner d’une amélioration des conditions de travail ? Aucune !

Depuis vingt ans, l’Europe s’est couverte d’infrastructures de transport, qui ont toutes été financées par l’argent public. Même quand elles ne répondaient à  aucun besoin, et qu’elles provoquaient des dommages irréversibles sur les terres traversées, et leurs habitants. En 2019, ces « investissements » vont pouvoir  être exploités par des groupes privés, au bénéfice de leurs actionnaires.

Parmi ces infrastructures, le Lyon-Turin est à la traîne. Grâce aux habitants du Val de Suse, organisés en comités d’opposition, chaque expropriation, chaque  sondage, chaque mètre de forage est un calvaire pour les promoteurs. La lutte des No Tav n’est pas seulement la défense des vallées menacées : c’est celle  des petits face aux puissants, celle des peuples qui résistent, habitants ou travailleurs, au double fléau capitaliste et industriel.

Nous sommes liés aux Valsusains par des idées et des intérêts communs, pas par des foreuses. A sara düra !

Comité No Tav de Chambéry.

1/http://www.franceinfo.fr/europe/l-e…

Infos & contacts : notav-savoie@voila.fr

www.no-tav-savoie.orgwww.notav.info

Indymedia Grenoble, 5 février 2013

[Poitiers] Privatisation du théâtre actée par la mairie PS

NdPN : ça y est c’est fait. Le lieu emblématique du Théâtre, ce cinéma bien connu d’art et d’essai place d’armes, disparaît. Il sera en partie privatisé, en « partenariat public-privé », pour accueillir… des commerces. Les commerçants et la droite se réjouissent. Avec l’autre salle en difficulté, celle du Dietrich, Poitiers s’enfonce dans le désert cinématographique. Blockbusters partout, cinéma nulle part… Encore une belle facette du rouleau-compresseur marchand nommé Coeur d’agglo. Merci le maire, merci le parti « socialiste ».

the end

La Ville vendra une partie de l’ancien théâtre

Les élus ont acté la cession à un opérateur privé pour qu’il y réalise des commerces. La Ville conservera “ un espace culturel dédié aux arts plastiques ”.

L’information aurait dû être donnée ce jeudi soir lors de la réunion de 20 h au centre de conférences de la gare. Réunion à laquelle sont conviés les conseils et comités de quartier de toute la ville. Mais un grain de sable s’est glissé : les Verts ont annoncé hier qu’ils s’étaient opposés à la vente du théâtre lundi en commission des finances (NR d’hier). Du coup, Alain Claeys, actuellement à Paris, a demandé à cinq élus de la majorité de faire le point avec la presse dès hier soir. Jean-Marie Compte (patrimoine), Anne Gérard (culture), El Mustapha Belgsir (économie), Maurice Monange (Cœur d’agglo) et Georges Stupar (commerce) s’y sont employés. Le dernier en simple auditeur.

Après un rappel historique, ils ont confirmé ce que le maire ne cachait plus : le bâtiment de l’ancien théâtre sera mis en vente.

«  Nous resterons copropriétaires  »

Explication : « la Ville n’a plus les moyens de l’entretenir », a dit Maurice Monange. La vente, toutefois, ne portera pas sur la totalité du bâtiment. « Nous resterons copropriétaires », a ajouté El Mustapha Belgsir. Anne Gérard a précisé que la partie qui resterait municipale accueillerait « un espace culturel dédié aux arts plastiques. » Un cahier des charges sera rédigé d’ici l’été pour préciser aux candidats à l’acquisition les conditions que la Ville met à la vente. Ces conditions portent tout particulièrement sur le respect des prescriptions architecturales émises par l’Architecte des bâtiments de France. L’architecte les a transmises à la Ville le 5 décembre. Le projet a été présenté aux adjoints le 10 décembre en bureau municipal qui réunit toutes les composantes de la majorité, élus verts compris. Celui-ci a validé à l’unanimité la préservation du bâtiment, des miroirs et des verreries, l’implantation de surfaces commerciales, la création d’une salle publique d’exposition d’arts plastiques et la constitution d’un comité de pilotage. Lundi, une commission générale a acté les orientations définies le 10 décembre. Mais cette fois-ci les élus écologistes ont voté contre. Ce qui n’empêchera pas le projet d’être lancé… et avec lui, la campagne des municipales.

le billet

Municipales : c’est parti

Après avoir présenté les préconisations de l’Architecte des bâtiments de France, les élus qui participaient hier à la conférence de presse ont dit – avec véhémence – leur étonnement face aux déclarations de leurs « amis » écologistes. « Oui, il y a une concertation. Mais la concertation ne consiste pas à arriver devant la population avec une page blanche. Nous avons défini un cadre. Maintenant, nous allons écouter les Poitevins. » Parmi ces Poitevins : les élus d’EELV. Hier soir, leurs oreilles ont sifflé. Une maison des associations comme les Verts le demandent ? « Il y a plus de 600 associations sur Poitiers. On ne comprendrait pas qu’elles aient toutes leur siège social place Leclerc. » Une salle pour des artistes locaux ? « Tous les quartiers en disposent ; on ne va pas les en priver ». Un lieu de partage de savoirs sur le vélo ? « C’est risible ! » Avec de tels échanges, combien de temps va encore tenir l’actuelle majorité ?

Jean-Jacques Boissonneau, Nouvelle République, 7 février 2013

 » Dommage « 

« Je regrette que le projet de cinéma qui avait été imaginé dans l’ancien théâtre n’ait pas vu le jour, relève Denis Garnier, ancien directeur de la Scène nationale de 1992 à 2012. Il est dommage qu’un lieu culturel emblématique comme celui du théâtre disparaisse, même si on conserve son caractère architectural. J’espère maintenant que le cinéma se maintienne dans son nouveau lieu. »

 » Très déçu « 

« Je suis très déçu par le projet municipal. » Nicolas Hay, le président de Poitiers Jeunes, qui avait suggéré de faire de l’ancien théâtre un lieu associatif largement ouvert sur la jeunesse et la création, ne cache pas son indignation. « Et en plus, nous ne sommes même pas invités à la réunion de ce jeudi soir. A chaque fois que nous faisons des propositions, nous sommes renvoyés dans nos 22. C’est très frustrant. »

 » Parfait « 

« Le maire va faire ce que nous avons suggéré, c’est parfait, se félicite Claude Lafond, le président des commerçants du centre-ville. L’ancien théâtre est un lieu idéal pour le commerce. Je ne pense pas que les projets d’animation mis en avant par les écologistes drainent plus de dix personnes. Je ne vois pas autre chose que le commerce pour faire venir du monde dans le centre de Poitiers. »

 » Plutôt bien « 

« La vente de l’ancien théâtre est une sage décision, indique le porte-parole de l’UMP au conseil municipal. La ville n’a plus les moyens d’entretenir ni de rénover le bâtiment. Une forme de partenariat public-privé me paraît plutôt bien. C’est la deuxième fois, après le Parc des expositions, que le maire fait le choix d’une privatisation. Maintenant, il faudra voir la cohérence des futurs commerces avec ceux qui sont annoncés au Printemps. »

Nouvelle République, 7 février 2013

[LGV-SEA] Les motocrottes de Vinci

On apprend aujourd’hui dans la NR que le chantier de la LGV, transformant le biotope en cratère lunaire, laisse plein de merde sur les routes. Au point qu’il en coûte 150.000 euros, de novembre à mi-janvier, pour nettoyer le caca de Migné-Auxances à Celle-l’Evescault. « Les routes seraient inondées de boue et semblables à une patinoire. » si les motocrottes de Vinci ne passaient pas. C’est beau le progrès.

Pavillon Noir