Archives de catégorie : Se trouver

[DAL 86] Communiqué du CSP86, Collectif de familles et personnes seules sans papiers

Communiqué du CSP86, Collectif de familles et personnes seules sans papiers

Nous, familles et personnes seules sans papiers ou en situation administrative précaire et ayant des problèmes de logement, nous vous informons que nous sommes constitués en Collectif au sein du Dal86 pour défendre nous-mêmes nos droits et nos intérêts.

L’idée a germée voilà un an. Suite aux nombreuses familles et personnes seules sans papiers ou en situation administrative précaire qui prenaient contact avec le Dal86 concernant leurs problèmes de logement, le Dal86 a décidé, car c’est précisé dans ses statuts, « de les unir et les organiser ». L’idée s’est confortée dans les divers squats où ont été mis en place des Collectifs d’habitants. Et suite aux expulsions des squats et à la dispersion des habitants, le Collectif a repris de la vigueur et se réunit une fois par semaine le jeudi à 18h à la Maison De la Solidarité, passant de deux familles (10 personnes) à la première réunion à 19 familles (8 présentes et 11 représentées) et 2 pères de famille seuls, soit un total de 75 personnes, à la dernière.

Ce nombre devrait encore s’étoffer puisque nous connaissons de nombreuses autres familles et personnes seules soumis à l’arbitraire et à l’acharnement de la préfecture, qui sont soit sous le coup d’OQTF soit dans de grandes difficultés en particulier concernant le logement (au CHUS « 115 », à l’hôtel, dans des conditions de logement ou d’hébergement indignes…) puisqu’elles n’ont pas de titres de séjours ou des titres de séjours précaires.

Notre Collectif dénonce le plan concerté des pouvoirs publics afin de nous dissuader de rester sur Poitiers : l’indignité du CHUS (Centre d’Hébergement d’Urgence Sociale) et les carences du 115, l’impuissance du SIAO (Système Intégré d’Accueil et d’Orientation), le défaussement du social sur le caritatif, les rendez-vous lointains en préfecture et à l’OFII (Office Français de l’Immigration et de l’Intégration), le dépaysement des administrations et associations d’aide et le fait de se renvoyer la balle entre institutions, la violation systématique des droits élémentaires des personnes, la prévalence du mérite sur le besoin, l’arbitraire, le chantage aux papiers, les discriminations, les procédures administratives ubuesques et les « dysfonctionnements » des services de la préfecture, le torpillage des associations de soutien et d’accompagnement, la désactivation des services sociaux, et, comme si cela ne suffisait pas un acharnement administrativo-judiciaro-policier continu : contrôles à répétition, arrestations, placements en garde à vue, confiscation de papiers d’identité, procès, placements en CRA, expulsions des pères de famille…

Nous sommes conscients que cet acharnement est non seulement inutile mais qu’il coûte très cher à l’Etat français. Il est clair que nos conditions de vie pourries sciemment par les pouvoirs publics, sont difficiles à Poitiers mais il est clair aussi qu’elles sont bien pires dans nos pays respectifs. Jamais nous n’y repartirons. Nous savons aussi que toutes les villes utilisent de tels procédés et que la vie n’y serait pas meilleure qu’ici. Il faut se rendre à cette évidence : notre vie est dorénavant et inéluctablement sur Poitiers.

Les deux derniers revers de la préfecture qui ont concerné les régularisations de Mamadou Camara et de Karen Abgaryan ont montré clairement non seulement qu’elle prend ses décisions sans connaître nos dossiers mais que la lutte paie.

Aussi nous appelons toutes les familles et personnes seules sans papiers ou en situation administrative précaire à nous rejoindre au sein de notre Collectif pour défendre ensemble nos droits et nos intérêts.

Nous appelons aussi tous ceux qui sont scandalisés par les traitements indignes que les pouvoir publics nous font subir à venir nous soutenir.

Réunions du Collectif tous les jeudis à 18h à la maison de la solidarité 22 rue du Pigeon Blanc 86000 POITIERS

Renseignements : DAL86dal86@free.fr – 06 52 93 54 44 / 05 49 88 94 56 Permanences : tous les samedis matin de 11h à 12h Maison de la Solidarité 22 rue du Pigeon Blanc Poitiers

Vu sur le site du DAL 86, 11 mars 2014

[Rochefort, 17] Manif contre le projet d’incinérateur

Partout sur le territoire, de grands projets se dessinent. Aéroports, incinérateurs, autoroutes, Lignes à Grande Vitesse, stades, rocades, etc. On nous les présente toujours comme “le progrès”. Ils sont généralement défendus par la même bande de professionnels (Vinci, Bouygues, Véolia) et de politiciens (PS, UMP, FN, PCF et consorts). Bien entendu, ces projets sont tous liés. Si l’incinérateur d’Echillais se construit, on fera l’aéroport de Saint-Agnant pour “permettre une meilleure revalorisation” de l’énergie produite, puis une voie de coutournement Est pour désengorger la ville et, bien sûr, l’autoroute Fontenay-le-Comte – Rochefort pour la désenclaver. Si on laisse faire tout ça, Rochefort deviendra une métropole sans âme et sans vie comme la plupart des villes occidentales. Car quand ils disent apporter le progrès, c’est en fait des déserts qu’ils créent.

Partout sur le territoire, bien heureusement, des luttes apparaissent contre ces projets. Des associations se montent, des collectifs se créent, des terrains et des maisons sont occupées, des chantiers sont sabotés ou bloqués, des actions et des manifestations s’organisent et des liens se tissent. Ces liens sont importants, car, en plus de nous donner la force nécessaire pour combattre nos ennemis, ils mettent à mal, par leur simple existence, l’idée du monde que ces ennemis voudraient nous imposer. Alors ne les brisons pas ces liens, retrouvons-nous pour les solidifier jusqu’au jour où ils seront assez forts pour faire trébucher l’immonde machine capitaliste qui nous fait face.

SAMEDI 15 MARS : MANIFESTATION CONTRE L’INCINÉRATEUR À 14 HEURES 30 PLACE COLBERT À ROCHEFORT (17)

Animations, stands, soupe et vin chaud dès 11 heures. La manif sera suivie d’un goûter, d’un déversement publicitaire (apportez vos prospectus) et de concerts, sur la Place Colbert. Nous nous retrouverons également le soir, pour fêter la fin du projet, au bar “La Bigaille” à Marennes, avec un concert de Prince Ringard et des Bayrouriers Noirs (PAF 4€).

Comité de Lutte Contre l’Incinérateur – clci [arrobase] riseup [point] net
http://clciechillais.overblog.com

Mise à jour 12 mars : une petite chanson sympathique !

[Poitiers] Soutien à Radu !

NdPN : voir aussi le communiqué du DAL 86, relayé sur notre blog.

Mise à jour 4 mars 2014 : Radu est passé devant le JLD ce matin, qui a confirmé la détention. Il risque maintenant d’être rapidement expulsé en Roumanie. Soyons nombreux-euses à soutenir Radu et sa famille, demain 5 mars à 18h devant le Palais de justice !

Roms : soutien à un père de famille menacé d’expulsion

Poitiers. Radu, Rom et père de famille, est menacé d’expulsion. Il est retenu  à Bordeaux. Les associations se mobilisent autour de son épouse enceinte.

Les jours se suivent et les mobilisations se ressemblent. La semaine dernière, la Cimade (association de solidarité active avec les migrants, les réfugiés et les demandeurs d’asile), le Dal 86 (Droit au logement pour tous), RESF (Réseau école sans frontière) et de « simples » citoyens se réunissaient autour d’un père d’origine arménienne, placé en centre de rétention.

Hier, les membres de ces mêmes associations ainsi que la représentante de Romeurope ont manifesté leur soutien, dans les locaux de la Maison de la solidarité, à une famille rom, dont le père Radu – déjà sous le coup d’une OQTF (*) –, après une garde à vue de 48 heures, a été placé dans le centre de rétention (CRA) de Bordeaux, vendredi matin.

Expulsé 4 fois en 22 mois

Les faits. Ballottés de squats en relogement en hôtel, Radu, son épouse Radazina enceinte de 6 mois et ses deux enfants, Rada (6 ans) et Ghiocel (4 ans), tous les deux scolarisés depuis la rentrée à l’école de la Grange-Saint-Pierre (Poitiers-Ouest), ont rejoint des membres de leur famille dans un petit logement aux Trois-Cités. Onze personnes s’y entassent. C’est au pied de l’immeuble que Radu a été arrêté par les policiers qui, selon les propos de son épouse, le soupçonnaient « d’avoir volé une remorque d’inox ». Si, au final, ce vol ne lui est pas imputé, il est néanmoins conduit au CRA de Bordeaux, en vue d’une expulsion vers son pays d’origine. « C’est toujours le même scénario, dénoncent les représentants des associations. Il a déjà subi 4 expulsions en 22 mois et il est revenu. Il est le pilier de la famille, apprend le français, recherche activement un emploi ; à chaque fois, il faut tout recommencer à zéro. » « En plus, son épouse doit rester aliter jusqu’à la fin de sa grossesse. Qui va s’occuper des deux enfants ? Et le regroupement familial ? » tempêtent-ils avant d’appeler à un rassemblement.

(*) A la suite de la fermeture du squat du Plateau-des-Glières, au mois de juin 2012, Radu ainsi que son épouse Radazina, entre autres, ont fait partie des personnes expulsables. Le recours demandé après du tribunal administratif a entériné, il y a une quinzaine de jours, l’Obligation de quitter le territoire français (OQTF). L’avocate qui suit le dossier a fait appel de cette décision, notamment au vu des examens médicaux de Radazina.

bon à savoir

Les membres du collectif d’associations demandent que « Radu revienne, soit accueilli dignement et qu’avec sa famille, ils accèdent aux vrais droits communs ». Ils organisent un rassemblement de soutien (comme tous les 1ers mercredis du mois pour les sans-papiers) devant le tribunal, mercredi 5 mars à 18 h, sur la place du palais de justice de Poitiers.

M.-L. A., Nouvelle République, 2 mars 2014

[Poitiers] Soutien à la famille Abgaryan

NdPN : voir ici aussi

Famille Abgaryan : Un nouveau mouvement de mobilisation qui pourrait prendre de l’ampleur

Plus de 80 personnes se sont réunies samedi 22 février sur le parking devant le restaurant Universitaire Rabelais, pour soutenir la famille Abgaryan contre laquelle la préfecture s’acharne avec la brutalité qu’on lui connaît. La grande majorité étaient des personnes proches scandalisées par ces mauvais traitements : des membres de la section de natation synchronisée de l’ASPTT Poitiers, des parents d’élèves et des enseignants du collège Ronsard et de l’école Coligny-Cornet où sont scolarisés les enfants, des amis… Ils étaient soutenus par des militants associatifs et politiques : Cimade, Secours populaire, Resf86, Dal86, EELV, les Alternatifs… La presse, France 3 et la Nouvelle République – Centre Presse était aussi présente.

Malgré cela les pouvoirs publics n’ont pas voulu céder et Monsieur Agbarayan a été maintenu en rétention par le juge des libertés pour 20 jours supplémentaires.

Les soutiens de la famille ont toutefois fait circuler une pétition qu’on ira déposer à la préfecture lundi 24/02 à 14h avec les autres pétitions déjà faites en particulier cette fabuleuse pétition des élèves du collège qui comporte pas moins de 169 signatures.

Merci de venir soutenir par votre présence la famille Abgaryan et d’en parler et de diffuser massivement cette information autour de vous.

Quelques commentaires :

Le père de famille est tombé lundi 17 février dans un véritable traquenard tendu par la police. Comme expliqué dans le communiqué de la Cimade, « Lors d’un contrôle routier Monsieur Abgaryan montre son permis de conduire rédigé en russe. Les policiers lui demandent alors de passer au Commissariat pour vérification de ce permis. Il se rend donc à cette convocation, mais arrivé au commissariat de Poitiers, il n’est plus question de vérification du permis mais de sa situation administrative… ». Il est arrêté et, alors qu’il est régularisable puisqu’il entre très clairement dans le cadre de la circulaire Valls, la préfecture lui  donne une OQTF, puis la police le conduit au centre de rétention (CRA), cette prison pour étrangers, de Bordeaux.

La police de Poitiers est coutumière de tels procédés VOIR. Mais le scandale n’est pas que là. Il est clair, comme le titre La Cimade, que « la Préfecture de la Vienne pratique l’arbitraire absolu pour l’application de la circulaire Valls ». La politique « sociale » de la préfecture est ségrégationniste et déportationniste. Pour que les bons poitevins puisent vivre entre eux, il faut se débarrasser des sans papiers et autres indésirables. Pour cela, il faut mettre en œuvre une politique répressive pour amener les importuns à quitter Poitiers et une politique dissuasive pour empêcher que les sans papiers et indésirables d’ailleurs ne viennent à Poitiers. Les mauvais traitements infligés à la famille Abgaryan entrent dans ce cadre-là. Comme à tous les sans papiers et autres indésirables, il faut leur pourrir la vie continuellement, les empêcher de subvenir à leurs besoins, de vivre décemment, saboter tout ce qui peut l’être, dénigrer ce qu’ils font et ce qu’ils sont, les harceler et les terroriser afin qu’ils se sentent en insécurité et qu’ils craquent et fuient Poitiers sans demander leur reste.

Non, comme beaucoup d’autres, les Abgaryan resteront à Poitiers. Bien plus cette politique débile de la Préfecture peut se montrer contre productive car elle a tendance à multiplier les mobilisations. Après la mobilisation pour Manadou Camara le 12 février dernier,  celle d’hier 22 février, soit 10 jours après, a toutes les chances de conduire aux mêmes résultats : annulation de l’OQTF et obtention d’un titre de séjour.

Nous ne nous permettrons pas de donner des conseils tactiques à la préfecture mais, selon nous, dès qu’elle a eu vent vendredi soir que les membres de la section de natation synchronisée de l’ASPTT Poitiers, les parents d’élèves et des enseignants du collège Ronsard et de l’école Coligny-Cornet ont décidé de créer un comité de soutien et de faire une conférence de presse le samedi à14h, elle aurait dû immédiatement calmer le jeu et annuler l’OQTF et permettre à M. Abgaryan de revenir dans sa famille à Poitiers. Comme elle n’a pas eu l’intelligence de le faire, elle aurait dû réagir hier et s’arranger avec le juge des libertés et de la détention (JLD) pour que M. Abgaryan soit au moins libéré de suite. Le mal est déjà fait mais il reste encore une chance à la préfecture de s’en sortir la tête plus ou moins haute : annuler l’OQTF avant le rassemblement avec remise des pétitions de demain. Plus la préfecture attend et plus elle devra céder. Au lieu de n’être forcée que de libérer M. Abgaryan, il faudra qu’elle annule l’OQTF, puis qu’elle régularise la famille Abgaryan, puis qu’elle annule tous les OQTF et  régularise toutes les familles qui de proche en proche vont entrer nécessairement dans la lutte.

En effet, rien qu’au Dal86, nous connaissons soixante dix enfants soumis à l’acharnement de la préfecture, qui sont soit sous le coup des OQTF de leurs parents soit dans de grandes difficultés concernant le logement (au CHUS « 115 », à l’hôtel, dans des conditions de logement ou d’hébergement indignes…) puisque leur parents n’ont pas de titres de séjours ou des titres de séjours précaires. Nous faisons l’hypothèse que la Cimade et le Toit du monde en connaissent de nombreux autres. Tous ne sont pas scolarisés mais ceux qui le sont, étudient dans de nombreux établissement scolaires de Poitiers, sont dans de nombreux clubs sportifs, fréquentent différentes associations, ont des amis et des voisins…

Hier c’étaient les élèves, parents d’élèves, enseignants et administration du lycée Aliénor d’Aquitaine, aujourd’hui c’est le club de natation synchronisée de l’ASPTT Poitiers, les parents d’élèves et des enseignants du collège Ronsard et de l’école Coligny-Cornet. Demain ce seront les autres enfants dont les parents n’ont pas de titres de séjours ou des titres de séjours précaires scolarisés dans ces établissements. Ces familles fédéreront autour d’elles d’autres familles dont les enfants sont dans d’autres établissements, d’autres clubs sportifs, d’autres associations… Après-demain ce seront les autres enfants dont les parents n’ont pas de titres de séjours ou des titres de séjours précaires scolarisés dans ces autres  établissements.

Mais peut-être est-ce déjà trop tard ? La préfecture de la Vienne intransigeante et revancharde n’ayant pas tiré les leçons de son revers dans le dossier de Mamadou Camara et/ou souhaitant se refaire et reprendre la main, à quelques jours des élections municipales, s’en est prise stupidement à la famille Abgaryan en tendant un traquenard au père, en lui donnant une OQTF et en le conduisant en rétention au CRA de Bordeaux. Mal lui en a peut-être pris.

Mobilisons-nous massivement demain lundi 24 février à 14h devant la préfecture ! Parlez-en massivement autour de vous ! Soyons nombreux !

Et mobilisons-nous encore autant de fois qu’il faudra pour faire échouer cette politique stupide de la préfecture !

DAL 86, 23 février 2014

Mise à jour 24 février 2014 : rassemblement réussi : plus d’une centaine de personnes, et recul de la préfecture qui assure prendre en compte la situation pour une probable régularisation. La lutte collective paye, continuons la lutte ! Une dépêche de la Nouvelle République :

86 –  Un père arménien vivant à Poitiers menacé d’expulsion : une petite avancée

Une délégation de membres proches de la famille de Karen Abgarian un père de famille d’origine arménienne menacé d’expulsion, a été reçue cet après-midi par le directeur du cabinet de la préfète. La délégation a été constituée après un appel lancé par des associations (Cimade, Secours Populaire, ASPTT natation, Dal 86…) à se réunir sur la place de la préfecture de Poitiers. A l’issue de l’entrevue, la délégation a rapporté des propos « plutôt positifs »: « Le directeur du cabinet, très à l’écoute, a expliqué que le dossier serait réétudié », selon les membres de la délégation. Le niveau d’intégration des parents et des enfants pourraient être davantage pris en compte. Plus d’une centaine de personnes sont venues cet après-midi soutenir la famille Abgarian (Nariné, son épouse et ses trois enfants) tous d’origine arménienne et résidant en France depuis 5 ans.

NdPN : Mise à jour 27/02/2014 : un article de la NR montre l’inflexion de la préfecture suite à la mobilisation. L’OQTF n’est pas tombée mais le père serait libéré du CRA de Bordeaux. La lutte continue !

Le papa arménien entendu

L’obligation de quitter le territoire français prise à son encontre n’est pas levée. Mais la décision prise par Élisabeth Borne hier lui fait espérer un meilleur traitement. Karen Abgarian, père de famille d’origine arménienne, arrêté lundi soir lors d’un contrôle routier à Poitiers et envoyé en centre de rétention à Bordeaux, va voir sa situation réexaminée. La préfète a été « sensible à la démarche de soutien spontanée de la part de nombreuses personnes proches de la famille, ce qui démontre son degré d’intégration. » Sensible aussi aux « nombreux efforts de la famille pour s’intégrer en France, aux résultats scolaires remarquables des trois enfants, et à leur investissement dans les clubs sportifs. » Mme Borne liste même les membres de la délégation qui est venue en préfecture lundi : parent d’un camarade d’école, représentante de l’ASPTT natation, du Secours populaire, de la Cimade et enseignante de collège. La preuve que la mobilisation peut payer.

J.-J. B., Nouvelle République, 27 février 2014

[Poitiers] Une nouvelle tentative d’expulsion

NdPN : nous relayons ici ce communiqué, pour information, même si nous ne partageons pas l’analyse de la Cimade ; en effet nous ne considérons pas une tentative d’expulsion plus « particulièrement scandaleuse » qu’une autre : elles nous sont toutes odieuses. D’ailleurs, la préfecture se fiche bien que les migrant.e.s répondent ou non aux « critères de régularisation » de la circulaire Valls, se réservant in fine la décision ! Cela dit, il faut lutter pied à pied. Mercredi 5 mars prochain, rassemblement mensuel de soutien aux migrant.e.s devant le palais de justice à partir de 17h30.

La tentative d’expulsion de Monsieur ABGARYAN par la Préfecture de la Vienne est particulièrement scandaleuse.

Conférence de presse samedi 22 février 2014 14h parking de la piscine de la Ganterie. Merci de venir nombreux soutenir la famille ABGARYAN et d’en parler massivement autour de vous.

Lors d’un contrôle routier Monsieur Abgaryan montre son permis de conduire rédigé en russe. Les policiers lui demandent alors de passer au Commissariat pour vérification de ce permis. Il se rend donc à cette convocation le 17/02/14, mais arrivé au commissariat de Poitiers, il n’est plus question de vérification du permis mais de sa situation administrative.

Il explique alors qu’il a déposé avec sa femme une demande de régularisation auprès du Service de l’immigration et de l’intégration de la Préfecture de la Vienne en décembre 2013, en s’appuyant sur la circulaire du Ministre de l’intérieur du 28/12/2012 qui indique « les conditions d’examen des demandes d’admission au séjour déposés par des ressortissants étrangers en situation irrégulière ». Dans son paragraphe 2.1.1, cette circulaire souligne qu’il faut prendre en considération « une vie familiale en France supérieure à cinq ans et une scolarisation des enfants depuis au moins trois ans ». Ce qui est bien le cas de la famille Abgaryan, les deux filles étant scolarisées au Collège Ronsard de Poitiers où elles suivent une scolarité exemplaire comme le prouvent leur résultats scolaires. La famille Abgaryan a fait preuve depuis leurs cinq années de présence en France d’une parfaite intégration, ils ont appris le français, parents et enfants, de manière remarquable, ils ont eu des activités bénévoles au Secours Populaire et les deux filles ont également des activités sportives de «haut niveau », disent leurs éducateurs de l’ASPTT Natation synchronisée.

Monsieur Abgaryan était donc confiant au Commissariat, persuadé que la préfecture avait étudié sa demande de titre de séjour avec bienveillance puisque sa famille rentrait bien dans les critères de régularisation de la circulaire Valls. Mais la réponse de la préfecture fut une Obligation à quitter le territoire français (OQTF) sans délai et son transfert immédiat au Centre de Rétention Administrative de Bordeaux. Aujourd’hui 21/02/14, le tribunal Administratif de Bordeaux examinait le recours introduit par l’avocat de Monsieur Abgaryan contre l’OQTF. Sans surprise le ce Tribunal a confirmé l’OQTF. Et c’est là que le caractère scandaleux de cette histoire apparait. En effet la Circulaire Valls qui permet à la famille Abgaryan d’être régularisée n’est qu’une circulaire, elle n’a pas force de loi, elle ne peut donc être utilisée pour contester l’OQTF qui frappe cette famille.

La famille Abgaryan répondait à tous les critères de la Circulaire Valls pour être régularisée. Elle présentait en particulier tous les signes d’une parfaite intégration. Mais la Préfecture en a décidé autrement en essayant d’expulser Monsieur Abgaryan, sans jamais rencontrer la famille, ni interroger leurs proches, les enseignants qui suivent les deux filles, les éducateurs sportifs.

Il est encore temps de permettre à cette famille de rester en France. A tout moment, l’OQTF donnée par la préfecture de la Vienne peut être retirée par l’autorité administrative qui l’a émise et de revenir ainsi sur ce déni de droit qui est fait à cette famille et de permettre à Monsieur Abgaryan de quitter le centre de rétention de Bordeaux pour retrouver sa femme et ses deux filles.

Poitiers le 21/02/2014

Yves Judde de Larivière

 Martine Massé

Groupe CIMADE Poitiers

Vu sur le site du DAL 86, 21 février 2014

Mise à jour (23/02/2014) : un nouvel article dans la Nouvelle République sur la mobilisation de samedi 22 février pour la famille Abgarian