Archives de catégorie : Paf le faf !

[Quand la ville mord…] Deux contrôleurs Vitalis agressés par un resquilleur

Deux contrôleurs de Vitalis ont été agressés, mercredi midi, par un trentenaire qui circulait sans titre de transport. Les choses ont dérapé au moment des opérations de contrôle qui se déroulaient vers 12 h 30 dans le secteur de L’Intendant Le Nain. L’un des contrôleurs a été mordu à l’épaule, l’autre frappé au visage. Il a reçu un coup sur la pommette. Dans un premier temps, le suspect était parvenu à prendre la fuite. Son signalement avait été diffusé et il était interpellé un peu plus tard par des patrouilleurs. L’homme était positif aux stupéfiants. Une petite quantité de shit et d’herbe, dont il est consommateur, a été retrouvée lors de la perquisition de son domicile. Il sera jugé le 9 novembre prochain pour les violences et l’usage de stupéfiants.

Presse patrouilleuse (La Nouvelle République), 20 juillet 2012

[Expulsion à visage humain] Mayotte : un 2e centre de rétention va être construit d’ici fin 2014

Un deuxième centre de rétention administrative (CRA) va être construit « d’ici fin 2014 » à Mayotte, qui fait face à un afflux de migrants clandestins sans commune mesure avec la métropole, a-t-on appris vendredi de source gouvernementale.

Ce 101e département français, dans l’océan Indien et voisin de seulement 70 km de l’île d’Anjouan (Comores), a expulsé l’an passé 26.405 personnes dont 5.389 enfants, selon les chiffres officiels, et ne dispose que d’un CRA de 60 places, constamment surpeuplé.

« Le CRA actuel présente des conditions indignes, donc un projet de construction d’un nouveau CRA est en cours, la livraison est prévue fin 2014 », a déclaré à l’AFP cette source, précisant que « le dossier suit son cours » et que « le choix de l’architecte a déjà été fait ».

A Mayotte, où ne s’applique pas le droit commun du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (Ceseda), « la durée moyenne de rétention est de 20 heures », a-t-on précisé de même source.

Ainsi, la circulaire du ministère de l’Intérieur rendue publique le 7 juillet recommandant d’assigner les familles de sans-papiers avec enfants à résidence plutôt que de les placer en rétention ne s’applique pas à Mayotte.

« Pour ce qui est, dans l’immédiat, des conditions d’accueil, le préfet de Mayotte a reçu du gouvernement des instructions pour mettre en place un dispositif spécifique pour les familles d’ici à septembre », a ajouté la même source, parlant de « locaux provisoires et adaptés ».

« Il est difficile d’assigner à résidence des gens qui n’en ont pas de décentes, et l’alternative de l’assignation à résidence en hôtel n’est pas réaliste à Mayotte vu l’offre hôtelière », a-t-on expliqué.

De fait, la plupart des Comoriens en situation irrégulière habitent dans des bidonvilles, dédales de cahutes de tôles, souvent sans eau ni électricité.

Le ministre des Outre-mer Victorin Lurel, attendu à Mayotte à partir de dimanche soir et jusqu’à lundi, devrait préciser la mise en oeuvre de ces instructions.

Presse coloniale (AFP), 13 juillet 2012

[Poitiers] Bas les pattes sur la famille Guirassy !

NdPN : Dans une interview donnée au Monde le 27 juin, le nouveau sinistre de l’intérieur Manuel Valls confirme qu’il ne procédera pas à davantage de régularisations de migrant-e-s sans papiers que son prédécesseur.

Illustration à Poitiers… mais lutte solidaire !

Les parents de Jean-Mermoz une nouvelle fois mobilisés

C’est la troisième famille de Poitiers-Ouest sous la menace d’une obligation de quitter le territoire. Une décision que personne ne comprend.

Regroupement des parents hier matin avant l’ouverture de l’école pour soutenir les familles.

Le papa travaillait aux abattoirs de Bressuire. La maman avait trouvé des vacations comme femme de chambre dans les hôtels du Futuroscope. Le couple se trouvait séparé toute la semaine pour des raisons professionnelles. Une séparation qui a poussé l’administration préfectorale à envoyer une obligation de quitter le territoire au père puis à la mère. Dans le quartier de Poitiers-Ouest, cette décision – apprise tardivement – a suscité hier une mobilisation des parents de l’école Jean-Mermoz.

A Poitiers depuis fin 2010

Originaires de Guinée, Sankoum et Souadou Guirassy sont arrivés à Poitiers fin 2010. Les quatre enfants, tous nés dans notre pays, sont aujourd’hui scolarisés à l’école élémentaire ou maternelle Jean-Mermoz. Le plus grand Ousma, 11 ans, Mamahaoua, la fille, 8 ans et demi, et les deux plus jeunes garçons, Momtar, 5 ans et demi, et Sankhoumba, 3 ans et demi. La surprise est tombée il y a quelques mois déjà quand le papa a reçu une OQTF. Son dossier est devant la cour administrative d’appel à Bordeaux, après avoir été évoqué devant le tribunal administratif de Poitiers. Ce jeudi matin, c’est la maman qui sollicite l’annulation de l’OQTF devant le tribunal de Poitiers. Michaela Horrault, de l’association de parents d’élèves de Jean-Mermoz : « On ne comprend pas une telle décision de la part de l’administration préfectorale. La maman est très impliquée dans la vie de l’école. Comme elle parle le français, elle intervient comme interprète auprès des familles guinéennes. Sans compter qu’un des enfants a des soucis de santé. Un programme d’aide a été mis en place au sein de l’école. » Depuis la réception de l’OQTF, les parents ont perdu leur emploi. Leur seule ressource : l’aide de 250 € apportée par le conseil général. Ce qui accroît leur désarroi. Les parents restent mobilisés pour deux autres familles dont l’avenir est toujours en pointillés. Ils ont reçu le soutien de quatre conseillers municipaux de Poitiers : Abderazzak Alloumi, Anne Joulain, Francette Morceau et Nathalie Rimbaud-Raitière.

Nouvelle République, Jean-Jacques Boissonneau, 28 juin 2012

Abstention record, fête triste

Le taux d’abstention, selon le CSA, a atteint 44,4% ce dimanche, soit un record absolu sous la Vème république à des élections d’échelle nationale. A rapprocher de l’abstention croissante aux élections cantonales (56% en 2011), régionales (53,6% en 2010) et européennes (59,4% en 2009). L’abstention aux élections municipales, intéressant traditionnellement les électeurs-trices du fait de l’enjeu local et de leur impact directement ressenti sur le lieu de vie, n’est pas en reste : son taux est monté à 35,5% en 2008.

Si l’on tient compte du fait que 10% à 13,3% des gens potentiellement aptes à voter ne sont même pas inscrits, le constat est sans appel : hier, seuls 38,5% à 40% des gens en droit de voter en France ont jugé utile de désigner des élu-e-s pour les « représenter ».

Ainsi, les « élu-e-s à la majorité » sont propulsés « représentant-e-s des Français-es »… par des votant-e-s de plus en plus minoritaires au sein des populations.

C’est une véritable inquiétude pour les institutions politiques, économiques et médiatiques, ressassant leurs injonctions culpabilisatrices à accomplir le « devoir citoyen ». Leurs discours fébriles sur l’abstention et la perte du sens « civique » dissimulent mal le malaise de ces castes dominantes.

Celles-ci savent trop bien qu’elles ne nous dominent jamais par la seule force armée de leurs vigiles en uniformes, mais en imposant l’assentiment. Depuis la création des premiers Etats de l’antiquité, c’est-à-dire d’associations de bandes armées de racketeurs organisés, le meilleur arsenal du pouvoir autoritaire rassemble avant tout ce qui peut donner un semblant de légitimité à sa violence instituée. Avec l’avènement de la « démocratie », les balivernes religieuses ont peu à peu cédé la place à la mascarade électorale. Les élections sont redoutablement efficaces, sur des populations dont on  a brisé par la force toute possibilité collective réelle de décision et de révolte : les individus doivent être atomisés, isolés dans les rouages de la machine à obéir. Sans culture collective autre que celle du réflexe d’obéissance imposé par des années d’édu-castration, la grande majorité des individus soumis adoptent les présupposés du système dominant, en les croyant leur, en les faisant leurs.

On peut dès lors, lentement, passer du seul droit de vote des riches (suffrage censitaire), au suffrage dit « universel », avant d’y ajouter les femmes un siècle après… et peut-être les étrangers un jour, qui sait.

Ce qui compte, pour entretenir cette illusion que les dominants sont désormais « représentants » de leurs dominés : c’est que la « majorité » des exploité-e-s renouvelle, à intervalles réguliers, l’assentiment à ce que les puissants décident à la place de tous.

Peu importe aux détenteurs du capital qui sera élu-e préposé-e à la garde de leur coffre-fort, si le Capital privé (ou étatique) demeure le monopole absolu de la décision économique, c’est-à-dire de la décision politique réelle. Les élections reposent sur le socle institutionnel des démocraties modernes, consistant depuis plus de deux siècles à relayer la conception de la liberté par la propriété, écrite et célébrée dans le marbre des Droits de l’Homme Riche.

Ainsi donc cette croyance, cette projection hallucinatoire de nos prétendues volontés dans un corps national éthéré, incarné dans un « Elu », ce fantôme, se fissure en apparence. La bourgeoisie s’inquiète, à juste titre. De Grèce et d’ailleurs, la révolte gronde, malgré les larmes, les armes et la prison.

En France comme partout, la république est un cadavre, qui s’est construit sur des cadavres. La bourgeoisie s’acharne donc sur ce cadavre républicain, en rajoute dans un « pluralisme » bidon, ici rose ou bleu, là-bas salafiste ou bidasse, quitte à transformer le zombie en Frankenstein à grosses coutures maladroites. Le problème, c’est qu’il est tellement pourri qu’il fait la même bouillie indistincte, le même Flamby. On le met sous l’électrode « majorité », aujourd’hui rose, demain brune, peu importe… tant que la « majorité » croit qu’elle s’est exprimée. On bidouille des énièmes tours de passe-passe, pour que les pitoyables miettes de voix grapillées par un candidat au premier tour ressemble vaguement à une « majorité ». Le mensonge est énorme, peu importe. Les maîtres se moquent bien du bavardage des esclaves sur la gestion de leur servilité, au contraire ils l’encouragent, si cela peut aider les esclaves à oublier qu’ils ont des chaînes.

La société devient-elle anarchiste parce que l’abstention progresse aux législatives ? Quel doux rêve. On aimerait bien ! On aimerait que l’abstention se mue en abstention active, que les gens désobéissent, occupent leurs quartiers, leurs boîtes et leurs pôles emplois, investissent les logements vacants, se rencontrent, s’organisent, que leurs mandaté-e-s soient révocables et appliquent techniquement les résolutions adoptées en assemblées populaires… on l’aime cette révolution, et on se battra toujours pour elle, parce qu’on se bat pour nous.

Mais il faut remettre les pieds sur terre : l’abstention ne dit absolument rien sur la possibilité d’un basculement révolutionnaire dans l’anarchisme. Elle ne reflète qu’un désarroi de plus en plus lourd, pouvant tout aussi bien donner lieu à une révolution sociale et libertaire, qu’à la résignation la plus abjecte et à l’acquiescement au fascisme. On terminera cet article sur le chiffre obstinément bas depuis toujours, volontairement omis en introduction, de la faible abstention à l’élection précédente.

Ce sont les mêmes qui s’abstiennent aujourd’hui , qui ont voté hier en nombre à l’élection qui résume le principe même de l’aliénation au principe autoritaire représentativiste, poussé à son plus consternant paroxysme. La soumission au grand cadavre incarné, l’élection césariste par excellence inventée par Napoléon III : l’élection présidentielle. Peu importent les idées, peu importent le vernis des pinaillages politiciens : on sait trop bien qu’on ne décide de rien, que le vote aux élections législatives est au pire un réflexe d’animal de laboratoire, au mieux un pis-aller contre le candidat-épouvantail d’en face. Si la grande majorité ne vote plus, dans un summum de résignation et de soumission collective, que lorsqu’il s’agit d’élire un César, incarnant à lui tout seul le rôle grand-guignol de « représentant du peuple français » , c’est parce que la France glisse vers le fascisme, et qu’il y a tout lieu de s’inquiéter. Le blob rose triomphe, sur fond sonore de Valls d’expulsions d’étrangers, d’éructations Moranesques sur le vote des étrangers transformant la France en « Liban », de grognements lepénistes, de slurp d’écolos suçant de l’uranium.

Et des cris de sept compagnons antifascistes, arrêtés ce soir à Hénin-Beaumont et emmenés au comissariat de Lens.

Vu ce qui nous pend au nez comme dévastation sociale, il serait peut-être temps de sortir de l’incantatoire et de nous organiser sérieusement.

Juanito, Pavillon Noir, 18 juin 2012

Tintin est poursuivi par la police de l’immigration

Bande Dessinée Tintin est recherché par la police de l’immigration

Un détournement de bande- dessinée de Tintin sur le thème de l’immigration et du racisme, publié dans le N°13 du journal « La Sulfateuse ».

Le lien vers le pdf de la BD :

http://www.fichier-pdf.fr/2012/05/17/tintinimmigration/tintinimmigration.pdf

le lien vers le numéro complet de La Sulfateuse :

http://myreader.toile-libre.org/uploads/My_4fb56199d8704.pdf

Bonne lecture à tous !

Indymedia Paris-IDF, 18 mai 2012