Archives de catégorie : Paf le faf !

Quand les phrases racistes se réinvitent dans le cirque électoral

Quand les phrases racistes se réinvitent dans le cirque électoral

En ce mardi 27 mars 2012, quoi de neuf en ce monde ??? Les deux candidats de droite font assaut de petits mots racistes pour tirer profit électoralement des tueries de Montauban et Toulouse et de la mort de leur auteur, Mohamed Merah.

Le dernier dérapage en date est l’œuvre de Zebulon 1er. Hier matin, sur France Info, il a tenté de souligner que « les amalgames (faits par Marine Le Pen entre Merah et les musulmans de France) n’ont aucun sens. » Mais la, soi-disant, bonne intention du candidat UMP s’est vite transformée en glissement qui nous a montré les véritables pensées de celui-ci. « Je rappelle que deux de nos soldats étaient… comment dire… musulmans, en tout cas d’apparence, puisque l’un était catholique, mais d’apparence. Comme l’on dit : la diversité visible ». C’est ce qu’on appelle chez nous, le délit de sale gueule, non ????

Déjà, dimanche, la candidate du Front national avait fait preuve d’une virulence extrême à l’égard des immigrés, lors de son meeting à Nantes où fusaient des « La France est chrétienne » ou « peine de mort » et « guillotine ». « Combien de Mohamed Merah dans les bateaux, les avions, qui chaque jour arrivent en France remplis d’immigrés? », « Combien de Mohamed Merah parmi les enfants de ces immigrés non assimilés ? », a-t-elle lancé notamment.

« Mohamed Merah n’est peut-être que la partie émergée de l’iceberg », a poursuivi Marine Le Pen, agitant le spectre de quartiers entiers soumis aux lois de la « drogue » et de « l’islam radical », « conséquence de l’immigration de masse ». Des quartiers où l’on aurait « acheté la paix sociale à coups de milliards d’euros de politique de la ville (…) pris dans la poche du contribuable honnête ». Comme quoi la tentative d’adoucir le ton du FHaine ne fut bien qu’un leurre, que nous avons dénoncé dès le début. En 1 mot comme en 100, chassons le naturel, il revient au galop.

Vraiment ce cirque électoral sent la m….. et en appelle au plus bas instincts de l’être humain que sont le rejet de l’autre, le racisme etc… à des fins de pouvoir. Ami-e-s comme nous le préconisons depuis toujours, soyons plus intelligent-e-s qu’eux en ne participant pas a ce cirque  et ensemble levons nous pour leur montrer que leur système est mort, reprenons la rue et  nous pourrons enfin créer une société libertaire et anarchiste qui sera synonyme de liberté, de solidarité, de proximité, de respect, de consensus, d’égalité, d’entraide et de culture.

Voilà encore un jour en ce beau monde….allez allez circulez il y a rien à voir.

Blog des groupes de Béthune et d’Arras, 27 mars 2012

[Poitiers] Contre le racisme, contre l’Etat

Contre le racisme, contre l’Etat

Le racisme est une construction idéologique qui a toujours servi de prétexte à la domination politique, et à son corollaire l’exploitation économique – esclavage, colonialisme, salariat à moindre coût… Il a principalement été développé et théorisé par les Etats, en particulier dans les phases les plus délicates de leur histoire, afin de diviser les populations pour mieux les opprimer. Les Etats ont pour cela reçu le soutien d’une partie des castes « savantes » de leur époque : religion et scientisme ont cautionné le racisme pour asseoir leur emprise.

Dès l’antiquité, les cités-Etats construisent, au gré de leurs alliances et de leurs conquêtes, les notions parallèles de citoyen et d’étranger (les métèques, les barbares…) Au Moyen-âge, l’Eglise et les monarchies arriérées d’Europe occidentale lancent les croisades pour étendre leur emprise sur leurs propres territoires (croisades contre les « hérétiques » en France, contre les slaves en Europe de l’Est…) et pour permettre à une caste déshéritée de chevaliers belliqueux de s’occuper ailleurs… en même temps que commencent les persécutions contre les juifs, accusés de tous les maux à chaque crise de subsistance. La notion de « frontière » apparaît ainsi au moment de la Reconquista, permettant aux Etats chrétiens d’Espagne et à l’Eglise de construire leur identité par la construction d’un ennemi intérieur musulman, et juif. Entre temps, les rois d’Europe imposent leur langue officielle d’Etat, opprimant les populations sur les territoires conquis. Plus tard, à l’époque moderne, la construction de puissants Etats modernes donne lieu à des guerres terribles en Europe, nécessitant un afflux massif d’or, déclenchant ainsi le génocide des amérindiens. L’exploitation de l’Afrique permet aussi aux Etats d’Europe de développer le commerce transatlantique : l’esclavage de masse apparaît, toujours avec la caution de l’Eglise sur l’infériorité des « indiens » puis des « nègres ». A l’époque contemporaine, le développement de l’industrie capitaliste pose aux Etats européens rivaux la question des matières premières : la colonisation militaire est lancée, avec son lot de massacres. La philosophie des lumières puis la « science » sont mises à contribution pour élaborer des théories racistes, et justifier l’exploitation de continents entiers. L’utilisation du racisme par les Etats conduira, en période de remise en cause de leur pouvoir par des mouvements ouvriers révolutionnaires finalement écrasés, à la montée du fascisme. L’horreur raciste et colonialiste perdure après la guerre, avec les atrocités perpétrées par les Etats coloniaux.

De nos jours, après le nazisme et les guerres colonialistes, les dominants ont modifié leur vocabulaire. Avec la mondialisation du capitalisme et des flux financiers, l’utilisation de la main d’oeuvre « étrangère »  est plus que jamais stratégique pour le capitalisme. Les Etats et les capitalistes ont autant besoin de la libre circulation des capitaux que de maintenir des populations de part et d’autre de frontières militarisées, avec des législations du travail différentes. On ne parle plus de races, mais « d’immigration choisie » (ou « intelligente » pour la gauche). On ne parle plus d’inégalité des races, mais d’inégalité des « civilisations » et des « cultures ». Les cultures sont essentialisées par les discours politico-médiatiques, jusque dans l’éducation nationale : l’étude des « civilisations » et de leurs « différences » est au fondement du nouveau programme d’histoire. Le différentialisme prétend ainsi sauvegarder une essence fictive de la prétendue culture ou civilisation occidentale. « Préférence nationale » et « identité nationale » permettraient ainsi d’éviter les « mélanges ». Les personnes souhaitant devenir « françaises » doivent ainsi « s’assimiler », « s’intégrer », c’est-à-dire nier leur histoire sociale. Ces discours grotesques, sans aucune légitimité rationnelle ni éthique, seraient juste pathétiques… s’ils n’étaient le prétexte aux horreurs contemporaines des centres de rétention administrative, de la traque et des expulsions d’étrangers, du néo-colonialisme, des guerres de « civilisation » en cours et à venir.

Au-delà du spectacle consternant des déclarations nauséabondes du gouvernement ces dernières années, ces logiques historiques d’Etat dépassent largement les clivages des partis de gouvernement. Sur le fond, la gauche « socialiste » assume clairement qu’elle souhaite elle aussi des « critères » pour l’immigration économique, et qu’elle expulsera les indésirables. C’est la gauche qui ouvrit les premiers camps de concentration en France pour les réfugiés révolutionnaires espagnols, elle qui prétendit « humaniser » la rétention des étrangers avec l’ouverture des centres de rétention administrative, elle qui expulse dans certaines villes des camps et des squats d’étrangers, elle qui vote une loi contre les nounous voilées, elle aussi qui souhaite ouvrir, à l’échelle européenne, des centres de rétention à propos du « problème des Roms ». Il n’y a aucune illusion à entretenir sur la gauche gouvernementale. Tous les Etats ont des frontières et professent, contre leurs « étrangers », une dégradation des droits civiques, politiques et sociaux, pour le plus grand bonheur des exploiteurs.

Pour notre part, nous considérons que la culture est le résultat vivant des échanges sociaux. Nous nous inscrivons plus que jamais dans l’internationalisme, dans le refus de l’oppression étatiste et de son corollaire le nationalisme. Jules Ferry, personnalité célèbre de gauche, fut aussi bien celui qui prétendait « civiliser les races inférieures », que celui qui participa au massacre impitoyable des Communards qui voulaient une société libre et égalitaire. Commune de Paris qui, ausi bien en 1792 qu’en 1871, fut animée par des révolutionnaires de pays différents, unis par la volonté d’abattre les privilèges et les distinctions hiérarchiques sociales.

Tant qu’il y aura l’Etat, c’est-à-dire une organisation politique autoritaire organisant l’exploitation de l’homme par l’homme, il y aura du racisme, il y aura du colonialisme, et des exploité-e-s pour tomber dans l’ornière de la haine. Seule la solidarité internationale et la construction de rapports sociaux non autoritaires, égalitaires, peut permettre d’en finir avec le racisme, l’exploitation de l’homme par l’homme, l’organisation étatiste de la société. De fait, contre les tentatives d’expulsions d’étrangers, la mobilisation paye. Les préfectures reculent devant la solidarité des proches, des voisin-e-s, parents d’élèves, des collectifs divers. C’est dans ces luttes que se tisse la solidarité, et que recule l’Etat. Ce sont ces luttes et cette organisation de la solidarité en actes qu’il nous faut étendre.

Pas de guerre entre les peuples, pas de paix entre les classes

Groupe Pavillon Noir (Fédération Anarchiste 86)

http://fa86.noblogs.org/

pavillon-noir@federation-anarchiste.org

Samedi 17 mars à Poitiers, rassemblement pour une marche antiraciste et anticoloniale, 14H30 place d’armes

Mercredi 21 mars, deux rassemblements solidaires : avec les étudiant-e-s étranger-e-s expulsables à 17H place du marché, et avec la famille Adamianov et toutes les personnes expulsables à 18H devant le palais de justice. Venez nombreux-euses !

[Paris] Une association pour le droit à l’IVG frappée par un attentat

Une association défendant le droit à l’IVG frappée par un attentat

Une enquête criminelle a été ouverte à la suite d’un attentat qui a frappé le siège de l’Association nationale des centres d’interruption de grossesse et de contraception (Ancic), domiciliée chez une bénévole de l’association à Paris. Dans la nuit du 10 au 11 février dernier, un engin incendiaire a été placé devant la porte, qui a brûlé, alors que l’alarme incendie de l’immeuble avait été débranchée. L’engin n’a provoqué que des dégâts matériels. La personne habitant l’appartement n’a pas été intoxiquée gravement par la fumée, mais demeure sous le choc, a raconté une responsable de l’Ancic à l’Agence de presse médicale (APM).

L’attentat n’a pas été revendiqué, mais l’activisme des anti-IVG est en pleine recrudescence. Des manifestations contre le centre IVG de l’hôpital Tenon, dans le XXe arrondissement de la capitale, sont ainsi régulièrement organisées par l’association intégriste catholique SOS Tout-petits.

L’association Ancic, fondée en 1979 après la légalisation du droit à l’avortement, regroupe des bénévoles et des professionnels (psychologues, psychiatres, sages-femmes, médecins) « participant à la défense des droits des femmes ». « L’Ancic continuera avec détermination à défendre le droit à l’avortement, à la prévention et à la contraception, et combattra les pratiques criminelles et obscurantistes », a assuré l’association dans un communiqué, début mars. De son côté, le ministère de l’Intérieur s’est bien gardé d’évoquer une menace de l’ultradroite catholique radicale. Étrange, non ?

Basta Mag, 14 mars 2012

[Paris] Solidarité avec les onze antifascistes en garde à vue !

Libération immédiate des militant(e)s antifascistes arrêté(e)s à Paris

Onze militant(e)s antifascistes dont quatre membres de la fédération anarchiste ont été interpellé(e)s et assigné(e)s en garde-à-vue, dans la soirée du jeudi 8 mars, après la manif antisexiste, pour dégradation de bien public, lors d’un collage condamnant la tenue des « Assises Nationales de la Nationalité, de la Citoyenneté et de l’Identité », intitulées « La France en danger », le samedi 10 mars 2012, à l’initiative de groupes d’extrême- droite dont certains proches du Fhaine.

Cette affaire est proprement scandaleuse car c’est la tenue de telles réunions attisant la haine sur la place publique qu’il faut condamner et, non pas, celles et ceux qui luttent contre la banalisation des idées racistes et xénophobes.

Bien entendu  un rassemblement  hier soir devant le commissariat. Mais les manifestants se sont fait encercler et raccompagner au métro par les flics. D’autres se sont fait courser par mêmes perdreaux.

Aux dernières nouvelles la garde a vue a été prolongée de 24h00 avec comme chef d’inculpation « dégradation en réunion ». Bien entendu un nouveau rassemblement aura lieu ce soir à 18h devant le commissariat central du 19eme arrondissement.

Mais n’oublions pas non plus le rassemblement contre la tenue des Assises Nationales de l’extrême-droite qui aura lieu ce samedi 10 mars 2012, à partir de 11h00, dans le 12ème arrondissement, Place des Fonds-Verts (métro Dugommier ou Daumesnil).

Groupe de Béthune, Fédération Anarchiste, 10 mars 2012

[Bayonne] Accueil du président Sarkozy en bonne et dûe forme

On avait l’habitude, pour chaque venue de Sarkozy, de villes fermées à triple tour, transformées en no-man’s lands, quadrillées par des robocops – comme à Châtellerault ou plus récemment au Futuroscope. Le dispositif s’est manifestement relâché, aujourd’hui à Bayonne… On notera son « minorité de voyous », employé pour désigner les personnes qui ont reçu le président comme il se doit, et le « mépris pour la vie » dont il qualifie les indépendantistes basques.

Visite agitée pour Sarkozy à Bayonne, hué par des opposants

A 52 jours de la présidentielle, Nicolas Sarkozy a été accueilli jeudi dans le centre de Bayonne sous des huées et insultes d’opposants que Nathalie Kosciusko-Morizet a accusés d’être téléguidés par le Parti socialiste, ce que ce dernier a démenti.

Dès sa descente de voiture jeudi après-midi dans le centre de Bayonne, le président-candidat a été hué par plusieurs centaines de militants qui l’ont accueilli aux cris de « Sarko président des riches! », « Sarkozy dégage! », couvrant largement les « Sarkozy président » de partisans du chef de l’Etat, en moins grand nombre.

A une terrasse, des opposants ont déployé une banderole: « Sarkozy, travailler sept jours sur sept jusqu’à 77 ans. Y’a bon, y’a bon la croissance ». Des militants PS, dont certains brandissaient le programme de François Hollande, étaient aussi présents, sans participer à ces débordements.

La tension est ensuite montée d’un cran.

Au milieu d’une foule de partisans criant « Nicolas! Nicolas! » et de nombreux opposants criant « Nicolas kampora! » (« Nicolas dégage! », en langue basque), le chef de l’Etat s’est très difficilement frayé un passage dans les rues étroites du petit Bayonne jusqu’au bar du Palais, rue d’Espagne, sous une pluie de petits bulletins de vote de Batera, un collectif réclamant une collectivité territoriale pour le Pays basque.

M. Sarkozy est entré dans le bar vers 16H00. Des oeufs ont alors été jetés en direction du bar. Une foule compacte s’est formée devant le bar et des CRS ont été appelés en renfort pour se déployer devant l’établissement.

NKM charge le PS « Ici, nous sommes en France, sur le territoire de la République française, et le président de la République ira partout sur le territoire », a déclaré M. Sarkozy à des Journalistes qui l’ont rejoint dans le bar. « Et si ça ne plaît pas à une minorité de voyous, ils devront s’y faire », a-t-il mis en garde.

« Je n’ai pas en cinq ans cédé une fois à la pression de la rue, ce n’est certainement pas pour commencer ici devant les indépendantistes basques dont on sait le peu de respect qu’ils ont pour la vie, pour la démocratie et pour la République », a également fait valoir le président-candidat.

« J’ajoute que je suis désolé de voir que des militants socialistes de M. (François) Hollande s’associent à des indépendantistes dans des manifestations de violence pour terroriser les braves gens qui n’avaient qu’une seule envie: venir me rencontrer et parler avec moi », a ajouté M. Sarkozy, fustigeant des « comportements indignes d’un parti politique démocratique ».

M. Sarkozy, attendu jeudi soir à Bruxelles pour un Conseil européen, est finalement sorti du bar peu après 17H00, a constaté une journaliste de l’AFP.

La porte-parole du candidat UMP, Nathalie Kosciusko-Morizet, a immédiatement accusé auprès de l’AFP le Parti socialiste d’avoir organisé des « manifestations de rue » contre le président à Bayonne et de n’avoir « pas hésité à s’associer à des indépendantistes basques à cette occasion ».

Elle a invité à « respecter les règles du débat démocratique ». Le secrétaire général de l’UMP, Jean-François Copé, a demandé à M. Hollande de « condamner » ces débordements.

Manuel Valls, directeur de la communication, a répondu en condamnant « toute forme de violence ». Delphine Batho, une des porte-parole de M. Hollande, a assuré que le PS ne « cautionnait aucune violence » et demandé à l’équipe de Nicolas Sarkozy de ne pas « chercher à cacher son désarroi en manipulant la réalité ».

AFP, 1er mars 2012