Le dimanche 6 avril devait avoir lieu une déclinaison régionale du « Jour de colère », mobilisation regroupant diverses franges de l’extrême-droite française. Face à la contre-mobilisation de nombreuses organisations, les organisateurs ont décidé d’annuler leur événement.
C’est par le NPA de l’Indre qu’on a appris la nouvelle. Les organisateurs du « Jour de colère » régional qui devait avoir lieu à Tours le 6 avril ont annoncé sur leur page Facebook qu’ils annulaient leur manifestation.
NdPN : le comique Petit-Dessaux, qui a quitté le FN (trop modéré selon lui), refait des siennes. Il ne s’agit pas là de tracts à l’orthographe farfelue (marrant pour un nationaliste), ni de tirades homophobes (rigolo quand on s’appelle P.-D.), autoritaires ou xénophobes sur des réseaux sociaux. Plusieurs personnes se plaignent cette fois-ci d’avoir été carrément grugées par le folklorique candidat pour le parti de la France. Ah les nobles méthodes d’extrême-droite ! Sur le personnage, voir aussi l’article d’Alexandre Raguet ici.
Au moins quatre des vingt-huit colistiers d’Aurélien Petit-Dessaux affirment avoir été trompés par le candidat du Parti de la France à Vouneuil-sous-Biard.
Aurélien Petit-Dessaux a retiré la liste qu’il avait publiée sur sa page Facebook, hier. Celle qu’il a formellement déposée à la préfecture de la Vienne et qui a été validée jeudi dernier devrait pourtant rester soumise aux suffrages des électeurs de Vouneuil-sous-Biard, le 23 mars prochain, au premier tour de l’élection municipale.
Parmi les vingt-huit colistiers du candidat de la droite nationale, 22 ans, adhérent du Parti de la France présidé par Carl Lang (ex-FN), plusieurs se sont pourtant manifestés au cours du week-end estimant avoir été enrôlés malgré eux. C’est le cas de Jacqueline Audinet, une dame de 77 ans placée sous tutelle. « C‘est une erreur, un abus ; ça va être rectifié », croit-elle savoir. « J’en suis malade, je ne sais plus où j’en suis. »
« J’ai été trop confiante »
Sandrine Klapita, pour sa part, est allée déposer une main courante au commissariat de Poitiers dès hier matin en attendant de porter plainte à la gendarmerie. « C’est pas facile à reconnaître quand on s’est fait entourlouper mais je fais bien partie de ces malgré nous », explique la jeune femme. « Il m’a présenté le papier à signer comme un soutien qui lui permettrait de se présenter. Il m’a dit qu’il était apolitique ; j’ai trouvé ça chouette. J’ai été trop confiante, trop naïve. » Fabrice Bouzats dénonce carrément une « usurpation de signature » et s’apprête lui aussi à déposer plainte. Quant à Gérard Bigaud, il a eu une explication musclée avec Aurélien Petit-Dessaux sur le parvis de l’hôtel de ville. Selon le maire actuel de cette commune de 5.200 habitants, Alain Tanguy, une dizaine de personnes présentes sur la liste « Vouneuil : la préférence locale » se seraient ainsi présentées en mairie. « Ça me semblait un peu bizarre qu’il ait pu trouver vingt-huit personnes dans la commune pour figurer sur une liste d’extrême droite », avoue l’élu qui a donné rendez-vous aux plaignants demain, à 15 h.
« La mécanique électorale suit son cours »
Mis en cause, le candidat de la droite nationale n’a pas donné suite à nos sollicitations hier. Sa maman qui répond sur son téléphone portable se fait toutefois son porte-parole pour défendre son honneur : « Il a monté une liste proprement, sans trucage ; il n’a tenu le stylo de personne », assure Catherine Petit-Dessaux qui dénonce les pressions exercées sur ses colistiers pour expliquer les désistements enregistrés. Son fils dont elle dit qu’il « a pris une sacrée claque » a été convoqué à la préfecture pour s’expliquer, hier après-midi. « Nous avons appris que certaines personnes affirment avoir été grugées, dont acte », souligne le secrétaire général de la préfecture de la Vienne, Yves Séguy, en ajoutant qu’il appartiendra au juge des élections, au tribunal administratif, d’étudier la situation. « La liste aura quoi qu’il en soit à affronter le suffrage universel », ajoute-t-il. « A partir du moment où la liste a été enregistrée, la mécanique électorale suit son cours. »
repères
La liste déposée par Aurélien Petit-Dessaux
Voici la liste de « Vouneuil : la préférence locale », validée par la préfecture de la Vienne, la semaine dernière. Vingt-huit candidats figurent pour le moment officiellement dans l’équipe présentée par Aurélien Petit-Dessaux : Pierrette Bau-Laporte, Jean-Claude Pouget, Nadine Allo, Thierry Pailler, Marylène Desvignes, Pierre Vezien, Justine Petit-Dessaux (sœur de), Patrick Allo, Marie Bernardeau, Michel Bureau, Corinne Dubois-d’Enghien, Gérard Bigaud, Sandrine Klapita, Fabien Lamotte, Martine Alexandre, Sébastien Saurais, Thérèse Laugaudin, Thierry Mary Huet de Barochez, Dominique Jaladeau, Jean-Francis Freret, Fabienne Multeau, Xavier Brandela, Bernadette Dugleux, Philippe Le Moal, Blanche Loiseau, Fabrice Bouzats, Jacqueline Audinet, Bruno Hamza.
en savoir plus
Déjà en 2001
Lors des municipales de 2001, la liste du MNR conduite à Poitiers par Chantal Tison avait été invalidée alors que 27 de ses 52 colistiers s’étaient désistés en dénonçant avoir été inscrits malgré eux. À l’époque la candidate mégretiste avait crié à la machination mais l’enquête avait confirmé qu’un militant avait bien fait signer des documents à des Poitevins sans leur dire de quoi il s’agissait.
Onze des vingt-huit colisitiers d’Aurélien Petit-Dessaux, candidat d’extrême droite aux élections municipales à Vouneuil-sous-Biard, se seraient à présent manifestés en estimant avoir été enrôlés à leur insu, selon le maire actuel de la commune, Alain Tanguy, dont les services ont reçu la visite des plaignants aujourd’hui. Dans un article paru ce matin dans nos colonnes, quatre membres de cette liste expliquaient déjà être candidats malgré eux, expliquant avoir été abusés par Aurélien Petit-Dessaux. La liste pourrait être invalidée avant le premier tour si quinze des vingt-neuf candidats se désistaient officiellement.
Représentant de l’extrême droite aux élections municipales à Vouneuil-sous-Biard, Aurélien Petit-Dessaux, 22 ans, a fait savoir en fin d’après-midi par la voix de sa mère qu’il souhaitait retirer sa candidature alors que plusieurs de ses colistiers ont fait savoir qu’ils avaient été enrôlés à leur insu. La préfecture rappelle néanmoins que les bulletins ne pourront être retirés avant le premier tour qu’à condition que la demande soit formulée par plus de la moitié des candidats, à savoir quinze personnes pour la liste « Vouneuil : la préférence locale ».
« Le Parti de Gauche et Ensemble condamnent clairement la casse et les détériorations commises. Le combat contre l’extrême droite est un combat politique sans concession qui repose sur la défense des idées et des valeurs, la mobilisation de tous et surtout par un changement radical et sans faiblesse de la politique sociale actuelle. Ce n’est qu’à ces conditions que nous réussirons à vaincre l’extrême droite. »
Si se « mobiliser » ne consiste qu’à défendre des « idées et des valeurs » en souhaitant « surtout » changer la politique (appel pitoyable du pied à voter), grand bien leur fasse, très peu pour nous.
En revanche, quant à leur condamnation d’actions directes de manifestant.e.s qui ne se sont pas contenté.e.s de bavarder (en l’occurrence contre des banques, une agence immobilière et un commissariat), condamnation que ces composantes du Front de Gauche assènent alors même que des manifestants ont été arrêtés : on s’en souviendra !
Ni Valls, ni Le Pen… ni Front de Gauche
Pavillon Noir
Lire la vidéo sur dailymotion en cliquant sur l’image :
Des heurts ont opposé samedi soir à Rennes 600 à 700 manifestants, hostiles au Front national, aux forces de l’ordre à proximité d’une salle municipale du centre ville où se tenait un meeting du FN et quatre manifestants ont été interpellés, selon la préfecture et les constatations de journalistes de l’AFP.
Réunis à 18h30 les manifestants, environ 600 à 700 au plus fort, selon le préfet Patrick Strzoda, ont été repoussés par les forces de l’ordre des abords de la salle La Cité où devait se tenir le meeting du candidat FN aux municipales, Gérard de Mellon. Une centaine de personnes participaient à ce meeting.
Les forces de l’ordre, cibles de jets d’objets selon le préfet, ont repoussé les manifestants avec des lances à eau et des lacrymogènes, ont constaté des journalistes de l’AFP.
Les manifestants ont ensuite tenté d’investir les permanences du PS et du FN mais ont été à nouveau repoussés par les forces de l’ordre. Environ 300 hommes étaient mobilisés (CRS, gendarmes mobiles et policiers) à Rennes pour contenir les manifestants et empêcher tout affrontement avec les participants au meeting, a précisé M. Strzoda.
Certains manifestants, cagoulés et armés de barres de fer, arrachés aux barrières d’un chantier proche, mais aussi de pavés, se sont ensuite séparés en petits groupes et ont investi les rues du centre ville, se mêlant aux passants du samedi soir.
Deux vitrines d’agences bancaires, une d’une agence immobilière ainsi que celle d’un poste de police ont été brisées, selon le préfet. Des manifestants de retour près de la salle de la Cité ont bloqué une rue avec une voiture qu’ils ont retournée avant de l’incendier, ont constaté des journalistes de l’AFP.
Lors de ces heurts il n’y a pas eu de blessé mais quatre manifestants ont été interpellés, a précisé M. Strzoda.
Des appels avaient été lancés par des associations antiracistes, des syndicats et des partis politiques d’extrême gauche pour venir manifester contre la présence du FN dans cette salle considérée comme la « Maison du peuple, symbole du mouvement ouvrier », a écrit le syndicat Solidaires dans un communiqué.
Un petit groupe de militants du NPA et du Front de Gauche étaient notamment présents sur place et scandaient « A bas le FN », a constaté un journaliste de l’AFP. Selon une source policière ces manifestants « officiels » n’étaient qu’une centaine.
La location de cette salle municipale au FN a fortement ému mais « une autre décision aurait permis au FN de se présenter en victime des règles qui président à la démocratie locale. Nous ne voulons pas leur faire ce cadeau », a expliqué le PS d’Ille-et-Vilaine dans un communiqué de soutien à la municipalité socialiste avant la tenue du meeting.
Les manifestants se sont dispersés vers 21h20, selon le préfet.
Sexistes, homophobes, transphobes, censeurs, intégristes, fascistes : hors de nos villes hors de nos vies !
Dimanche 2 février 2014, « La manif pour tous » a donc redéfilé à Paris (entre 80.000 et 500.000 personnes) et à Lyon (entre 20.000 et 40.000). Ce n’est pas un hasard : ces manifs aux revendications nauséabondes interviennent une semaine après la manif « jour de colère » (en latin dies irae qui est aussi le nom, hasard ou pas, d’une organisation d’extrême-droite ayant déjà défrayé la chronique). Lors de cette précédente manif, des partisans de cette « manif pour tous » s’étaient déjà retrouvés à défiler auprès de fascistes prononçant des slogans antisémites et négationnistes.
Bien évidemment, des responsables religieux de diverses obédiences sont venues apporter leur soutien physique, montrant une fois de plus que sous leurs discours mielleux d’adhésion aux valeurs « républicaines », se cachent toujours le sexisme et l’homophobie les plus crasses. Le christianisme d’abord, encore et toujours, avec le pape François ayant récemment réitéré son rejet de l’avortement et du mariage homo, et l’offensive catholique en Espagne contre le droit à l’avortement. L’évêque homophobe Barbarin, qui compare l’homosexualité à une « invasion microbienne », a défilé en tête de cortège à Lyon. L’islam n’est pas en reste, avec une banderole « Les musulmans français contre le mariage homosexuel », et le recteur de la Grande Mosquée de Lyon qui n’a pas hésité à rejoindre son homologue catho Barbarin. Reconnaissons aux représentants du judaïsme leur absence aux manifs cette fois-ci, mais n’oublions pas la tirade homophobe du Grand Rabbin de France, comparant l’homosexualité à un « cheval de Troie ».
Cette nouvelle édition de la « manif pour tous » a été alimentée par un certain nombre de rumeurs grotesques, largement diffusées sur internet (par exemple, la masturbation serait enseignée aux enfants à l’école). Ces rumeurs seraient risibles, si elles n’avaient pas manipulé un certain nombre de familles, au point d’inviter à un jour mensuel d’absence scolaire pour leurs enfants. Elles ont été lancées par divers groupuscules d’extrême-droite, notamment par Farida Belghoul, proche du fasciste Alain Soral et soutenue par les catholiques intégristes de Civitas et l’extrême-droite identitaire du Printemps français.
Les manifestants, femmes en rose et hommes en bleu histoire d’assumer les clichés les plus éculés, disent lutter contre la « familiphobie ». Pourtant, ils dénient le droit de vivre en paix aux enfants et aux parents constituant déjà des familles homoparentales, et n’ont pas manqué de réitérer leur opposition odieuse au mariage homosexuel et à la procréation médicalement assistée pour les couples de lesbiennes souhaitant concevoir un enfant (pour l’instant toujours obligées d’aller dans d’autres pays pour le faire). Leur sempiternel argument, ce serait la supériorité des familles hétérosexuelles quant à l’éducation des enfants. Ainsi l’inénarrable UMP Hervé Mariton : « Il y a un modèle familial : le père, la mère, et les enfants. C’est mieux pour les enfants, c’est mieux pour la société. » Ce genre de propos discriminatoire, à caractère homophobe manifeste, devrait théoriquement tomber sous le coup de la loi… loi hypocrite et inefficace comme toutes les lois, car à géométrie variable selon que vous serez puissant ou faible. L’horreur des discours homophobes relève encore, comme nous le verrons, de la « liberté d’expression »…
Dans la continuité de leur discours homophobe, les partisans de la « manif pour tous » condamnent les études de genre, qui avancent pourtant le constat scientifique, largement partagé par les sociologues et anthropologues, de la nature éminemment culturelle des rôles et comportements attachés aux sexes. Les réacs, peu enclins à débattre d’un constat scientifique, usent de rhétorique, en transformant les études de genre en une prétendue « théorie » du genre, qui serait imposée à l’école et à la société. C’est une façon d’attribuer à une évidence un caractère de spéculation théorique, de façon à la rendre contestable. Il faut dire que pour ces réacs, la réalité scientifique, c’est que Dieu a créé Eve à partir d’une côte d’Adam…
La seule « théorie » fumeuse et néfaste, c’est la théorie religieuse d’irréductibilité des genres, qui imprègne toute la société de ses préjugés sexistes sur les hommes et les femmes. Cette théorie, c’est la patriarcat, toujours aussi nocif, qui maintient les discriminations partout, au travail et au foyer, véhicule les clichés répugnants dans les médias et la publicité, étouffe les femmes sous l’infantilisation et le paternalisme, exerce une infinité de contraintes normatives quotidiennes sur la bonne attitude à observer quand on est née avec un clito; c’est le patriarcat, qui banalise le viol, la domination masculine.
Facile pour ces réacs de défiler « paisible et bon enfant », comme se plaisent à rapporter les médias complaisants, lorsque leurs idées sont déjà à l’oeuvre dans la société, et qu’ils n’ont rien à conquérir, juste un sinistre état des lieux à défendre ! Ce que ne supportent pas ces personnes, c’est qu’il y ait la moindre remise en cause de ces discriminations qu’ils voudraient maintenir comme normes sociales.
Ils veulent ainsi censurer « l’ABCD de l’égalité », un dispositif scolaire pour faire reculer les idées reçues sexistes et patriarcales sur ce que devraient être les « filles » et les « garçons », et les discriminations sexistes à l’école et au travail. Ce matériel pédagogique, dont la diffusion est prévue dans une dizaine d’académies, s’avère pourtant bien timide, se contentant de remettre en question certains clichés sexistes, sans pour autant remettre en question les prétendues « différences » entre les sexes. Mais c’en est déjà trop pour les partisans de la manif discrimination pour tous. Dans le même ordre d’idée, ils exigent la censure du rapport Lunacek remis à la commission européenne, qui ne fait lui aussi que demander à ce que cessent les discriminations sexistes, homophobes et transphobes. Dans le genre théorie du complot, ils évoquent un « lobby LGBT » aux manettes… Enfin, ils soutiennent la pétition de Citizengo, une association intégriste espagnole contre le droit à l’avortement, pour la censure à l’école du film Tomboy de Céline Sciamma, une oeuvre intelligente et sympathique sur les stéréotypes sexistes et l’identité de genre. Non seulement ils sont sexistes, mais l’expression artistique leur file des boutons !
Partout, la posture des porte-paroles réacs consiste à dénoncer de prétendues attaques contre leur « liberté d’expression », alors même que leurs revendications exigent la censure de textes, d’oeuvres ou de contenus scolaires ayant pour visée de réduire les discriminations et promouvoir davantage de liberté. Une porte-parole poitevine de la manif pour tous va jusqu’à dire, sans honte : « On est dans une société du prêt à penser et la Manif Pour Tous n’accepte pas un schéma de société prédéterminé. »
Nous voyons bien là l’impasse à laquelle mène ce terme fourre-tout de « liberté d’expression ». Est-il concevable d’appeler « liberté » la revendication d’un « droit » à discriminer les gens, selon leur orientation sexuelle ou leur identité de genre ? D’appeler « liberté » la revendication de censurer des films et des animations pédagogiques contre les clichés sexistes ? Est-il concevable de nous laisser discriminer, insulter et réprimer pour des choix qui ne regardent que nous, au nom de la « liberté d’expression » de personnes qui voudraient censurer nos désirs, nos corps et nos vies ?
Nous pourrions choisir d’ignorer ces attaques patriarcales, sexistes, homophobes et transphobes, tant elles sont grotesques. De fait, les affiches de la « manif pour tous » assument tellement les stéréotypes sexistes qu’on pourrait se dire qu’il vaudrait mieux en rire, plutôt que d’en pleurer de honte pour eux :
Et les politicards alors ? Christine Boutin n’hésite plus à parler de rapprochement entre droite et extrême-droite, éventant ainsi un secret de Polichinelle… d’autant plus que de nombreux UMP ont défilé, une fois de plus, aux côtés de partisans du FN. Le problème, c’est que le gouvernement de « gauche » cède une fois de plus face à l’attaque des lobbys, bien réels quant à eux, de sexistes et d’homophobes, d’intégristes religieux et d’organisations fascisantes. C’est le même coup que nous refait la gauche au pouvoir, qui avait jugé qu’on pouvait débattre avec les homophobes à propos du mariage homosexuel, au nom de la « liberté d’expression ». Peillon se sent ainsi obligé de concéder aux réacs qu’il y aurait bien des différences entre hommes et femmes (« Corriger les clichés sexistes, ce n’est pas effacer les différences sexuelles. »). Il alimente la confusion en disant « refuser la théorie du genre »… bref, derrière le discours « égalité et « parité » entre les sexes, aucune remise en question assumée des genres imposés, qui sont pourtant au fondement du sexisme. Valls affirme quant à lui, pour la première fois au PS et alors même que la PMA n’est pas en projet, que le gouvernement n’est pas pour la PMA. Valls confirme ainsi les mensonges de Hollande, qui s’était dit à plusieurs reprises favorable à la PMA. Passons sur l’appel du sinistre de l’intérieur à un « sursaut de la gauche » et à la « défense des valeurs républicaines », alors même qu’il continue d’expulser et de réprimer les étrangers à tout-va, et stigmatise les femmes au prétexte qu’elles portent un voile (quoi qu’on pense du voile par ailleurs).
Tout cela s’inscrit dans un retour global des attaques sexistes contre les acquis féministes, comme la remise en cause du droit à l’avortement en Espagne, mais aussi en France avec la fermeture de centres IVG ou la baisse des subventions subie par de nombreux plannings familiaux. Nous n’avons donc rien à attendre, une fois de plus, de ces pseudo « représentants » politiques, dont la priorité manifeste est de maintenir leur place dans les ors du pouvoir. Pour cela, ces personnages cyniques n’hésitent pas à renoncer à leurs promesses, et à assumer « le dialogue » avec la haine sexiste, homophobe et transphobe, à défendre « l’écoute » vis-à-vis des partisans de la discrimination comme norme sociale.
Avis à tous les sexistes, homophobes, transphobes, politicards, fachos et intégristes de toute religion qui voudraient nous interdire de disposer librement de nos corps, de nous définir sexuellement comme nous l’entendons, d’aimer celles et ceux que nous aimons : on ne vous laissera pas nous marcher sur la gueule ! Hors de question de vous laisser banaliser dans la rue, au nom de la « liberté d’expression », vos atteintes verbales et physiques à nos libertés.
A toutes vos agressions, vos insultes, vos discriminations et vos manifs homophobes et sexistes « bon enfant », nous répondrons comme il se doit : coup pour coup !
Le « Love Money Café » est ouvert depuis l’an 2000, rue Carnot à Poitiers. Un lieu au nom décomplexé, avec sa jolie devanture « développons l’esprit d’entreprendre » !
Son patron organise des soirées sur le thème du langage des signes, ou du handicap (avec des patrons qui rencontrent des handicapés en recherche de taf)… et d’autres soirées.
Comme ses « jeudis de l’entreprise », un rendez-vous de patrons où l’on parle business, bourse et entreprise sans complexe. Mais quand on « love money », tout se vaut n’est-ce pas ? Libéralisme, tolérance, tout ça. Et on peut inviter n’importe qui au nom de la liberté d’exploiter d’entreprendre, et de la liberté d’expression. Mahyar Monshipour contre les discriminations, ou Patrick Coronas (conseiller municipal délégué à la maîtrise de l’énergie) en décembre pour le Parti Communiste… pourquoi pas. Mais le patron du LM Café a d’autres invités de marque.
Comme l’inénarrable Philippe de Bony, le 24 septembre 2013. Dirigeant de la Mutuelle de Poitiers, président de l’association des marchands du centre-ville (« Poitiers le Centre »)… celui qui veut que la police réprime les « marginaux » du centre-ville. Ce respectable agent d’assurance a aussi porté plainte contre un joueur de guitare sans le sou du centre-ville pour « agression sonore visant à troubler la tranquillité » dudit notable… ce qui avait amené le joueur de guitare au tribunal six jours avant la venue de De Bony au LM Café. Le joueur de guitare a été relaxé pour ce chef d’inculpation, mais a depuis renoncé à faire la manche…
Comme Eric Duboc (le 19 novembre 2013), ex-membre de la commission de la défense ayant contribué à installer le RICM à Poitiers. Ce patron, candidat aux prochaines municipales pour l’UDI, veut « défendre le commerce », « développer le tourisme d’affaires », mais aussi développer la « vidéoprotection dans tous les lieux sensibles » et les « centres commerciaux » à Poitiers. « Parce qu’il n’y a pas de liberté sans sécurité »… ben oui, la liberté de faire du fric vaut bien l’écrasement des libertés individuelles.
Comme enfin Alain Verdin, ancien policier à la retraite, pour une réunion publique du Front National, hier soir mardi 21 janvier. Qui y a évoqué, entre autres priorités chères à l’extrême-droite, son refus d’un minaret à la mosquée de Poitiers – un an après que des fachos aient occupé ladite mosquée, quelle classe – et a dénoncé les subventions au « communautarisme ». Etrangement, Verdin n’a pas évoqué les clochers catholiques, ni le soutien de membres du FN aux prières de rue anti-avortement d’extrémistes cathos… Alain Verdin vitupère contre les « marginaux » et autres dangereux pauvres qui « agressent » les bons Français et nuisent aux commerces du centre-ville. « Marginaux » qu’il faudrait réprimer en mode « tolérance zéro », car la « sécurité est la première des libertés » (juste avant « l’économie » : « inciter l’investissement privé » et « rigueur budgétaire »).
La liberté d’expression bourgeoise, et pourquoi pas raciste, répressive et nationaliste, ça se passe au Love Money Café !