Archives de catégorie : La rue grogne

[Poitiers] Grogne des salarié-e-s du public

Les fonctionnaires grognent devant la préfecture

Hier, les agents de la fonction publique sont descendus dans les rues  de Poitiers. Ils dénoncent une qualité de vie “ déplorable ” dans leur travail.

Des banderoles et drapeaux de toutes les couleurs voguaient hier dans une belle cacophonie dans les rues de Poitiers. Plus de 200 agents de la fonction publique ont répondu à l’appel national de l’union syndicale CGT-FSU-Solidaires. Hier, ils ont manifesté leur « lassitude face à un gouvernement qui ne les écoute pas ».

«  Travailler plus pour gagner moins  »

Mathieu Menaut, professeur des écoles à Bellejouanne et secrétaire départemental du Syndicat national unitaire des instituteurs, professeurs des écoles et PEGC (SNUIPP) affilié à la Fédération syndicale unitaire (FSU), est déterminé : « Nous ne manifestons pas pour rien. Nous avons des raisons bien précises et nous entendons bien les faire remonter ». La mise en place du jour de carence dans la fonction publique ne fait pas l’unanimité. « Beaucoup de collègues ne se mettent plus en arrêt maladie car ils perdent un jour de rémunération à cause de ce jour de carence. C’est contre-productif car cela touche la qualité de l’enseignement ! », s’insurge le professeur des écoles. Autre motif de la grogne : la baisse du pouvoir d’achat. Thierry Benaisse, secrétaire à la communication à la CGT-Territoriales et employé à la mairie de Poitiers, n’en démord pas : « en une dizaine d’années, notre pouvoir d’achat a baissé de 13 % ». Et ce n’est pas Vincent Bohn, adhérent CGT et jardinier à la mairie de Poitiers, qui dira le contraire. « On travaille plus pour gagner moins. On coûte trop cher, on est trop nombreux alors le gouvernement se sert des fonctionnaires comme variable d’ajustement économique pour pallier la crise. Or, ce n’est pas de notre faute si il y a la crise ! », martèle le jardinier. Une lettre a été remise au premier Ministre Jean-Marc Ayrault lui demandant d’abroger la loi sur le jour de carence. En attendant, les drapeaux rouges continueront la danse.

Aurore Ymonnet, Nouvelle République, 1er février 2013

L’inquiétude monte à l’hôpital Laborit

Ils n’ont pas participé à la manifestation d’hier matin mais ils sont tout aussi inquiets. Le personnel du centre hospitalier Henri-Laborit à Poitiers veut du changement. Sophie Jarry et Didier Bernus, infirmiers et membres du bureau Force ouvrière, dénoncent les difficultés que rencontre le monde médical depuis plus d’une dizaine d’années.

Un manque de moyens et de personnel

« Il y a une réelle pénurie d’agents et les remplacements ne se font qu’au bout de trois mois. Le ministère de la Santé n’accorde pas assez de moyens aux hôpitaux et ce sont les patients qui en souffrent le plus », déplore Sophie Jarry. Et selon eux, la mise en place du jour de carence n’a pas arrangé les choses. « 68.000 euros ont été récupérés avec le jour de carence. C’est de l’argent qui a été pris au personnel et qui a servi à combler le déficit de l’hôpital », explique Didier Bernus. Un déficit qui s’élèverait à plusieurs centaines de milliers d’euros.Ils sont tous inquiets : « Si on continue comme cela, on n’y arrivera plus ». Pour régler ce problème, la direction a pris des mesures « d’austérité » : plus de remplacements d’été et limitation des dépenses. « Nous avions des jeunes qui venaient travailler comme agents de services hospitaliers pour faire le ménage, le linge. Déjà qu’il y a peu d’effectifs par rapport au nombre de patients. C’est la qualité de nos soins qui va être remise en cause », suppose Sophie Jarry. Force Ouvrière a donc décidé de passer à l’acte pour « remettre les choses dans le bon ordre ». Une commission exécutive est prévue pour samedi prochain.

Nouvelle République, 1er février 2013

[Poitiers] Contre les homophobes, rassemblons-nous le 2 février place d’armes

Ce samedi 2 février aura lieu à 15h, place d’armes, une « manif pour tous » [sic] contre le mariage homo. Les homophobes remettent donc le couvert.

Ca s’était pas trop bien passé pour eux à Poitiers les dernières fois, du fait d’une grosse présence de gen-te-s contre l’homophobie et pour l’égalité des droits. Alors remettons ça !

Une page facebook propose un « kiss-in » avec bisous entre nanas et entre mecs : chouette ! Soyons présent-e-s en nombre pour ne pas les laisser polluer nos rues avec leurs slogans homophobes moisis.

Fachos curetons hors de nos fions.

Pavillon Noir

[Chasseneuil-du-Poitou] Débrayage chez Schneider Electric

Débrayage chez Schneider Electric

 Chasseneuil-du-Poitou, hier : l’équipe du matin a manifesté son désaccord sur l’augmentation imposée.

Montrer leur mécontentement suite à des négociations infructueuses, tel était l’objectif des salariés du groupe Schneider Electric, qui ont manifesté sur tous les sites de France ce mercredi. A Chasseneuil 90 % des deux cent vingt six salariés ont débrayé (deux heures le matin et deux heures l’après-midi) afin de dénoncer l’autoritarisme de la direction centrale qui propose une augmentation générale de 0,8 % et un budget de 0,6 % d’augmentation individuelle. « On pourrait comprendre que ce faible budget s’apparente à la crise » soulignait hier Franck Parnaudeau, délégué syndical FO du site chasseneuillais, « sauf que le groupe a fait un chiffre d’affaires de 22 milliards d’€ sur l’exercice 2012, un résultat d’exploitation de 14 % et un bénéfice de quelque 2 milliards d’€. Il serait normal » a poursuivi le délégué syndical, « que le salarié français, qui a contribué à ce résultat, soit récompensé à la hauteur des efforts fournis, sachant que tous les ans 7 % de productivité supplémentaire sont demandés. Au delà du fond c’est la forme qui nous interpelle » a dénoncé Franck Parnaudeau, « en réunion on nous a dit, c’est comme ça et c’est pas négociable…. » Les syndicats ont donc décidé de mobiliser les salariés afin de dénoncer cette forme d’augmentations imposées et que leur désaccord soit entendu au plus haut niveau de l’entreprise lors de la réunion de la dernière chance qui s’est tenue hier.

Alain Chauveau, Nouvelle République, 24 janvier 2013

[DAL 86] Pour un 115 digne de ce nom

Pour un 115 digne de ce nom

Laurence Brunet, la directrice du centre communal d’action sociale de Poitiers a réagi dans la Nouvelle République du 15 janvier 2013  à l’article sur l’accueil d’une famille arménienne avec deux jeunes enfants, dimanche soir (Centre presse et Nouvelle République 14 janvier 2013). « Toute personne débarquant à Poitiers peut être hébergée ; il suffit de faire le 115. Il y a des places. En priorité d’ailleurs pour les femmes et les enfants. Y compris, s’il le faut, avec des solutions d’appoint comme les nuitées d’hôtel. »

Il est clair qu’en ce moment, puisque le plan grand froid à été déclenché, il semblerait que « toute personne débarquant à Poitiers peut être hébergée ; il suffit de faire le 115 ». Mais la directrice du CCAS de Poitiers va bien au-delà en disant : « L’hébergement au gymnase des Écossais, c’était la solution de facilité mais dans tous les cas une solution aurait été trouvée sans le déclenchement du plan grand froid et cette famille n’aurait pas dormi dehors ». Ce qui est un gros mensonge. Les principaux intéressés et les associations le savent très bien, d’habitude, il n’y a pas de place au 115. Il suffit de téléphoner pour s’en apercevoir…

La première fois que des militants du DAL86 ont assisté à un appel au 115 c’était le 9 avril 2012. Le standardiste du 115 à répété plusieurs fois que « sur Poitiers il n’y a aucune solution ». VOIR

La dernière fois que des militants du DAL86 ont assisté à l’appel au 115 de personnes à la rue, c’était le 22 décembre dernier au milieu de l’après-midi. Il s’agissait de trois familles, une mère et sa fille de 13 ans, un couple avec un enfant de 9 mois et un autre couple dont la femme de 18 ans était enceinte de 3 mois. La personne du standard du 115 a pris leurs noms et leur a dit qu’il n’y avait pas de place. L’un des militants du DAL86 a alors pris le téléphone et a insisté en appuyant sur le fait qu’il y avait un enfant de 9 mois, un autre de 13 ans et une femme enceinte qui étaient à la rue. La personne du standard du 115 a alors répondu qu’elle allait se renseigner et qu’il fallait rappeler dans une heure. Quand les personnes ont rappelé, la personne du standard du 115 leur a dit qu’il y avait des places mais à 20 km de Poitiers…

Nous pourrions multiplier les exemples mais ce n’est pas utile car la FNARS (Fédération nationale des associations d’accueil et de réadaptation sociale) a publié son « Baromètre hivernal du 115 – décembre 2012 »  dans lequel elle précise que la dégradation de l’urgence sociale se poursuit. Poitiers serait-elle la seule ville en France qui y échapperait ? Malheureusement non. Car nous apprenons sur la carte de la page 4 du rapport qu’en décembre dans le département de la Vienne entre 30% et 60% des demandes n’ont pas donné lieu à un hébergement pour «Absence de places disponibles»… Nous ne savons pas comment est obtenu ce pourcentage et s’il est plus proche de 60% ou de 30%, nous ne savons pas où la directrice du centre communal d’action sociale de Poitiers a pris ses informations, mais en tout cas il est certain que ce n’est pas zéro pour cent et donc que : Toute personne débarquant à Poitiers NE peut PAS être hébergée.

Nous sommes donc en présence d’un gros mensonge. Pourquoi ? Le DAL86 pense que c’est pour occulter ce qui se passe VRAIMENT au 115. Outre l’accueil inconditionnel qui n’est pas assuré, nous pouvons lister en vrac toute une série d’éléments qui dissuadent les gens d’y faire appel : les règlements et horaires strict voire absurdes, l’arbitraire et l’irrégularité de l’accueil, l’abus de pouvoir et les pressions du personnel, l’impossibilité d’y être avec son chien, l’impossibilité d’y manger, la vie en dortoirs, la séparation des couples et des familles, et, quand il existe, l’accompagnement social qui est un véritable flicage…

Nous exigeons donc, qu’au lieu de dissuader les gens d’exercer leurs droits, qu’au lieu d’être au service des propriétaires immobiliers, les autorités, préfecture, mairie, Conseil général… respectent la loi et mettent en place un véritable service d’hébergement et de logement. En fait, tout ce qui est prescrit par la loi du 25 mars 2009 et qui n’existe pas sur Poitiers : Un accueil inconditionnel et pérenne car « Ce dispositif fonctionne sans interruption et peut être saisi par toute personne, organisme ou collectivité » « toute personne accueillie dans une structure d’hébergement d’urgence doit pouvoir […] y demeurer, dès lors qu’elle le souhaite »  ; un accueil «  conforme à la dignité de la personne humaine » ; des « prestations assurant le gîte, le couvert et l’hygiène, une première évaluation médicale, psychique et sociale » ; une première orientation « vers tout professionnel ou toute structure susceptibles de lui apporter l’aide justifiée par son état, notamment un centre d’hébergement et de réinsertion sociale, un hébergement de stabilisation, une pension de famille, un logement-foyer, un établissement pour personnes âgées dépendantes, un lit halte soins santé ou un service hospitalier » ; un accompagnement personnalisé digne de ce nom: « Toute personne accueillie dans une structure d’hébergement d’urgence doit pouvoir y bénéficier d’un accompagnement personnalisé » ; une seconde orientation « vers une structure d’hébergement stable ou de soins, ou vers un logement, adaptés à sa situation » . Le but ultime est bien de vivre dans un logement stable car le seul hébergement n’est pas une fin en soi puisqu’il s’agit d’aider « les personnes et les familles qui connaissent de graves difficultés, notamment économiques, familiales, de logement, de santé ou d’insertion » à « accéder ou à recouvrer leur autonomie personnelle et sociale ».

Pour finir, admettons qu’en ce moment « Toute personne débarquant à Poitiers peut être hébergée ; il suffit de faire le 115 » mais nous serons très vigilants. D’après la loi du 25 mars 2009, toute personne hébergée doit l’être jusqu’à son relogement « toute personne accueillie dans une structure d’hébergement d’urgence doit pouvoir […] y demeurer, dès lors qu’elle le souhaite ». Et il commence à y avoir une jurisprudence. En référé liberté, le tribunal administratif de Paris a rendu vendredi 11 janvier en fin d’après midi, un jugement, ordonnant au Préfet de région Ile de France, de reprendre le financement de l’hébergement hôtelier d’un père de famille et ses trois enfants, pour lesquels le 115 du Val d’Oise avait suspendu le financement depuis 3 jours.Selon le Tribunal, “… cette prise en charge ayant cessé …  l’État a ainsi porté une atteinte grave et manifestement illégale au droit de Mr B. de se maintenir comme il en avait  exprimé le souhait, dans une structure d’hébergement d’urgence … Le tribunal ordonne donc : “Il est enjoint au Préfet de région Ile-de-France et de Paris, de proposer une orientation à Mr M.B. Dans un délai de quinze jours, à compter de la notification de l’ordonnance, au sens des dispositions de l’article L. 345-2-3 du code de l’action sociale et des familles.” VOIR

Il faut que les autorités, préfecture, Conseil général, mairie… se donnent les moyens de respecter les lois qu’elles se sont données à elles-mêmes. C’est-à-dire, au lieu d’être au service des propriétaires immobiliers, de mettre en place un véritable service d’hébergement et de logement comme la loi le stipule.

DAL 86, 22 janvier 2013