Archives de catégorie : La rue grogne

[Châtellerault] Les agents territoriaux toujours mobilisés

Les agents territoriaux toujours mobilisés

Décidément, la partie de bras de fer engagée entre l’intersyndicale des agents territoriaux et le maire de Châtellerault tarde à trouver son épilogue. « On a vraiment l’impression que Jean-Pierre Abelin joue la montre », s’inquiète Pascal Saint-Martin, représentant de l’intersyndicale. « Il évoque maintenant la mise en place de commissions mais c’est une façon de gagner du temps. S’il veut que le dialogue s’engage, il faut qu’il commence par nous recevoir. Ce qu’il ne fait plus puisque nous nous sommes vus la dernière fois fin octobre. Et ce n’est pas par l’intermédiaire de communiqués que l’on peut dialoguer. »

Une des revendications qui a amené les syndicats à déposer un préavis de grève illimité, « ce qui nous permet de débrayer dès que nous jugeons que la situation le nécessite », nécessite en effet un aboutissement rapide. « Pour ce qui concerne la mise en place de la complémentaire santé et de la prévoyance, nous serons, après le 31 décembre, obligés d’accepter un contrat de groupe qui ne nous convient pas », assure l’intersyndicale. « Nous aussi, nous voulons aboutir vite, devait nous dire un peu plus tard Jean-Pierre Abelin, par téléphone. Mais il faudrait que les syndicats commencent par venir aux réunions de la commission, ce qui n’a pas été le cas pour la première. » Pour les autres revendications, le maire indique qu’il est d’accord pour l’embauche d’une psychologue indépendante. « Par contre pour le jour de carence comme pour le gel du régime indemnitaire, il s’agit de décisions de l’Etat. Et ce n’est pas aux contribuables de payer pour aller contre des décisions prises par l’Etat. » Statu quo donc.

Nouvelle République, 16 novembre 2012

[Notre-Dame-des-Landes] Infos 15 novembre

On vous prévient, y’a du lien aujourd’hui, clic-clic !

Flash info de la journée ici. Un gros travail de compil a aussi été fait par les zadistes avec des photos ici, et des vidéos là.

Pour la préparation de la manif de réoccupation du 17 novembre : quelques dernières précisions sur l’organisation de la journée sont disponibles ici.

Vues les déclarations de politicards faisant le jeu de la répression en dissociant les « bons » des « mauvais » résistants de la ZAD, on rappelle que les drapeaux d’orgas sont pas trop souhaités, un drapeau commun est proposé ici, à vos pochoirs ! Par ailleurs, des conseils importants pour la manif en cas d’interpellation sont disponibles ici.

Deux vidéos musicales bien sympas, avec « Notre Dame des routes et des ponts, Notre Dame des oiseaux de fer« , du groupe Hamon-Martin quintette, mais aussi un bon rap sur squat.net (on adore !)

Plein de communiqués ces deux derniers jours. On pourra déjà lire des commentaires bien sentis sur l’affaire de l’agression du vigile, avec une lettre ouverte au préfet, un texte « A propos de l’expulsion d’un vigile et du feu de joie qui s’en est suivi« , et un autre texte « Ta lâcheté, M’sieur l’préfet« .

La lutte continue partout, avec un communiqué d’appel à des actions décentralisées.

Pour finir, y’a pas qu’à Notre-Dame-des-Landes que le vieux monde rase et expulse : Solidarité avec les expulsé-e-s a la foret de Hambach en Allemagne !

Pavillon Noir

Mise à jour : article dans la NR aujourd’hui 15 novembre, sur la réunion du mardi soir :

Un nouveau Larzac à Nantes ?

Une cinquantaine de personnes (militants écologistes, anarchistes, etc.) ont participé mercredi soir à une réunion publique à Poitiers sur l’opposition au projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (44). « Partout la lutte contre ce projet s’amplifie », écrit le comité poitevin dans un communiqué : « Faire déborder la lutte c’est s’opposer non seulement à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes mais aussi à l’ensemble des projets, lignes à grande vitesse, lignes très haute tension, autoroutes, etc. qui participent à la planification territoriale dictée par l’État et l’Union européenne. […] » Le comité cite les exemples de Plogoff et du Larzac où « la résistance populaire » avait contrecarré des projets nucléaires et militaires. Il appelle à converger vers la « grande manifestation de réoccupation [qui] aura lieu le 17 novembre 2012, départ à 11 h de Notre-Dame-des-Landes ». Plusieurs Poitevins feront le déplacement.

[Village-Monde] Manifs du 14 novembre

NdPN : Hier soir, rassemblement puis déambulation à Poitiers contre « l’austérité », d’une grosse centaine de personnes, avec notamment la présence de libertaires histoire de donner un autre son de cloche que celui du « collectif pour un audit citoyen de la dette » [sic] qui appelait au rassemblement. L’appel à la grève générale n’a clairement pas été suivi en France, seuls les syndicats de Solidaires se sont vraiment bougés… triste de voir qu’il faut attendre que les gens en arrivent à crever la dalle, comme en Grèce ou en Espagne, pour voir enfin les choses bouger… faut dire que les bureaucraties syndicales sont bien acoquinées avec les fripons de la gôche au pouvoir. Bon, en France nada, mais ça a chauffé ailleurs ! A ce sujet, une fois n’est pas coutume, un beau boulot de compilation de la part des camarades du Jura Libertaire :

[14-N] « Incidents isolés »

Manifs anti-austérité : des blessés en Espagne et en Italie

Des heurts opposent les manifestants aux forces de l’ordre à Madrid, mais aussi à Milan et Turin.

http://juralib.noblogs.org/files/2012/11/0213.jpgHeurts entre policiers et manifestants, le 14 novembre à Madrid, Espagne.

La police a dispersé à coups de matraque et en tirant en l’air des balles en caoutchouc des manifestants qui s’étaient rassemblés dans le centre de Madrid mercredi lors de la journée de grève générale contre l’austérité, mercredi 14 novembre.

Ces affrontements ont éclaté lorsque des centaines de manifestants se sont heurtés à un cordon de policiers anti-émeutes qui leur bloquait l’accès à la place de Cibeles, en plein centre de la capitale espagnole.

Très vite, d’autres manifestants déjà présents sur la place sont venus encercler les policiers qui ont chargé et tiré en l’air des balles en caoutchouc pour se dégager, avant de disperser les manifestants à coups de matraque dans les rues alentour.

Depuis le début de la matinée, des groupes de centaines de manifestants faisaient face aux forces de l’ordre dans le centre de Madrid quadrillé par un imposant dispositif de policiers casqués, où de nombreuses boutiques avaient baissé le rideau.

Heurts

Des heurts de moindre ampleur avaient éclaté lors d’une première tentative de dispersion sur la Gran Via, une grande avenue centrale de la ville.

Les manifestants s’étaient alors dispersés, se regroupant à plusieurs reprises à quelques centaines de mètres de distance.

Selon le ministère de l’Intérieur, des “incidents isolés” sont survenus depuis mercredi matin dans plusieurs villes d’Espagne, faisant 34 blessés dont 18 policiers, tandis que 82 personnes ont été interpellées.

Deux manifestations étaient convoquées à Madrid en fin de journée, l’une par les syndicats et l’autre par la mouvance des indignés, témoin de l’exaspération face à la pauvreté grandissante, aux expulsions de propriétaires surendettés, aux milliards d’euros engloutis dans l’aide aux banques.

http://juralib.noblogs.org/files/2012/11/049.jpgMarée humaine contre l’austérité ce soir dans les rues de Madrid

http://juralib.noblogs.org/files/2012/11/5.jpgÀ Barcelone

Une grève de quatre heures et des manifestations se déroulaient également mercredi dans toute l’Italie à l’appel de la principale confédération syndicale, la CGIL (gauche), dans le cadre de la journée européenne contre l’austérité, marquée par des heurts à Milan et Turin.

Dans ces deux villes du nord du pays, des milliers de personnes ont pris part à des manifestations et cortèges, selon des sources syndicales.

Un policier a été grièvement blessé à Turin et cinq autres plus légèrement à Milan dans des heurts en marge des manifestations. Les affrontements les plus sérieux ont eu lieu à Turin, devant le siège du département, où des autonomes ont roué de coups un policier, brisant son casque et lui cassant un bras.

Le groupe d’autonomes a ensuite fait irruption au siège du département où les manifestants ont hissé le drapeau des militants anti-TAV, le TGV Lyon-Turin.

Jet de pierres

À Milan, les affrontements se sont produits surtout dans la zone de la gare de Porta Genova où des étudiants ont lancé des pierres et bouteilles sur les forces de l’ordre qui tentaient de les en déloger.

À Naples, quelques 300 étudiants ont occupé provisoirement plusieurs quais de la gare centrale et fait exploser des pétards et brûler des fumigènes, en criant : “occupons la ville”, “ne touchez pas à notre avenir”.

http://juralib.noblogs.org/files/2012/11/0214.jpg

À Rome, un millier de personnes ont pris part à un cortège qui a traversé des rues du centre-ville et doit terminer son parcours sur une petite place. Un petit groupe d’étudiants a tenté de briser le cordon de police en lançant des pierres pour rejoindre le siège du gouvernement.

Publié par des larbins de la maison Poulaga (tempsreel.nouvelobs.com avec l’Agence Faut Payer, 14 novembre 2012)

Affrontements entre manifestants et policiers à Madrid

Des incidents ont éclaté mercredi à Madrid sous haute protection policière, lorsque les forces de l’ordre ont tenté de disperser à coups de matraque des centaines de manifestants, lors de la grève générale en Espagne contre l’austérité.

Depuis le début de la matinée, des groupes faisaient face aux forces de l’ordre dans le centre de Madrid quadrillé par un imposant dispositif de policiers anti-émeutes, casqués, où de nombreuses boutiques avaient baissé le rideau.

En milieu de journée, des affrontements ont éclaté lorsque des centaines de manifestants se sont heurtés à un cordon de policiers qui leur bloquait l’accès à la place de Cibeles, en plein centre de la capitale espagnole.

Très vite, d’autres manifestants déjà sur la place sont venus encercler les policiers qui ont chargé et tiré en l’air des balles en caoutchouc pour se dégager, avant de disperser les manifestants à coups de matraque dans les rues alentour.

http://juralib.noblogs.org/files/2012/11/0310.jpg

Des heurts de moindre ampleur avaient éclaté plus tôt, lors d’une première tentative de dispersion sur la Gran Via, une grande avenue voisine.

Les manifestants s’étaient alors dispersés, se regroupant à plusieurs reprises à quelques centaines de mètres de distance.

Abus de pouvoir, criaient-ils, agitant les drapeaux rouges des syndicats CCOO et UGT, autour d’une grande banderole portant le slogan de cette journée : Ils nous privent de notre avenir, il y a des coupables, il y a des solutions.

Cette grève va servir à quelque chose. Nous sommes dans une situation qui ne nous laisse pas le choix, assurait Eduardo Ovalle, étudiant en lettres de 21 ans. Mes professeurs nous ont prévenus qu’aucun de nous ne trouvera de travail. On nous oblige à quitter l’Espagne.

Grève, grève, grève, criaient un peu plus loin les manifestants, face aux policiers qui les repoussaient une nouvelle fois, sans heurts, pour débloquer la rue. Ou encore : Plus d’éducation, moins de police.

Sur la Puerta del Sol, une grande place touristique et commerçante du centre de Madrid, des jeunes encagoulés baissaient le rideau de fer d’un magasin de souvenirs et de tabac, le forçant à fermer comme la plupart des autres commerces aux alentours.

Aujourd’hui, on ne consomme pas. Aujourd’hui, on ne travaille pas, criaient-ils.

Selon le ministère de l’Intérieur, des incidents isolés sont survenus depuis mercredi matin dans plusieurs villes d’Espagne, faisant 34 blessés dont 18 policiers, tandis que 82 personnes ont été interpellées.

Deux manifestations étaient convoquées à Madrid en fin de journée, l’une par les syndicats et l’autre par la mouvance des indignés, témoin de l’exaspération face à la pauvreté grandissante, aux expulsions de propriétaires surendettés, aux milliards d’euros engloutis dans l’aide aux banques.

Publié par des larbins de la maison Poulaga (Agence Faut Payer, 14 novembre 2012)

La police charge les manifestants à Lisbonne devant le parlement

La police portugaise a chargé mercredi soir des protestataires, rassemblés devant le parlement à l’issue d’une manifestation organisée dans le cadre d’une grève générale contre les mesures d’austérité du gouvernement.

Les forces de l’ordre ont repoussé les protestataires à coups de matraque après avoir été pendant plus d’une heure la cible de jets de pierres et d’ordures.

Les protestataires s’étaient regroupés devant le parlement à l’issue d’une manifestation, rassemblant dans la capitale plusieurs milliers de personnes.

Auparavant quelques échauffourées avaient eu lieu devant le parlement quand des manifestants avaient renversé des barrières de protection et lancé des pierres et des objets divers contre les policiers qui avaient répliqué par quelques coups de matraque.

Cinq manifestants atteints par les jets des autres protestataires ont été légèrement blessés et l’un d’entre eux à du être hospitalisé, a indiqué un porte parole de la police.

Des rassemblements ont également eu lieu dans une quarantaine de villes du pays, notamment à Porto, la grande ville du nord, où environ 2.000 personnes ont manifesté.

Les manifestations ont constitué le point fort de la grève générale qui a particulièrement perturbé les transports et les services publics.

Convoquée par la CGTP, cette grève générale, la deuxième depuis mars, s’est inscrite dans le cadre des mouvements de protestation observés dans d’autres pays d’Europe, chez le voisin espagnol en particulier.

Le secrétaire général de la CGTP, Armenio Carlos a estimé que cette grève avait été une des plus grandes jamais réalisées au Portugal. Cest la grève générale de lindignation !, a-t-il lancé.

Publié par des larbins de la maison Poulaga (Agence Faut Payer, 14 novembre 2012)

Communiqué de presse du Comité poitevin contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes

NdPN : ce communiqué a été élaboré à l’issue de la réunion d’information sur la ZAD, organisée hier soir à Poitiers à la maison du peuple. Du monde, plein d’infos, de la bonne bouffe et surtout de l’organisation concrète pour la manif du 17 à Notre-Dame-des-Landes !

Communiqué de presse

La lutte contre le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (44) continue de s’amplifier. La vaste opération militaire « César », déclenchée le 16 octobre dernier, suscite de nombreuses réactions. Messages de soutien, rassemblements et actions de solidarité se multiplient en France mais aussi à l’étranger. Partout, des comités de soutien se constituent. La lutte contre l’aéroport déborde enfin.

Faire déborder la lutte c’est s’opposer non seulement à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes mais aussi à l’ensemble des projets, Lignes à grande Vitesse, Lignes Très Haute Tension, autoroutes, etc. qui participent à la planification territoriale dictée par l’État et l’Union Européenne. Au-delà de la résistance au projet, c’est donc un mouvement de lutte qui doit naître contre l’expansion des métropoles et la vision du monde qui va avec.

Le comité poitevin contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes souhaite participer à la construction de ce mouvement de résistance populaire et transversal, seul capable de l’emporter, comme à Plogoff ou au Larzac.

Une grande manifestation de réoccupation aura lieu le 17 Novembre 2012. Départ à 11h de Notre-Dame-des-Landes. Cet événement doit être l’occasion pour nous de démontrer notre solidarité avec la Zone à Défendre et notre opposition à tous les projets inutiles, socialement et écologiquement dévastateurs.

Convergeons tous vers la ZAD le 17 Novembre.

Comité poitevin contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes

Contact: nonaeroportnddl86@yahoo.com et Infos sur la lutte: zad.nadir.org

NdPN (2) : hier plusieurs communiqués :

sur l’agression d’un vigile, abondamment relayée par des merdias soudain diserts sur ce qui se passe à la ZAD. On lira aussi le billet de Fabrice sur Planète sans visa.

-un communiqué de clowns, Ultimatum de l’ACAB aux grands cons de ce monde

– un communiqué de refus des « soutien » d’extrême-droite.

On apprend par ailleurs que l’expulsion de la forêt de  Hambach (occupée en Allemagne contre un projet de mine de charbon) a commencé hier matin, « il ya des personnes dans des tunnels, la police roule quand même dessous« .

Enfin, une bonne nouvelle dans l’affaire du cancer du bitume : La Cour d’appel de Lyon vient de confirmer la condamnation de Vinci pour faute inexcusable à la suite de la mort d’un salarié, ce mardi après-midi. La décision fait jurisprudence : 20 000 ouvriers de la route sont exposés aux vapeurs toxiques du bitume…

[Notre-Dame-des-Landes] Infos 13 novembre – petites mises au point

NdPN : Pour rappel, rendez-vous ce soir à Poitiers à la maison du peuple (rue Arsène Orillard), à 18H30, pour une réunion d’info !

C’est plutôt tranquille sur la ZAD, une AG de préparation de la manif de réoccupation du 17 novembre propose à tout le monde, vues les récupérations politicardes, d’adopter un même drapeau.

Cette démarche vient d’une mise au point contre pas mal de politicards, participant à la dissociation entre bons et mauvais habitant-e-s de la ZAD, comptant débarquer à Notre-Dame-des-Landes. Trois textes parus hier sur zad.nadir :

Nous voulons une manif, pas une parade

Le 17 novembre aura lieu une manifestation de réoccupation, pensée comme un moment de réaction collective aux expulsions de squats sur la ZAD.

Nous sommes des occupantEs de la ZAD. Nous ne sommes pas dans des logiques de parti. Nous ne croyons pas à la pseudo-démocratie et à son jeu de représentation. Ce qui fait la force de ces moments vécus depuis le déclenchement des expulsions, c’est de se retrouver avec un tas de gens autour de notre refus de ce projet d’aéroport, et du monde qui va avec. Nous voulons que cette manif soit celle de tou-te-s les opposantEs, et que touTEs celles et ceux qui sont en lutte y trouvent une place.

Depuis quelques jours, les stars de la politique politicienne se relaient pour annoncer leur venue. Depuis quelques jours on n’entend plus qu’elles/eux. Nous ne voulons pas que toute l’attention se braque ce jour là sur quelques têtes d’affiche qui ont déjà tout l’espace médiatique pour s’exprimer, et qui ne fouttront jamais les pieds sur la zone si il n’y a pas 50 caméras pour les accompagner.

Nous voulons une manif d’opposant-e-s au projet d’aéroport, pas un podium pour politicardEs.

AmiEs en lutte, bienvenue !

Le mouvement d’occupation.

Nous ne voulons pas voir les bureaucrates d’Europe Ecologie – Les Verts

Depuis quelques jours, des dirigeant-e-s d’EELV prennent position par rapport aux expulsions en cours sur la ZAD : ils/elles expriment leur soutien aux habitant-e-s et appellent à la manifestation de réoccupation du 17 novembre. Depuis que le mouvement d’occupation existe, les dirigeant-e-s d’EELV n’ont fait que s’en désolidariser par presse interposée. Ils/elles ont parlé d’ultras, de violent-e-s agitateurs/ices et d’extrémistes ; et n’ont cessé de dénoncer des actions menées conte l’aéroport et les porteurs du projet.

Aujourd’hui, des responsables d’EELV se désolidarisent encore des « minorités violentes ». Au cas ou ils/elles ne le sauraient pas, la manifestation du 17 est appelée notamment à l’initiative de ces mêmes « minorités violentes », de celleux qui montent des barricades et lancent des pierres pour défendre leur maison, en l’occurence les occupant-e-s de la ZAD.

Comment peut-on autant chier sur la gueule d’un mouvement, le fragiliser, pour ne pas dire essayer de le broyer ; et en même temps appeler à le soutenir au moment ou il prend de l’ampleur ? Serait-ce l’attrait des caméras ? Si les prétendu-e-s « porte-paroles » d’EELV ont tant envie de parler, ils n’ont qu’à s’expliquer d’abord sur 3 ans de declarations odieuses à notre sujet.

De notre côté, nous n’acceptons pas que celleux qui se dissocient des actes de résistance aux expulsions viennent à cette manifestation. Les responsables et figures médiatiques d’EELV ne sont pas les bienvenu-e-s à nos yeux.

PS : à tout-e-s les adhérent-e-s et sympathisant-e-s d’EELV qui luttent sincèrement contre l’aéroport, vous êtes les bienvenu-e-s. Et c’était chouette de partager des moments autour des barricades avec certain-e-s de vous…

Le mouvement d’occupation

VERTS DE COLÈRE ou la manif de récupération ?

« C’est compliqué… On est démunis, ces ultras sont totalement autonomes, on ne sait pas comment les virer [1] ». Jean Philippe Magnen, « patron d’EELV 44 », participait dans le Presse Océan du 14 septembre 2011 à l’opération de stigmatisation médiatico-policière des squatteurs, désigné.e.s par le qualificatif d’inquiétants « ultras » à « passer au karcher » [2], après une action menée contre la caravane des primaires du PS.

Aujourd’hui, EELV ne lésine pas sur les moyens pour s’afficher comme « une figure de proue dans le combat politique contre le projet de nouvel aéroport » [3]. EELV se prononce désormais « pour l’arrêt immédiat des opérations de destructions en cours » et « condamn[e] l’évacuation de personnes, la destruction de maisons, la dégradation de cultures et les atteintes à l’environnement » [4]. Communiqués indignés et prises de positions se succèdent. Soudainement, EELV boycotte même le magazine régional jugé trop partial en faveur de l’aéroport. On lit dans Ouest France [5] qu’une quinzaine d’élu-e-s verts seraient en ce moment « sur le terrain » [6], expression lancée comme une formule magique pour s’acheter une nouvelle légitimité.

« Les squats de maisons à NDDL ne servent pas la lutte des vrais opposants au projet d’aéroport que sont les agriculteurs, la population [sic] et les politiques [7] » déclarait il y a quelques mois François de Rugy, député EELV de loire atlantique. Apparemment, les expulsions de squats, elles, sont une belle opportunité pour les vautours de tribunes d’Europe Ecologie qui appellent désormais à la mobilisation pour la manifestation de réoccupation à l’initiative d’occupant-e-s et de collectifs solidaires8.  Les infréquentables « ultras » d’hier seraient-ils aujourd’hui devenus de « vrais opposants » ? Plus probablement ces élites ont-elles flairé qu’elles pourraient regagner une crédibilité vis à vis de leur base, voire faire leur beurre sur la vague de refus qu’ont provoqué les expulsions de squats à NDDL.

Barbara Pompili, coprésidente du groupe écologiste à l’Assemblée nationale, opère tout de même la dissociation habituelle et nécessaire avec ce qui n’est pas récupérable [8]. Ces « activistes d’extrême gauche qui sont dans la lutte pour la lutte », sont « minoritaires » dans ce combat et bien loin des « vraies questions » que soulèvent « les agriculteurs et expropriés (…) vraiment pas extremistes ». « Je ne veux pas qu’on caricature les opposants de Notre Dame des Landes simplement en les réduisant à ces quelques extrémistes ». Dans l’opération de tri selectif dictée par les dirigeants d’EELV, les « mauvais opposants » sont donc toutes ces personnes qui ont partout, ces dernieres semaines, exprimé leur solidarité en ciblant les porteurs du projet. Probablement, ceux que Jacques Auxiette appelle « les professionnels de la guérilla urbaine » sont aussi toutes celles et ceux, d’horizons divers, qui se sont rencontré-e-s dans ce moment pour faire face avec colère à la violence d’Etat, en compliquant pendant plus de trois semaines sa tâche de destruction sur la ZAD.  Après avoir lancé l’offensive de récupération jusqu’au mouvement d’occupation, il s’agit donc de vider ces moments de rage partagée largement de leur contenu subversif (qui va au-delà de la question de cet aéroport) pour pouvoir servir les étroits intérêts des partis politiques.

« Je le dis les yeux dans les yeux, l’accord de 2012 avec le PS, s’ils ne lachent pas sur Notre Dame des Landes, ce sera non. » fanfaronnait Cécile Duflot à l’Université d’été des Verts en aout 2010. Cécile Duflot est devenue depuis ministre du logement du gouvernement Ayrault, après que la direction d’EELV ait enterré les sujets de lutte que sont l’EPR et l’Aéoroport du Grand Ouest en échange de quelques sièges au chaud, probablement pour mieux « changer les choses de l’intérieur », c’est plus confortable.

Disparaître, mais aussi apparaitre au moment opportun est probablement l’art premier de la politique, ainsi les têtes d’EELV espèrent faire d’une pierre deux coups. En prenant position in extremis et au cas où le projet s’écroulerait, cela donne du crédit à cette prétention d’être une force d’opposition à l’intérieur même des innombrables majorités partagées avec le PS, à tous les niveaux décisionnels qui génèrent ce projet d’aéroport. Mais aussi, en interne, cela permet de calmer et de satisfaire sa base militante et électorale la moins frileuse ou carriériste. Comme le veut l’usage démocratique, nous ne doutons pas que la base au sein d’EELV ne soit jamais consultée avant chacune de ces prises de positions, opportunistes et réversibles selon le rapport de force politique du moment. « Je ne mets pas tout le monde dans le même sac » a déclaré Barbara Pompili. Nous non plus.

Une énergie énorme a été déployée dans cette lutte depuis des années pour créer des liens larges et forts de complicité hors de la sphère politicienne, mais sous ses insultes et ses appels à la répression.  Sans surprise, la force militaire a frappé dur sur le mouvement d’occupation. Sans surprise aussi, mais avec une colère forte, nous voyons les stratégies politiciennes qui tournent autour de nos têtes, et qui, après avoir souhaité si souvent nous jeter aux ordures, tentent de nous recycler avec profit.  Nous affirmons ici notre volonté de construire l’unité d’un mouvement horizontal et populaire contre l’aéroport, et ce en faisant face aux fréquentes dissociations officielles d’organisations ou partis politiques inscrits dans cette lutte. Nous reconnaissons les innombrables actes de solidarité exprimés comme faisant partie de cette lutte et la nourrissant.  Nous n’attendrons pas d’avoir le vent dans le dos et refuserons toujours de nous allier à des girouettes. Dirigeant-e-s écologistes, votre présence n’est pas la bienvenue.

9 novembre 2012Hors Pistes un groupe en lutte contre l’aéroport et son monde issu du mouvement d’occupations