Archives de catégorie : La rue grogne

[86] Suppressions de classes et de postes de rased : la lutte paye, la lutte continue !

Le Martray garde son poste d’enseignant

Le risque de suppression de deux postes à l’école du Martray avait décidé  les parents à se mobiliser. A leur arrivée, une bonne surprise les attendait…

Une nouvelle fois, la rentrée 2012 à l’école du Martray semblait s’annoncer difficile : les propositions de l’inspection académique prévoyaient la suppression de deux postes, un poste d’enseignant ainsi qu’un poste en surnuméraire.

Les parents d’élèves et les élus, ayant déjà vécu cette menace l’année dernière, ont immédiatement réagi. « Habituellement plusieurs semaines séparent l’annonce de la décision, ce qui n’est pas le cas cette fois-ci puisque l’annonce a été faite mardi dernier et que la décision sera prise mardi », a précisé Philippe Vivier, représentant de la FCPE, en ouverture de l’assemblée générale, qui s’est déroulée vendredi soir en présence des parents d’élèves et de Marie-Anne Chauveau, adjointe au maire. Les arguments étaient prêts, 154 élèves figuraient sur les listes de la rentrée 2011, 153 étaient inscrits pour 2012, la suppression d’un poste d’enseignant obligeait donc une répartition à 6 classes de 25,5 élèves. Les différents courriers émanant aussi bien de la mairie que de la FCPE semblent avoir fait leur effet puisque lundi soir vers 23 heures, de source syndicale, la suppression du poste d’enseignant n’était plus à l’ordre du jour. Une confirmation qui a été apportée mardi matin par Jean-Marc Lamothe, directeur de l’école du Martray, aux parents ainsi qu’aux différents élus qui s’étaient rassemblés devant l’école en signe de protestation.

Le poste Rased supprimé

En revanche, le poste en surnuméraire qui rentrait dans le cadre du Réseau d’aides spécialisées aux enfants en difficulté (Rased) ne sera pas maintenu. Il apportait pourtant « un soutien déterminant aux enfants en difficulté et permettait de prendre en compte la spécificité du Martray qui accueille les enfants du voyage, en leur fournissant un enseignement adapté ». Le maire Elefthérios Benas dit « rester néanmoins vigilant » : « Nous avons sauvé ce poste, mais nous sommes attaqués sur tous les fronts. »

Corr. Marie-Pierre Pineau

Des moutons à la place des écoliers

Les élus et parents d’élèves d’Adriers ont mené hier une action spectaculaire pour obtenir le maintien des trois classes de leur école. Aucun enfant n’est entré dans l’établissement, dont l’accès était transformé en enclos pour une dizaine de moutons, tandis qu’une manifestation rassemblait une soixantaine de personnes sur la rue.

« Si cette école ferme, il ne nous restera que des moutons, résume le maire Philippe Rose, qui était encore en réunion lundi, à l’inspection d’académie : Ils me disent que la décision n’est pas encore prise. Actuellement, nous avons 56 enfants. 12 partent au collège, il n’y a pas de redoublants. Le Rectorat recense 48 élèves en septembre, mais moi j’en compte 53. » Actuellement, les enfants sont répartis en trois classes à plusieurs niveaux : une pour les maternelles, une pour les CP-CE1 et la troisième du CE2 au CM2. « La qualité d’enseignement est très bonne dans cette école, mais elle va se dégrader avec la fermeture d’une classe, s’inquiète Jean Charry, père de deux écoliers, maraîcher installé récemment dans la commune : elle participe aussi à créer le lien social, on se connaît tous, c’est un très bon moyen d’intégrer les nouveaux arrivants ». « L’école est indispensable aux autres activités de la commune, reprend le maire. Nous y avons d’ailleurs consacré 150.000 € ces dernières années. » En septembre 2009, l’école avait déjà perdu une classe. Cette fois-ci, les manifestants se disent déterminés « à se bagarrer ».

Le même nombre de classes d’école à la rentrée 2012

Plusieurs postes qui devaient être supprimés en zone rurale ont été maintenus au nom de l’aménagement du territoire mais l’aide spécialisée a été sacrifiée.

Nicolas Dupont-Aignan qui avait placé son déplacement de campagne à Millac sous le signe de la défense de l’école rurale, lundi, va se sentir pousser des ailes… L’inspection académique a en effet renoncé hier à fermer quatre classes dont elle avait initialement envisagé la fermeture à Dangé-Saint-Romain, Paizay-le-Sec, Millac et Saint-Macoux.

Le directeur des services de l’Éducation nationale de la Vienne assure toutefois qu’il n’y a pas de lien de cause à effet. Il se trouve qu’il a été sensible aux arguments avancés par les cinq maires du Sud-Vienne et le député de la circonscription qu’il a reçus, avant-hier : « Je n’ai pas décidé de fermetures dans les secteurs les plus fragiles », explique Christian Arnaud. « A Millac, nous maintenons deux classes pour 20 élèves pour éviter d’aboutir à une classe unique. C’est un geste très fort. Je peux me le permettre sur un cas particulier mais ça ne peut pas être la règle. »

«  Il n’y a pas que des calculettes et des moyennes  »

Le responsable doit en effet « rendre » 13,4 postes à son administration à la rentrée prochaine dans le primaire malgré une hausse attendue de 31 élèves. « La réflexion n’a pas uniquement porté sur les chiffres ; des arguments qualitatifs sur le maintien de structures en milieu rural ont été retenus », se félicite Laurent Cardona, du syndicat SE-UNSA de la Vienne. « Il n’y a pas que des calculettes et des moyennes… En cela, nous avons été entendus. » Certains chiffres n’en restent pas moins pertinents. Le directeur académique évoque le taux d’encadrement (23,39 élèves pour un enseignant en 2011 contre 23,41 en 2012) pour se féliciter de sa stabilité. Il rappelle aussi que le nombre de 1.498 classes restera inchangé. « Nous avons fait le choix de prélever des postes hors classes, sur les réseaux », ajoute-t-il en expliquant que l’aide personnalisée compense la suppression de 14 des 77 postes spécialisés dits RASED. Cet argument, le représentant de l’UNSA le juge « fallacieux ». La marge de manœuvre pour parvenir à l’équilibre, l’Éducation nationale la trouve aussi dans l’accueil des jeunes enfants en maternelle. Il y a dix ans, près de 50 % des moins de 3 ans étaient scolarisés ; ils ne sont plus que 6 % à l’être.

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Les ouvertures et les fermetures de classes

> Ouvertures de classes : Latillé (maternelle), Buxerolles (Bourg), Châtellerault (Antoigné), Poitiers (Brel), Poitiers (Daudet), Vivonne (Langevin-Wallon), Vouneuil-sur-Vienne (Pagnol), Lathus-Saint-Rémy (Thévenet), RPI de La Chapelle-Moulière, Lavoux et Liniers. > Ouvertures conditionnelles : Vouneuil-sous-Biard (Cousteau) et Chabournay-Charrais. > Fermetures de classes : Châtellerault (Les Minimes), Lussac-les-Châteaux (Rostand), Quinçay, Roches-Prémarie, Rouillé, Scorbé-Clairvaux (Les P’tits Loups), Vendeuvre (Gauthier), Châtellerault (Lakanal-Littré), Nieuil-l’Espoir, Poitiers (Pagnol), Saint-Benoît (Jouenne), Saint-Georges-lès-Baillargeaux (Jolliet), Saint-Germain, Adriers (Albert), Saint-Pierre d’Exideuil (Giraud), Saint-Sauvant, RPI de La Chapelle-Viviers, Chauvigny-Pouzioux et Leignes. > Les classes maintenues in extremis : Dangé-Saint-Romain, Paizay-le-Sec, Millac et Saint-Macoux/Saint-Saviol.

Baptiste Bize

Nouvelle République, 28 mars 2012

ndPN : rassemblement de parents d’élèves ce mercredi après-midi devant la préfecture de Poitiers, à 14H30, contre les suppressions de classes et de postes de rased !

[86] Grogne contre les suppressions de classes et les postes de Rased

École: des parents d’élèves pour le maintien du Rased

Vendredi soir, à la sortie des classes, l’association des parents d’élèves a manifesté son mécontentement face à la suppression de deux postes d’enseignants E du Réseau d’aide spécialisé pour les enfants en difficulté (Rased), prévue pour la rentrée 2012-2013. Une pétition a recueilli 125 signatures.

« Cela représente 1.800 enfants potentiellement demandeurs d’aide qui devront trouver d’autres moyens pour être aidés », affirment les parents d’élèves. En fait, après la suppression de ces 2 postes d’enseignants spécialisés, il ne resterait qu’une psychologue pour tout le secteur d’Avanton, Chabournay, Champigny le sec, Charrais, Cissé, Neuville, Vendeuvre, Villiers, Vouzailles, en sachant par exemple qu’à l’école de Vendeuvre une soixantaine d’élèves sont concernés! Le mécontentement des parents d’élèves à Vendeuvre vaut aussi pour la fermeture d’une classe, envisagée pour la rentrée prochaine en maternelle malgré des effectifs en hausse. A noter: une manifestation devrait regrouper plusieurs associations de parents d’élèves à la préfecture de Poitiers, mercredi 28 mars à 14h30.

Suppressions au Rased, enfants abandonnés

Le Rased, (Réseau d’aides spécialisées aux enfants en difficultés) qui comptait jusqu’à ce jour cinq maîtres ? 3 maîtres E, 1 maître G, 1 psychologue ? en service dans les écoles des cantons de Lusignan et Couhé, vit actuellement une période cauchemardesque avec l’annonce toute récente d’une menace de la suppression, à compter de la rentrée prochaine, de deux postes de maîtres E, (ceux qui interviennent dans le soutien pédagogique) et d’un poste de maître G (rééducateur). Pour le seul canton de Lusignan, ce sont une cinquantaine d’enfants qui bénéficient cette année de l’aide spécifique apportée par les maîtres E et une trentaine par le maître G. Aux côtés des maîtres concernés, des enseignants, de parents d’élèves, les élus manifestent ensemble leur opposition ferme à ces projets qui mettent en difficulté le système éducatif dans son ensemble. L’aide apportée par les enseignants du Rased est manifestement reconnue par tous et est indispensable, en milieu rural, plus que nulle part ailleurs. A Celle-l’Évescault, à la rentrée des classes, hier après midi, maîtres et élèves se sont retrouvés devant les portes des classes fermées par les parents mécontents et ont ainsi été contraints de passer une demi-journée dans la cour de récréation. Présents sur place, les élus se sont montrés solidaires des protestataires, soulignant, dans un bel ensemble, les résultats pédagogiques positifs et rappelant les efforts matériels et financiers consentis par la Communauté de communes et les communes pour doter les maîtres du Rased de moyens efficaces.

La même opération que celle de ce lundi sera reconduite mercredi 28, à l’école, à 8h45.

Centre Presse, 27 mars 2012

[86] Les aides à domicile défendent leurs revenus

Les aides à domicile défendent leurs revenus

Les ADMR ont à nouveau manifesté hier. Faute de réponse à leurs revendications, elles menacent de perturber l’assemblée de leur fédération en avril.

Les aides à domicile en milieu rural réunissent toutes les conditions pour qu’on les ignore : ce sont des femmes, qui travaillent à la campagne, dans des métiers indispensables mais peu valorisés. Hier, pourtant, leur troisième manifestation en quelques semaines devant le siège de leur Fédération, à Biard, a attiré l’attention d’au moins un leader syndical, Alain Barreau, le patron départemental de Force ouvrière.

Menaces sur l’assemblée générale de Monts-sur- Guesnes

FO est l’un des syndicats (avec la CFTC et la CGT) à défendre la position des ADMR face à la nouvelle convention collective signée par la CFDT et l’UNSA. Au terme de ce nouvel accord qui s’applique à l’échelle nationale, les aides à domicile perdent tout un tas de petits avantages qui leur étaient jusqu’alors octroyés, qui vont de la réduction des indemnités de trajet à la perte partielle de l’ancienneté. Pour ces femmes qui travaillent à temps partiel et doivent courir d’un domicile de personne âgée à l’autre, la perte se chiffre en dizaines d’euros, 70 à 200 selon les cas. Sur des salaires qui oscillent entre 700 et 1.000 € par mois, c’est une perte considérable. Les manifestantes réclament donc à la Fédération des ADMR qu’elle réintègre, comme l’ont déjà fait certaines fédérations départementales, les avantages supprimés. Ce à quoi la Fédération de la Vienne répond qu’elle n’a pas le financement public pour le faire. Au fil des semaines, les ADMR se font de plus en plus menaçantes : la Fédération doit tenir son assemblée générale le 20 avril à Monts-sur-Guesnes : cette assemblée pourrait s’avérer agitée, si aucune des revendications rappelées hier n’a été satisfaite.

Nouvelle République, Vincent Buche, 27 mars 2012

[Poitiers] Mobilisation pour un jeune du lycée Kyoto, emmené en centre de rétention administrative

Bonjour, nous avons appris ce matin l’arrestation de Kévin K., lycéen au Lycée Kyoto qui a été transféré au CRA du Mesnil-Amelot et qui n’aurait aucune attache en RDC. La Cimade et sa famille tentent une action à Paris. Au niveau local, nous proposons (RESF, le collectif poitevin contre les expulsions, la Cimade) un rassemblement mercredi 28/03 à 17h30 devant la préfecture. Ressortez vos banderoles et venez nombreux pour dire non à la préfecture.

Vu sur une liste de discussion, 26 mars 2012

[Nantes] Un compte-rendu de la manif du 24

Manifestation du 24 mars à Nantes : guerre au pouvoir !

Posted on 25 mars 2012 by juralib

Un bref récit partiel et partial de la manifestation contre le projet d’aéroport à Notre Dame des Landes, à Nantes, le samedi 24 mars.

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Trois cortèges devaient converger vers le centre de la Métropole, en provenance du nord, de l’est et du sud.

12h30, Rond Point de Rennes, côté nord : un rendez-vous avait été lancé pour un cortège anticapitaliste (voir l’appel). Des dizaines de personnes commencent à se rassembler sous un grand soleil en attendant la colonne de tracteurs. Des militants d’Europe Écologie et des membres de l’ACIPA sont aussi présents.

Un impressionnant cortège de tracteurs est accueilli par des applaudissements, des slogans, un fumigène. Plus d’une centaine de tracteurs défilent sous nos yeux. Aussitôt, le cortège anticapitaliste se structure pour démarrer.

Ce cortège de plusieurs centaines de manifestants est créatif, actif, révolté. Les slogans sont offensifs. Beaucoup de tags, de pochoirs, de jets de peinture fleurissent tout au long de la rue Paul Bellamy. La permanence d’Europe Écologie (du député De Rugy) est redécorée, quelques militants verts viennent s’interposer, le ton monte un peu. Il faut rappeler à ce sujet les déclarations policières matraquées par ce parti plusieurs jours avant la manif dans les médias locaux : par exemple, dans un communiqué, Europe Écologie-les Verts « condamne par avance toutes les dégradations et violences qui pourraient avoir lieu avant, pendant ou après la manifestation ». (source)

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L’hélicoptère survole ce cortège nord et en particulier les « anticapitalistes ». Des BACeux sont présents à chaque coin de rues, des flics prennent des photos depuis certains bâtiments… Mais cette surveillance est encore relativement « légère » comparée à l’hyperprésence policière qui va suivre.

Le déploiement répressif annoncé par les médias a bien eu lieu. 1500 policiers, des véhicules anti-émeutes (lanceurs d’eau), des dizaines de cars de CRS, de gendarmes mobiles, des gros groupes de dizaines de BACeux, et surtout l’hélicoptère qui survolait la manifestation avec vacarme.

Nantes n’avait jamais connu un tel dispositif policier. La terreur d’État avait été importée depuis Notre-Dame-des-Landes au cœur même de Nantes. (article de la presse bourgeoise : Nantes sur le pied de guerre avant la manif)

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Sur le cours des 50 Otages, face à la préfecture, les trois cortèges se rassemblent. Plusieurs milliers de personnes convergent. La foule est très hétérogène. Au milieu des manifestants : des vaches, des chèvres, chevaux…

Les véhicules anti-émeute sont exhibés au niveau de la préfecture, le dispositif est impressionnant. Malgré cette intimidation, la grille anti-émeute et la préfecture sont barbouillées de terre et de purin. Une brigade de clowns fait un sketch. Après un moment de flottement, la manifestation démarre par la rue de Strasbourg. 10’000 manifestants (?) peut-être plus défilent. Le chiffre importe peu : l’offensivité créative et la participation effective et joyeuse des manifestants sont frappantes. Beaucoup de banderoles diverses et faites mains également.

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Un dragon coloré crache une fumée blanche sur les flics, sur les bâtiments officiels, sur les banques. Une Batucada joue et donne du rythme. La manifestation passe devant la mairie : des dizaines de CRS la protègent, le bâtiment est rempli de policiers. La mairie, comme le reste des bâtiments, est tout de même taggée.

La manif est toujours très créative, de nombreuses affiches sont apposées, des pubs détournées, les locaux de banques, d’agences immobilières et autres nuisibles sont « redécorés ». Les graffitis sont polyglottes : espagnols, italiens, français. L’ambiance est festive et enragée. Après une déambulation dans le centre-ville, retour sur le cours des 50 Otages pour y rester. On se fixe au niveau de la place du Cirque. Le bocage s’installe en pleine métropole.

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Les flics sont déjà en position pour nous prendre en étau : ils sont positionnés partout, bloquant toutes les rues environnantes. L’hélicoptère continue sa surveillance bruyante.

Mais la réappropriation de la ville est effective : des arbres sont plantés, les murs remplis de slogans, les banques complètement repeintes par le dragon qui crache à présent des litres de peinture.

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Les flics avaient installé pour l’occasion une caméra « 360° » sur le toit de l’Hôtel la Pérouse, pour fliquer — encore plus — tout le rassemblement. Un manifestant parvient à monter sur le toit, et sectionne le câble de la caméra sous les applaudissements de la foule. Dans la foulée, cet Hôtel de luxe est maculé de peinture rouge. Pendant ce temps, une partie de la rue commence à être dépavée. Une rangée de policiers trônent en haut d’un escalier surplombant le cours : une barricade de grilles et de bacs de végétaux est installée face à eux en bas de l’escalier, les empêchant de charger. Une grande banderole est attachée pour leur masquer la vue du rassemblement.

Des BACeux descendent pour essayer de harceler des manifestants isolés, plusieurs dizaines de personnes répliquent aussitôt et font reculer les flics.

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Vers 17h, un feu est allumé dans un brasero. Très rapidement, le feu s’étend, il se transforme en immense brasier qui crépite et qui explose. D’autres foyers partent, des fumigènes sont allumés. Un épais panache de fumée noire vient perturber l’hélicoptère pendant que des feux d’artifices sont tirés. Mais la peur n’est pas de notre côté : la batucada continue à donner le rythme, il y a aussi un accordéon, des gens dansent, jouent. La scène est étonnante. La fête et la révolte sont réunis. La foule est toujours hétérogène. Des flics postés en haut de l’escalier essuient rageusement des jets divers.

Les flics, malgré leur déploiement considérable semblent hésiter face à cette ambiance. Des passants se greffent aux manifestants, d’autres vont et viennent. Il n’y a plus vraiment de clivage entre manifestants et non-manifestants en cette fin de samedi après midi ensoleillée.

Avant le crépuscule, les flics décident de faire le ménage. Après des sommations inaudibles, des centaines de forces de l’ordre commencent à charger. Toutes les rues vomissent des rangées de CRS. Une charge de BAC est accueillie par une nuée de projectiles. Le risque que le cortège soit découpé par les policiers est alors grand. Le recul est rapide. Le rapport de force est trop défavorable. Malgré tout, quelques personnes allument des barricades de fortune le long du cours des 50 Otages : pneus, poubelles, cartons, palettes. Cela n’empêche pas la progression inexorable des flics. Ce qui reste du cortège s’éparpille : le long de l’Erdre, rue Paul Bellamy, place Viarme ou les BACeux chargent et interpellent.

Vers 21h, les flics contrôlent totalement la ville. Des rangées de CRS quadrillent toutes les grandes artères. En même temps, les équipes de nettoyages entrent déjà en scène : il faut aseptiser la Métropole socialiste, effacer les stigmates de cette après-midi de résistance le plus vite possible.

Les journaflics annoncent dans la soirée 7 interpellations et 5 gardes à vue. [Pour soutenir les inculpé-e-s dans la lutte contre l’aéroport de NDDL, vous pouvez aller ici.] D’autres manifestants auraient été repoussé jusqu’au Rond Point de Rennes le long de la rue Paul Bellamy. Qu’en est-il ?

N’hésitez pas à corriger, compléter ce compte rendu.

Indymedia Nantes, 25 mars 2012.