Archives de catégorie : La rue grogne

[Cameroun] L’huile de palme contre les populations

Au Cameroun, l’huile chasse la forêt

Exploitation du bois dans une forêt camerounaise, en octobre 2007Exploitation du bois dans une forêt camerounaise, en octobre 2007 (Photo Delphine Ramond. AFP)

Avec l’appui du gouvernement, les multinationales, comme l’américain Herakles Farms, s’implantent dans le pays pour produire de l’huile de palme, au détriment des populations.

L’atmosphère est tendue au Cameroun, dans le Ndian et le Koupé-Manengouba, deux départements montagneux et boisés du sud-ouest du pays. Le projet d’une société américaine, Herakles Farms, de planter 60 000 hectares de palmiers à huile suscite une vive polémique. Alors que les uns se réjouissent des 7 500 emplois promis par la compagnie, d’autres sont révoltés à l’idée de perdre leurs terres, attribuées pour un bail de 99 ans à Herakles. Des jeunes ont même tenté de bloquer les bulldozers de l’entreprise. Mais cette dernière ne renoncera pas à ses plans, tant elle a à gagner : la demande mondiale en huile de palme est en pleine croissance.

Pendant longtemps, c’est en Asie du sud-est que s’est concentrée l’industrie du palmier à huile, bien que cette plante oléagineuse soit originaire d’Afrique, où elle est majoritairement cultivée par de petits paysans. Désormais portées par les cours élevés de l’huile, et à cause de la réduction des surfaces en Malaisie, les multinationales du secteur se ruent sur les terres africaines. Malaisiennes, indonésiennes ou chinoises, elles ont obtenu ces trois dernières années des centaines de milliers d’hectares au Gabon, au Liberia, en république démocratique du Congo, en Angola, etc. Quant aux quelques industries déjà installées, elles augmentent leurs superficies.

ONG et experts s’inquiètent. «On n’est pas contre la culture du palmier à huile. Mais il ne faut pas qu’elle se fasse de manière anarchique et au détriment des populations, comme c’est souvent le cas», souligne Samuel Nguiffo, du Centre pour l’environnement et le développement (CED). Dans un rapport publié le 14 février, cette ONG estime que la vie de 25 000 personnes serait affectée par le projet d’Herakles.

Aires protégées. Au Liberia, le mal est déjà fait : des centaines de villageois ont manifesté en janvier contre les expropriations dont ils ont été victimes au profit de la firme Sime Darby (Malaisie). Autre crainte : l’environnement. L’industrie du palmier à huile est souvent une cause de déforestation, responsable de 20% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. D’après les informations qui ont filtré, Patrice Levang, chercheur à l’IRD et au Cifor, à Yaoundé, a calculé que la surface demandée à l’Etat camerounais par les géants de l’huile atteint un million d’hectares. Si cette superficie est accordée, «où ira-t-on le prendre ?» s’interroge-t-il. Pas dans les zones agricoles déjà exploitées, au risque de créer de graves conflits. «Le seul endroit qui reste, c’est le domaine forestier permanent. Ce qui signifie encore plus de déforestation», prédit l’agroéconomiste. Le projet d’Herakles est préoccupant : situé à proximité de quatre aires protégées, il va entraîner la destruction de forêts primaires, s’alarme l’ONG allemande Save Wildlife Conservation Fund, qui a lancé une pétition «Stop Herakles deforestation».

En 2011, une petite ONG camerounaise, Struggle to Economise Future Environment, a obtenu de la justice l’arrêt des activités d’Herakles. Mais le jugement n’a pas été respecté et le juge a été dessaisi du dossier. Ce qui n’est guère étonnant : au Cameroun, comme dans la plupart des pays ciblés par les agro-industriels, le niveau élevé de la corruption permet bien des arrangements. Le contrat signé en 2009 entre Herakles et le ministre camerounais de l’Economie de l’époque, Louis-Paul Motaze, est symptomatique : on y lit que l’entreprise paiera un prix de location de la terre insignifiant (de 0,5 à 1 dollar l’hectare par an), sera exemptée de taxes pendant dix ans, etc. Et en cas de conflit entre une loi camerounaise et une disposition du contrat, il est prévu que ce dernier l’emporte…

Planification. Si les autorités n’ont pas réagi officiellement à la publication, par le CED, de ces informations restées jusque-là confidentielles, il semble, par contre, que le Premier ministre ait réuni en urgence les élites administratives et politiques partisanes du projet. Non pour s’offusquer des termes du contrat, mais pour leur assurer… qu’Herakles mènerait bien ses opérations comme prévu.

«Au lieu d’augmenter les surfaces, pourquoi ne pas d’abord améliorer le rendement des plantations existantes, dont celles des petits producteurs [qui représentent 100 000 hectares au Cameroun] ?» se demande Samuel Nguiffo, qui plaide pour une planification urgente de l’utilisation de l’espace national. Une marge de progression existe :«Le rendement à l’hectare des plantations villageoises est inférieur à une tonne d’huile de palme brute, alors que le rendement potentiel est de trois tonnes», constate Patrice Levang.

Repères : Cameroun

L’huile de palme est partout dans l’alimentation. Chips, frites, pâtes à tartiner, margarines… C’est l’huile végétale la plus abondante et la moins chère : 46,7 millions de tonnes ont été produites en 2010. Aussi utilisée comme agrocarburant, elle ne représente que 1 % de la consommation.

88 % de la production mondiale est assuré par la Malaisie et l’Indonésie. Le palmier à huile est l’une des principales causes de déforestation en Indonésie.

4 tonnes d’huile/ha par an, c’est le rendement moyen du palmier à huile qui est 7 à 10 fois plus élevé que celui du soja ou du colza.

Libération, Fanny Pigeaud, 2 mars 2011

Nouvelles sorties xénophobes de Guéant… mobilisons-nous à Poitiers contre le racisme !

Nouvelles sorties xénophobes de Guéant… qui reprend, entre autres, ses arguments moisis sur immigration et délinquance, dénoncés sur ce blog le mois dernier.

Face à ces attaques, seule la solidarité en actes paye. A vos agendas ! Pour rappel :

Samedi 3 mars, Poitiers, devant le palais d’injustice, 15h : rassemblement de soutien à Lacha, un papa géorgien embarqué à Limoges par la BAC

Mercredi 7 mars, Poitiers, devant le palais d’injustice, 18h : rassemblement mensuel de soutien aux migrant-e-s sans-papiers

Jeudi 8 mars, Poitiers, Plan B (bvd du Grand Cerf), 21h : soirée de soutien à la famille Adamianov, concert metal et hip-hop ragga.

Mercredi 14 mars, Poitiers, Carré bleu (Couronneries),19h : projection du film « les amoureux au ban public » sur les enquêtes et mesures policières dont sont victimes les couples unissant Français et étrangers. Suivi d’un débat.

Samedi 17 mars, Poitiers, Place d’armes (devant l’hôtel de ville), 14h30 : marche anticoloniale et antiraciste

Mercredi 21 mars, Poitiers, devant le palais de justice, 18h : GRAND RASSEMBLEMENT SOLIDAIRE de soutien à la famille Adamianov et à toutes les personnes expulsables

Et pour info (attention, pince-nez conseillé) :

Guéant évoque un lien entre vote des étrangers et hallal à la cantine

Accorder le droit de vote aux étrangers pourrait conduire à ce que « des étrangers rendent obligatoire la nourriture hallal » dans les cantines, a affirmé vendredi soir le ministre de l’Intérieur Claude Guéant lors d’un meeting près de Nancy.

« Accepter le vote des étrangers, c’est la porte ouverte au communautarisme. Nous ne voulons pas que des conseillers municipaux étrangers rendent obligatoire la nourriture hallal dans les repas des cantines, ou réglementent les piscines à l’encontre des principes de mixité », a dit le ministre lors d’une réunion électorale à Velaine-en-Haye, près de Nancy.

« Les étrangers doivent accepter nos règles, c’est à eux de s’adapter. Chacun comprend que si on reçoit moins d’immigrés, les choses se passeront mieux« , a ajouté M. Guéant lors de cette réunion à laquelle assistaient environ 300 personnes.

« Il y a 5,8% d’étrangers en France alors que 13% des condamnations concernent les étrangers : il y a du bon sens à remettre dans la gestion des affaires publiques« , a-t-il encore dit. […]

AFP, 3 mars 2012

[Syrie] Répression étatique, résistance populaire

Syrie: des milliers de manifestants pour armer l’opposition

L’armée a tiré sur des milliers de manifestants descendus vendredi dans la rue en Syrie à l’appel de l’opposition pour réclamer que l’Armée syrienne libre (ASL) reçoive des armes de l’étranger après la chute du quartier rebelle de Baba Amr à Homs.

Photo diffusée par l'opposition syrienne (LCC) d'une manifestation contre le régime de Bachar al-Assad, le 2 mars 2012 dans la ville de Binnish

Photo diffusée par l’opposition syrienne (LCC) d’une manifestation contre le régime de Bachar al-Assad, le 2 mars 2012 dans la ville de Binnish

Dans le même temps, un convoi d’aide d’urgence du Comité international de la Croix Rouge (CICR) et du Croissant Rouge syrien a été empêché d’entrer à Baba Amr, assiégé et bombardé pendant des semaines, ce que le président du CICR, Jakob Kellenberger, a qualifié d' »inacceptable ».

Les sept camions chargés de nourriture, de médicaments, de couvertures et de lait pour bébés vont rester à Homs « dans l’espoir de pouvoir entrer très prochainement à Baba Amr », a-t-il précisé.

Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a appelé Damas à laisser entrer l’aide humanitaire « sans condition » et le Haut commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme s’est inquiété d’éventuelles « représailles » à Baba Amr, après avoir reçu des informations non confirmées de 17 exécutions sommaires.

Homs (centre) est à la pointe de la contestation en Syrie où depuis bientôt un an les violences ont fait plus de 7.500 morts selon l’ONU.

Mais selon des analystes, la victoire militaire à Baba Amr, avec l’appui d’une artillerie lourde qui fait défaut à l’ASL, ne résout pas l’impasse politique du régime, confronté à une révolte tenace.

Le photographe britannique Paul Conroy, évacué cette semaine de Baba Amr, a dénoncé sur Sky News « un massacre aveugle ».

« C’était presque une attaque psychologique. J’ai travaillé dans plusieurs zones de guerre. Je n’ai jamais vu ou vécu des bombardements comme ceux-là. C’était systématique », a-t-il dit, évoquant « des munitions utilisées sur les champs de bataille ».

Signe de l’intensité de ce pilonnage, l’organisation Human Rights Watch a annoncé vendredi avoir analysé une photo satellite de Baba Amr prise le 25 février et avoir dénombré au moins 950 cratères dans les rues et les champs, ainsi que 640 bâtiments dont les dommages étaient visibles d’au-dessus.

La Maison Blanche a qualifié les violences à Homs de « scandaleuses » et « horribles », estimant que « quiconque a vu une seule minute de vidéo de l’attaque brutale perpétrée par le régime Assad comprend qu’il n’y a que d’un côté que l’on a la gâchette facile ».

Vendredi, 10 personnes ont encore été tuées à Baba Amr et 37 autres dans le reste du pays, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

Une roquette tirée par l’armée sur une manifestation à Rastane, dans la province de Homs, a ainsi fait au moins 12 morts, dont cinq enfants, selon l’OSDH. Dans une vidéo diffusée par des militants, on entend une forte explosion, puis on voit les manifestants se précipiter vers des corps déchiquetés en criant « Venez voir les crimes de Bachar al-Assad ».

Dans le même temps, les Journalistes français Edith Bouvier et William Daniels, bloqués à Baba Amr depuis un bombardement qui a tué deux de leurs confrères le 22 février, sont arrivés en France après avoir été exfiltrés par l’ASL, et ont été accueillis par le président Nicolas Sarkozy.

Dans la soirée, les dépouilles de l’Américaine Marie Colvin et du Français Rémi Ochlick ont été identifiées à Damas. Elles doivent désormais être remises à leurs pays, a constaté l’AFP.

Réunis à Bruxelles, les dirigeants européens ont haussé le ton, souhaitant « que les responsables des atrocités syriennes répondent de leurs actes » devant la justice internationale. Cela nécessite cependant un feu vert du Conseil de sécurité de l’ONU, où Damas bénéficie du soutien de la Russie et de la Chine.

Moscou a toutefois pris ses distances vendredi, les Etats-Unis saluant un « mieux ». « Les réformes proposées (par le régime) auraient évidemment dû être menées depuis longtemps », a estimé le Premier ministre Vladimir Poutine.

La France a fermé son ambassade à Damas pour dénoncer le « scandale » de la répression, a annoncé M. Sarkozy, condamnant l’attitude « particulièrement inadmissible » de Damas dans les tentatives d’évacuation des journalistes.

Les manifestants, descendus dans les rues comme chaque vendredi depuis la mi-mars 2011, ont réclamé des armes pour l’ASL, qui dit compter quelque 20.000 déserteurs.

Les manifestations pacifiques n’ont pas réussi à faire tomber le régime, ce qui a favorisé la militarisation d’une partie de la contestation.

Le Conseil national syrien (CNS), principale instance de l’opposition, a créé un « bureau militaire » qui a appelé hommes d’affaires syriens et arabes à financer les opérations rebelles face à la paralysie de la communauté internationale.

Des pays, comme le Qatar, se sont dit prêts à fournir des armes. D’autres, comme les Etats-Unis, sont réticents, craignant que les armes ne parviennent à Al-Qaïda ou au Hamas, qui soutiennent la révolte. Le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki a assuré qu’Al-Qaïda se déplaçait d’Irak vers la Syrie.

AFP, 2 mars 2012

Les insurgés syriens se sont mis « en danger pour nous » affirment Edith Bouvier et William Daniels

Les Journalistes français Edith Daniels et William Bouvier, évacués jeudi de la ville syrienne de Homs et rentrés vendredi en France, ont rendu hommage aux insurgés syriens qui « se sont vraiment mis en danger » pour les aider à sortir du pays, dans Le Figaro de samedi.

Capture d'écrand de France 24 montrant Williams Daniel et Edith Bouvier lors de leur évacuation le 1er mars de Homs vers le Liban

Capture d’écran de France 24 montrant Williams Daniel et Edith Bouvier lors de leur évacuation le 1er mars de Homs vers le Liban

Sans divulguer les détails de l’itinéraire qui leur a permis de quitter Homs (centre de la Syrie) bombardée, les deux reporters du Figaro ont raconté leur périple de quatre jours pour parcourir les quarante kilomètres qui les séparent de la frontière libanaise.

Après une première tentative avortée de quitter Homs par un tunnel, les insurgés de l’Armée syrienne libre ont décidé de sortir les deux Journalistes « par un véhicule, le long d’un itinéraire secret. On a accepté. On était à bout, psychologiquement et physiquement. Il fallait qu’on sorte », relatent-ils.

Edith Bouvier, grièvement blessée à la jambe depuis un bombardement le 22 février, et William Daniels sont allés de cachette en cachette, « accueillis, malgré les risques, dans des maisons par des habitants qui les saluent par leurs prénoms », raconte Le Figaro.

Dans la neige et la pluie, leur itinéraire était « ouvert par des éclaireurs qui reconnaissent les routes et les chemins détournés ». « Ils se sont vraiment mis en danger pour nous, ils ont tout fait pour nous », a confié Edith Bouvier. En changeant plusieurs fois de véhicule (pick-up, camion), sur des chemins de montagne, les deux Journalistes ont atteint la frontière libanaise jeudi soir avant d’être rapatriés par avion vendredi en France.

AFP, 3 mars 2012

[Poitiers] Infos sans-papiers

Ils ne seront pas expulsés

Le tribunal administratif vient d’annuler cinq décisions prises dernièrement par la préfecture de la Vienne visant à expulser du territoire national des personnes dont la situation était jugée irrégulière. Au terme de l’examen effectué par les magistrats administratifs, ce sont les méthodes et/ou les arguments employés par la préfecture qui ont été jugés illégaux.

> Médical. – Isoken bénéficie d’un titre de séjour pour étranger malade. La préfecture voudrait la voir rentrer au Nigeria. Dans un premier temps, l’inspecteur général de la santé venu examiner son cas a rendu deux décisions contradictoires à un mois d’intervalle. La deuxième était défavorable à la malade. Elle s’est vu refuser un titre de séjour et délivrer une obligation de quitter la France (OQTF). Les juges ont estimé que la préfecture n’a pas émis son propre avis et s’est seulement rangée à celui du médecin. La préfecture dispose d’un mois pour réexaminer son cas.
> Familial. – Charly s’est vu refuser un titre de séjour vie privée familiale. Célibataire sans enfant, la préfecture estimait qu’il ne devait donc pas en bénéficier. Lui relève que toute sa famille vit en France. Il veut y rester. La préfecture a refusé et délivré une OQTF. Le tribunal administratif juge que c’est « une atteinte excessive au droit au respect de sa vie privée et familiale ». Il enjoint la préfecture de lui délivrer une autorisation de séjour temporaire expirant en décembre prochain.
> Professionnel. – Mamadou était sacrificateur dans un abattoir quand la préfecture s’est intéressée à son cas. Elle lui a signifié un refus de titre de séjour en lui délivrant une obligation de quitter le territoire. Le tribunal estime que la préfecture ne pouvait pas se contenter de se référer à la liste des métiers en tension édictée par le ministère de l’Intérieur mais aurait dû examiner la situation de l’emploi dans la profession et dans la zone géographique concernées. Elle enjoint donc le préfet de réexaminer la situation de Mamadou dans un délai de deux mois.
> Fichier. – Alain s’est retrouvé dans un gigantesque fichier fourre-tout de la police, le STIC. La préfecture de Niort le soulève pour mettre en doute son intégration. Lui oppose un casier judiciaire vierge. Le tribunal note que le fait que le nom d’Alain apparaisse dans le fichier traitant les informations constatées « ne suffit pas à établir qu’il ne remplissait pas les conditions ». La préfecture doit réexaminer sa situation d’ici à un mois.
> Éducatif. – Un couple arménien était menacé d’expulsion après un refus de titre de séjour et la délivrance d’une OQTF. Leur fille, scolarisée en Première au Lycée pilote innovant, se retrouverait seule alors qu’elle attend de connaître le sort réservé à sa demande de droit d’asile. La préfecture dispose d’un mois pour réexaminer la situation du couple et doit leur délivrer une autorisation provisoire.

à chaud

Il refuse deux fois d’embarquer

Pour la deuxième fois, jeudi, un Guinéen de Poitiers a refusé d’embarquer à Roissy dans l’avion qui devait le ramener chez lui en application d’une procédure lancée par la préfecture. Il se trouve toujours en rétention administration, prolongée jusqu’au 16 mars. A tout moment, la préfecture peut demander que des poursuites soient engagées contre lui pour ce double refus d’embarquer.
Sa femme, qui se trouve à Poitiers en situation régulière, est sur le point d’accoucher de leur nouvel enfant. La préfecture avait refusé à son compagnon un titre de séjour, estimant que les conditions de la vie de couple n’étaient pas réunies. Ce qu’il contestait.

Nouvelle République, E.C., 3 mars 2012

L’horreur

Un guinéen de Poitiers est en rétention depuis huit jours (après confirmation par le JLD), il est père de deux enfants, dont un scolarisé en CP à l’école Tony Lainé, sa compagne est en situation régulière (car elle est mère d’enfant français issu d’une autre union) et doit accoucher dans quelques jours de leur troisième enfant. Il a une Obligation de Quitter le Territoire Français car la préfecture de la Vienne conteste la réalité de la vie commune. Hier matin Monsieur D. a été amené à l’avion qui devait l’expulser en Guinée. Il a refusé pour la deuxième fois de partir. (il avait été une première fois présenté la semaine dernière après son interpellation à Poitiers et son transfert au CRA du Mesnil-Amelot). Il risque une condamnation pénale et une interdiction du territoire pour se double refus.

LACHA G., père de famille géorgien installé en France depuis 10 ans a été arrêté à Limoges au moment de son transfert vers un lieu plus sûr. Lui, sa femme et ses quatre enfants en bas âges étaient cachés depuis des mois par les réseaux SôS et RESF 86. Alors que des personnes solidaires chargeaient les bagages de la famille dans les voitures avec Lacha «la bac de Limoges a débarqué pour un contrôle d’identité inopiné».  Seul Lacha a été contrôlé puis embarqué …

Nous dénonçons l’acharnement de l’Etat contre ces familles et exigeons la libération immédiate de ces deux pères de famille.

Nous appelons à un rassemblement samedi 3 mars 15h devant le palais de justice, à Poitiers

SôS, RESF 86, Collectif contre les expulsions et pour le droit de vivre en France, Groupe Cimade Poitiers, LDH-Poitiers, Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux, Démocratie réelle maintenant – Poitiers

Pour mémoire SôS appelle à se rassembler simultanément dans les villes où la famille géorgienne a vécu pour exiger la libération immédiate de Lacha :

– Samedi 15h à Blois devant la préfecture place de la République.
– Samedi 15h à Poitiers
– Samedi 15h à Limoges devant le commissariat au 84, avenue Emile Labussière
– Samedi à partir de 11h, la marche mensuelle de l’espoir de Colomiers seras dédiée à Lacha G. et des actions de solidarité auront lieu toute la journée à Toulouse et au CRA.

ndPN : une marche anticolonialiste et antiraciste est appelée pour samedi 17 mars à Poitiers, place d’armes (devant l’hôtel de ville) à 14H.

[Poitiers] Diverses infos locales – PQR 2 mars 2012

Arbres coupés le long de la Boivre

Alors que s’activaient les ouvriers de GTM autour de la démolition de la quatrième poutre [ndPN : de la grande passerelle] , les élagueurs de la société Altitude Élagage de Coulombiers ont commencé de couper dix peupliers de part et d’autre de la Boivre. Les souches sont ensuite déracinées et les végétaux broyés sur place. L’opération se poursuit jusqu’à ce soir.

SOCIAL Grève des enquêteurs de l’Insee

Les enquêteurs de l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) arrêteront une partie de leur travail tout au long du mois de mars, indiquent les organisations syndicales (CGT, CFDT, Fo et Sud), dans un communiqué. Ces vacataires protestent contre « la rupture des négociations engagées depuis deux ans sur leur futur statut d’enquêteur ». Ce mouvement est suivi dans la région Poitou-Charentes, selon un responsable syndical local, et pourrait affecter la qualité des prochaines publications de l’Insee.

NUCLÉAIRE «  La faillitte de l’infaillibilité  »

L’association de défense de l’environnement de Migné-Auxances organise une conférence-débat avec Raymond Sené, co-fondateur du Groupe scientifique d’information sur le nucléaire et Roland Caigneaux, membre de la commission locale d’information de la centrale de Civaux, mercredi 14 mars. Son thème : « La faillitte de l’infaillibilité du nucléaire ». « En riverains de Civaux, nous nous posons la question de la sûreté de la filière électro-nucléaire », explique les représentants de l’association. « La question n’a pas attendu Fukushima pour s’imposer, mais le moment semble propice pour en parler sans langue de bois. Raymond Sené traitera des problèmes de sûreté et de la nature des accidents mais aussi de l’impasse des déchets et des inéluctables démantèlements. Le représentant de Vienne Nature à la CLI fera le point local après la fuite de tritium. » Mercredi 14 mars, à 20 h 30, à la salle Jean-Ferrat de Migné-Auxances.

Négociations salariales : ça coince à la Fonderie du Poitou Fonte

Alors que leurs collègues de la Fonderie Alu en sont encore à chercher une solution de reprise pour leur entreprise, les salariées de la Fonderie du Poitou fonte, ont engagé une négociation avec leur direction autour des salaires. Négociation qui coince, visiblement puisqu’hier, le syndicat CGT de l’entreprise, faisant part des propositions de la direction (24 € bruts d’augmentation générale et une prime d’assiduité mensuelle de 16 €) indiquait que celles-ci sont encore très loin des attentes des ouvriers. « Nous avons donc décidé d’informer et de recueillir l’avis des ouvriers avant de reprendre toute discussion », indiquait hier le syndicat. La consultation étant faite, les élus ont donc demandé à la direction de l’entreprise de reprendre la négociation dès ce vendredi matin. Une requête que la direction semble avoir acceptée sans que l’on puisse encore préjuger de la bonne avancée de celle-ci, tant les points de vue paraissaient éloignés, hier soir.

Les salariés du Printemps solidaires

A l’invitation du comité d’entreprise, 34 salariés du Printemps se sont retrouvés dans un café du centre-ville mardi soir. On a pu échanger fleurs et photos souvenirs proposées par d’anciennes élues du comité d’entreprise. « L’idée est de maintenir les liens entre tous et toutes, dit une représentante du CE. L’équipe reste soudée. » Une dizaine de salariés travaillent dans le magasin pour finir de le vider, avec les entreprises de démolition. Elles attendent toujours leur lettre de licenciement qui aurait dû arriver avant fin février. D’autres ont trouvé un nouveau travail ou espèrent une réponse pour passer un entretien. D’autres encore suivent une formation. Et certaines ont pris leur retraite. Tous attendent le 20 mars, date de l’examen de la requête soumise devant tribunal de grande instance de Paris sur la légalité du plan social.

POITIERS Il vole dans les troncs avec des tiges munies de scotch

C’est une bien mauvaise habitude qui lui a déjà valu des ennuis judiciaires. Et ça va recommencer. Le 8 juin prochain, un homme de 48 ans sera jugé pour avoir délesté les troncs de l’église Sainte-Radegonde de pièces de monnaie. Un appel au commissariat avait abouti à son interpellation, mardi, en compagnie de son fils de 25 ans, mis hors de cause. Au domicile du père, les policiers ont retrouvé des tiges en plastiques munies de scotch pour double face ! Un Poitevin de 27 ans a été interpellé, mardi soir, après avoir menacé deux contrôleurs de Vitalis à l’aide d’un petit couteau. Les faits se sont déroulés à l’arrêt de la Chaussée. Le suspect a été arrêté un peu plus loin par la police, rue Grignion-de- Montfort. Il est convoqué en justice en juin.

Nouvelle République, 2 mars 2012