[86] Des nouvelles des mobilisations syndicales

Coop Atlantique : avec le soutien des Fondeurs

Châtellerault avait des airs de lutte syndicale, hier, avec une forte mobilisation des Fondeurs d’Ingrandes notamment, autour de la Coop Atlantique.

Bon d’accord, côté météo, c’était plutôt la Bérézina. Mais au pied du kiosque à musique ou, un peu plus tard dans le hall d’accueil de la mairie de Châtellerault, l’atmosphère qui régnait semblait tout à coup un peu plus optimiste. « Il n’est pas question de baisser les bras. On n’est pas là pour négocier une prime, même supra-légale. On est là pour défendre les emplois et les entrepôts d’Ingrandes. On ne va pas laisser tomber comme ça ! » Pascal Briant, secrétaire départemental de la CGT avait retrouvé le chemin de Châtellerault hier matin pour participer à la mobilisation autour des 160 salariés de la Coop Atlantique d’Ingrandes. Avant de partir, en cortège pour un rassemblement devant le siège du Medef, à Chasseneuil-du-Poitou.

Le maire les rejoint

Et autour de lui, les leaders du mouvement de la Fonderie Alu, en débrayage le temps d’une matinée pour soutenir leurs copains de la Coop. « Dans les objectifs de la Coop, il est clairement indiqué que la philosophie de l’entreprise c’est «  produire, distribuer et consommer autrement  ». Aujourd’hui, on se demande où il est l’esprit coopérateur ! Et si la Coop respecte encore ses salariés, la première chose, c’est qu’elle dise ce qu’il y a dans le contrat qui a été passé avec Système U. Les 4.000 personnes qui travaillent dans l’entreprise ont droit à cette transparence. » Le ton est donné. Offensif, argumenté. Une tonalité que fait sienne Jean-Pierre Abelin, maire de Châtellerault, lui qui milite pour que « dans ce conflit aussi, élus et représentants syndicaux travaillent ensemble pour recréer la dynamique qui a permis de sauver la Fonderie Alu dans une période où elle était menacée. » Et qui proposera au président du conseil général, Claude Bertaud, de prendre des initiatives pour « qu’un véritable dialogue puisse reprendre entre syndicats et direction. » Christian Triphose, représentant CGT des salariés de la Coop, est-il, lui, bien convaincu que les entrepôts d’Ingrandes peuvent être sauvés, lui qui connaît l’entreprise de l’intérieur ? Pas si sûr, quand il assure être persuadé qu’à terme, toute la logistique du groupe pourrait bien être cédée à un prestataire extérieur. « Les 4 Coop de France ont aujourd’hui des partenariats avec des requins de la grande distribution. Des requins qu’on nous présente comme des sauveurs aujourd’hui. » Et le syndicaliste de lancer un appel au boycott des enseignes de la Coop Atlantique et de Système U. A la veille des fêtes de Noël, pas sûr qu’un tel appel fasse plaisir à tout le monde…

Laurent Pinot, Nouvelle République, 14 décembre 2012

La CGT dépose une motion au Medef

A l’appel de la CGT, environ quatre-vingts personnes se sont rassemblées hier, devant le siège du Medef Poitou-Charentes au Futuroscope. « Cette action est une initiative nationale, et mobilise aujourd’hui près de 150 rassemblements dans toute la France » a expliqué Bernard Viot, secrétaire de l’union départementale de la CGT Vienne. « Nous sommes venus déposer une motion auprès du représentant du Medef, pour dénoncer l’attitude du patronat dans les négociations interprofessionnelles en cours sur « la sécurisation de l’emploi » et « les retraites complémentaires ». Au nom de la crise, le Medef veut imposer une régression sociale en facilitant toujours les licenciements et en généralisant les contrats de mission ou d’intérim. La précarité, la flexibilité, le chômage et les bas salaires, ça suffit ». Des revendications qui trouvent un écho particulier dans le département. « Il faut que nous soyons solidaires dans nos luttes, surtout actuellement au côté de nos entreprises de la Vienne qui souffrent comme les Coop, Buroform, Deshoulières, Fonderies, Saft ou encore Iso Delta »a conclu Bernard Viot.

D.L., Nouvelle République, 14 décembre 2012

Les Territoriaux FO ont ce qu’il faut

Ce fut une bonne année pour les négociations. Comme l’indique Stéphane Renaudon, secrétaire général du syndicat Force Ouvrière de la Ville, du CCAS et Grand Poitiers, FO a obtenu ce qu’il faut en 2012. Hier aux Arènes, l’assemblée générale présidée par le secrétaire départemental Alain Barreau a permis de lister les avancées avant d’élire le conseil syndical et de mettre une valeureuse militante à l’honneur.

> Participation de l’employeur aux frais de Mutuelle. Désormais légalement possible, la participation de l’employeur aux frais de mutuelle a été actée après négociation. « Une majorité des agents est de catégorie C, soit très proche du SMIC, explique Stéphane Renaudon. Cet accord doit permettre à nombre d’entre eux d’avoir désormais une mutuelle. » > Une prime de vacances augmentée. Versée en deux fois, la prime de vacances non hiérarchisée a été augmentée de 110 € net versés sur la paie de novembre. Cette prime passe ainsi à 1.183 € net par an. > Prévoyance : accord signé. « Au bout de 3 mois d’arrêt de travail, un salarié ne reçoit plus qu’un demi-traitement, rappelle Stéphane Renaudon. Rien que pour cela (perte de salaire), la Prévoyance, qui couvre aussi le décès et l’invalidité, est très importante. » Un accord a été signé lors de la dernière commission paritaire du 7 décembre. Là encore l’employeur va participer à la prise en charge de la cotisation. > Nicole Grégory à l’honneur. Militante de très longue date, Nicole Grégory, surnommée par ses camarades « la voix de l’assemblée générale », a reçu hier la médaille de la fédération des services publics et de santé FO.

L.L., Nouvelle République, 14 décembre 2012

Contre l’aéroport mais pacifistes que ça !

Contre l’aéroport mais pacifistes que ça !

En réponse à deux tribunes parues dans le journal « Le monde »

La version originale (le texte complet était jugé trop long pour le format « Monde ») de la réponse à quelques tribunes publiées la semaine passée dans ce même journal ( version parue dans le Monde ici )

La semaine dernière deux tribunes successives sont parues dans votre journal (1). Elles sont le fait de « présidentes »,  « porte-paroles », élu.e.s d’organisations et partis politiques. Elles portent un point de vue qui paraît englober tout le mouvement d’opposition à l’aéroport de Notre Dame des Landes. Elles ont en commun d’affirmer que le mouvement a toujours été non-violent, que l’hostilité face à la police était le fait d’infiltrés policiers, que la manifestation du 17 novembre était pacifique…(2) Quand on retrouve en quelques paragraphes, les termes« non-violents » et « pacifique » martelés à ce point, on peut se dire que l’on a affaire à une opération de recadrage idéologique et en l’occurence de réécriture de notre histoire commune.

Pour nous qui partageons cette lutte, cette réécriture de l’histoire est pour le coup violente. Nous ne pouvons laisser quelques tribuns et porte-paroles auto-proclamés rayer d’un coup de plume ce que nous avons vécu ces dernières années. La complexité de notre réalité, faites de long débats et de contradictions, de pratiques multiples mais aussi de liens qui se tissent, s’est encore intensifiée depuis le 16 octobre et le début de la vague d’expulsion, appelée « opération César ». Nous savons que l’écriture de l’Histoire est généralement le privilège des dominants. Qu’ils soient premier ministre ou président d’honneur d’une association citoyenne, ceux-ci semblent toujours estimer que, quand bien même on viendrait piétiner nos maisons et nos cultures, il nous faudrait rester calmes et polis. Mais l’Histoire ne s’écrit pas seulement sous les projecteurs médiatiques et dans les cénacles politiques. Nous ne renoncerons pas à ce qu’elle nous appartienne aussi.

On peut se demander si la « non-violence » invoquée par certain.e.s inclut aussi les barricades en feu et les projectiles lancés sur la police pour ralentir son avancée, les sabotages d’engins de chantier, et les marques laissées sur les permanences et bureaux de ceux qui nous attaquent. Ce« pacifisme » parachuté serait alors sans doute comparable à celui attribué en occident aux  « révolutions arabes »  tandis que les rues du Caire ou de Tunis s’embrasaient.

En attendant, il faut un sacré toupet, après un mois et demi d’expulsion et de résistance acharnée dont les images ont été montrées en boucle sur toutes les télés et journaux, pour claironner à tout  va sur le « pari de la non-violence ». Si nous ne nous étions pas défendu, de toutes ces manières là aussi, il n’y aurait probablement plus grand monde pour parler de la zad aujourd’hui, moins encore pour y vivre. Mais cette réalité là semble à ce point déranger les habituels détenteurs de la bonne morale militante, tellement pressé.e.s de se positionner, qu’ils et elles ne comprennent même pas qu’il est peut-être encore un peu tôt pour gommer les coups échangés.

Nous avons lancé, il y a plus d’un an, l’appel à une grande manifestation de réoccupation en cas d’expulsion et avons participé à son organisation jusqu’au bout, par le biais d’une assemblée ouverte réunissant jusqu’à 200 personnes. Nous pouvons affirmer ici qu’il ne s’est jamais agi de mettre en avant un défilé « pacifique », mais bel et bien une action directe d’occupation en masse. Son objectif n’était certes pas l’affrontement et nous avions décidé dans ce contexte de porter une attention particulière à ce que celles et ceux qui ne le souhaitait pas puissent l’éviter. Pour autant nous nous étions préparé.e.s en amont aux  possibilités de barrages et à la nécessité d’auto-défense des manifestant.e.s en cas d’agression policière. Si certain.e.s peuvent dire à posteriori que cette action collective a été « pacifique » c’est bien parce que les forces de l’ordre ont choisi de s’effacer ce jour là face à la force du mouvement.

Quelques jours plus tard, quand les troupes sont revenues pour expulser, détruire et blesser – des centaines de personnes de tous horizons ont éprouvé côte à côte cette capacité d’auto-défense, avec des chants, des sittings mais aussi des cailloux et des bouteilles incendiaires. Tout.e.s celles et ceux qui ont partagé ces journées savent bien que cette diversité de réponse n’a pas été tant source de scissions et de séparations, mais bien plutôt de rencontres et de solidarités mutuelles. L’avenir de cette lutte s’est écrit pendant ces moments là, et pas depuis un bureau.

Pour notre part, il ne nous viendrait pas à l’esprit d’affirmer, que « le mouvement pratique toutes les variétés de résistance, toujours violentes »(3). La réalité du mouvement c’est une multitude de personne qui font de la logistique, des repas, de la communication, des collages, des dossier juridiques, des lance-pierres, des pansements, des chansons, qui construisent des maisons, cultivent, se couchent sur les routes ou y courent masqués… Beaucoup d’entre nous partagent ces différentes manières de se rapporter au mouvement suivant les heures, les jours, les montées de colère, de joie ou les réflexions tactiques…. Ce que nous vivons sur le terrain, ce n’est pas une nécessité de s’affirmer comme violent ou non-violent, mais une volonté de dépasser  ces catégories idéologiques et séparations neutralisantes. Nous sommes un peu trop complexes pour rentrer dans les caricatures du pouvoir : « ultras »,« gentil écolos », « opposants historiques », « jeunes zadistes »… Fort heureusement et malgré les tentatives désespérées d’Auxiette (4) ou de Lavernée (5), les divisions posées en ces termes n’ont plus eu tellement de prises sur les dynamiques de ces dernières semaines. Quand des paysans mettent en jeu leurs tracteurs et les enchaînent auprès des barricades, quand des trous sont creusés dans les routes, quand la police est prise en embuscade, il s’agit de se donner les moyens adéquats pour répondre à la situation. Ce que nous voulons mettre en avant, maintenant, ce ne sont pas des mots magiques brandis en totems comme autant de brides sur nos potentialités collectives, mais une détermination commune à ce que cet aéroport ne se fasse pas.

Quant aux profiteurs et aménageurs, nous ne nous faisons pas d’illusion sur le fait qu’ils continuent d’imposer leurs projets par la force. À nous de faire en sorte que les concrétiser finisse par leur nuire plus que de les abandonner.

Des résistant.e.s à l’opération César

(1) « Notre-Dame-des-Landes : la démocratie en question » – 05.12.2012 Par Catherine Conan, Geneviève Lebouteux, Sylvie Thébaud, Françoise Verchère, Pierre Giroire et Frank Meyer et « Notre-Dame-des-Landes, un creuset pour les mouvements citoyens » – 06.12.2012 – Par Susan George, présidente d’honneur d’Attac et Aurélie Trouvé, coprésidente d’Attac

(2) Quelques citations parmi d’autres : « Les opposants dans leur diversité ont multiplié les formes de contestation mais sont toujours restés intransigeants sur le fait que la lutte contre ce projet doit être non-violente. », « (…) toutes les ruses de la répression ont été mises enœuvre : (…) La manipulation en infiltrant des éléments provocateurs pour pousser à l’affrontement avec les forces de l’ordre ou à l’agressivité envers les journalistes », « Le pari de la non-violence et de la démocratie. Notre détermination reste aussi intacte que notre volonté de lutter pacifiquement contre ce projet ruineux pour les finances locales, destructeur de l’environnement et de la vie des gens qui habitent sur ce territoire et y travaillent. »

(3) Dans sa tribune Susan Georges affirme : « Aujourd’hui comme hier, les opposants pratiquent toutes les variétés de résistance, toujours non-violente. »

(4)  Jacques Auxiette président PS de la région Pays de Loire qui sur France inter avait demandé au Préfet « de passer au Kärcher la frange la plus radicale des opposantes de Notre Dame des Landes »

(5)  Christian de Lavernée, préfet de la région Pays de Loire, artisan de l’opération César qui a dénoncé à de nombreuses reprises « la violence d’une minorité autonome, venue d’ailleurs » et marqué la différence qu’il faisait entre « entre les opposants violents et les personnes et associations qui font connaître leur opinion dans un cadre légal ».

Vu sur zad.nadir.org, 13 décembre 2012

NdPN : la coprésidente d’Europe Ecologie Les Verts à l’assemblée, Barbara Pompili, remettait hier sa charge contre les « extrémistes »… en gros la « violence » est du côté des résistant-e-s, et il faut laisser faire le gouvernement avec ses jolies commissions très neutres… Voir cette vidéo. Entre autres citations croustillantes :

« Je pense que là, la question de la violence est un point très important qu’il faut absolument contenir« .

Parlant de la « commission de dialogue » du gouvernement, alors même que ce dernier affirme que l’aéroport se fera quand même : « on voit bien qu’il y a une volonté d’apaisement […] et évidemment, si il commence à y avoir de nouvelles violences si les expulsions ont lieu, ça va recréer des conditions qui ne seront pas propices au dialogue alors que je pense que c’est ce que tout le monde veut« .

« La politique a repris la main, en créant ces commissions, et il y en a deux, il y a la commission de dialogue, mais il y a aussi la commission scientifique qui doit regarder comment on peut compenser les atteintes à l’environnement de cet aéroport, donc ces deux-commissions-là, il faut les laisser travailler, et une fois qu’elles auront travaillé, on pourra conclure. »

Et on entend encore qu’EELV s’oppose à l’aéroport !

Vu aussi sur le flash info du jour, une nouvelle sortie d’Auxiette (il va falloir penser à les compiler, un vrai musée du vieux monde !) : (article de hier dans le Nouvel Observateur en ligne) : « Il est tout de même scandaleux de prétendre que la légitimité donnée par les tournevis et les pieds de biche soient supérieurs à celle conférée par le suffrage universel. » « Ce n’est pas avec des flèches, des arcs et des cabanes que l’on peut envisager notre avenir et les créations d’emplois. Cette logique est suicidaire. L’agriculture de proximité, c’est bien, mais on ne nourrit pas la planète avec l’agriculture de proximité. »

Hihihihoho !

En attendant, les actions de solidarité se poursuivent un peu partout (il y a deux jours à Blois, péage gratuit pendant près d’une heure ).

[Notre-Dame-des-Landes] Lettre de Cyril depuis la prison de Nantes

Lettre de cyril

Cyril s’est fait condamner en comparution immédiate fin novembre après s’être fait arrêter sur la zad par des gendarmes infiltrés sur une barricade (’y a déjà eu des articles publiés là-dessus).

Il nous répond et nous envoie une chanson qu’il nous demande de publier. Pour lui écrire :

centre pénitentiaire   / quartier maison d’arrêt   / Cyril  n°d’écrou 57360 /  rue de la Mainguais  /  44300 nantes

Mes chers camarades,

Un très grand merci pour votre soutien et celui des autres camarades zadistes. Pas une journée ne se passe sans que je pense à vous tous. Merci pour ces infos non muselées que tu m’apportes, cela renforce encore plus mes convictions déjà fortes et ne me désespère pas pour notre cause qui est juste, elle. Nous ne sommes peut-etre qu’une épine dans le pied de ce gouvernement mais elle est assez profonde pour qu’il puisse la retirer. Remplie d’un venin qui se mourit d’amour et de solidarité, elle envenime ceux qui sont pour la destruction, la repression violente et les constructions capitalistes inutiles pour une population pacifiste mais resistante qui ne demande que de vivre en paix et en harmonie avec la mère nature. Ils ne sont pas à leur premier coup d’essai. Mais la resistance est toujours là. Nous faisons partie de la nouvelle et de l’ancienne génération qui lutte depuis tant d’années contre ces multiples projets inutiles. Ils depassent les bornes. Ces souffrances qu’ils infligent à nous et à la mère nature sont malheureusement irreversibles et nous ne les oublieront jamais. Qui sont-ils pour penser que la valeur de l’argent est plus importante que celle de l’être humain et de son environnement. Pour moi c’est un devoir envers les miens de crier mon opposition à tout celà. La destruction massive de notre mère la terre doit cesser car les conséquences en sont désastreuses. Que laisserons-nous à nos enfants ? Une chose est sûre, nous ne sommes pas des lâches. Nous nous battons pour des valeurs sûres, justes et ils en seront fiers. L’Etat ne peut en dire autant, car il en est pas à sa première erreur. Mes grands parents et mon père ont subis les memes erreurs à un’échelle differente et leur etait reproché à l’epoque le simple fait d’etre juifs et de vouloir protéger cette terre qui est la nôtre. Refusant de partir de leur terre pendant la guerre, ils en ont payé le prix fort. Fusillés par les collabos de l’époque devant mon père qui n’avait que 5 ans. Certaines choses ont changés mais le gouvernement lâche et hypocrite reste ferme devant les cris et les pleurs de ses enfants qu’il dit capricieux. Je pense que le caprice vient d’eux et que la Raison vient de notre passion et de notre amour pour ces nombreuses causes justes et défendables. Ils ne l’entendent pas de même et nous poussent dans l’illegalité et la rébellion. Ma peine est celle d’un être humain qui ne se soumet pas. Comme la vôtre. Faut-il pourtant subir ? Ma réponse est Non. Nous ne lâcherons rien. Car peu importe le temps , ce qui compte ce sont les messages et le résultat ainsi que les erreurs flagrantes que le peuple voit. Ne changez rien, reste comme vous êtes, libres ! Mes bottes me manquent, vous me manquez camarades et ami-e-s et je continue la lutte d’une autre manière. Grace à vous j’ai assez de contacts à l’exterieur pour me faire entendre. Cela fait plus de dix ans que je me bas pour differents causes. Je suis originaire de cette région et je le resterais malgré mon interdiction de séjourner dans le 44 pendant 2 ans. Sauf Avessac où j’ai acheté un petit corps de ferme que je rénove pour tous ceux qui aiment la nature et la liberté. Je suis tailleur de pierre et cela me plait. Ma lutte se fait aussi dans la musique depuis 12 années et passera ces messages grace à l’aide exterieure, étant à l’heure actuelle prisonnier. Je suis sur le projet d’un nouveau CD destiné à notre cause. Car il me semble nécessaire de faire passer ces messages. Je vous fais donc part du premier jet de la première chanson que je vous offre en espèrant votre participation future d’une verité qu’on nous demande de cacher. J’aimerais si possible que cette lettre ainsi que cette chanson soient mises sur Indymedia. Merci. Je compte sur vous et vous remercie tous pour le soutient que vous m’apportez et surtout pour cette cause juste. La terre de nos parents est la future terre de nos enfants, ne l’oublions pas. V.D.R et S

Je vous embrasse,

Cyril n°ecrou 57360 prison de Nantes

Cette chanson se fredonne comme un chant de pirate

ZAD PACIFISTE MAIS RESISTANTE

Refrain :

Nous ne sommes pas des criminelles, nous sommes des enfants Nous nous battons pour la terre et non pour l’argent Que laisserons-nous derrière pour tous ces enfants ? Surement pas une terre meurtrie depuis trop longtemps.

Nous ne pouvons plus nous taire car l’erreur est flagrante L’Etat reflète notre misère et en est conscient. Pousse l’humain à bout de nerfà cause des dirigeants. Dans une atmosphère austère et si méprisante.

Nous nous battons pour cette terre que nous aimons tant. Pour combattre cette misère nous restons devants. L’égalité sur cette terre n’est pas si flagrante. Regarder autour mes frères l’ampleur est dégradante.

Pour nos soeurs et pour nos frères même pour nos enfants. Le reflet d’une misère crée par tous ces gens. De finance et de guerre nous ’nous laisserons pas faire. En avant tous ensemble.

refrain

Que laisserons-nous derridère si ce n’est le temps de réparer cette terre qui nous offre tant. Nous ne sommes pas des criminels nous sommes des enfants tous issus de la même terre celle de nos parents .

N’ayons plus peur de nosu taire devant toute cette violence. Envers nous envers la mère qui nous rend vivant. Des cultures si diférents et enrichissantes. Pour combattre la misère qui est juste devant.

Allons marchons mes frères unis tous ensemble. Montrons leur ni peur ni souffrance car nous nous sommes fiers. De combattre vaillement mais pas pour la guerre. Pour un futur rayonnant résistons mes frères.

Que laisserons-nous à nos enfants sûrement pas la misère. Que le ministère comprenne que l’on ne peut se taire devant toute cette violence gratuite et volontaire nous ne pouvons nous taire.

Merci pout tout et continuez à vivre

Vu sur zad.nadir.org, 13 décembre 2012

Le Monde Libertaire n°1691 (du 13 au 19 Décembre 2012)

NdPN : le Monde Libertaire, l’hebdo 24 pages de la Fédération Anarchiste, sort aujourd’hui en kiosques, comme chaque jeudi. Vous pouvez aussi vous le procurer à prix libre en nous écrivant. Un exemplaire sera laissé en libre consultation au Biblio-café de Poitiers (rue de la Cathédrale). Comme d’hab, trois articles sont déjà consultables en ligne sur le site du Monde Libertaire (voir liens web ci-dessous dans le sommaire). Bonne lecture !

Pavillon Noir

Le Monde Libertaire n°1691 du 13 au 19 Décembre 2012

«La vie prime l’économie. La liberté du vivant révoque les libertés du commerce. C’est sur ce terrain-là que, désormais, le combat est engagé.» – Raoul Vaneigem

Sommaire

Actualité

Réquisition chez les riches prélats, par E. Vanhecke, page 3

Un ouvrier de PSA témoigne, par S. Larios, page 4

L’État veut en finir avec NDDL, par J.-P. Anselme, page 5

Calme plat dans les centrales syndicales, par J.-P. Germain, page 6

Communiqué sur les luttes à NDDL, page 7

La Chronique néphrétique, de Rodkol, page 8

Mauvaises nouvelles des fronts, par H. Lenoir, page 9

Classe «public » contre classe « privé », par N. Potkine, page 10

La police en souffrance, par R. Pino, page 11

Arguments

Les moralistes devraient avoir honte, par O. Tarda, page 12

Sport et soins aux malades du VIH, par P. Schindler, page 14

International

Palestine, Israël, c’est bloqué, par P. Sommermeyer, page 15

Nouvelles félonies anti-pauvres en Grèce, page 16

Expressions

Vérité une et indivisible, par M. Silberstein, page 17

Une expo de révoltés, par G. Bounoure, page 19

La dernière chronique de Heike Hurst, page 21

Mouvement

Solidarité avec les Cubains, page 22

La radio sans dieu ni maître, page 22

Ce soir, on sort, page 23

Illustrations
Aurelio, Jhano, Kalem, Krokaga, Nemo, Valère

Editorial

Ils sont bien loin «moi président, je vais raser gratis» et les titatas creux et flamboyants des promesses électorales. Les socialos se débandent sec devant le pouvoir de l’argent et des entreprises multinationales ou pas. Énième exemple de la lâcheté gouvernementale, la récente reculade quant à la nationalisation d’Arcelor Florange un instant évoquée par le ministre Montebourg.
S’il ne s’était agi de centaines d’ouvriers cocufiés, cet intermède aurait pu relever du plus haut comique: une Parisot glapissant après les rouges comme un goret qu’on échaude, un Montebourg humilié par son Premier ministre obligé de manger son chapeau, un Hollande le retenant in extremis par la manche, l’enfumage dédaigneux et total de Lakshmi Mittal, la «haute trahison» d’un gouvernement paniqué qui – dixit le courageux syndicaliste Édouard Martin – a «menti tout au long des discussions». Tout ça pour finalement entériner la mort programmée du site de Florange pourtant viable sans grands efforts. Les gouvernements successifs se sont empressés de voler au secours des banques, mais sont impuissants à sauver une usine.
Pourquoi tant de frilosité ? Les États-uniens ont bien nationalisé Chrysler, General Motors. Face à ce galimatias, trois conclusions s’imposent: d’abord, la «gauche» et les syndicats n’ont pas encore compris (Alzheimer?) que vouloir moraliser le capitalisme c’est comme se payer une plus grande ceinture pour soigner son obésité, que les patrons sont des fauves. Des fauves qu’il faut mater ou se laisser bouffer. Encore un fauve ne dévore-t-il que quand il a faim, les industriels et leurs actionnaires, eux, sont d’éternels boulimiques. Puis, pourquoi céder ainsi aux chantages des patrons et de leurs actionnaires?
Tout simplement parce que, comme Gallois, la bourgeoisie au pouvoir pense que le privé est plus efficace que le public. Elle répugne pour cette raison aux Scop et aux nationalisations. Elle préfère négocier piteusement avec les entreprises. Ce sont les limites infranchissables du réformisme et l’impuissance organique de la démocratie représentative à lutter efficacement contre les inégalités.
Enfin, la solution à ce gâchis, les anarchistes s’époumonent à la proposer depuis plus d’un siècle: lutte des classes, révolution (ça va être dur avec la technologie des surveillances), grève générale. Mise en place d’une économie autogestionnaire coordonnée fédéralement. En abandonnant la loi de la jungle des marchés et de ce fait tout égoïsme, tout esprit de concurrence, de réussite individuelle. En cessant d’analyser l’Humain en termes financiers, d’adorer le dieu profit et la déesse gestion pour les flanquer une bonne fois pour toutes aux latrines de l’Histoire.

[Poitiers] Congrès Vinci : contrôles d’identité aux abords du palais des congrès

Un beau petit déploiement sécuritaire ce jeudi matin au palais des congrès du futuroscope de Poitiers, à l’occasion du congrès Vinci énergie, contre lequel le comité poitevin contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes a appelé à se rassembler. Beaucoup de vigiles ont été vus dans le palais des congrès. Aux abords, la gendarmerie nationale contrôlait les pass des congressistes et patrouillait en voitures.

Plusieurs personnes attendant sous un arrêt de bus ont ainsi vu leur identité contrôlée par des gendarmes près du palais des congrès. Sur demande des personnes contrôlées qui exigeaient un motif, le maréchal des logis-chef qui dirigeait le contrôle d’identité a répondu qu’il y avait une réquisition du procureur. Après beaucoup d’insistance pour examiner ce papier, le gendarme a fini par accepter de montrer le papier de réquisition du procureur de la république. Surprise : il s’agissait d’une autorisation à mener aujourd’hui contrôles d’identité et fouilles de véhicules, aux abords du palais des congrès, pour recherche d’armes et d’explosifs [sic] !

Or les seules armes dangereuses sur place, ainsi que l’ont fait remarquer les personnes contrôlées, étaient en possession desdits gendarmes, sous la forme de pistolets. Ajoutons qu’au sujet des « explosifs », ils seraient plutôt à chercher sur le chantier de la LGV Vinci juste à côté, qui utilise des mines ! Quant aux personnes ayant des connaissances en explosifs, elles seraient éventuellement à trouver parmi les congressistes de Vinci, où se sont peut-être rendus quelques ingénieurs des mines…

Ceux de l’Etat PS-Vinci qui agitent le hochet de la menace « violente » des opposants à leurs projets aussi pharaoniques que débiles, sont les seuls à utiliser la violence de façon systémique, et entendent en détenir le monopole pour l’exercer au quotidien. Pour reprendre Max Weber, l’Etat moderne se définit par le monopole de la violence physique légitime… et de la violence symbolique, pour reprendre Bourdieu. Avec des décisions de chantiers inutiles, coûteux, écologiquement et socialement destructeurs, à Notre-Dame-des-Landes comme à Poitiers comme partout ailleurs… prises au-dessus des gens priés d’aller se faire voir ailleurs par les vigiles surarmés du Capital et de l’Etat.

On ne lâchera rien, car la solidarité est notre force.

Pavillon Noir, 13 décembre 2012

Mise à jour : un deuxième rassemblement était appelé cet après-midi pour 16H30. A nouveau des contrôles d’identité : deux personnes auraient été embarquées à Jaunay-Clan, car elles n’avaient pas sur elles leurs papiers.

Mise à jour : les deux personnes sont sorties du poste le soir même