[Poitiers] Un magistrat épinglé pour sa partialité

NdPN : des nouvelles d’un juge déjà connu pour l’affaire des confettis

Un magistrat épinglé pour sa partialité

Les magistrats retrouvent souvent à la barre des tribunaux de vieux clients. C’est la loi du genre. Ainsi, un juge d’application des peines amené à statuer sur le sort judiciaire de certains condamnés peut aussi conduire des audiences correctionnelles. Il retrouve alors parfois des personnes dont il a converti le sursis en prison ferme si les engagements n’ont pas été respectés. C’est ce qui pendait au nez de Kevin. Interpellé en mai dernier par les policiers de Poitiers pour ivresse au guidon d’un scooter, il avait été placé en garde à vue. Le JAP (juge de l’application des peines) qui suivait Kevin avait été sollicité pour émettre un avis sur son comportement face à ses obligations judiciaires. Le juge Leclerc estimait qu’il était « incompatible avec un suivi en milieu ouvert ». Quand il a été jugé en août dernier pour son affaire d’ivresse, Kevin est tombé sur le même juge ! Il l’a condamné à deux mois… de prison ferme. Une sanction jugée démesurée par l’avocat de Kevin, Me Aurélien Bourdier. Il vient d’obtenir de la cour d’appel l’annulation du jugement rendu et une relaxe partielle. La peine de Kevin a été ramenée à des jours amende. Mais surtout, l’arrêt relève que le « doute du prévenu sur l’impartialité de son juge était fondé par les circonstances et aurait dû amener M. Leclerc à renvoyer l’affaire devant un autre juge ».

Nouvelle République, 10 décembre 2012

Communiqué de la ZAD + rassemblement contre Vinci à Poitiers (palais des congrès)

NdPN : ça a chauffé ce matin sur les barricades : flash info du jour ici.  Pour Poitiers, voici une brève parue dans la Nouvelle République :

Le comité poitevin contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes appelle à manifester demain, devant le palais des congrès du Futuroscope où doit se tenir le congrès de Vinci ingénierie. Déclaré d’utilité publique en 2008, le futur aéroport de Nantes a en effet été attribué au groupe Vinci sous forme de concession en décembre 2010. Le comité poitevin qui s’oppose au projet appelle donc au rassemblement dès 7 h 45 puis à 16 h 30 « pour faire entendre une fois encore l’opposition grandissante au projet ». Au cas où les occupants du camp de la Châtaigneraie seraient délogés le matin par les forces de l’ordre, près de Nantes, les opposants prévoient aussi de se rassembler sur la place Leclerc de Poitiers le soir même à 18 h.

Et pour finir, un communiqué des zadistes de NDDL :

Communiqué – Suite au passage en force de la Préfecture, recours et détermination.

Nous avons appris que le Tribunal de Saint-nazaire, suite à une ordonnance sur requête, a rendu hier une décision de justice « autorisant l’expulsion de tous les opposants sans droits ni titre présents » sur la parcelle de la Châtaigne. Le principe d’une ordonnance sur requête est celui d’une procédure anonyme, sans débat contradictoire, qui ne peut fonctionner que dans la mesure où les habitant-e-s ne sont pas nommé-e-s et identifié-e-s. Dans le cas présent les habitant-e-s de la châtaigne s’étant officiellement identifiés par voie de fax et lettre recommandée  aux avocats d’ago et de la Préfecture avant l’ordonnance, celle-ci devrait être invalidée. Les habitant-e-s de la Châtaigne mettent dès maintenant en place les recours juridiques nécessaires à ce sujet. Dans ce contexte, tout recours à la force publique et expulsion constituerait clairement un passage en force sur le plan juridique et politique.

Sur la ZAD et en cas d’expulsion, de très nombreux opposant-e-s à l’aéroport, paysans, occupant-e-s, associatif, soutiens sont mobilisés avec la plus grande détermination.

Suite aux tensions de ce matin autour des barricades, la Préfecture parle de « rétablir le contrôle de la situation ». Ceci est un voeu pieux tant qu’elle continuera à occuper militairement la zone, à harceler les habitants et opposants, à empêcher les déplacements, à menacer de nouvelles destruction et à tenter sans succès d’endormir le mouvement avec des propositions de dialogue factice. Outre la châtaigne, de nombreux autres habitats sont toujours menacés d’expulsion et prêts à résister en cas d’attaque.

Qui qu’il arrive, des rencontres nationales de plus de 150 comités locaux auront lieu ce samedi et dimanche au bourg de Notre Dame des landes. Nous rappelons qu’en cas d’expulsion de la Châtaigne, un appel a été lancé ces derniers jours par l’assemblée de la manifestation de réoccupation du 17 novembre : appel aux comités locaux à se rassembler en réaction immédiate et à occuper les lieux de pouvoir dans toute la France. Pour toute nouvelle opération d’ampleur sur la zone un appel a été lancé à une grande manifestation quelques semaines plus tard à Nantes.

Des occupant-e-s de la ZAD …

Vu sur zad.nadir.org, 12 décembre 2012

Mise à jour : on en apprend une belle sur Bastamag : Quand le président de Vinci Airports travaillait pour le ministère des Transports

Campagne de solidarité internationale avec les libertaires cubains

NdPN : un appel à solidarité du GALSIC (Groupe d’appui aux libertaires et aux syndicalistes indépendants de Cuba), traduit en plusieurs langues. Voici le texte en français, traduit par un copain pour l’IFA (internationale des fédérations anarchistes).

Campagne de solidarité internationale avec les libertaires cubains

Il y a toujours eu une tradition libertaire dans la Caraïbe, le sentiment libertaire a toujours imprégné le peuple cubain, c’est une expression révolutionnaire née très tôt, lors des premières luttes contre l’esclavage et pour l’indépendance au XIXe siècle. Le mouvement libertaire a plus de cent ans à Cuba, il a été banni de l’historiographie officielle par les historiens et par les éditeurs cubains à la solde du Parti communiste.

En 1959, les différentes organisations anarchistes qui luttèrent, dans la clandestinité ou dans la guérilla pour la Révolution aux côtés des castristes furent interdites. Dans ces années-là, les libertaires furent assassinés, emprisonnés ou contraints à l’exil.

Le Mouvement libertaire cubain lutte aujourd’hui pour redonner vie à l’anarchisme. Un groupe de jeunes, au sein de l’Atelier libertaire Alfredo López, questionne la réalité cubaine, l’histoire du mouvement libertaire et ses idées.

Malgré la répression et l’impossibilité d’exprimer dans les médias, aux mains du régime, tout point de vue libertaire jugé subversif, les libertaires sortent peu à peu de la clandestinité, la présence libertaire s’affirme aujourd’hui dans la rue et les quartiers.

La Révolution a créé beaucoup de frustration et de déception, particulièrement chez les nouvelles générations. Un profond désir de liberté, de dignité, de parler et d’agir existe à Cuba.

Les liens sociaux restent à réinventer en vue de contribuer à une « révolution dans la révolution » et pour combattre la bureaucratie et la corruption généralisée.

La renaissance d’un mouvement libertaire à Cuba, l’existence d’un Forum social autogéré sont des éléments clés afin d’entreprendre un large travail de conscientisation. Mais pour développer les courants libertaires et les courants critiques de type autogestionnaire, fédéraliste et écologiste, il faut des moyens matériels qu’il est difficile de trouver sur l’île. De là, l’importance du soutien extérieur, même s’il s’agit d’une action délicate car l’aide internationale aux mouvements d’opposition est considérée par le gouvernement comme un financement de l’« Empire » en faveur de la contre-révolution.

Tout apport, par le biais de livres, de revues, de journaux, de CD ou de DVD concernant les expériences d’autogestion, de coopérativisme, d’économie verte, de décroissance ou encore sur la pensée libertaire est accueilli avec intérêt, afin que les militants antiautoritaires cubains, longtemps coupés de toute information et de tout moyen d’analyse libre, puissent s’affronter aux problèmes économique, sociaux et politiques du XXIe siècle.

La solidarité politique internationale est également importante en cas de répression et d’obstruction venant des services du ministère de l’Intérieur et de la Sécurité d’État quand nos compagnons sont inquiétés pour leurs activités.

Pour l’envoi de matériel (livres, revues, CD, DVD, etc.), prenez contact avec le GALSIC (Groupe d’appui aux libertaires et aux syndicalistes indépendants de Cuba) : cubalibertaria@gmail.com

Envoyez vos dons à l’IFA : Société d’Entraide libertaire (SEL) c/o CESL, BP 121, 25014 Besançon cedex (chèque à l’ordre du SEL, mention Cuba au verso) IBAN : FR7610278085900002057210175

Site de la Fédération Anarchiste, 5 décembre 2012

[LGV Poitiers-Limoges] Quand la SNCF prépare le terrain en supprimant des TER

NdPN : nous avons évoqué ces derniers jours la lutte des riverains de Rouillé pour que le TER s’arrête à nouveau chez eux, avec blocage du train. Pourquoi des trains supprimés ? Le silence de la SNCF à ce sujet dissimule mal la volonté de saborder la ligne Poitiers-Limoges pour justifier la construction aux forceps de la LGV. En attendant, c’est la galère pour nombre d’usager-e-s.

Ces usagers du TER qui cherchent leurs voies

Depuis lundi, les nouveaux horaires mis en place sur la ligne Limoges –  Poitiers pénalisent des usagers, en particulier ceux de Mignaloux-Beauvoir.

Pour ceux qui préféraient le train, c’est raté ! Depuis lundi, de nouveaux horaires mis en place sur la ligne TER Limoges-Poitiers pénalisent des usagers. Tel Romain Papuchon, habitant Mignaloux-Beauvoir et qui se rend chaque matin à Poitiers pour son travail. « Nous sommes 8 dans ce cas sur la commune. Le train, c’était le moyen le plus rapide et le plus économique. » Auparavant, Romain mettait environ 20 minutes porte à porte entre son domicile et la gare de Poitiers. Aujourd’hui il doit prendre sa voiture et met 50 minutes. « Je prenais le train de 8 h 29. Il est supprimé. Ceux de 6 h 48 et 19 h 32 qui permettaient de prendre la correspondance TGV pour Paris aussi. Enfin, certains TER ne s’arrêtent plus du tout en gare de Mignaloux-Nouaillé. »

«  On remet des voitures sur la route  »

Le tout, déplore ce salarié, sans que les usagers soient informés de ces changements par la SNCF Limousin, gestionnaire de cette ligne. Face à cet état de fait, ils tentent de s’organiser. Des courriers ont été envoyés aux maires, aux députés et aux deux directions régionales SNCF Limousin et Poitou-Charentes. Ces deux dernières n’ont pas encore apporté leurs réponses. Romain Papuchon peste : « Je prends ma voiture depuis lundi, je me gare à Toumaï et je paye 6 euros par jour. » Le maire de Mignaloux, Gérard Sol, semble lui aussi avoir été mis devant le fait accompli. « C’est dommage, résume l’élu, avec ces suppressions de trains, on remet des voitures sur la route, on fait du CO2 ». De plus, la gare installée sur le territoire de Mignaloux, ouverte en 1867, est fermée depuis des lustres. Ne reste qu’un point d’arrêt. La commune s’est pour l’heure portée acquéreur du parvis et réfléchit à l’usage qu’elle pourrait faire de cet espace. « Il y a c’est certain quelque chose à réaliser, plaide le maire, une plate-forme d’échanges par exemple. Mais cela ne se fera pas tout de suite et nous n’y arriverons pas seuls. »

Plus d’infos sur le blog de ligne TER www.maligne-ter.com/limoges- poitiers/

Jean-Michel Gouin, Nouvelle République, 11 décembre 2012

[Ingrandes – 86] Coop Atlantique : blocage du site hier, opération escargot aujourd’hui

Coop Atlantique : les salariés montent en pression

Les salariés de la Coop Atlantique à Ingrandes ont bloqué le site hier alors que se déroulait à Saintes un CCE destiné à examiner le plan social. Pas d’avancée.

Les salariés, emmitouflés, tentent de se réchauffer auprès d’un feu de palettes. Devant l’usine, où un piquet de grève a été installé depuis la nuit, les gens discutent par petits groupes.

« C’est Noël mais justement on n’y croit plus au Père Noël : le site, il est fichu, commentent Jean-François et Bruno, deux grévistes. Mais le pire, c’est qu’on a du boulot ! ». « On va se battre pour avoir quelque chose au bout, récupérer le maximum de sous », argumente un de leurs collègues. A la Coop Atlantique (154 personnes) à Ingrandes-sur-Vienne, vouée à la fermeture en 2014, le ton est plutôt résigné. Même si, en se mobilisant, certains veulent croire qu’ils peuvent encore peser.

«  Du temps partiel comme plongeur ou hôtesse de caisse  »

« Avec l’intersyndicale CGT et CFDT, on a décidé de bloquer l’entrepôt pour se faire entendre, expliquaient hier matin les syndicats. Il n’y a ni entrée, ni sortie de camion depuis ce matin 2 h (hier matin NDLR) ». Un coup de pression en pleine période de fêtes de fin d’année, pic d’activité pour le site et pour le groupe, alors que se déroulait toute la journée au siège à Saintes, une réunion de CCE sur la procédure du plan de sauvegarde de l’emploi (PSE). « Cette fermeture est injustifiée d’autant que l’entreprise gagne de l’argent et que l’activité est là, souligne Mickaël Giront de la CGT. La Coop propose un redéploiement dans tous les magasins de la société. Mais ça va être du temps partiel comme hôtesse de caisse dans un Super U ou plongeur chez Toquenelle ». Finalement, le CCE du jour n’a pas marqué d’avancée dans le dossier, selon Christian Triphose, délégué CGT, présent en Charente Maritime. Lui espérait pouvoir traiter le plan social d’Ingrandes isolément du reste de la prodécure. Voeu pieux. Un expert a été nommé. La prochaine réunion à Saintes est programmée le 11 janvier.

Opération escargot demain

Le piquet de grève a été levé en fin de journée. Les salariés se mobiliseront de nouveau demain. L’union locale CGT de Châtellerault appelle en effet à un rassemblement devant la Coop (9 h 30) avec opération escargot en direction de Châtellerault.

Sollicitée, la direction de la Coop à Saintes n’a pas fait de commentaire.

réaction

Jean-Pierre Abelin :  » Mobilisation ! « 

« Malgré la nomination d’un expert mardi en CCE à Saintes, je reste très inquiet sur l’avenir du site Coop Atlantique d’Ingrandes », écrit le président de la communauté d’agglomération du Châtelleraudais et maire de Châtellerault, Jean-Pierre Abelin. « J’apporte tout mon soutien aux salariés et appelle une nouvelle fois à une mobilisation bien plus active de la part des élus et du gouvernement. Après avoir rencontré les représentants syndicaux et le directeur du site, je me rendrai à la rencontre des salariés à l’occasion du regroupement qu’ils formeront devant la mairie de Châtellerault ce jeudi. »

Franck Bastard, Nouvelle République, 11 décembre 2012