[Châtellerault] Ex-new Fabris : justice de classe aux prudhommes

Amère victoire pour les ex-New Fabris

Les prud’hommes donnent gain de cause aux anciens salariés de l’entreprise châtelleraudaise mais ne leur accordent pas d’indemnités de licenciement.

Hier en milieu d’après-midi, personne parmi les anciens salariés de New Fabris n’avait encore appelé le conseil de prud’hommes de Poitiers pour connaître sa décision dans le conflit qui oppose 155 ex-New Fabris à leur ancienne entreprise, en la personne du mandataire liquidateur.

Un peu comme si personne ne se faisait vraiment d’illusion sur les chances d’obtenir quelque chose sur les restes de ce qui fut autrefois un fleuron industriel de la ville de Châtellerault. L’affaire est juridiquement assez complexe. On en retiendra que les anciens salariés n’obtiennent pas le principal de leur créance : quinze mois de salaires au titre d’indemnité de licenciement sans cause réelle ni sérieuse et 15.000 € de dommages-intérêts. Dans leur jugement, les prud’hommes estiment que le mandataire liquidateur apporte la preuve de ses efforts de reclassement pour chacun des 366 salariés de New Fabris, quand bien même ce reclassement se soit finalement avéré impossible. En fait, le conseil de prud’hommes s’est limité hier à étendre aux 150 et quelques nouveaux demandeurs la décision qu’il avait déjà prise en faveur de sept premiers salariés, dont la requête avait été déposée dès le mois de mai 2009, soit un mois avant le licenciement collectif. Cette décision favorable, qui porte sur quelques centaines d’euros par salarié, concerne uniquement un prélèvement abusif effectué par New Fabris sur les salaires de ses ouvriers en janvier et février 2009. L’entreprise s’était crue autorisée à récupérer les congés payés en retard qu’elle avait réglés en 2007 lors du rachat de Fabris. Une bien maigre consolation pour les ex New Fabris qui, au bout de trois années de combat, voient s’éloigner la perspective d’obtenir réparation de leur licenciement.

Nouvelle République, Vincent Buche, 22 mars 2012

[Civaux] Une poignée de super-pompiers kamikaze : ouf, on est rassuré….

Civaux : la démonstration de la force d’action rapide

La première équipe de super-pompiers d’EDF est en cours de constitution à la centrale nucléaire de Civaux. Une manœuvre est prévue aujourd’hui.

Le ministre de l’Industrie et de l’Énergie n’est donc pas venu à Civaux comme prévu, le 10 mars dernier, à la veille du premier anniversaire de la catastrophe de Fukushima [ndPN : le même jour, une grande mobilisation contre le nucléaire avait lieu à Poitiers]. Le déplacement d’Eric Besson dans la Vienne devait pourtant permettre le lancement officiel de la Force d’action rapide nucléaire (FARN) pour démontrer que la France avait tiré les leçons du drame en matière de sûreté nucléaire. Objectif : rassurer l’opinion.

L’opérateur a modifié son plan « com » à la dernière minute en conviant des journalistes de la presse parisienne triés sur le volet à une manœuvre de la FARN, le 8 mars. Dans leurs uniformes flambant neuf, ses seize premiers agents se sont prêtés à une mise en scène pour l’occasion – et ce, alors que certains n’étaient encore qu’en cours de recrutement. Tout juste un an après l’impensable, EDF souhaitait sans attendre faire la promotion de son équipe d’élite. La presse locale et les représentants des autres médias nationaux sont d’ailleurs à leur tour invités à voir les superpompiers en action ce matin.

En urgence dans la vallée de la Loire et le Sud-Ouest

Car la FARN de Civaux est la première des quatre équipes de cette nouvelle force nationale dont la création avait été annoncée en janvier dernier, lors de la publication du rapport de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) sur les évaluations post-Fukushima. Basée dans la Vienne, elle a pour mission d’intervenir en urgence dans les centrales de la vallée de la Loire et du Sud-Ouest en cas de catastrophe nucléaire et partout ailleurs en renfort. Alors que ses membres seront affectés à mi-temps au fonctionnement de la centrale (lire ci-dessous), sa constitution sera progressive : deux équipes de 15 devront être opérationnelles avant la fin de cette année et donc mobilisables 24 heures sur 24. A terme, avant fin 2014, l’effectif devrait atteindre 80 agents à Civaux. Au total, avec les équipes de Dampierre-en-Burly (Loiret), Bugey (Ain) et Paluel (Seine-Maritime), la force nationale comptera 320 personnes. A elles, si le cas de figure extrême devait se présenter, d’assurer par tous les moyens le refroidissement des réacteurs et d’éviter une contamination de l’environnement.

Des super-pompiers à mi-temps

Lors de l’annonce de la création d’une Force d’action rapide nucléaire, en janvier dernier, la direction d’EDF avait annoncé la création de 80 postes à Civaux. Depuis, l’ancien directeur du site poitevin a eu l’occasion de préciser que cela ne se traduirait que par la création d’une quarantaine d’emplois nouveaux puisque les agents de cette force seront affectés pour 50 % de leur temps au fonctionnement de la centrale et pour les 50 % restants aux activités de la FARN. Or, les représentants locaux de la CGT dénoncent cette organisation qu’ils jugent dangereuse.

«  Il faut donner à la FARN les moyens d’être efficace  »

« On a bien vu ce qui s’est passé pour la Force d’intervention rapide électricité (FIRE) créée après la tempête de 99 », rappelle Christophe Laloup, secrétaire général de la CGT-UFICT. « Le retour d’expérience démontre qu’on commence à 50/50 et qu’on finit à 80/20 sans avoir le temps de se préparer correctement. A la FIRE, la maintenance du matériel a progressivement été négligée et la force n’était plus opérationnelle au moment d’intervenir en urgence. Nous craignons que cela se reproduise. » La CGT qui se félicite de la création de cette force souhaite qu’elle puisse réellement jouer son rôle. « On a fait la FARN pour répondre aux demandes de l’ASN et à l’inquiétude du public ; maintenant, il faut lui donner les moyens d’être efficace », ajoute Jean-Luc Daganaud, de la CGT-OE. « Ses effectifs doivent être dévolus à 100 % à sa mission principale. » Ce n’est manifestement pas gagné : « Au comité d’entreprise de janvier, on nous a répondu qu’on n’allait pas payer des agents à rien faire ! » D’autant que le directeur de la production nucléaire d’EDF justifiait ce choix dans les colonnes du Figaro, il y a dix jours : « Il est important que ces experts puissent restés confrontés au quotidien : l’idée n’est surtout pas de se cantonner dans l’attente d’un éventuel accident. »

Nouvelle République, B. B., 22 mars 2012

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Pavillon Noir

[Paris] Répression lors d’une action à Pôle emploi : libération de nos camarades

Répression lors d’une action à Pôle emploi : libération de nos camarades

Libération immédiate de nos camardes Tous ensemble pour la justice sociale

Une action syndicale de solidarité…

Le syndicat CNT Culture-spectacle a organisé une action syndicale ce mardi 20 mars. Une dizaine de militant-e-s se sont présenté-e-s au « Policemploi » avec des camarades de la CNT dans un cadre interprofessionnel. Arrivés à 10h, ils ont commencé par expliquer aux usagers la raison de leur venue, et la possibilité d’échanger sur les dysfonctionnements du Pôle emploi autour d’un café ou d’un thé. Les camarades étaient dans l’attente d’être reçus par un responsable pour pouvoir étudier le cas de trop perçu de la camarade pour qui l’action a été organisée, et pour qui « Policemploi » n’a pas fait de suivi de dossier depuis sa première demande, en août 2011. L’accueil n’a pas été cordial ! En effet, la directrice de l’agence a immédiatement menacé d’appeler la police pour faire évacuer nos camarades. Pourtant il lui a bien été expliqué que l’objectif de l’action n’était pas d’empêcher le bon fonctionnement des services de « Policemploi ».

La répression comme réponse

Lors de cette action syndicale interprofessionnelle, trois camarades ont été interpelés après avoir subi l’agression physique d’un usager qui a frappé une adhérente qui participait pacifiquement à l’action. Nos deux camarades qui sont intervenus en protection sont en garde à vue avec la victime du coup de poing depuis 10h40 ce mardi 20 mars. L’agresseur s’en était déjà pris verbalement aux camarades en les insultant et en menaçant de les sortir lui même par la force, levant la main à plusieurs reprises contre nos camarades qui revendiquaient davantage de justice sociale.

La CNT dénonce le mépris et la stigmatisation des chômeurs qui est à l’œuvre dans le débat public.

La CNT exige la libération immédiate de nos camarades et l’arrêt des procédures à leur encontre.

Indymedia Paris-IDF, 21 mars 2012

[Poitiers] Mobilisation contre les expulsions !

Aujourd’hui 21 mars, mobilisation contre les expulsions ! A l’appel du collectif contre les expulsions d’étudiant-e-s étranger-e-s : soyons tou-te-s place du marché à 17H !

Un article de la Nouvelle République, ce 21 mars 2012 :

Étrangers : manif aujourd’hui pour ne pas partir demain

Étudiants, doctorants et familles menacées d’expulsion appellent à manifester aujourd’hui contre le sort que leur réserve la préfecture.

La préfecture de la Vienne emploie depuis des mois des moyens illégaux pour précariser les étudiants et personnels étrangers et les obliger à quitter la France. Hier matin, à Poitiers, étudiants, enseignants de l’université et militants associatifs en défense des droits des étrangers (*) ont tenu une conférence de presse pour faire le point sur la question des étudiants menacés d’expulsion. Selon le collectif Stop aux expulsions des étudiants étrangers, une dizaine de personnes, « sans doute plus car des gens ont peur ou honte » a reçu ces dernières semaines des obligations de quitter le territoire français (OQTF) au motif principal que rien ne prouve « le caractère réel et sérieux » de leurs études.

«  L’université doit défendre ses étudiants  »

Face à une application trop « rigoureuse » voire rigoriste de la loi, le collectif oppose une longue tradition d’accueil de l’université française. « Notre rôle, explique Patrick Gonin, enseignant-chercheur, c’est de produire de la connaissance, ce qui oblige notre université à s’ouvrir, à accueillir des étudiants étrangers. Sans cela, sans ce rayonnement, Poitiers deviendra une petite université de province. » Et certains de reprocher dans le même temps aux instances dirigeantes de l’université et aux candidats à la présidence (le nouveau président sera connu dans un mois) un positionnement « trop mou ». Pour les avocats en charge de ces questions, la préfecture, enfin, ne prend pas acte de la jurisprudence qui est rendue, souvent en faveur des étudiants. De plus, souligne l’avocate Jessy Renner, « les juridictions administratives sont souvent débordées. Le droit des étrangers représente aujourd’hui près de 25 % des contentieux ». Pour Elyes, Désirée, Sebastian et les autres, ce sont les « droits fondamentaux qu’il s’agit de défendre ». Contre un renoncement à engager un recours, la préfecture s’engagerait alors à leur procurer le renouvellement de leurs titres de séjour. Inadmissible, lancent étudiants et enseignants, « on ira jusqu’au bout ». (lire ci-dessous la réponse de la préfecture). Aujourd’hui à 17 heures, une manifestation commune avec les parents d’enfants menacés d’expulsion partira de la place du Marché jusqu’à la place Leclerc avant de finir place du palais de Justice où une montagne de valises sera élevée.

(*) RESF, Réseau éducation sans frontières et Soledev, Solidarité des étudiants pour le développement.

à chaud

 » Une dizaine de cas sur 4.000 étudiants « 

Le secrétaire général de la préfecture de la Vienne, Jean-Philippe Setbon, répond aux accusations du collectif : « Une dizaine de cas litigieux sur 4.000 étudiants, cela fait 0, 004 % des étudiants de Poitiers. Nous n’exerçons aucun chantage et aucune pression sur ces personnes. C’est totalement faux, ce n’est pas sérieux. Des étudiants ont par ailleurs obtenu ce qu’ils ont demandé. Mais on ne peut pas avoir d’un côté ce qu’on demande et mener en parallèle un combat purement politique, même respectable par ailleurs. C’est leur position. Qu’ils en assument jusqu’au bout les conséquences. »

Nouvelle République, Jean-Michel Gouin, 21 mars 2012