[Poitiers] Le Pen, on t’attend…

NdPN : Si Le Pen veut venir à Poitiers, nous l’accueillerons comme il se doit.

Mise à jour 14 janvier : ce sera le 28 janvier : Le Pen viendra donc soutenir Verdin, flic retraité et candidat aux municipales de Poitiers

Mise à jour 16 janvier : d’après une page web pro-FN, ce serait un « cocktail-apéritif » le 28 janvier, à 13h15, à l’Hôtel de France au 215 avenue de Paris.

Marine Le Pen annonce sa venue à Poitiers

La présidente du Front national, Marine Le Pen, a annoncé hier, en présentant ses vœux à la presse, qu’elle se rendrait prochainement à Poitiers : « J’entamerai dans les jours qui viennent une tournée intense des villes dans les cadre de la campagne des municipales en soutien à nos candidat », a-t-elle déclaré avant de citer, entre autres villes, Paris, Toulouse, Bordeaux, Grenoble, Sète et donc Poitiers.

Le responsable départemental du parti dans la Vienne et tête de liste à Poitiers, Alain Verdin, confirme que le déplacement est prévu en précisant que sa date n’est pas encore fixée.

Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom contre Celle-dont-on-ne-doit-pas-mettre-le-bulletin-dans-l’urne… Un lien de parenté peut être ?

Nouvelle République, 08 janvier 2014

[Poitiers] Le maire et la culture

Aujourd’hui dans la Nouvelle République, le maire de Poitiers Alain Claeys se flatte de la « réussite » du Théâtre-Auditorium de Poitiers. Citation :

« Le TAP c’est un élément fort de la culture à Poitiers, même si ce n’est pas le seul. Et la culture est absolument essentielle, surtout en temps de crise, car elle permet aux gens de sortir de leur isolement. »

Mais quelles gens ? Et quelle culture ? Pour ma part, je n’ai quasiment jamais mis les pieds au TAP. Il y a peut-être des jolies choses qui s’y font avec notre pognon, je sais pas trop, c’est juste que ce lieu ne m’attire pas, il me fait plutôt l’effet d’un repoussoir, et je ne crois pas être le seul si je considère l’opinion de mes proches. Je ne considère pas pour autant comme passive notre approche des formes d’expression artistique. Il m’arrive même souvent de fréquenter des artistes. Oh certes, des pas connus. Des qui n’exposent pas, ou alors dans des galeries sympas et peu visitées par les braves gens. Manquerions-nous donc de « culture », souffririons-nous d’un quelconque « isolement » ? A la bonne heure, ça va bien pour nous.

La mairie de Poitiers passe pour aimer la culture, car elle consacre une partie non négligeable de son budget à subventionner des associations diverses. Mais si nous définissons la culture comme l’ensemble des repères communs et de la créativité au sens large, issue d’expérimentations spontanées et autonomes de toute emprise politique ou économique, comme la construction de lieux sociaux, comme l’invention d’un langage et d’une esthétique née de ces rencontres et expériences, force est de constater que la mairie s’oppose résolument à cette culture. Du reste, les collectifs d’artistes de Poitiers n’ont pas attendu les subventions de la mairie pour faire des pieds-de-nez à la routine urbanistique !

Tandis que le TAP touche des subventions de la ville et de l’Etat, force est de constater que la mairie et la police s’attaquent quasi-systématiquement (elles s’en flattent parfois) à la sociabilité de la rue, qu’elles dénigrent et pourchassent les graffeurs, les tagueurs, les rappeurs, les contestataires, les colleurs d’affiches, les détourneurs de pub, les gueuleurs de slogans inopportuns, les squatteurs et les Roms, et autres prolos gratifiés du charmant épithète de « marginaux ». Tous ces indésirables produisent pourtant au quotidien des repères, une sociabilité chaleureuse, un langage et une créativité de tous les instants… qui n’ont rien à envier aux professionnels de la beauté subventionnée. La mairie les dégage. Place à la magnifique place de l’hôtel de ville façon Pyongyang, à la galerie marchande partout, à la spéculation immobilière, à la gentrification tous azimuts. Galerie d’art morbide, surveillée par des vigiles à la couleur uniforme.

La culture, pas plus que l’art, ne saurait s’inscrire dans des lieux cantonnés par le pouvoir, ni à des activités esthétiques spécifiées par le pouvoir. La culture, comme réappropriation du vécu subjectif et collectif, comme créativité mijotée à la marmite des liens sociaux, est et sera toujours subversive – face à toutes les aliénations, face à toutes les représentations figées. L’esthétique n’est créatrice que si elle s’extirpe des normes imposées. La culture s’oppose donc fondamentalement au pouvoir, ainsi que l’affirmait Rudolf Rocker.

Nous laissons donc la récupération, la digestion, la fossilisation et la mise en mausolées des formes de subversivité passées (et en leur temps réprimées) à la bourgeoisie politique et économique. Pour nous la culture est et sera toujours ailleurs que dans les geôles du spectacle.

TAP, tentative de copie du ready-made Fountain de Duchamp, à la couleur évocatrice. La subversivité en moins, la pesanteur en plus.

J., Pavillon Noir

[Poitiers] Rassemblement de solidarité avec les femmes espagnoles

Rassemblement de solidarité avec les femmes espagnoles

Le gouvernement espagnol Rajoy vient d’annuler ce vendredi 20 décembre la loi autorisant l’avortement, sous couvert d’une loi organique de « protection de la vie et des droits de la femme enceinte ». Pour rassurer sa base électorale et consolider sa position de fervent défenseur des valeurs traditionalistes et fondamentalistes religieuses, il fait ainsi passer au second plan les problèmes économiques qui touchent de plein fouet les espagnolEs

Au mépris des recommandations des textes internationaux de l’OMS et ONU, le conseil des ministres espagnol est revenu sur une avancée majeure pour les femmes : la loi de 2010 qui légalisait l’avortement jusqu’à 14 semaines de grossesse – 22 pour raison médicale -.

En renouant avec des pratiques déniant la liberté de choix, c’est le mépris des droits humains fondamentaux des femmes et des couples à maîtriser leur fécondité et à décider de leur vie que le gouvernement espagnol vient de signer. Il annonce clairement son projet de société : maintenir les femmes dans un statut social étroit et de soumission !

Après l’offensive des opposants aux droits des femmes contre le rapport Estrela, rejeté le 10 décembre dernier au Parlement européen, cette démarche du gouvernement espagnol vient s’inscrire dans le mouvement européen réactionnaire et conservateur qui n’a toujours pas accepté le droit des femmes à de disposer de leur corps, et les considère comme des sous citoyennes incapables de décider par elles-mêmes.

Le combat des forces démocratiques et associatives espagnoles pour ce droit fondamental est le nôtre, et nous le soutiendrons ici et ailleurs, car il est le combat de celles et ceux qui veulent l’égalité entre les femmes et les hommes.

Soyons nombreux et nombreuses à Poitiers pour manifester notre soutien aux femmes espagnoles !

11 H – PLACE DU MARCHE NOTRE DAME

SAMEDI 11 JANVIER – POITIERS

Vu sur le site du NPA 86, 7 janvier 2014

Contre le tout-numérique dans l’éducation

NdPN : un article critique rédigé par un compagnon, en réaction à cet article de la Nouvelle République en forme d’ode au tout-numérique dans l’Education Nationale.

Débauche de pognon public pour les gadgets électroniques à l’école, « édutablettes », tableau blanc numérique et ordinateurs portables, à généraliser dès le plus jeune âge… Pourquoi une telle priorité, à l’heure où tant d’autres choses semblent prioritaires à redéfinir en profondeur pour une véritable éducation ?

A « l’heure du numérique », l’apprentissage (rudimentaire) de ces outils numériques peut certes être présenté comme un « atout » dans la vie, ne serait-ce que pour se débrouiller comme on peut dans un monde saturé par ces technologies imposées. Un apprentissage pertinent pourrait aussi apprendre à ne pas devenir esclaves de ces machines, en comprenant leur fonctionnement et leurs dangers, en apprenant à naviguer de façon anonyme, etc.

Mais force est de constater que ce n’est pas le cas, et que l’éducation proposée ne consiste qu’en une utilisation passive, en rien critique ni émancipatrice. Ces outils en eux-mêmes n’améliorent en rien la transmission et le partage des connaissances – si ce ne sont celles relevant de ce monde numérique, qui en lui-même n’a aucune vertu éducative, bien au contraire. Quid du partage des connaissances, de l’apprentissage de la vie collective et de la responsabilisation, fondements de toute éducation digne de ce nom ? Le recours encouragé et systématisé à ces outils atomisant les individus devant des écrans réduit de fait notre autonomie à bien des égards : capacités cognitives, d’attention et de mémoire, capacités sociales d’écoute et de présence à l’autre, capacités d’organisation collective. Les profs eux-mêmes, quand ils s’enthousiasment pour ces technologies (ce qui est loin d’être toujours le cas), se félicitent surtout de mieux capter l’attention des élèves, car l’image est captivante. Comme à la télé, quoi ! Attirer l’attention par la forme et non par le contenu ou l’organisation d’un apprentissage, voici bien toute la misère que la « société » du spectacle en déliquescence avancée offre à sa progéniture.

Alors pourquoi un tel engouement des autorités nationales et locales (économiques, politiques, médiatiques) pour le numérique à l’école, comme un enjeu déterminant de l’éducation ? Peut-être parce que les autorités n’ont, par nature, pas la même vision de l’éducation que la nôtre, anti-autoritaire.

Les technologies numériques, loin d’être neutres, sont devenues l’un des dispositifs principaux de la servitude moderne. Elles répondent parfaitement aux impératifs du système de domination sociale, aussi bien économiques (dans le cadre d’un capitalisme d’opérations financières toujours plus rapides et de gestion des « ressources humaines » à flux tendu) que politiques (fichage généralisé, géolocalisation, transformation totale des activités humaines en bases de données exploitables, croisables, vendables et contrôlables). Plus profondément, comme évoqué plus haut, la mise des individus devant les écrans les isole socialement (sous le discours trompeur de la « communication »), et dissipe l’attention à soi, aux autres et au monde.

Sans parler de l’acceptation de tout ce qui est relié au monde numérique, de façon bien réelle et non « virtuelle », comme trop souvent dit. Caméras de vidéosurveillance, traçage des marchandises et des individus, recueil de données proprement policières sur les individus et leurs habitudes. Le numérique est une arme massive de contrôle social, que les dominés doivent apprendre dès leur plus jeune âge à s’appliquer à eux-mêmes.

L’éducation de la jeunesse (ou son décervelage, ce qui n’est pas forcément opposé quand on parle d’éducation nationale), et de la population en général, a toujours constitué un enjeu crucial pour le pouvoir. L’école, aujourd’hui comme hier, apprend surtout à obéir, à se conformer, à développer les habitudes les plus adéquates au pouvoir, en forme de réflexes pavloviens. Ce n’est pas un hasard si profs, parents et élèves sont contraints à se familiariser avec l’outil numérique, à entrer et partager de force les données de leurs travaux (pour l’acquisition de compétences définies par le patronat au niveau européen), de leur hiérarchisation et de leur contrôle social (notes, évaluations, nationalité, adresse, projet professionnel), de leur situation dans le dispositif panoptique (emploi du temps, présence et localisation dans l’établissement), et ce dans des bases de données pérennes et centralisées… appelées à être croisées avec les données professionnelles voire médicales.

Sans compter une autre dimension, toute aussi importante pour la bonne marche de la sainte Economie : les partenariats public-privé. Car à travers le déferlement de gadgets pour nos chères têtes blondes ou crépues, il s’agit bien entendu pour les politicards d’offrir des contrats plus que juteux aux potentats capitalistes qui fabriquent lesdits outils numériques.

Sur toutes ces questions, nous constatons qu’une fois de plus, la dynamique capitaliste est indissociable de la dynamique étatiste. Nous constatons aussi combien les journalistes de la presse nationale et locale sont complices de cette propagande éhontée pour les dispositifs du pouvoir.

J., Pavillon Noir, 7 janvier 2014

[Poitiers] Autodéfense contre la répression !

[Poitiers] Autodéfense contre la répression !

À Poitiers,  trois cent personnes ont défilé dans les rues du centre-ville pour  rendre hommage à Clément et exprimer leur rejet de l’extrême-droite et  de ses idées. À l’issue de cette manifestation, la police de Poitiers,  prétextant un outrage (provoqué par un slogan : « Flics porcs  assassins »), a placé deux personnes en garde-à-vue. La première personne  a déjà été reconnue coupable d’outrage et s’est vue condamnée à une  amende. La deuxième passe en procès le 7 janvier prochain à 16 heures au  palais de justice de Poitiers – l’audience est publique, si vous avez  un peu de temps, venez voir comment on rend la justice, c’est riche  d’enseignement…

Le 5 juin dernier, Clément, un militant anticapitaliste et anti-autoritaire, était tué à Paris par un fasciste. Le lendemain, des manifestations ont eu lieu dans plusieurs villes de France. À Poitiers, trois cent personnes ont défilé dans les rues du centre-ville pour rendre hommage à Clément et exprimer leur rejet de l’extrême-droite et de ses idées. À l’issue de cette manifestation, la police de Poitiers, prétextant un outrage (provoqué par un slogan : « Flics porcs assassins »), a placé deux personnes en garde-à-vue. La première personne a déjà été reconnue coupable d’outrage et s’est vue condamnée à une amende. La deuxième passe en procès le 7 janvier prochain à 16 heures au palais de justice de Poitiers – l’audience est publique, si vous avez un peu de temps, venez voir comment on rend la justice, c’est riche d’enseignement…

Nous, collectif autonome s’organisant pour l’abolition de toutes les formes d’exploitation et de domination, appelons à la solidarité avec le copain qui passe en procès, et avec toutes les personnes qui font face à la répression et l’enfermement. Ce procès constitue une nouvelle tentative de briser les gens qui tentent de lutter en dehors des cadres institutionnels. Car, malgré les discours pacificateurs et le catéchisme social-libéral, des gens prennent acte de la guerre quotidienne et diffuse qui leur est faite et tentent de riposter en conséquence. Les classes dominantes, leurs avatars parlementaires et leurs chiens de garde en uniforme, utilisent tous les jouets légaux à leur disposition pour les faire rentrer dans les rangs. Pas question de se laisser faire, ni de se laisser crever à petit feu.

Organisons-nous et détruisons ce qui nous détruit !

Vu sur Indymedia Nantes, 6 janvier 2014